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Depuis mardi dernier, la célèbre écrivaine indienne Arundhati Roy, lauréate du Booker Prize, est de nouveau traînée en justice. L'affaire remonte à plus d'une décennie lorsque Roy, ainsi que le professeur d'université Sheikh Showkat Hussain, ont été accusés de sédition pour un discours prononcé lors d'un séminaire sur le Cachemire. Au cours de cette intervention, plutôt provocatrice selon certains groupes d'extrême droite, Roy a incité à la sécession du Cachemire de l'Inde, aggravant ainsi les relations entre l'Inde et le Pakistan. En 2010, dès que le discours a été rendu public, la maison de l'écrivain a été assiégée par des manifestants et des nationalistes hindous de droite. Depuis, Roy reçoit régulièrement des menaces de mort de la part de divers groupes extrémistes. Aujourd'hui, après treize ans de silence, le lieutenant-gouverneur de Delhi, V. K. Saxena, affilié au parti Bharatiya Janata Party (BJP) et en poste depuis 2022, a rouvert le dossier contre l'écrivaine. « Me menacer de poursuites judiciaires a pour but de faire taire les militants des droits civiques et les journalistes. Mais je pense que cela aura l'effet inverse. Le gouvernement sait qu'il est trop tard », a déclaré Roy en commentant la nouvelle. Arundhati Roy est la première écrivaine indienne non expatriée à remporter le Booker Prize avec le roman « Le Dieu des petites choses » en 1997. Très reconnue et soutenue à l'étranger, Roy est devenue une figure controversée en Inde en raison de ses opinions et de ses positions sur des questions politiques sensibles. Ces dernières années, outre des romans, Roy a publié plusieurs essais et articles sur la pauvreté, mettant en lumière les contradictions de l'élite et de la classe politique indienne. Soutenant l'insurrection naxalite, l'auteur a également remis en question dans le passé l'implication du Pakistan dans les attentats de Mumbai en 2008, exaspérant le gouvernement. Roy est en fait l’une des critiques les plus virulentes du gouvernement Modi, qui espère désormais l’embarrasser en la traînant en justice. Cette décision a provoqué une révolte de l'opinion publique qui, aux côtés des pays occidentaux, s'inquiète de la situation de la liberté de pensée et de la presse en Inde.
Since last Tuesday, the famous Booker Prize-winning Indian writer Arundhati Roy is on trial again. The case dates back more than a decade when Roy, along with university professor Sheikh Showkat Hussain, were charged with sedition for a speech given during a seminar on Kashmir. During the intervention, which was quite provocative according to some far-right groups, Roy would have incited the secession of Kashmir from India, worsening relations between India and Pakistan. In 2010, as soon as the speech became public, the writer's house was besieged by right-wing Hindu protesters and nationalists. Since then, Roy has regularly received death threats from various extremist groups. Now, after thirteen years of silence, the Lieutenant Governor of Delhi, V. K. Saxena, affiliated to the Bharatiya Janata Party (BJP) and in office since 2022, has reopened the case against the writer. «Threatening me with legal action is intended to scare civil rights activists and journalists into silence. But I think it will have the opposite effect. The government knows it's too late » Roy said, commenting on the news. Arundhati Roy is the first non-expatriate Indian writer to win the Booker Prize with the novel ‘The God of Small Things’ in 1997. Highly recognized and supported in Western countries, Roy has become a controversial figure in India due to her views and positions on politically sensitive issues. In recent years, apart from novels, Roy has published several essays and articles on poverty, highlighting the contradictions of the Indian elite and political class. Supporting the Naxalite insurgency in the past, the writer has also questioned Pakistan's involvement in the 2008 Mumbai attacks, infuriating the government. Currently, Roy is one of the highest profile critics of Modi’s government, who now hopes to embarrass her by taking her to court. This decision has caused the indignation of the public opinion who, together with Western countries, are concerned about the condition of speech and press freedom in India.
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Info Phare - Source médiatique
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Arundhati Roy pourrait être arrêtée pour son discours de 2010
Mardi dernier, le lieutenant-gouverneur de Delhi a rouvert le procès contre l'écrivaine indienne Arundhati Roy, lauréate du Booker Prize en 1997, qui pourrait être poursuivie pour un discours prononcé en 2010 sur le Cachemire. L'écrivaine est accusée d'avoir encouragé la sécession du Cachemire de l'Inde et d'avoir fomenté l'inimitié entre groupes religieux.
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Arundhati Roy may be charged over 2010 speech
Last Tuesday, the Lieutenant-Governor of Delhi reopened the case against the Booker Prize-winning Indian writer Arundhati Roy, who may be prosecuted for a 2010 speech about Kashmir. The writer is accused of encouraging the secession of Kashmir from India and promoting enmity between religious groups.
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Madhya Pradesh : sept poursuites contre un journaliste
Dans le Madhya Pradesh, au mois de septembre, sept plaintes ont été déposées par la police contre un journaliste. Jaalam Singh, le journaliste du portail d'information, a été accusé par des organisations de droite et des partisans du ministre de ternir l’image du ministre du BJP, Mahendra Singh Sisodia, et de le faire chanter à cause d'une vidéo répréhensible. Singh a été arrêté le 13 septembre et il est toujours en prison.
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Madhya Pradesh: seven cases against journalist
In Madhya Pradesh, in the month of September, seven reports were filed by the police against a journalist. Jaalam Singh, the news portal’s reporter, was accused by right-wing organizations and supporters of the minister to tarnish the BJP Minister Mahendra Singh Sisodia and blackmail him over an objectionable video. Singh was arrested on September 13 and he is still in jail.
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Les femmes indiennes protestent contre le gouvernement à Delhi
Le 5 octobre, à New Delhi, des milliers de femmes sont descendues dans les rues pour protester contre le gouvernement Modi. La manifestation, organisée par l’Association des femmes démocratiques de toute l’Inde (AIDWA), a rassemblé des femmes de tout le pays. Les manifestants ont élevé leur voix contre les politiques gouvernementales anti-femmes et anti-pauvres, qui sont considérées être la cause de la détérioration des conditions socio-économiques de la population indienne dans les dernières années.
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Indian women protest against Modi’s government in Delhi
On October 5, in New Delhi thousands of women descended into the streets to protest against Modi’s government. The manifestation, organized by the All India Democratic Women’s Association (AIDWA), gathered women from the whole country. The protesters raised their voice against the government's anti-women and anti-poor policies, which are considered to be responsible for worsening the socio-economic conditions of the Indian population in recent years.
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Uttar Pradesh : une église construite sur un terrain « illégal » a été démolie
Dans l’Uttar Pradesh, une église a été démolie car, selon les responsables du ministère des Finances, elle avait été construite sur un terrain « illégal ». Au cours des deux dernières semaines, la police a arrêté environ 18 personnes accusées de tentative de meurtre et d'association de malfaiteurs. En outre, ils auraient attaqué la police et les agents du fisc alors qu'ils inspectaient le lieu. Le centre de prière était actif depuis 15 ans.
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Uttar Pradesh: church demolished as built on ‘illegal’ land
In Uttar Pradesh, a church was demolished as, according to revenue department officials, it was built on ‘illegal’ land. In the last two weeks, the police arrested around 18 people who were accused of attempting murder and criminal conspiracy. Moreover, they were alleged of having attacked the police and revenue officials when they were surveying the site. The praying center was active for the past 15 years.
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Le tribunal de Delhi rejette les plaidoyers du fondateur de NewsClick et du responsable des ressources humaines
Le 13 octobre, la Haute Cour de Delhi a rejeté le plaidoyer du fondateur de NewsClick, Prabir Purkayastha, et du directeur des ressources humaines, Amit Chakraborty, qui ont été arrêtés la semaine dernière et accusés d'avoir reçu de l'argent pour diffuser de la propagande pro-chinoise. Les deux hommes sont sous garde judiciaire depuis le 10 octobre.
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Delhi Court dismiss the pleas of NewsClick founder and human resources head
On 13th of October, the Delhi High Court dismissed the plea raised by NewsClick founder Prabir Purkayastha and Human Resources head Amit Chakraborty, who were arrested last week under the charge of receiving money to spread pro-China propaganda. The two men have been under judicial custody since October 10th.
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« La situation de l’Inde est grave », selon le rapport sur la faim dans le monde
Selon le rapport 2023 sur la faim dans le monde publié par l'ONG irlandaise Concern Worldwide et l'ONG allemande Welt Hunger Hilfe, l'Inde se classe au 111e rang sur 125 pays, perdant quatre places par rapport à l'année dernière. Avec un score de 28,7, l'Inde reste derrière les pays voisins comme le Pakistan, le Bangladesh, le Népal et le Sri Lanka. Seul l’Afghanistan obtient de moins bons résultats que l’Inde. Le score est basé sur quatre critères : la sous-alimentation, le retard de croissance des enfants, l'émaciation des enfants et la mortalité infantile.
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‘The situation of India is serious’ says report on Global Hunger
According to the 2023 report on global hunger published by Irish NGO Concern Worldwide and German NGO Welt Hunger Hilfe, India ranked 111 out of 125 countries, losing four positions from last year. With a score of 28.7 India stays behind neighboring countries such as Pakistan, Bangladesh, Nepal, and Sri Lanka. Only Afghanistan performs worse than India. The score is based on four criteria: undernourishment, child stunting, child wasting, and child mortality.
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme en Inde. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.
This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in India. It gathers information, analyzes and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.
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