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Les chrétiens représentent environ 2,3 % de la population indienne, selon le Département d'État américain. Dans le rapport annuel sur la liberté religieuse internationale publié par la Commission des États-Unis, l'organisme américain a désigné l'Inde comme un pays ‘particulièrement préoccupant’ en raison de ses « violations systématiques, continues et flagrantes de la liberté religieuse. » Les chrétiens, en tant que minorité religieuse, font face à de nombreux problèmes et leurs conditions de vie semblent s'être aggravées ces dernières années. Les membres de la communauté chrétienne sont souvent réprimés par le gouvernement national par le biais de la surveillance, du harcèlement, de la rétrogradation de leurs biens et de la détention en vertu de la loi sur la prévention des activités illégales. Les ministères chrétiens ne sont pas exempts de discrimination religieuse. En 2020, le gouvernement Modi a adopté la loi sur la réglementation des contributions étrangères (FCRA), en empêchant les groupes chrétiens de recevoir des financements étrangers à des fins administratives. Depuis 2014, plus de 16 000 organisations non gouvernementales se sont vues interdire de recevoir des financements étrangers. Cette mesure sévère a eu de graves conséquences sur le secteur à but non lucratif et sur les activités de petites et grandes organisations, telles que World Vision et Compassion International, qui ont été contraintes de cesser leurs activités en Inde en raison du manque de financement. Entre-temps, à Varanasi, un tribunal indien a autorisé l'Archaeological Survey of India, géré par l'État, à enquêter pour savoir si la mosquée Gyanvapi avait été construite sur un temple hindou. Cette décision a suscité de nombreuses critiques au sein de la communauté musulmane, qui souhaite protéger le site islamique des fausses allégations des groupes hindutva. Cet épisode rappelle la célèbre affaire du Babri Masjid dans la ville d’Ayodhya. La mosquée a été démolie en 1992 par des nationalistes hindous qui prétendaient qu'elle se trouvait sur l’endroit où Lord Ram était né. Après la destruction, des émeutes religieuses massives se sont produites à travers l'Inde, causant la mort d'environ 2 000 personnes. À la place de la mosquée, une organisation hindoue, sous le patronage du gouvernement de droite de Modi, est en train de construire un temple qui devrait être inauguré avant les élections nationales prévues en mai de l'année prochaine.
Christians make up about 2.3% of India’s population, according to the US Department of State. In the annual report on International Religious Freedom released by the United States Commission, the American body designated India as a country of ‘particular concern’ because of its « systematic, ongoing, and egregious violations of religious freedom. » Christians, as a religious minority, face many problems and their living conditions seem to have worsened over the last years. The members of the Christian community are often suppressed by the national government through surveillance, harassment, demotion of property and detention under the Unlawful Activities Prevention Act. Christians ministries are not exempted from religious discrimination. In 2020, Modi’s government passed the Foreign Contributions Regulation Act (FCRA), preventing Christian groups from receiving foreign fundings for administration purposes. Since 2014, more than 16,000 nongovernmental organizations have been prohibited from receiving foreign funding. This harsh measure severely impacted the nonprofit sector and the activities of both small and big organizations such as the World Vision and Compassion International, which were forced to shut down operations in India due to lack of funding. In the meantime, in Varanasi, an Indian court allowed the state-run Archaeological Survey of India to investigate whether the Gyanvapi mosque was originally built over a Hindu temple. This decision raised much criticism among the Muslim community, who want to protect the Islamic site from the false allegations of Hindutva groups. This episode recalls the famous case of the Babri Masjid in the city of Ayodhya. The mosque was demolished in 1992 by Hindu nationalists who claimed it stood on the place where Lord Ram was born. Following the destruction, massive religious riots occurred across India, leading to the death of around 2,000 people. In the place of the mosque, a Hindu trust, under the patronage of Modi’s right-wing government, is building a temple which is likely to be inaugurated ahead of national elections due by May next year.
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Info Phare - Source médiatique
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Haryana : Démolitions de bâtiments musulmans sur plus de 50 km
Au Haryana, dans le district de Nuh, des magasins, maisons et commerces appartenant à la communauté musulmane ont été démolis. Les victimes affirment que les démolitions ont commencé à la suite des violences communautaires entre hindous et musulmans début août. Lors de l'affrontement, six personnes sont mortes. Concernant la démolition, le législateur du Congrès de Nuh a déclaré que « le gouvernement a utilisé des bulldozers démolissant des maisons et des magasins pour punir les musulmans économiquement et politiquement. »
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Haryana’s demolitions of Muslim properties for over 50 km
In Haryana, in the district of Nuh, shops, houses and businesses belonging to the Muslim community have been demolished. The victims claim that the demolition started following the communal violence between Hindus and Muslims at the beginning of August. In the clash, six people died. Regarding the demolition, the Congress legislator from Nuh declared that « the government used bulldozers demolishing houses and shops to punish the Muslims economically and politically. »
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Un nouveau manuel contre les préjugés et les stéréotypes sur les femmes
La Cour suprême indienne a publié un manuel destiné aux juges, qui vise à lutter contre les stéréotypes de genre au sein des tribunaux. « Le raisonnement et la rédaction juridiques doivent être exempts de notions préjudiciables à l'égard des femmes », a déclaré le juge en chef de l'Inde. Des termes archaïques, comme ‘séductrice, vamp, célibataire et prostituée’ peuvent encore être couramment entendus dans les tribunaux indiens, et conduisent à une distorsion de l’application objective et impartiale de la loi.
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A new handbook against harmful and stereotypes about women
The Indian supreme court delivered a handbook for judges which aims at combating gender stereotypes in court. « The legal reasoning and writing must be free of harmful notions about women », declared the chief justice of India. Archaic terms such as ‘seductress, vamp, spinster and harlot’ can still be routinely heard in Indian courts, leading to a distortion of the objective and impartial application of the law.
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La lutte de la communauté de Naxalbari pour les droits fonciers
À la suite du mouvement de protestation de la communauté Naxalbari en 1967, qui visait à redistribuer les terres aux paysans pauvres et sans terre, le gouvernement a lancé l'opération Barga. Ce programme visait à accorder des droits fonciers aux métayers offrant aux habitants une sécurité de propriété et garantissant aux générations futures l'utilisation de la terre. Aujourd'hui, les documents officiels sont révisés sans autorisation et les noms des métayers ont été supprimés. Les terres sont enregistrées sous de nouveaux noms et vendues à des prix très élevés. Les populations locales se plaignent de la situation, tandis que les activistes affirment qu' « une véritable mafia foncière opère dans la région. »
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The struggle of Naxalbari community for land rights
Following the Naxalbari uprising in 1967, which aimed at redistributing land to the landless and poor farmers, the government launched Operation Barga. This program meant to grant land rights to sharecroppers, offering people safety of ownership and ensuring future generations to use the land. Today official documents are being revised without permission and sharecroppers’ names have been removed. The lands are being registered under new names and sold at very high prices. Local people complain about the situation, while the activists claim that « there is a veritable land mafia operating in the area. »
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Une mosquée sur un temple ? Un tribunal indien autorise la réalisation de l'enquête
À Varanasi, des groupes hindous de droite affirment que la mosquée Gyanvapi a été construite sur les fondations d’un temple hindou qui aurait été démoli pendant le règne moghol. Après de nombreuses années de débats, début août, la Haute Cour de l'Uttar Pradesh a autorisé l'Archaeological Survey of India, géré par l'État, à enquêter pour savoir si la mosquée avait été construite à l'origine sur un temple hindou. Les pétitionnaires musulmans ont exprimé leur désaccord, déclarant que ce processus endommagerait la structure. En outre, l'enquête serait contraire aux dispositions de la loi indienne du 1991, qui protège les lieux de culte.
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A mosque over a temple? An Indian court allows to conduct the survey
In Varanasi, right-wing Hindu groups claim that the Gyanvapi Mosque was built on top of the foundations of a Hindu temple which was allegedly demolished during the Mughal rule. After many years of debate, at the beginning of August the Uttar Pradesh High Court allowed the state-run Archaeological Survey of India to investigate whether the mosque was originally built over a Hindu temple. The Muslim petitioners expressed their disagreement, declaring that this process will damage the structure. Moreover, the survey is contrary to 1991 Indian law’s provisions which protect places of worship.
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Delhi: des chrétiens attaqués pendant la messe
Dimanche dernier, des membres des groupes Hindutva tels que le Bajrang Dal, le Rashtriya Swayamsevak Sangh et le Vishva Hindu Parishad ont attaqué des chrétiens pendant la messe. Les victimes ont déclaré que la foule était armée d'épées et de bâtons et que tout en harcelant les femmes appartenant à la communauté, ils ont également déchiré des Bibles. Suite à l'incident, certains membres de la communauté chrétienne se sont rendus à la police et ont porté plainte contre les agresseurs.
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Delhi: Christians attacked during the Mass
Last Sunday, members of the Hindutva groups such as Bajrang Dal, Rashtriya Swayamsevak Sangh, and Vishva Hindu Parishad, attacked Christians during the Mass. Victims have declared that the mob was armed with swords and sticks and, while harassing women belonging to the community, they also tore up Bibles. Following the incident, some members of the Christian community went to the police and filed a case against the assaulters.
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À Delhi, un policier offre une éducation gratuite à tous
En 2015, Than Singh, un policier de Delhi, a ouvert une école appelée « Than Singh Ki Pathshala ». L'école offre une éducation gratuite aux enfants vivant dans des bidonvilles, dont les parents n'ont pas les moyens de payer les frais de scolarité. Des bénévoles aident Singh à diriger l'école en donnant des cours de hindi, d'anglais, de sciences naturelles et de sciences sociales. Les institutions religieuses livrent quotidiennement des repas gratuits aux enfants.
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In Delhi a police man provides free education to all
In 2015, Than Singh, a Delhi police man, started a school called ‘Than Singh Ki Pathshala’. The school provides free education to children living in slums, whose parents cannot afford to pay school fees. Volunteers help Singh to run the school, giving classes of Hindi, English, Science, and Social Sciences. Religious institutions deliver free meals to the children everyday.
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme en Inde. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.
This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in India. It gathers information, analyzes and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.
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