|
|
Lors du vote sur la résolution de cessez-le-feu entre Israël et Palestine discutée à l'Assemblée de l'ONU, l'Inde s'est abstenue. Bien que l’Inde ait envoyé de l’aide humanitaire à la Palestine, le gouvernement de Modi a interdit à sa population de protester contre l’agression israélienne, bloquant de nombreuses manifestations à Delhi, Bangalore et Calcutta. Le paysage des médias sociaux indiens regorge de messages islamophobes, qui présentent Israël comme une victime du Hamas. Selon l’opinion publique, le discours sur les réseaux sociaux est entièrement guidé par la cellule informatique du BJP qui, en présentant la cause palestinienne comme islamiste (soutenue par les terroristes), encourage les hindous à soutenir Israël.
Depuis le début de la guerre, des professeurs de l’Institut indien de technologie de Bombay ont organisé des conférences et des projections sur l’histoire de la Palestine et d’Israël, ainsi que sur la formation du groupe Hamas. Sudhanva Deshpande, célèbre acteur et directeur des films travaillant à l'Institut, a également montré aux étudiants un documentaire sur l'invasion forcée de la Palestine par Israël en 1948. Après la séance, le 12 novembre, les étudiants affiliés au Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), un groupe d'extrême droite et une organisation paramilitaire, ont protesté pour exiger la suspension de Deshpande. Les protestants se sont adressés à la police et ont porté plainte contre le professeur, l'accusant de « faire l'éloge des terroristes ». Cet épisode soulève, parmi bien d’autres, le problème de la liberté académique. Alors que les professeurs indiens s’engagent à promouvoir une vision juste et une approche critique de la guerre et de ses multiples facettes, ils sont accusés de promouvoir le terrorisme par les principaux groupes et dirigeants de droite. De nombreux universitaires et observateurs estiment qu’Israël, en déplaçant l’attention vers la sphère religieuse du conflit, est en train de renforcer l’islamophobie au niveau international. Les résultats et les conséquences de ce récit sont visibles en Inde, ainsi que dans de nombreux pays d’Europe.
During the vote on the resolution for a ceasefire between Israel and Palestine discussed at the UN Assembly, India abstained. While India sent humanitarian aid to Palestine, Modi’s government also prohibited Indians from protesting against Israel’s aggression, blocking many demonstrations in Delhi, Bangalore and Kolkata. The Indian social media landscape is full of Islamophobic posts presenting Israel as a victim of Hamas. According to the public opinion, the social media discourse is completely guided by the BJP’s IT cell, which presents the Palestinian cause as Islamist, thus encouraging Hindus to support Israel.
Since the beginning of the war, some faculty members of the Indian Institute of Technology in Bombay organized lectures and screenings about the history of Palestine and Israel, and the formation of the Hamas group. Sudhanva Deshpande, noted actor and film director working at the Institute, also showed students a documentary on Israel’s forced invasion of Palestine in 1948. Right after the session, on November 12, students affiliated to the Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), a far-right group and paramilitary organization, protested demanding the suspension of Deshpande. The protestants went to the police and filed a case against the faculty member, accusing him of « eulogizing terrorists ». This episode raises the concern of academic freedom, among many others. While faculty members in India are engaged in promoting a fair view and critical approach to the war and its multifaceted aspects, they are accused of promoting terrorism by major right-wing groups and leaders. Many scholars and observers believe that Israel, by shifting the focus to the religious sphere, is boosting Islamophobia at the international level. The results and consequences of this narrative can be seen in India, as well as in many countries of Europe.
|
|
|
|
|
Info Phare - Source médiatique
|
|
|
|
|
Le conflit entre Israël et le Hamas accroît l'islamophobie dans le pays
Dans un article du média The Wire, Ram Puniyani, président du centre for Study and Secularism, présente une montée de l'islamophobie en Inde depuis la reprise du conflit entre le Hamas et Israël le 7 octobre dernier. Celle-ci se traduit selon lui par une restriction de la liberté académique et par des discours islamophobes en hausse sur les réseaux sociaux. Sur le plan institutionnel, l'auteur déplore l'abstention de l'Inde au vote de la résolution des Nations Unies proposant un cessez-le-feu. À Delhi, dans l'Uttar Pradesh, et même dans certaines villes dominées par l'opposition comme Calcutta ou Bangalore des manifestations contre l'« agression israélienne » ont été interdites.
|
The Israeli Onslaught on Palestine Is a Boost to Indian Islamophobia
In an article for The Wire, Ram Puniyani, President of the Centre for Study and Secularism, describes the rise of Islamophobia in India since the resumption of the conflict between Hamas and Israel on October 7. In his view, this is reflected in the restriction of academic freedom and the rise of Islamophobic discourse on social networks. On an institutional level, the author deplores India's abstention from the vote on the UN resolution proposing a ceasefire. Demonstrations against "Israeli aggression" were banned in Delhi, Uttar Pradesh and even in opposition-dominated cities such as Kolokota and Bengaluru.
|
|
|
|
|
|
|
Le recensement des castes du Bihar fournit des données sur l'emploi
Le recensement des castes, effectué au Bihar au début de l'année, a dénombré le nombre total de jatis dans l'État et détaillé leur statut socio-économique. De l'enquête ont émergé des données importantes sur l'emploi dans l'État. Le gouvernement est l'un des plus importants créateurs d'emplois au Bihar, car au cours des dernières décennies, il y a eu peu d'investissements dans le secteur privé. Selon le rapport, 1,57 % (soit 2 049 370) de la population du Bihar sur 130 725 310 habitants a un emploi dans le gouvernement, tandis que 1,22 % travaille dans le secteur privé. Le rapport analyse également la présence des différents groupes de castes dans les emplois gouvernementaux et privés.
|
Bihar caste census gives data on employment
The caste census, conducted in Bihar at the beginning of the year, counted the total number of jatis in Bihar and detailed their socio-economic status. From the survey, important data on employment in the state emerged. The government is one of the most important job producers in Bihar, since in the last decades there has been little investment in the private sector. According to the report, 1.57% (or 2 049 370) of Bihar’s population out of 130 725,310 have a government job, while the 1,22% work in the private sector. The report also analyzes the different caste group’s share in governmental and private jobs.
|
|
|
|
|
|
|
Un groupe ethnique du Manipur réclame une administration séparée
Le Forum des dirigeants tribaux autochtones (ITLF), une coalition de groupes tribaux du Manipur, a demandé au gouvernement de l'Union de créer une administration distincte pour la région montagneuse dominée par la communauté Kuki-Zo. Ils ont donné un délai de deux semaines pour prendre la décision. Le secrétaire général de l’ITLF a déclaré : « si notre voix n'est pas entendue d'ici quelques semaines, nous mettrons en place notre autonomie, que le Centre le reconnaisse ou non, nous irons de l'avant. » Actuellement, les Meiteis ne sont pas autorisés à entrer dans la région des collines, car des civils armés soutenus par l'ITLF ont installé des points de contrôle sur la route.
|
Ethnic group in Manipur calls for separate administration
The Indigenous Tribal Leaders Forum (ITLF), a coalition of tribal groups in Manipur, demanded the Union government to create a separate administration for the Kuki-Zo-dominated hill area. They gave a two week deadline. The General Secretary declared « if our voice is not heard within a couple of weeks, we will be setting up our self-government whether the Centre recognises it or not, we will go ahead. » Currently, Meiteis are not allowed to enter the hill region as ITLF-backed armed civilians have put up checkpoints on the road.
|
|
|
|
|
|
|
Les musulmans indiens boycottent les produits israéliens
Suite aux récentes attaques d'Israël contre la Palestine, plusieurs commerçants musulmans indiens boycottent les produits israéliens et américains, montrant ainsi leur soutien aux Palestiniens de Gaza. Le boycott s'est rapidement étendu dans les autres quartiers musulmans, déclenchant un mouvement local qui rappelle la campagne « Boycott, Désinvestissement et Sanctions » aux États-Unis. Les commerçants musulmans ne proposent plus de marques telles que Pepsi et Cola, préférant les marques alternatives.
|
Indian Muslims are boycotting Israeli products
Following the recent attacks of Israel on Palestine, several Indian Muslim shopkeepers are boycotting Israeli and US products, showing their support for Palestinians in Gaza. The boycott rapidly expanded in this Muslim neighborhood, starting a local movement which recalls the powerful Boycott, Divestment and Sanctions in the US. Muslim shopkeepers no longer stock brands such as Pepsi and Cola, preferring alternative brands.
|
|
|
|
|
|
|
[REVUE] La Mission : documentaire sur la mission chrétienne aux Îles Sentinelles
The Mission, le documentaire produit par National Geographic, est sorti le 17 novembre au Royaume-Uni et en Irlande. Le documentaire raconte l’histoire du missionnaire américain John Chau, 26 ans, qui a atteint les îles Sentinelles en Inde en 2018 et a été tué par les tribus locales. Chau a reçu une éducation chrétienne et évangélique et voulait convertir le peuple des Sentinelles au christianisme. Le travail d’Amanda McBaine et de Jesse Moss met l’accent sur l’insouciance et le comportement arrogant de Chau, affirmant que les médias perpétuent également une imagerie exotique de la vie des autochtones.
|
[REVIEW] The Mission: documentary on the Christian mission in Sentinel Islands
The Mission, the documentary produced by National Geographic, was released on 17 November in the UK and Ireland. The documentary tells the story of the 26-year-old American missionary John Chau who reached India’s Sentinel islands in 2018 and was killed by the local tribes. Chau received a Christian and evangelical education and wanted to convert the Sentinelese people to Christianity. Amanda McBaine and Jesse Moss’s work emphasizes Chau’s recklessness and arrogant behavior, claiming that media also perpetuate an exotic imagery of indigenous lives.
|
|
|
|
|
|
|
Élections au Rajasthan et au Telangana : les castes influencent la politique
Le 25 novembre 2023, les élections politiques auront lieu au Rajasthan. Malgré son passé glorieux, le Rajasthan est l’un des États les plus pauvres de l’Union indienne, et fait partie du groupe BIMARU, avec le Bihar, le Madhya Pradesh et l’Uttar Pradesh. Le 30 novembre 2023, des élections auront également lieu dans un autre État indien, le Telangana. Dans cette région, le Telangana Rashtra Samithi (BRS) domine la scène politique depuis la formation de l'État en 2014. Cependant, le pouvoir du BRS se heurte à certains obstacles en raison du sentiment anti-titulaire, des politiques pro-entreprises et des allégations de corruption avancées par les opposants politiques.
|
Elections in Rajasthan and Telangana: castes influencing politics
On November 25, 2023, political elections will take place in Rajasthan. Despite its glorious past, Rajasthan is one of the poorest states of the Indian Union, and is part of the ‘BIMARU’ group, together with Bihar, Madhya Pradesh, and Uttar Pradesh. On November 30, 2023, elections will also take place in another Indian state, Telangana. In this region, the Telangana Rashtra Samithi (BRS) has dominated the political scene since the formation of the state in 2014. However, BRS’s power is witnessing some hurdles due to the anti-incumbency sentiment, pro-corporate policies, and allegations of corruption of the political opponents.
|
|
|
|
|
|
|
Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme en Inde. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.
This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in India. It gathers information, analyzes and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.
|
|
|
|