Sortie et bilan de Michel Aoun / Présidence / Choix présidentiel du Hezbollah / Fuite des cerveaux ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­
 
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VEILLE PHAROS /
LIBAN –  16 novembre 2022

 
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Le Liban semble s’enfoncer, une fois de plus, dans le vide institutionnel avec la tenue infructueuse de la sixième session pour l’élection d’un nouveau président de la République.

De son côté, le Président sortant Aoun a quitté le palais présidentiel sous les acclamations de ses partisans, à l’heure où la population libanaise tente de faire le bilan de six années marquées par un effondrement économique sans précédent. 

Le Hezbollah, de son côté, a apporté cette semaine des précisions sur les caractéristiques attendues chez les candidats à la présidentielle. Il a affirmé connaître l’identité de son candidat tout en refusant pour l’instant de la divulguer. 

Enfin, le patriarche Raï appelle à la tenue d’un congrès international, sous l’égide des Nations unies, pour sortir le pays de son blocage institutionnel. 


Lebanon seems to sink, once again, into an institutional vacuum with the unsuccessful holding of the sixth session for the election of a new President of the Republic.

For his part, the outgoing President Aoun left the presidential palace to the cheers of his supporters, at a time when the Lebanese population is trying to take stock of six years marked by an unprecedented economic collapse. 

Hezbollah, for its part, provided this week details on the characteristics expected from the presidential candidates and said it knew the identity of its candidate while refusing for the moment to disclose his identity, while Patriarch Rai calls for the holding of an international congress, under the auspices of the United Nations, to get the country out of its institutional deadlock. 

 
 

Info phare - Source médiatique

 
 

La nature a horreur du vide...sauf au Liban

Le 30 octobre dernier, le président de la République libanaise, le général Michel Aoun quittait le palais présidentiel, ouvrant la voie à une nouvelle période de vide institutionnel.

Le Parlement n’a pas su se mettre d’accord sur le nom du nouveau Président et le pays peut craindre une nouvelle période de vacance institutionnelle comme celle qu’il avait connue avant l’élection du Président Aoun.

L’abattement semble se généraliser dans la population libanaise qui, depuis le retrait syrien en 2005, a connu plus de deux mille huit cents jours de vacance institutionnelle. 

Pour expliquer l’apathie du peuple libanais, les experts s’accordent sur le poids de la crise économique actuelle et l’échec de la mobilisation de 2019. 

L’absence de solutions apportées en période de «normalité institutionnelle» a fini de décourager toute mobilisation en faveur du respect des échéances . 

Enfin, le manque de mobilisation de la population libanaise peut être expliqué par la puissance des identités confessionnelles. Ces divisions communautaires tuent dans l'œuf toute tentative de mobilisation transcommunautaire.

The normality of the institutional vacuum in Lebanon

On 30 October, the President of the Lebanese Republic, General Michel Aoun, left the presidential palace, paving the way for a new period of institutional vacuum.

The Parliament has, as expected, failed to agree on the name of the new President and the country may fear a new period of institutional vacancy like the one the country experienced before the election of President Aoun.

However, despite the fear, it is despondency that seems to have spread among the Lebanese population, which since the Syrian withdrawal in 2005, has experienced more than two thousand eight hundred days of institutional vacancy. 

To explain the apathy of the Lebanese people, experts agree on the weight of the current economic crisis and the failure of the 2019 mobilisation. 

Furthermore, the lack of solutions during the period of "institutional normality" has discouraged any mobilisation in favour of respecting institutional deadlines. 

Finally, the lack of mobilisation of the Lebanese population can be explained by the power of confessional identities. These communal divisions nip in the bud any attempt at cross-community mobilisation that is directly perceived as undermining the interests of any of the denominations that make up the Lebanese nation.

 
 

Sources médiatiques

 
 

Le bilan du Président Michel Aoun 

C’est sous les applaudissements de ses partisans que le Président Aoun a quitté, le 30 octobre dernier, le palais présidentiel. Le peuple  tente aujourd’hui de faire le bilan du mandat d’un Président qui est resté au pouvoir plus de six ans.

Ainsi, durant son mandat, le pays du Cèdre a traversé et continue de vivre l’une des pires crises de son histoire. En effet, 80% de sa population a basculé dans la pauvreté et les Libanais se bousculent pour quitter le pays.

Des experts tempèrent la responsabilité que porte le Président Aoun dans l’état du pays en rappelant que la situation actuelle est d’abord le fruit d’un échec systémique sur lequel se sont greffées de mauvaises décisions de gestion interne et des facteurs externes.

Cependant, quelques victoires peuvent être constatées comme  l’accord sur le tracé des frontières maritimes avec Israël, ouvrant la voie à l’exploitation des ressources sous-marines, et l’éradication des factions islamistes syriennes présentes, jusqu’en 2017, dans les montagnes libanaises.

What is President Aoun's record?

It was under the applause of his supporters that President Aoun left the presidential palace on October 30. However, behind this fervour, the Lebanese people are now trying to assess the mandate of a President who remained in power for over six years.

Thus, during the mandate of President Aoun, the country of the cedar has gone through and continues to live one of the worst crises in its history. Indeed, Lebanon is currently going through the worst economic crisis in its history, with 80% of its population having fallen into poverty and the Lebanese scrambling to leave a country where any hope of renewal seems doomed to failure.

However, many experts try to qualify the responsibility of President Aoun in the current state of the country by recalling that the current situation is primarily the result of a systemic failure on which were grafted bad internal management decisions and external factors.

This gloomy assessment can however be clarified by some victories such as the agreement on the delineation of the maritime borders with Israel, opening the way to the exploitation of underwater resources, and the eradication of Syrian Islamist factions present until 2017 in the Lebanese mountains.

 
 

Le Hezbollah dévoile progressivement l’identité de son candidat

« Nous voulons un Président qui ne trahirait pas la résistance et ne comploterait pas contre elle». Par ces mots, le secrétaire général du Hezbollah a esquissé les contours du futur Président idéal. C’est une prise de position inédite pour le Hezbollah.

Quelques jours plus tard, Mohammad Raad, un cadre du parti de Dieu, a ajouté que le Parti connaissait la personnalité qu’il voulait voir accéder à la magistrature suprême et œuvrait à son élection, sans pour autant nommer la personnalité en question. 

Ces déclarations interviennent dans un contexte de vives tensions entre les deux alliés chrétiens du Hezbollah à savoir, le parti Marada dirigé par Sleiman Frangié et le Courant patriotique libre dirigé par Gebran Bassil. Chacune des formations a tenté d'interpréter ces déclarations comme une onction donnée à son champion par la formation politique la plus influente du pays.

Hezbollah unveils little by little the identity of its candidate

"We want a President who would not betray the resistance and would not plot against it", these are the words with which the secretary general of Hezbollah outlined the contours of the future ideal President in an unprecedented position for Hezbollah.

A few days later, Mohammad Raad, an executive of the party of God, added that the party knew the personality it wanted to see accede to the supreme magistracy and was working for his election, without naming the personality in question. 

These statements come in a context of high tension between the two Christian allies of Hezbollah, namely the Marada party led by Sleiman Frangié and the Free Patriotic Current led by Gebran Bassil. Each of the formations tried to interpret these statements as an unction given to its champion by the most influential political formation in the country.

While waiting for a clear support, the Lebanese will have to wait in the hope that a global agreement will be reached as soon as possible between the various national, regional and international actors.

 
 

L’émigration des Libanais continue

C’est une véritable fuite des cerveaux que subit le pays du Cèdre. 

Avec pour principales causes, la crise économique, la baisse du pouvoir d’achat et un taux de chômage à 38 %, ce sont  42 199 Libanais qui ont quitté le Liban entre janvier et octobre 2022. Ces Libanais viennent s’ajouter aux 163 661 qui ont quitté le pays depuis le début de la crise en 2019.

Cette diaspora, antérieure et postérieure à la crise, permet aujourd’hui au peuple libanais de survivre dans le contexte actuel, porté par les envois de liquidités étrangères indispensables face à la dévaluation de la monnaie nationale.

Diaspora: the haemorrhage continues

If the Lebanese people have often prided themselves on the number and quality of their diaspora, it is a real brain drain that the country of the cedar is undergoing. 

With the main causes being the economic crisis, the drop in purchasing power and an unemployment rate of 38%, no less than 42,199 Lebanese left Lebanon between January and October 2022. These Lebanese are in addition to the 163,661 who have left the country since the beginning of the crisis in 2019.

Although dramatic, this diaspora, both before and after the crisis, allows the Lebanese people to survive in the current context, supported by the essential foreign liquidity remittances in the face of the historic devaluation of the national currency.

 
 

Source religieuse

 
 

Le patriarche Raï appelle à la tenue d’un congrès international pour le Liban

Dans le cadre de son homélie dominicale, le patriarche maronite Raï a affirmé que face à l’échec du Parlement à élire un nouveau président de la République, la seule solution permettant de sortir de la crise institutionnelle que traverse le pays est la tenue d’un congrès international consacré à cette question, sous l’égide des Nations unies. Ce congrès aurait, par ailleurs, pour but de renouveler la présence d’un Liban indépendant,  de consolider son entité et  son système démocratique, et enfin d’affirmer le seul contrôle de l’État sur son territoire.

Le patriarche maronite a cependant exprimé son accord de principe à l’élection d’un Président consensuel, à condition que cette idée ouvre la voie à l’élection d’un Président libre et respectueux de la Constitution.

Patriarch Rai calls for an international congress for Lebanon

In his Sunday homily, Maronite Patriarch Rai said that in view of the failure of the Parliament to elect a new President of the Republic, the only solution to the institutional crisis that the country is going through is the holding of an international congress under the aegis of the United Nations devoted to this issue. This congress would also aim to renew the presence of an independent Lebanon and a consolidation of its entity and democratic system and to assert the sole control of the State over its territory.

The Maronite Patriarch, however, expressed his agreement in principle to the election of a consensual President, provided that this idea paves the way for the election of a free President who respects the Constitution.

 
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This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in the Near and Middle East. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.

Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme au Proche et au Moyen-Orient. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.