Delhi : Gaz lacrymogènes et violence contre les agriculteurs qui protestent ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­
 
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VEILLE PHAROS / INDE

21 février 2024
 
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Depuis le 13 février, la police bloque les routes principales entre l'Haryana et le Punjab ainsi que les postes frontières entre l'Haryana et la capitale indienne, New Delhi, pour empêcher les agriculteurs d'entrer dans la ville et de protester contre le gouvernement. Lors des affrontements entre les manifestants et la police, au moins une centaine d'agriculteurs ont été blessés. Les autorités ont utilisé des canons à eau et des gaz lacrymogènes pour ralentir la marche. Entre-temps, jeudi dernier, le gouvernement de l’Haryana a prolongé d’une semaine la fermeture des services Internet dans l’État. Selon des sources officielles, à la suite du cycle de négociations entamé vendredi dernier entre les dirigeants des agriculteurs et les représentants du gouvernement, les deux parties ont déclaré que le résultat a été positif et qu'il y a eu des progrès significatifs, fixant une autre réunion à dimanche. Même si les associations paysannes se sont déclarées ‘apolitiques’, le parti au pouvoir, le Bharatiya Janata Party (BJP) et ses alliés, estiment que ces agitations populaires sont utilisées par l'opposition pour affaiblir le parti au pouvoir quelques mois avant les élections générales. « Cette protestation semble politique », a déclaré Pramod Chaudhary, membre du comité MSP du gouvernement et leader du parti Bharatiya Kisan Sangh (aligné sur le BJP). Pendant son entretien, Chaudhary a rappelé les affrontements entre les agriculteurs et les forces gouvernementales à Delhi en janvier 2021, où l'agitation a été manipulée par des groupes pro-Khalistan.

Le Centre des syndicats indiens (CITU), dirigé par le CPM, a rejoint les syndicats agricoles dans la manifestation rurale du 16 février. La fermeture avait pour but de mettre en évidence la crise sociale des villageois dans les zones rurales. Les agriculteurs exigent non seulement la promulgation du prix de soutien minimum, ou MSP, mais aussi l'expansion du programme MGNREGA, censé garantir cent jours de travail subalterne au salaire minimum à un membre de chaque famille rurale par an. Le programme a été supprimé par le gouvernement Modi dans le cadre de sa campagne d'austérité. 



Since February 13th, the police have blocked the major roads between Haryana and Punjab and the border crossings between Haryana and the Indian capital, New Delhi, to prevent farmers from entering the city and protesting against the government. In the clashes between the demonstrators and the police, at least a hundred farmers have been injured. The authorities have used water cannons and tear gas to slow down the march. In the meantime, last Thursday, Haryana’s government extended the shutdown of internet services in the state for one week. According to official sources, following the round of talks between the leaders of the farmers’ union and governmental representatives that started last Friday, both sides declared that the result was positive, and there has been significant progress. Although the farmers associations behind the protest declared themselves ‘apolitical’, the party in power, the Bharatiya Janata Party (BJP) and its allies, believe that the agitation is being used by the opposition to weaken the party in power a few months before the general elections. « This protest seems political », said Pramod Chaudhary, a member of the government’s MSP committee and leader of the BJP-aligned Bharatiya Kisan Sangh. In his interview, Chaudhary recalled the clashes between farmers and the governmental forces in Delhi in January 2021, where the agitation was being manipulated by pro-Khalistan groups. 

The CPM-led Centre of Indian Trade Unions (CITU) joined the farm unions in the rural protest held on February 16. The shutdown aimed to address the social crises of the villagers in rural areas. Farmers demanded not only the enactment of the minimum support price (MSP), but also the expansion of the MGNREGA program which guarantees hundred days of minimum-wage menial labor to one member of every rural family per year. The program was cut by Modi’s government as part of its austerity drive.

 
 

Info Phare - Source médiatique 

 
 

Delhi : Gaz lacrymogènes et violence contre les agriculteurs qui protestent

Ces derniers jours, les vidéos circulant dans les médias montraient les autorités utilisant des gaz lacrymogènes et de la violence excessive contre les agriculteurs qui, depuis le 13 février, manifestent dans la capitale indienne, New Delhi. Des images de drones montraient des agriculteurs occupant les principales autoroutes indiennes, rappelant les précédentes manifestations survenues en 2020. « Nous ne répéterons pas cette erreur cette fois. Nous ne rentrerons pas chez nous tant que le Centre n’aura pas promulgué une loi et répondu à d’autres demandes, que cela nous prenne 13 jours, 13 mois ou 13 ans », a déclaré un agriculteur d’Amritsar lors d’un entretien avec le journal The Wire.

Delhi: Tear gas and violence against protesting farmers


In the last few days, videos across the media showed the authorities using tear gas and excessive violence against farmers who, since February 13, have been protesting in the Indian capital, New Delhi. Drones footage showed farmers occupying the major Indian highways, recalling the previous protests that occurred in 2020. “We will not repeat this mistake this time. We will not return home until the Centre enacts a law and fulfills other demands, whether it takes us 13 days, 13 months or 13 years,” said a farmer from Amritsar during an interview to The Wire. 



 
 

Un temple hindou inauguré à Abu Dhabi

Le Premier ministre indien Narendra Modi a inauguré un temple hindou à Abu Dhabi, aux Emirats Arabes Unis. Le temple, dont la construction avait été annoncée en 2018, a été offert par le gouvernement des Émirats Arabes Unis. Selon le Pew Research Center, environ 660 000 hindous vivent dans le pays. Bien qu’il existe de nombreux temples hindous aux Émirats Arabes Unis, celui-ci est le premier construit selon des techniques traditionnelles. Les analystes affirment que l'inauguration de ce temple, quelques semaines après l'ouverture du temple Rama à Ayodhya, va donner un nouvel élan au parti au pouvoir, le Bharatiya Janata Party (BJP), en quête d'un troisième mandat lors des prochaines élections de mai 2024.

Hindu temple opened in Abu Dhabi

Indian PM Narendra Modi inaugurated a Hindu temple in Abu Dhabi, in the United Arab States. The temple, whose construction was announced earlier in 2018, was donated by the UAE government. According to Pew research center, there are around 660 000 Hindus living in the country. Although there are many Hindu temples in the UAE, this is the first one that has been built with traditional techniques. Analysts claim that the inauguration of the temple, a few weeks following the opening of the Rama temple in Ayodhya, will further boost the party in power, the Bharatiya Janata Party (BJP), seeking a third mandate in the upcoming elections in May 2024. 

 
 

Source médiatique

 
 

Vanessa Dougnac, journaliste française, quitte l'Inde

Vanessa Dougnac, journaliste française qui travaille comme correspondante pour de nombreux journaux et magazines français, a quitté l'Inde le 16 février. Dougnac a été accusée par le gouvernement de conduire les enquêtes de manière "malveillante", de donner une mauvaise image de l'Inde à l'étranger et de ne pas avoir demandé l'autorisation pour voyager dans les zones réglementées et dans les pays voisins. Sa carte de citoyen indien d'outre-mer (OCI) sera révoquée dans un délai de deux semaines. La journaliste a rejeté toutes les accusations et a offert sa coopération dans les procédures judiciaires. « Aujourd'hui, je quitte l'Inde, le pays où je suis venue il y a 25 ans comme étudiante, et où j'ai travaillé pendant 23 ans comme journaliste. L’endroit où je me suis mariée, où j’ai élevé mon fils et que j’appelle ma maison », a-t-elle écrit dans un communiqué. 

Vanessa Dougnac, French journalist, leaves India 

Vanessa Dougnac, the French journalist who works as a correspondent for many French journals and newspapers, left India on February 16th. Dougnac was accused by the government of "malicious" reporting, of giving a bad image of India abroad and not taking permission for traveling to restricted areas and bordering countries. Her Overseas Citizen of India (OCI) card will be revoked within two weeks. The journalist rejected all the accusations and offered her cooperation with the legal proceedings. « Today, I am leaving India, the country where I came 25 years ago as a student, and where I have worked for 23 years as a journalist. The place where I married, raised my son, and which I call my home, » she wrote in a statement.

 
 

Haryana : des étudiants arrêtés pour avoir discuté du temple Rama

Le 10 février, dans l'Haryana, deux étudiants de l'université Jindal ont été suspendus pour avoir organisé une discussion sur le temple Rama. Le titre des discussions était : "Ram Mandir : Un projet farfelu du fascisme hindutva". Les deux étudiants, suspendus jusqu’en août 2024, sont membres de la Ligue des étudiants révolutionnaires, un collectif étudiant marxiste. Le comité disciplinaire de l’Université a déclaré que cette mesure était nécessaire puisque les étudiants ont violé le code de conduite de l'Institut.

Haryana: students arrested for discussing Rama temple


On February 10th, in Haryana, two students of the Jindal University were suspended for organizing a discussion about the Rama temple. The title of the talks was: "Ram Mandir: A farcical project of Hindutva fascism". Both students, who were suspended until August 2024, are members of the Revolutionary Students League, a Marxist student collective. The University Discipline Committee said that this measure was necessary, since the two students violated the code of conduct of the Institute. 



 
 

Canada : les attaques contre les séparatistes sikhs 

Lundi dernier, la maison d'un séparatiste sikh a été touchée par des tirs. La cible était Inderjit Singh Gosal, résidant dans la province de l'Ontario. Cet incident s’est produit quelques mois après l'assassinat du célèbre chef séparatiste sikh, Hardeep Singh Nijjar, sur le sol canadien. Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a accusé le gouvernement indien d'être directement impliqué dans le meurtre. Entre-temps, les membres de Sikh for Justice, l'organisation basée aux États-Unis qui cherche à créer un territoire sikh indépendant, affirment que les sikhs sont la cible des nationalistes hindous en Inde et à l’étranger.

Canada: sikhs separatists under attack

Last Monday, the house of a sikh separatist was hit by gunfire. The target was Inderjit Singh Gosal, living in the province of Ontario. This incident occurred a few months after the assassination of the famous Sikh separatist leader, Hardeep Singh Nijjar, on Canadian soil. The Canadian PM Justin Trudeau accused the Indian government of being directly involved in the murder. The members of Sikh for Justice, the US based organization seeking to create a separate Sikh homeland, claim Sikhs are being targeted by Hindu nationalists within and outside India. 

 
 

Affrontements dans l’Uttarakhand

Dans la région de Haldwani, dans l’Uttarakhand, la tension entre les musulmans et la police s’est accrue. Suite à la destruction d'une mosquée et d'une madrasa, la communauté musulmane s'est rassemblée pour protester contre les démolitions. Durant la manifestation, cinq musulmans ont été tués. Entre-temps, le couvre-feu a été levé. Ces dernières années, en Uttarakhand la situation des musulmans s’est aggravée, les obligeant à quitter l’État. Le discours du ministre en chef de l’Uttarakhand, Pushkar Dhami, qui cherche à transformer l’État en "une terre sainte pour les hindous", ne laisse aucune place aux autres minorités religieuses.

Clashes in Uttarakhand


In Haldwani, a region in Uttarakhand, the tension between Muslims and the police has increased. Following the destruction of a mosque and a madrasa, the Muslim community gathered, protesting against the demolitions. During the protest, five Muslims died. In the meantime, the curfew has been lifted. In the last few years, the condition of Muslims in Uttarakhand got worse, forcing them to leave the state. The discourse of Uttarakhand Chief Minister Pushkar Dhami, seeking to transform the state into ‘a holy land for Hindus’, is leaving no place for other religious minorities. 

 
 

Telangana : un groupe hindou attaque des chrétiens dalits

Le 13 février, un groupe associé au Bajrang Dal, une organisation extrémiste hindoue, a attaqué des chrétiens dalits tandis qu’ils priaient. Les assaillants ont vandalisé l'église, détruit les objets et les idoles religieux et blessé une vingtaine de personnes, dont deux enfants. Selon la police, l’affrontement n'a pas de motifs religieux, mais concerne la construction d'une route dans le village à laquelle les chrétiens dalits s'opposent.

Telangana: Hindu group attacks Dalit Christians

On February 13, a group associated with Bajrang Dal, a Hindu extremist organization, attacked Dalit Christians during the prayers. The assaulters vandalized the church, destroyed religious items and idols, and injured around 20 people, including two children. According to the police, the dispute has no religious motives, but deals with the construction of a road in the village to which Dalits Christians oppose. 

 
 

Pour aller plus loin

 
 

Delhi on alert as farmers’ protest pressures Modi ahead of elections (Nikkei Asia Review – 13/02/2024) 

Inheritance in Uttarakhand UCC: What do Hindus, Muslims, and Christians gain or lose? (Vidhi Centre for Legal Policy – 08/02/2024) 

As Tensions with India Grow, Maldives Looks to China (South Asia Journal – 18/02/2024) 

Mehrauli mosque demolition: Dangerous pattern and lack of due process (The Lea Flet.- 11/02/2024) 

 
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme en Inde. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.

This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in India. It gathers information, analyzes and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.