La cour suprême indienne refuse d’accorder le statut spécial au Jammu-et-Cachemire ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­
 
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VEILLE PHAROS / INDE

19 décembre 2023
 
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La semaine dernière, la Cour suprême de l'Inde a confirmé la décision du gouvernement de révoquer le statut spécial de l'État de Jammu-et-Cachemire, qui est au centre du conflit entre l'Inde et le Pakistan depuis la partition. En 2019, le Premier ministre indien Narendra Modi a révoqué l'article 370 de la Constitution, qui accordait aux Cachemiriens une série de droits et un certain degré d'autonomie dans l'élaboration des lois, à l'exception de certains domaines. À l’époque, la révocation de l’article avait conduit à la scission de la région en deux territoires fédéraux, l’actuel Ladakh et Jammu-Cachemire, tous les deux gouvernés par le gouvernement central. Commentant le verdict, le juge en chef de l'Inde a déclaré que « l'article 370 était censé être une mesure temporaire après l'indépendance de l'Inde et n'est donc plus valable dans les circonstances actuelles. » Les juges ont défini l’article 370 comme un indice de ‘fédéralisme symétrique’, affirmant que la Constitution indienne devrait s’appliquer pleinement à la région.

Depuis août, la Cour suprême a entendu des requêtes exigeant le rétablissement de l'article 370, qui accorderait au Jammu-et-Cachemire un statut spécial. Malgré les efforts des dirigeants politiques et des militants cachemiris, lundi dernier, le comité constitué par cinq juges a confirmé à l’unanimité la décision de Narendra Modi, affirmant que ce statut spécial n’était que temporaire et que le gouvernement avait fait le bon choix. Selon l'opinion publique, ce verdict est une grande victoire pour le parti au pouvoir, le Bharatiya Janata Party (BJP) qui, depuis 1947, justifie les violences et les attaques militaires perpétrées dans la région sous prétexte de ramener la paix et la sécurité dans l’État. Mehbooba Mufti, l'ancien ministre en chef au Jammu-et-Cachemire, a déclaré que la révocation de l'article 370 était « injuste, illégale et inconstitutionnelle », et que le verdict de la Cour suprême n'était « rien de moins que la nouvelle d'une condamnation à mort non seulement pour le Jammu-et-Cachemire mais aussi pour l'idée de l'Inde ».

Last week, the Supreme Court of India upheld the government's decision to revoke special status for the state of Jammu and Kashmir, which has been at the center of the dispute between India and Pakistan since the time of Partition. In 2019, the Indian PM Narendra Modi abrogated Article 370 of the Constitution, which granted Kashmiris a series of rights and a certain degree of autonomy in making laws, with the exception of certain domains. At the time, the revocation of the article led to the split of the region into two federal territories, the present-day Ladakh and Jammu-Kashmir, both ruled by the central government. While commenting on the verdict, the chief justice of India declared that « article 370 was meant to be a temporary measure after Indian independence and is therefore no longer valid in the current circumstances.» Judges defined article 370 as an index of "symmetric federalism", claiming the Indian constitution should apply fully to the region. 

Since August, the Supreme Court has heard petitions demanding the restoration of article 370, that would accord Jammu and Kashmir the special status. Despite the efforts of Kashmiri political leaders and activists, last Monday, the panel of five judges unanimously confirmed Modi’s decision, saying that this special status was only temporary and the government made the right choice. According to the public opinion, this verdict is a big victory for the party in power, the Bharatiya Janata Party (BJP) who, since 1947, justifies the violence and military attacks perpetrated in the region under the pretext of bringing peace and security within the state. Mehbooba Mufti, the former chief minister of Jammu and Kashmir said that revoking article 370 was «unjust, illegal, and unconstitutional», and that supreme court’s verdict was « no less than news of a death sentence not only for Jammu and Kashmir but also for the idea of India.»

 
CAMPAGNE DE DONS
 

Info Phare - Source médiatique 

 
 

La Cour suprême indienne refuse d’accorder le statut spécial au Jammu-et-Cachemire

En 2019, le Premier ministre indien Narendra Modi a révoqué l'article 370 de la Constitution, qui accordait à la région une importante autonomie. En vertu de cet article, l'État pouvait avoir sa propre constitution, un drapeau distinct et la liberté de légiférer. En août dernier, la chambre constitutionnelle de la Cour suprême a commencé à entendre 23 requêtes visant à rétablir l'article 370 et, par conséquent, le statut spécial de la région. Le tribunal a rejeté la demande, déclarant que le gouvernement organiserait des élections dans la région d’ici septembre 2024.

The Indian Supreme court denies the special status to Jammu and Kashmir


In 2019, the Indian PM Narendra Modi
revoked Article 370 of the Constitution, which granted the region significant autonomy. Under this article, the state had its own constitution, a separate flag, and freedom to make laws. Last August, the constitution bench of the Supreme Court began to hear 23 petitions seeking to restore Article 370 and, thus, the special status of the region. The court denied the request, declaring that the government will hold elections in the region by September 2024. 



 
 

La mosquée Shahi Idgah de Mathura sous enquête

Jeudi, la Haute Cour d'Allahabad a donné son accord à la demande d'entreprendre une étude du complexe de la mosquée Shahi Idgah pour déterminer si elle a été construite sur les ruines d'un temple hindou. Le tribunal nommera un commissaire qui sera chargé de conduire l'enquête. Selon les pétitionnaires, la mosquée, qui s'érige à côté du temple Shri Krishna Janmabhoomi, aurait été construite par Aurangzeb après la démolition d'une partie du temple.

Mathura's Shahi Idgah mosque under investigation

On Thursday the Allahabad High Court gave its consent to the plea asking to undertake a survey of the Shahi Idgah Mosque complex to determine whether it was built on the ruins of a Hindu temple. The court will appoint a commissioner who will be responsible for completing the survey. According to the petitioners, the mosque, which is now adjacent to the Shri Krishna Janmabhoomi Temple, was built by Aurangzeb after the demolition of part of the temple.

 
 

Source médiatique

 
 

Uttar Pradesh : nouveau cas d'islamophobie à l'école

Dans une école publique de l’Uttar Pradesh, un enseignant a été licencié après avoir été accusé par des groupes Hindutva d’avoir ‘ignoré’ les salutations religieuses hindoues. Dimanche dernier, un groupe de partisans de l'Hindutva s'est rassemblé et a manifesté devant l'école pour exiger le licenciement de l'enseignant impliqué dans l'incident. Le directeur de l'école a démis l'enseignant de ses fonctions.

Uttar Pradesh: new case of Islamophobia at school

In a public school of Uttar Pradesh, a teacher was fired after being accused by Hindutva groups of "ignoring" Hindu religious greetings. Last Sunday, a group of Hindutva supporters gathered and protested in front of the school demanding the layoff of the teacher involved in the incident. The school principal dismissed the teacher from duty.  

 

 
 

De nouvelles règles pour contenir les manifestations sur le campus de la JNU

Selon les nouvelles règles publiées en novembre dernier par l'administration de l'Université Jawaharlal Nehru (JNU), les étudiants impliqués dans des manifestations sur le campus seront punis d'une amende pouvant aller jusqu'à 20 000 roupies indiennes. D'autres sanctions, en fonction des actions, incluront le retrait des installations du foyer, l'annulation de l'admission, ou le refus d'inscription pour une période déterminée. Le corps étudiant a exprimé son opposition aux nouvelles mesures, déclarant que de telles réglementations « visent à décourager les discussions ouvertes, les dissidences et les explorations intellectuelles. »

New rules to contain protests in JNU campus


According to the new rules released last November by the administration of the Jawaharlal Nehru University (JNU), students involved in protests on campus will be punished with a fine of up to 20,000 Indian rupees. Other punishments depending on the actions will include the withdrawal of hostel facilities, cancellation of admission, or denial of registration for a specific period. The student community expressed its opposition to new measures, declaring that such regulations « are intended to discourage open discussion, dissent, and intellectual explorations.»

 
 

Népal : 24 hommes condamnés à la prison à vie pour le meurtre de jeunes dalits

Au Népal, un tribunal a condamné 24 Hindus de caste supérieure à la prison à vie pour le meurtre de six dalits. Les victimes, de jeunes hommes appartenant à la communauté dalit, ont été brutalement agressées et tuées en mai 2020. La nouvelle du meurtre a choqué la nation et le gouvernement a chargé une commission spéciale d'enquêter sur l'affaire. Bien que les autorités locales aient déclaré en 2006 que le Népal est un pays sans discrimination, les minorités religieuses, ethniques et de caste ne bénéficient pas d’un statut égal dans cet Etat, et sont souvent victimes de la violence des groupes majoritaires.

Nepal: 24 men sentenced to life imprisonment for killing young Dalits


In Nepal, a court sentenced 24 upper caste HIndus to life imprisonment for the murder of six Dalits. The victims, young men belonging to the Dalit community, were brutally assaulted and killed in May 2020. The news of the murder shocked the entire nation, and the government hired a special committee to investigate the case. Although the authorities declared Nepal a discrimination-free country in 2006, religious, caste and ethnic minorities do not receive equal status in this State and are often victims of majoritarian groups’ violence. 



 
 

Madhya Pradesh : trois maisons de musulmans détruites après l’élection du nouveau Chief Minister 

Au lendemain de l'élection du nouveau Chief Minister du Madhya Pradesh, Mohan Yadav, les maisons de trois hommes musulmans ont été détruites. Les trois hommes ont été accusés d'avoir agressé avec une épée un employé du BJP alors qu'ils se disputaient sur les résultats des élections. Suite à l'incident, des manifestations locales ont été organisées pour réclamer justice. Jeudi dernier, les maisons des trois agresseurs présumés ont été démolies, car, selon la police, ils ne disposaient pas des autorisations nécessaires.

Madhya Pradesh: three homes of Muslims destroyed after political elections


The day after the election of the new Chief Minister of Madhya Pradesh, Mohan Yadav, the homes of three Muslim men were destroyed. The three men were accused of assaulting with a sword a BJP worker while arguing over election results. Following the incident, local protests were organized demanding justice. Last Thursday, the homes of the three alleged assaulters were demolished as, according to the police, they lacked the necessary permissions.  

 
 

Un juge de l'UP harcelé demande de l’aide

Une femme juge civile de l'Uttar Pradesh a écrit une lettre au juge en chef de l'Inde (CJI) au sujet des abus et du harcèlement qu'elle a subis au cours de sa carrière à Barabanki. Le message est devenu viral sur les réseaux sociaux. Le CJI a demandé à une commission d’enquêter sur les allégations de harcèlement sexuel de la femme contre un juge qui travaille dans l’État et ses associés.

UP judge harassed asking for help

A female civil judge in Uttar Pradesh wrote a letter to the Chief Justice of India (CJI) about the abuse and harassment she endured during her career in Barabanki. The message got viral on social media. The CJI asked a commission to inquiry into the allegations of the woman’s sexual harassment against a district judge of the state and his associates.

 
 

Pour aller plus loin

 
 

Art, Architecture and Design Biennale: The Fine Line Between Government Support and Politicisation (The Wire - 14/12/2023)

Higher education: Caste discrimination runs deep (Sabrangindia - 11/12/2023) 

Why There Is Silence in Kashmir Over the Supreme Court's Verdict (The Wire - 14/12/2023)

Christian Groups Play Crucial Role In Addressing India’s Mental Health Challenges (Religion Unplugged - 15/12/2023)

 
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme en Inde. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.

This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in India. It gathers information, analyzes and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.