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De nouvelles tensions ont été signalées à la frontière libano-israélienne après le tir, non revendiqué, d’un missile anti-char en direction du territoire israélien et une réponse israélienne par missile. Ce nouvel incident vient à la suite d’une récente escalade à la frontière sud. De même, il y a eu des tensions sur le point culminant du Liban entre chrétiens maronites et musulmans sunnites après la mort de deux hommes originaires de la localité maronite de Bcharré et multiplication des appels au calme de la part des autorités religieuses du pays. Human Rights Watch s’alarme du traitement des déplacés syriens présents au Liban par les autorités libanaises. L’organisation internationale rapporte plusieurs cas d’expulsion forcée et violente et des cas de disparition ou d'enrôlement forcé dans les forces armées syriennes. Les autorités libanaises jugent que le pays n’est plus en mesure d'accueillir les déplacés syriens sur son territoire et appellent à leur départ.
New tensions on the Lebanese-Israeli border following the unclaimed firing of an anti-tank missile towards Israeli territory and an Israeli missile response. This latest incident follows a recent escalation on the southern border. Tensions at Lebanon's highest point between Maronite Christians and Sunni Muslims following the deaths of two men from the Maronite town of Bcharré and increasing calls for calm from the country's religious authorities. Human Rights Watch is alarmed by the treatment of displaced Syrians in Lebanon by the Lebanese authorities. The international organisation has reported several cases of forced and violent expulsion, disappearance and forced recruitment into the Syrian armed forces. The Lebanese authorities consider that the country can no longer accommodate displaced Syrians on its territory and are calling for them to leave.
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Info phare - Source société civile
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Nouvelles tensions à la frontière libano-israélienne
Le 6 juillet dernier, l’armée israélienne a tiré plusieurs roquettes sur le Sud Liban, sans faire de victime. Cette action fait suite à l’explosion d’un missile anti-char en territoire israélien en provenance du Liban. Si l’action n’a pas été revendiquée et pourrait être l'œuvre de factions palestiniennes en réponse aux événements de Jénine, elle s’inscrit dans une exacerbation des tensions entre le Liban et Israël dans une région considérée comme le bastion du Hezbollah. En effet, le 20 juin dernier, l’armée israélienne accusait le Hezbollah d’avoir installé deux tentes dans la région de Kfarchouba, dans une zone contestée où passe la ligne bleue faisant office de frontière entre les deux États depuis le retrait des forces armées israéliennes du Sud Liban en 2000. Le 30 juin, l’armée israélienne a commencé l’édification d’une clôture au nord du village de Ghajar, village coupé en deux par ligne bleue et dont le Liban revendique la moitié nord. Cette seconde action avait donné lieu à de vives protestations de la part de l’État libanais et du Hezbollah. Enfin, le 5 juillet, des bulldozers israéliens se sont introduits en territoire libanais. Face à la colère des citoyens libanais qui tentaient de s’opposer au mouvement des véhicules israéliens, des soldats israéliens ont tiré en l’air pour disperser la foule. L’ensemble de ces événements font craindre une escalade des tensions.
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New tensions on the Lebanese-Israeli border
On 6 July, the Israeli army fired several rockets into southern Lebanon, without causing any casualties. This action followed the explosion of an anti-tank missile in Israeli territory from Lebanon. Although no one has claimed responsibility for the attack, which may have been carried out by Palestinian factions in response to the events in Jenin, it is part of an exacerbation of tensions between Lebanon and Israel in a region considered to be Hezbollah's stronghold. On 20 June, the Israeli army accused Hezbollah of having set up two tents in the Kfarchouba region, in a disputed area where the Blue Line, which has served as the border between the two States since the withdrawal of Israeli armed forces from southern Lebanon in 2000, runs. On 30 June, the Israeli army began building a fence to the north of the village of Ghajar, a village split in two by the blue line, the northern half of which Lebanon claims. This second action gave rise to strong protests from the Lebanese state and Hezbollah. Finally, on 5 July, Israeli bulldozers entered Lebanese territory. Faced with the anger of Lebanese citizens who tried to oppose the movement of Israeli vehicles, Israeli soldiers fired into the air to disperse the crowd. All these events raise fears of an escalation of tensions.
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Tensions entre sunnites et maronites dans les montagnes libanaises
Deux Libanais de confession maronite originaires de la localité de Bcharré ont été abattus dans la journée du 1er juillet 2023 près de Qurnat as Sawda, point culminant du Liban et du Levant. Ce qui ne devait être qu’un fait divers sanglant sur fond de luttes pour l’accès à l’eau s’est rapidement transformé en un risque de conflit confessionnel. En effet, l’altercation ayant mené à la mort des deux hommes implique des individus de la localité sunnite voisine de Denniyeh. À la suite de l’incident, plusieurs personnalités politiques principalement membres du parti maronite des Forces libanaises, ont accusé le Hezbollah d’être à l’origine de l’incident dans une tentative de ce dernier de créer la discorde entre la communauté sunnite et maronite afin d’attirer les députés sunnites dans son camp politique dans le cadre de la lutte pour l’élection présidentielle toujours en cours. Le Hezbollah a de son côté nié toute implication dans l’incident. Les plus hautes autorités religieuses du pays ont appelé à l’apaisement et à la justice pour le bien-être du pays et sa paix civile.
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Tensions between Sunnis and Maronites in the Lebanese mountains
Two Lebanese of the Maronite faith from the town of Bcharré were shot dead on 1 July 2023 near Qurnat as Sawda, the highest point in Lebanon and the Levant. What was supposed to be a bloody incident against a backdrop of struggles over access to water quickly turned into a potential confessional conflict. The altercation that led to the deaths of the two men involved individuals from the neighbouring Sunni town of Denniyeh. Following the incident, several political figures, mainly members of the Lebanese Forces Maronite party, accused Hezbollah of being behind the incident in an attempt to create discord between the Sunni and Maronite communities in order to draw the former into its political camp in the context of the ongoing battle for the presidential election. For its part, Hezbollah denied any involvement in the incident. The country's highest religious authorities have called for appeasement and justice for the well-being of the country and its civil peace.
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Human Rights Watch s’alarme des traitements infligés par les autorités libanaises aux déplacés syriens
Dans un rapport publié sur son site internet, l’organisation humanitaire s’alarme des récentes expulsions sommaires pratiquées par les autorités libanaises en dépit du statut des déplacés syriens enregistrés pour certains en tant que réfugiés, et en dépit des traitements infligés à ces derniers lors de leur retour en Syrie. L’organisation rapporte les témoignages de déplacés syriens maltraités par les forces armées libanaises, torturés à leur retour en Syrie et obligés de s'enrôler dans les forces de réserve de l’armée syrienne. Human Rights Watch appelle les gouvernements soutenant l’armée libanaise à exhorter cette dernière à mettre fin à ces expulsions et à veiller à ce que ces fonds ne contribuent pas à des violations des droits des déplacés. L’organisation rappelle par la voie de Ramzi Kaiss, chercheur sur le Liban, que le Liban accueille le plus grand nombre de déplacés syriens sur son territoire, mais que cette situation n’autorise pas les autorités libanaises à expulser les déplacés vers la Syrie où les traitements infligés par le gouvernement syrien seraient susceptibles de porter atteinte à l’intégrité physique des personnes expulsées. La récente augmentation des expulsions fait suite à une impulsion des autorités libanaises considérant que le Liban n’a pas plus la capacité d'accueillir sur son territoire l’équivalent du tiers de sa population. Par ailleurs, les observateurs locaux rappellent que dans un pays aux équilibres confessionnels fragiles, la présence de plusieurs millions de personnes de confession sunnite pourrait à terme entraîner une augmentation des tensions communautaires, voire déboucher sur une guerre civile.
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Human Rights Watch alarmed at treatment of displaced Syrians by Lebanese authorities
In a report published on its website, the humanitarian organisation expresses alarm at the recent summary expulsions carried out by the Lebanese authorities, despite the status of Syrian displaced persons, some of whom are registered as refugees, and despite the treatment inflicted on them on their return to Syria.
The organisation reports testimony of Syrian displaced persons mistreated by the Lebanese armed forces, tortured on their return to Syria and forced to enlist in the Syrian army's reserve forces. Human Rights Watch calls on governments supporting the Lebanese army to urge it to end these expulsions and to ensure that these funds do not contribute to violations of the rights of the displaced.
Through Ramzi Kaiss, researcher on Lebanon, the organisation points out that Lebanon hosts the largest number of displaced Syrians on its territory, but that this situation does not authorise the Lebanese authorities to expel displaced persons to Syria where the treatment inflicted by the Syrian government would be likely to harm the physical integrity of those expelled.
The recent increase in expulsions was prompted by the Lebanese authorities' belief that Lebanon could no longer accommodate the equivalent of a third of its population. In addition, local observers point out that in a country with a fragile religious balance, the presence of several million Sunni Muslims could ultimately lead to an increase in community tensions and even to civil war.
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Le patriarche Raï appelle de nouveau à une conférence internationale pour le Liban
Dans le cadre du lancement de la conférence « Nouvelle vision pour le Liban : un État civil, décentralisé et neutre », le patriarche maronite Rai a réitéré son appel à l’organisation d’une conférence internationale sur le Liban qui traiterait des problématiques majeures du pays du cèdre telles que son positionnement vis-à-vis des conflits régionaux. Dans le cadre de son discours, le prélat maronite a affirmé que les responsables libanais étaient incapables de dialoguer en raison de la primauté de leurs intérêts personnels sur les intérêts de la nation.
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Patriarch Raï once again calls for an international conference on Lebanon
As part of the launch of the "New vision for Lebanon: a civil, decentralised and neutral state" conference, Maronite patriarch Rai reiterated his call for an international conference on Lebanon to be organised to address the major issues facing the country of the cedar, such as its position with regard to regional conflicts.
In his speech, the Maronite prelate said that Lebanese leaders were incapable of dialogue because their personal interests took precedence over the interests of the nation.
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Sayyed Ali Fadlallah exprime sa crainte d’une normalisation de la vacance institutionnelle
Dans le cadre de son sermon du vendredi, Sayyed Ali Fadlallah a regretté la persistance des blocages politiques empêchant l’élection d’un nouveau président de la République. Le cheikh chiite a par ailleurs indiqué que la communauté internationale était incapable pour l’heure d’être la source d’une solution nationale, soit en raison de son incapacité à concilier les points de vue divergents sur la scène libanaise soit en raison de son désintérêt pour le pays du cèdre qui ne figure pas sur la liste de ses priorités.
Sayyed Ali Fadlallah a par ailleurs exprimé sa crainte d’une normalisation de la situation politique actuelle et ses répercussions sur la situation du pays notamment concernant les nominations des postes clés comme celui du gouverneur de la Banque du Liban ou encore ceux du Conseil militaire de l’armée libanaise. Le cheikh chiite s’est enfin alarmé des répercussions sécuritaires d’une telle vacance prolongée et est revenu sur les récentes tensions qui ont suivi la mort de deux hommes originaires de Bcharré, insistant sur le fait que cet incident n’avait aucun caractère confessionnel malgré le narratif développé par certains politiques libanais.
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Sayyed Ali Fadlallah expresses his fear of a normalisation of the institutional vacancy
As part of his Friday sermon, Sayyed Ali Fadlallah regretted the persistence of political deadlocks preventing the election of a new President of the Republic. The Shiite sheikh also said that the international community was currently incapable of being the source of a national solution, either because of its inability to reconcile the divergent points of view on the Lebanese scene or because of its lack of interest in the country of the Cedars, which is not on its list of priorities. Sayyed Ali Fadlallah also expressed his fear of a normalisation of the current political situation and its repercussions on the country's situation, particularly with regard to the appointment of key posts such as the Governor of the Banque du Liban and the Lebanese Army's Military Council. Finally, the Shiite sheikh expressed his alarm at the security repercussions of such a prolonged vacancy, and returned to the recent tensions that followed the death of two men from Bcharré, insisting that this incident was not confessional in nature, despite the narrative developed by certain Lebanese politicians.
في إطار خطبته يوم الجمعة، عبر السيد علي فضل الله عن أسفه لاستمرار العقبات السياسية التي تحول دون انتخاب رئيس جديد للجمهورية. وأشار الشيخ الشيعي إلى عجز المجتمع الدولي حاليًا عن أن يكون مصدرًا لحل وطني، إما بسبب عدم قدرته على توفيق وجهات النظر المتباينة في الساحة اللبنانية، أو بسبب انعدام اهتمامه بلبنان الذي لا يعتبره ضمن قائمة أولوياته. عبّر السيد علي فضل الله أيضًا عن مخاوفه من تأزم الوضع السياسي الحالي وتداعياته على البلاد، خاصة فيما يتعلق بتعيينات المناصب الرئيسية مثل محافظ مصرف لبنان أو أعضاء المجلس العسكري للجيش اللبناني وأكد السيد علي فضل الله ان «الأخطر من ذلك هو ما بتنا نشهده من توترات على الصعيد الأمني في أكثر من منطقة لبنانية والتي كان آخرها ما جرى في القرنة السوداء، وأدى إلى سقوط ضحايا والتي يسعى البعض لإعطائها البعد الطائفي أو إدخالها في إطار الصراع السياسي رغم أنها لا تتصل بأي من هذه الأبعاد»، مقدرا كل الجهود «التي عملت على تبريد الأجواء (…)».
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This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in the Near and Middle East. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print. Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme au Proche et au Moyen-Orient. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.
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