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Le 14 avril, l'Inde a célébré le 132e anniversaire de naissance de B.R. Ambedkar, le père de la Constitution indienne. En 1948, juste après l'Indépendance, Jawaharlal Nehru (1947-1964), le premier Premier ministre de l'Inde, chargea Ambedkar de rédiger la Constitution, qui devait mettre fin à toute discrimination fondée sur la caste, la race et la religion. Au cours de cette fête nationale célébrée dans toute l’Inde, Ambedkar est commémoré en tant que leader national exceptionnel et grand penseur religieux. Il a été à la tête du mouvement indien de justice sociale, qui visait à émanciper les personnes opprimées (castes répertoriées et autres classes inférieures) par un examen approfondi et une analyse critique des problèmes sociaux et politiques. Cependant, son attention aux pauvres et aux castes inférieures, y compris les intouchables, n'était pas partagée par de nombreuses forces au sein du parlement. Le projet de loi sur le code hindou proposé par Ambedkar a été vivement critiqué par les composantes orthodoxes et conservatrices, qui s'inquiétaient des changements qu’il aurait introduits au niveau social et politique. Les obstacles rencontrés par Ambedkar le contraignent à démissionner du cabinet en 1951. Toutefois, « Le Dr Ambedkar restera dans les mémoires, avant tout, comme un symbole de révolte contre tous les traits oppressifs de la société hindoue », déclara Nehru en 1956. Les célébrations de la semaine dernière, qui se sont déroulées dans toute l'Inde, témoignent de l'importance vivace de cette figure, glorifiée comme le père non seulement de la Constitution, mais aussi de tous les opprimés de la société indienne.
On April 14th, India celebrated the 132nd birth anniversary of B.R. Ambedkar, the father of the Indian Constitution. In 1948, right after the Independence, Jawaharlal Nehru (1947-1964), the first Prime minister of India, charged Ambedkar to draft the Constitution, which aimed at ending all discrimination based on caste, race and religion. During this national holiday, Ambedkar is remembered as an exceptional national leader and a great religious thinker. He was at the head of the social justice movement, which aimed at emancipating oppressed people (Scheduled Castes and Other Backward Classes) through a deep examination and critical analysis of social and political problems. However, his attention to the poor and lower caste people, including the untouchables, was not shared by many forces within the Parliament. The Hindu Code Bill proposed by Ambedkar was vehemently criticized by the orthodox and conservative Hindu components, who were worried about the changes that it would have introduced at both social and political levels. The obstacles encountered by Ambedkar forced him to resign from the cabinet in 1951. « Dr. Ambedkar would be remembered, above all, as a symbol of revolt against all the oppressive features of Hindu society », said Nehru in 1956. The celebrations of the last week, which took place all over India, witness the everlasting importance of this figure, who is glorified as the father not only of the Constitution but also of all the oppressed of Indian society.
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Info Phare - Source médiatique
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La lutte des chrétiens et des musulmans dalits pour les quotas de castes répertoriées se poursuit
Tandis que le gouvernement de l'Union attend le dernier rapport de la nouvelle commission, la Cour suprême a annoncé qu'elle poursuivrait l'audition des chrétiens et musulmans dalits qui demandent à être inclus dans le quota des castes répertoriées (SC). Le rapport de la Commission précédente, qui recommandait d'accorder le statut de SC aux musulmans et chrétiens dalits, a été rejeté par le gouvernement. La commission la plus récente, formée par le gouvernement en octobre 2022, est chargée de préparer le rapport sur la base d'un travail de terrain et de consultations. Conformément à la Constitution de 1950, aucune personne appartenant à une religion autre que l'hindouisme, le sikhisme ou le bouddhisme ne peut être considérée comme SC. Les chrétiens et les musulmans dalits demandent depuis près de 20 ans d'être inclus dans le SC car ils sont victimes de discrimination et se trouvent au bas de la hiérarchie sociale.
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Dalit Christians and Muslims’ struggle for Scheduled Caste quota continues
Despite the Union government’s plea to wait for the latest report of the new commission, the Supreme Court announced it will go ahead with the hearing of Dalit Christians and Muslims who demand to be included in the Scheduled Caste (SC) quota. The report of the previous Commission, which recommended granting SC status to Dalit Muslims and Christians, was rejected by the government. The newest panel, formed by the government in October 2022, is in charge of preparing the report based on field work and consultations. As per the Constitution of 1950, no person belonging to a religion other than Hinduism, Sikhism or Buddhism can be deemed SC. Dalit Christians and Muslims have been demanding to be included in the SC for almost 20 years as they are discriminated against and are at the bottom of the social hierarchy.
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Le contrôle des naissances en Inde chez les musulmans : le rôle des prêtres
Selon le recensement des Nations Unies de 2021, la population indienne atteindra 1,42 milliard le mois prochain. Les musulmans indiens représentent la troisième plus grande population musulmane au monde après l'Indonésie et le Pakistan. Au cours des 15 dernières années, il y a eu une tendance à la réduction des familles musulmanes et une baisse significative du taux de fécondité. Dans la communauté musulmane, les prêtres ont joué un rôle important dans ce changement. En effet, les imams ont mené des programmes de sensibilisation, lancé des appels et des discours sur l'utilisation des mesures de contrôle des naissances. Comme l'a affirmé l'imam de Lucknow Maulana Khalid Rasheed, « il y a une idée fausse parmi les musulmans selon laquelle l'Islam ne permet pas l'utilisation de mesures de contrôle des naissances ». Ces programmes sont destinés à atteindre les musulmans les moins éduqués et les plus pauvres qui vivent en dehors des villes.
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India’s birth control among Muslims: the role of priests
According to the 2021 United Nations’ census, India's population will reach 1.42 billion this month. Indian Muslims represent the world's third-largest Islamic group after Indonesia and Pakistan. In the last 15 years, there has been a trend towards smaller Muslim families and a significant fall in the fertility rate. In the Muslim community, priests had an important role in this change. In fact, Imams have conducted awareness programmes, made appeals and speeches about the use of birth control measures. As the imam of Lucknow Maulana Khalid Rasheed said, « there is a misconception among Muslims that Islam doesn’t allow the use of birth control measures ». These programmes are meant to reach the less educated and the poorer Muslims living outside the cities.
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Tamil Nadu : un homme a tué son fils pour avoir épousé une femme dalit
Au Tamil Nadu, un homme a tué son fils pour avoir épousé une femme dalit. Le père de la victime a invité le couple chez lui sous prétexte d'une discussion. Il a ensuite attaqué son fils et sa femme. Au cours de l'incident, l'homme a également tué sa mère, qui tentait de protéger son petit-fils de la violence. L'épisode représente un autre cas de crime d'honneur, qui est encore une pratique très courante dans la société indienne.
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Tamil Nadu: Man killed his son for marrying Dalit woman
In Tamil Nadu, a man killed his son for marrying a Dalit woman. The father of the victim invited the married couple to his house under the pretext of a discussion. He then attacked his son and wife. During the incident, the man also killed his mother, who tried to protect his grandson from the violence. The episode represents another case of honor killing, which is still a very common practice in Indian society.
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Madhya Pradesh : un garçon musulman de 11 ans agressé par des hindous
À Indore, un garçon de 11 ans a été arrêté et contraint de crier des slogans hindous par un groupe de jeunes hommes. Les agresseurs ont emmené la victime dans un endroit isolé à l'extérieur de la ville sous prétexte d'acheter des jouets. Le garçon a alors été obligé de se déshabiller et de scander des slogans hindous comme ‘Jai Shri Ram’, ‘Hindustan Zindabad’ et ‘Pakistan Murdabad’. Il a réussi à s'enfuir et a immédiatement informé sa famille de l'incident, qui a porté plainte auprès de la police. Malgré les accusations et une vidéo sur les réseaux sociaux qui relate les faits, les jeunes hommes ont été libérés sous caution par le commissariat.
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Madhya Pradesh: 11 years old Muslim boy assaulted by Hindu students
In Indore, a 11 years old boy was stopped and forced to shout Hindu slogans by a group of young men. The assaulters took the victim to an isolated area outside the city with the excuse of purchasing toys. The boy was then obliged to remove his clothes and chant Hindu slogans like ‘Jai Shri Ram’, ‘Hindustan Zindabad’. and ‘Pakistan Murdabad’. He managed to escape and he immediately told his family about the incident, who filed a complaint with the police. Despite the accusations and a video on social media which depicts the violence, the young men have been granted bail from the police station.
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Haryana : des musulmans attaqués à la mosquée pendant Namaz
Dans le village de Sandal Kalan, dans l'Haryana, un groupe de jeunes hommes hindous est entré dans la mosquée et a battu des musulmans qui offraient le namaz. Neuf personnes ont été grièvement blessées et transportées à l'hôpital. Une vidéo montre les jeunes agresseurs errant dans le village avec des bâtons avant d'entrer dans la mosquée. Une plainte à la police a été déposée et 18 personnes ont été identifiées.
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Haryana: Muslims attacked at the mosque during Namaz
In Sandal Kalan village, in Haryana, a group of young Hindu men entered the mosque and beat up Muslim people who were offering Namaz. Nine people were severely injured and taken to the hospital. A video shows the young assaulters roaming in the village with sticks before entering the mosque. A police complaint has been filed and 18 people have been identified.
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Que disent réellement les chiffres sur les criminels musulmans ?
Malvika Tyagi, professeure affiliée au Département d'économie de l'Université George Mason, a mené une étude sur la conviction que les musulmans sont plus susceptibles de commettre des crimes que d'autres communautés, en recueillant des données empiriques sur la question. Dans sa recherche, Tyagi a montré que le personnel de police, chargé de collecter des données, semblait avoir un parti pris contre les musulmans (comme cela a également été suggéré dans le rapport de 2019 sur le statut de la police en Inde). La chercheuse a également observé que chaque fois que la représentation des minorités dans les institutions politiques est plus élevée, leur taux de condamnation est plus faible. De plus, elle a également remarqué que le pourcentage de condamnés musulmans par rapport aux hindous augmentait ou diminuait selon le degré de pauvreté et de chômage urbain de la minorité.
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What statistics say about muslim persecutors
Malvika Tyagi, an affiliate faculty at the Department of Economics, George Mason University, conducted a study on the belief that Muslims are more likely to commit crime than other communities, searching for empirical data on the matter. In her research, Tyagi showed that the police staff, in charge of collecting data, seemed to hold a significant bias against Muslims (as it was also suggested in the 2019’s Status of Policing in India Report). The researcher also observed that whenever the minority representation in political institutions is higher, their relative conviction is lower. Moreover, she also noticed that the percentage of Muslim convicts increased or decreased depending on the degree of poverty and urban unemployment of the minority.
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme en Inde. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.
This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in India. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.
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