Frontières maritimes Liban et Israël / Plan de retour des réfugiés syriens / Élection présidentielle 2022 ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­
 
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VEILLE PHAROS /
LIBAN –  19 octobre 2022

 
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Après plusieurs années d'âpres négociations, un accord a été trouvé sur la délimitation des frontières maritimes entre le Liban et Israël. Sans être un accord de paix ou de normalisation  - les deux pays restent techniquement en guerre - , cet accord  met fin à une récente augmentation des tensions entre le Hezbollah et Israël qui avaient, ces dernières semaines, fait planer le risque d’une guerre totale.

Le Président Michel Aoun a annoncé le début de la mise en œuvre du plan de retour des réfugiés syriens à partir de la semaine prochaine.

Enfin, la bataille pour l’élection du futur Président de la République a été engagée après une première session parlementaire infructueuse. Cela laisse présager le début d’une longue période de blocage des institutions dans l’attente d’un accord global entre les différents acteurs de la politique libanaise.

After several years of bitter negotiations, an agreement has been reached on the delimitation of the maritime borders between Lebanon and Israel. Without constituting a peace agreement or a normalisation of relations between the two parties, which remain technically at war, this agreement puts an end to a recent increase in tensions between Hezbollah and Israel, which had, in recent weeks, raised the risk of an all-out war in case of encroachment by either party on their respective rights.

Internally, the President of the Republic, Michel Aoun, announced the beginning of the implementation of the plan for the return of Syrian refugees from next week. 

Finally, the battle for the election of the future President of the Republic has been initiated after a first unsuccessful parliamentary session, which suggests the beginning of a long period of stalemate in the institutions while waiting for a global agreement between the different actors of Lebanese politics

 
 

Info phare - Source médiatique

 
 

Accord sur les frontières maritimes entre le Liban et Israël

Les négociations ont été houleuses, ont duré plus de dix ans, souvent proches de la rupture entre les deux parties, mais le 10 octobre, les gouvernements libanais et israélien ont salué la conclusion d’un accord historique sur le tracé des frontières maritimes.

L’accord permet à chacune des parties d’exploiter une partie des gisements offshore de gaz.

L’accord - qui n’est pas un accord de paix - devrait permettre d’éviter à la région une nouvelle période d’instabilité. Le Hezbollah et Israël, avaient, ces dernières semaines, multiplié les menaces d’une guerre totale faute de la conclusion d’un accord convenable.

Lebanese-Israeli borders: an agreement finally reached

Negotiations have been stormy, lasting more than ten years, often close to breaking down between the two parties, but on Tuesday 10 October, the Lebanese and Israeli governments welcomed the conclusion of a historic agreement on the delineation of maritime borders.

The agreement does not constitute a peace agreement, nor even a normalisation of relations, but will allow each side to exploit part of the coveted offshore gas deposits.

Beyond the economic resources now available to both parties, the agreement avoids a new period of instability in the region, where Hezbollah and Israel had, in recent weeks, multiplied threats of an all-out war in the absence of a suitable agreement.

 
 

Sources médiatiques

 
 

Début de l’application du plan de retour des réfugiés syriens

Fruit d’un plan annoncé il y a déjà plusieurs mois, le président Michel Aoun a annoncé que le rapatriement progressif des réfugiés syriens commencerait à partir de la semaine prochaine, avec le départ volontaire de plus de 15 000 réfugiés.

De son côté, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), a affirmé qu’il ne participait à aucun plan visant à rapatrier les réfugiés syriens installés au Liban et qu’il ne facilite ni n’encourage le rapatriement volontaire à grande échelle des réfugiés en Syrie, en raison des dangers auxquels s’expose les réfugiés, assurant cependant que des milliers de réfugiés choisissent chaque année d’exercer leur droit au retour. L’UNHCR a  appelé au respect du droit humain fondamental des réfugiés à retourner librement et volontairement dans leur pays d’origine.

The President of the Republic announces the beginning of the implementation of the plan for the return of Syrian refugees

As a result of a plan announced several months ago, Lebanese President Michel Aoun announced that the gradual repatriation of Syrian refugees would begin next week, with the voluntary departure of more than 15,000 refugees.

For its part, the United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR), said it was not involved in any plan to repatriate Syrian refugees in Lebanon and that it does not facilitate or encourage large-scale voluntary repatriation of refugees to Syria because of the dangers to which the refugees are exposed, although thousands of refugees choose to exercise their right to return every year. UNHCR has thus called for respect for the basic human right of refugees to return freely and voluntarily to their country of origin at a time of their choosing.

 
 

La bataille pour l’élection du Président de la République a commencé

Un exercice de pure forme”, c’est de cette manière qu’a été qualifiée la première session parlementaire  du 29 septembre, au terme de laquelle, sans surprise, le Parlement libanais n’a pu s’accorder sur le nom du nouveau Président de la République.

Cette première session préfigure la longue bataille politique qui s’annonce et les observateurs s’alarment déjà de l’enlisement potentiel de la procédure et ses répercussions sur la situation du pays.

L'élection du Président traduit  la difficulté d’aboutir à un consensus dans un pays où toutes les positions se divisent entre les communautés religieuses et où toute nomination peut mener à un blocage politique.

La division du pouvoir libanais résulte d’un accord oral datant de 1943, entre les leaders sunnites et maronites, en vertu duquel, la présidence et la direction des armées seraient confiées à la communauté maronite, la présidence du Conseil à la communauté sunnite et la présidence du parlement à la communauté chiite.

Les accords de Taef, qui mirent fin à la guerre civile libanaise, n’ont pas remis en question cette subdivision du pouvoir mais ont assuré une division confessionnelle plus accrue du pouvoir en divisant le parlement en deux blocs égaux, l’un chrétien et l’autre musulman basés sur le recensement de 1932, ainsi qu’un transfert d’une partie des prérogatives du Président de la République vers la présidence du Conseil.

Cependant malgré son affaiblissement, la présidence de la République reste au fil des années, le point d’orgue des confrontations politiques entre les différents courants libanais, l’élection d’un président proche d’une sensibilité restant le gage d’une politique favorable à l’un ou l’autre des camps.

The battle for the election of the President of the Republic has begun

The first parliamentary session held on 29 September was described as a "purely formal exercise", at the end of which, unsurprisingly, the Lebanese Parliament was unable to agree on the name of the new President of the Republic.

This first session foreshadows the long political battle that lies ahead and observers are already alarmed by the potential stalemate of the procedure and its repercussions on the overall situation of the country.

Far from being a simple political formality, the election of the President of the Republic reflects the difficulty of reaching a consensus in a country where all positions are divided between religious communities and where any appointment can lead to a political deadlock.

Thus, the division of Lebanese power is the result of an oral agreement dating back to 1943 between the Sunni and Maronite leaders, according to which the presidency and the direction of the army would be entrusted to the Maronite community, the presidency of the Council to the Sunni community and the presidency of the Parliament to the Shiite community.

The Taef Accords, which ended the Lebanese civil war, did not question this subdivision of power but ensured a further confessional division of power by dividing the Parliament into two equal blocks, one Christian and one Muslim based on the 1932 census, as well as a transfer of part of the prerogatives of the President of the Republic to the Presidency of the Council.

However, despite its weakening, the presidency of the Republic remained over the years the focal point of political confrontations between the different Lebanese currents, the election of a president close to one of the sensitivities remaining the guarantee of a policy favourable to one or the other camp.

 
 

Sources religieuses

 
 

Sayyed Ali Fadlallah estime que le temps est venu de reconstruire la nation 

Dans le cadre d’un communiqué, le cheikh chiite Sayyed Ali Fadlallah a appelé à ce que la conclusion d’un accord sur la délimitation des frontières maritimes soit le point de départ de la renaissance de la nation à tous les niveaux.

Le dignitaire chiite a conclu son communiqué en indiquant que “le temps était venu pour la reconstruction du pays avant que ce dernier ne sombre totalement”.

Sayyed Ali Fadlallah: time to rebuild the nation before its complete demise

In a statement, Shiite Sheikh Sayyed Ali Fadlallah called for the conclusion of an agreement on the delimitation of the maritime borders to be the starting point for the rebirth of the nation at all levels.

The Shiite dignitary concluded his statement by saying that "the time had come for the reconstruction of the country before it sinks completely".


 
 

Le patriarche Raï pour un président de la République indépendant

Dans  son homélie dominicale, le patriarche Raï a affirmé que le patriarcat ne souhaitait pas l’élection d’un Président des arrangements. Le prélat maronite a par ailleurs indiqué que le patriarcat maronite ne soutenait aucun des potentiels candidats à la présidence mais que le prochain président se devait d’être à la hauteur des difficultés que traverse actuellement le pays, tout en bénéficiant de la bénédiction de la communauté internationale.

Dans une nouvelle attaque contre le Hezbollah, le patriarche Raï a plaidé pour un Président capable d’exprimer la volonté du peuple libanais et libre de toute allégeance étrangère.

Patriarch Rai calls for an independent President of the Republic who is equal to the Lebanese challenge

In his Sunday homily, Patriarch Rai said that the patriarchate does not want the election of a president of the arrangements. The Maronite prelate also said that the Maronite Patriarchate does not support any of the potential presidential candidates but that the next president must be able to cope with the difficulties the country is currently facing, while enjoying the blessing of the international community.

In a new attack on Hezbollah, Patriarch Rai pleaded for a president capable of expressing the will of the Lebanese people and free of any foreign allegiance.

 
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This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in the Near and Middle East. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.

Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme au Proche et au Moyen-Orient. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.