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Depuis le début du mois, Manipur, État du nord-est de l'Inde à la frontière avec le Myanmar, est secoué par des violences à la suite de tensions interethniques et religieuses entre deux groupes : les Kukis et les Meiteis. Les Kukis sont un groupe tribal minoritaire, tandis que les Meiteis correspondent à 60 % de la population de l'État. La plupart des Kukis vivent dans les collines et sont chrétiens. Les Meiteis, au contraire, sont hindous et ils sont installés près de la région d'Imphal, la capitale du Manipur. Pendant plusieurs années, les Meiteis ont exigé d'être inclus dans la liste officielle des tribus répertoriées. Cette appellation, qui est accordée aux deux principales tribus du Manipur, les Nagas et les Kukis, soit environ 40 % de la population, est réservée aux groupes ethniques considérés comme défavorisés et isolés. L'inclusion des Meiteis dans la catégorie des tribus répertoriées leur permettra d'obtenir une place réservée dans les emplois gouvernementaux et dans les établissements d'enseignement. De plus, les Kukis craignent que le statut de tribu répertoriée permette aux Meiteis d'accéder aux terres forestières, où la communauté tribale vit depuis des siècles. Le 27 mars, la Haute Cour de Manipur a déclaré que la demande des Meiteis était justifiée et a ordonné au gouvernement de Manipur d'envoyer ses recommandations au gouvernement central. Pour cette raison, la semaine dernière, les Kukis ont organisé une manifestation contre la demande des Meiteis d'être inclus dans les tribus répertoriées. Cela a entraîné plusieurs attaques à Imphal et dans d'autres villages de l'État, où Kukis et Meiteis ont été victimes de violences réciproques. Des foules ont vandalisé des véhicules, incendié des maisons et des magasins. Le gouvernement du Manipur est intervenu, en utilisant l'armée pour maintenir l'ordre. Un couvre-feu a été mis en place dans plusieurs quartiers et l'accès à Internet a été suspendu. La Cour suprême de l'Inde a exprimé sa préoccupation face à la situation, demandant à Manipur d'envoyer un rapport sur les mesures de secours et de réhabilitation. Entre-temps, d'autres États indiens tels le Maharashtra et l'Andhra Pradesh ont organisé des vols spéciaux pour soutenir les personnes déplacées. Selon les sources, plus de 200 personnes ont été blessées et des dizaines de milliers ont été déplacées et sont désormais sans abri.
Since the beginning of the month, Manipur, the northeast state of India at the border with Myanmar, was convulsed by violence as a result of interethnic and religious tension between two groups, the Kukis and the Meiteis. The Kukis are a minority tribal group, while the Meiteis correspond to 60% of the state’s population. Most of the Kukis live in the hills and they are Christians. The Meiteis, instead, are Hindus and they are settled near the area of Imphal, Manipur’s capital. For several years, the Meiteis demanded to be included in the official list of Scheduled Tribes. This designation, which is granted to the two main tribes of Manipur, the Nagas and the Kukis, about 40% of the population, is reserved for ethnic groups considered disadvantaged and isolated. The inclusion of Meiteis in the Scheduled Tribes category will enable them to secure reservation in government jobs and in educational institutions. Moreover, the Kukis are afraid that the Scheduled Tribe status would allow Meiteis access to forest lands, where the tribal community has lived for centuries. On March 27, the Manipur High Court declared that the Meiteis' request was justified, and demanded the Manipur government to send its recommendations to the central government. For this reason, last week the Kukis organized a protest against the demand of Meiteis to be included in Scheduled Tribes. This resulted in several attacks in Imphal and other villages across the state, where Kukis and Meiteis became victims of each other’s violence. Mobs vandalized vehicles, burned homes and shops. The Manipur government intervened, employing the army to maintain the order. A curfew was set in place in several districts and internet access has been suspended. India’s Supreme Court expressed its concern about the situation, asking Manipur to send an updated report on relief and rehabilitation measures. Meantime, other Indian states, like Maharashtra and Andhra Pradesh, arranged special flights to support the evacuees. According to the sources, more than 200 people were injured and tens of thousands were displaced and are now homeless.
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Info Phare - Source médiatique
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Violence au Manipur : conflit entre les Kukis et Meiteis
Dans l'État de Manipur, situé au nord-est de l'Inde, deux communautés indigènes, les Kukis et les Meiteis, se sont violemment affrontées la semaine dernière. La violence a commencé à la suite des protestations des Kukis contre la demande de Meiteis pour le statut de tribu répertoriée. L'inclusion des Meiteis dans la catégorie des tribus répertoriées leur permettra d'obtenir une place attribuée dans les emplois gouvernementaux et dans les établissements d'enseignement, en prenant le contrôle des terres des collines de Kukis, où la communauté tribale et minoritaire vit. En raison de la tension, les Meiteis vivant dans les zones dominées par les Kukis, ainsi que les Kukis dans les zones dominées par les Meiteis, ont chacun été victimes de violence. Lundi dernier, le ministre en chef du Manipur, a annoncé que plus de 200 personnes avaient été blessées et des dizaines de milliers déplacées dans les affrontements.
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Violence in Manipur: Kukis and Meiteis conflict
In the state of Manipur, located in northeast India, two indigenous communities, the Kukis and the Meiteis, violently clashed last week. The violence began following protests by the Kukis against the demand of the Meiteis for the Scheduled Tribe status. The inclusion of the Meiteis in the Scheduled Tribes category will enable them to secure reservation in government jobs and in educational institutions, taking over hill lands of Kukis, where the tribal and minority community lives. As a result of the tension, Meiteis living in Kuki-dominated areas, as well as Kukis in places dominated by the Meiteis, were victims of reciprocal violence. Last Monday, the chief minister of Manipur, announced that more than 200 people were injured and tens of thousands displaced in the clashes.
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Assam : l'interdiction de la polygamie par le gouvernement affecterait les pratiques musulmanes
Himanta Biswa Sarma, ministre en chef de l'État d'Assam, a déclaré qu'il prévoyait d'interdire la polygamie au sein de l'État. En Inde, la polygamie est illégale, mais les hommes musulmans sont autorisés à avoir jusqu'à quatre épouses en vertu de la sharia (loi islamique). Cette décision s'inscrit dans le cadre d'une vaste réforme du Code civil uniforme visant à remplacer les codes religieux et culturels sur le mariage, le divorce, l'héritage et l'adoption. Les opposants, en particulier les dirigeants musulmans, voient dans cette décision « une stratégie gouvernementale claire pour diluer les droits consacrés par l'Islam ».
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Assam: the government’s ban on polygamy would affect Muslim religion
Himanta Biswa Sarma, chief minister of Assam state, declared that he plans to ban polygamy within the state. In India; polygamy, the practice of having more than one spouse, is illegal but Muslim men are allowed to have up to four wives under sharia Islamic law. This decision would be part of a broad reform of the uniform civil code aiming to replace religious and cultural codes on marriage, divorce, inheritance and adoption. The opponents, especially Muslim leaders, see this decision as « a clear government strategy to dilute rights sanctioned under Islam ».
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« La structure de base de l'Inde est le ‘rashtra’ hindou », a déclaré le ministre de l'Union
Lundi dernier, lors d'un événement organisé par l'aile médiatique du Rashtriya Swayamsevak Sangh à Delhi, le ministre de l'Union a déclaré que la structure de base du pays est le ‘Hindu rashtra’, ou nation hindoue. Ce commentaire est lié au débat sur la doctrine de la structure de base, actuellement au centre d'une lutte publique entre le pouvoir judiciaire et le gouvernement Modi. Le ministre a également affirmé que « les musulmans tolérants se comptent sur les doigts », suggérant qu'une bonne éducation était l’une des solutions pour lutter contre l'intégrisme islamique dans le pays.
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‘The basic structure of India is Hindu rashtra’, Union minister says
Last Monday, during an event organized by the Rashtriya Swayamsevak Sangh’s media wing in Delhi, the Union minister said that the basic structure of the country is ‘Hindu rashtra’, or Hindu nation. This comment is related to debate about the basic structure doctrine, currently at the center of a public fight between the judiciary and Modi’s government. The minister also claimed that « tolerant Muslims can be counted on fingers », suggesting that good education is one of the solutions to fight Islamic fundamentalism.
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Le gouvernement du Bangladesh interdit « The Kerala Story »
Le Bangladesh est le premier pays à avoir officiellement interdit le film ‘The Kerala Story’, le nouveau film de Sudipto Sen qui détaille les événements à l'origine de la disparition d'environ 32 000 femmes du Kerala, pour ensuite rejoindre le groupe terroriste État islamique. Selon les experts, cette décision a des raisons plus politiques que « le maintien de l'ordre public », comme Mamata Banerjee a déclaré. Grâce à cette opportunité, le Premier ministre du Bangladesh espère gagner le soutien et la confiance des musulmans lors des futures élections.
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Bangladesh government bans ‘The Kerala Story’
Bangladesh is the first country that has officially banned the movie ‘The Kerala Story’, the new film by Sudipto Sen which details the events behind the disappearance of approximately 32,000 women from Kerala who later joined the terrorist group ISIS. According to experts, this decision has more political reasons than « maintaining public order », as Mamata Banerjee declared. Thanks to this opportunity, the PM of Bangladesh hopes to gain the Muslims’ support and trust in future elections.
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Karnataka : Les musulmans ne sont pas autorisés à participer aux cérémonies du temple
Au Karnataka, des membres de Bajrang Dal, une organisation hindutva d'extrême droite, ont empêché les musulmans de participer aux célébrations dans le temple Bappanadu Sri Durgaparameshwari, célèbre pour son passé interreligieux. Construit par un marchand musulman, le terrain sur lequel le temple est construit a été donné par un souverain jaïn. Le Bajrang Dal a également publié une déclaration dans d'autres villes selon laquelle « aucune autorisation d'entrer dans les temples ne sera accordée aux musulmans qui sont contre la Constitution et à ceux qui tuent du bétail ». Le ministre en chef du Karnataka et membre du BJP, Basavaraj Bommai, a soutenu l'interdiction.
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Karnataka: Muslims not allowed to take part in temple ceremonies
In Karnataka, members of Bajrang Dal, a right wing organization, prevented Muslims from taking part in the celebrations in Bappanadu Sri Durgaparameshwari temple, famous for its cohesive inter-religious past. Built by a Muslim merchant, the land on which the temple is constructed was donated by a Jain ruler. The Bajrang Dal also issued a statement in other towns that « no permission of entering temples will be granted to Muslims who are against the constitution and those who kill cattle ». Karnataka BJP chief minister, Basavaraj Bommai, supported the ban.
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Karnataka : Deux Dalits tués pour avoir bu de l'eau
Au Karnataka, deux étudiants dalits ont été tués par trois hindous pour avoir bu de l'eau dans la même jarre que les castes supérieures. Les hommes hindous ont été arrêtés par la police du Karnataka pour meurtre. L'incident s'est produit à Rajankunte, à la périphérie de Bengaluru, la semaine dernière.
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Karnataka: Two Dalit killed for drinking water
In Karnataka, two Dalit students were killed by three Hindus for drinking water from the same jar as upper castes. The upper-caste Hindu men were arrested by the Karnataka police for murder. The incident took place in Rajankunte on the outskirts of Bengaluru last week.
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme en Inde. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.
This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in India. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.
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