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L’armée israélienne affirme qu’elle a achevé une nouvelle phase dans sa préparation à une confrontation avec le Hezbollah. Ces déclarations interviennent alors que les deux belligérants se livrent à une confrontation soutenue depuis le 8 octobre 2023 et que les frappes iraniennes du 13 avril font craindre un embrasement régional. Alors que le Liban commémore le 49e anniversaire du déclenchement de sa guerre civile, la récente recrudescence des tensions entre le Hezbollah chiite et le parti chrétien des Forces libanaises fait craindre un retour des affrontements confessionnels dans un pays qui n’a jamais su faire le deuil de ses logiques communautaires malgré une guerre qui dura 15 ans et causa la mort de plus de 150 000 personnes. Le quotidien israélien Haaretz consacre un article à un groupe ultra-minoritaire d’Israéliens souhaitant que l’armée israélienne occupe le Liban-Sud et que des colons puissent s’installer dans une terre considérée comme faisant partie de “la terre biblique d'Israël”.
The Israeli army claims to have completed a new phase in its preparations for a confrontation with Hezbollah. These statements come as the two belligerents have been engaged in a sustained confrontation since October 8, 2023, and the Iranian strikes of April 13 have raised fears of a regional conflagration. As Lebanon commemorates the 49th anniversary of the outbreak of its civil war, the recent upsurge in tensions between the Shiite Hezbollah and the Christian Lebanese Forces party raises fears of a return to sectarian clashes in a country that has never been able to mourn the loss of its communal logic, despite a war that lasted 15 years and caused the death of over 150,000 people. The Israeli daily Haaretz devotes an article to an ultra-minority group of Israelis who want the Israeli army to occupy southern Lebanon and allow settlers to move in on land considered to be part of "the biblical land of Israel".
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Info phare - Source médiatique
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Entre le Hezbollah et l’armée israélienne, une « guerre » de plus de six mois qui ne dit pas son nom
Le dimanche 7 avril, l’armée israélienne a annoncé avoir achevé une nouvelle phase dans sa préparation à la guerre avec le Hezbollah. Dans un communiqué intitulé “Préparation à la transition de la défense à l’attaque”, l’armée israélienne indique que ces préparatifs logistiques permettront une mobilisation immédiate de ses forces de réserve en cas d’urgence et leur arrivée sur la ligne de front en peu de temps pour des missions défensives et offensives. Ces nouvelles déclarations interviennent alors que l’armée israélienne et le Hezbollah se livrent à une confrontation continue depuis le 8 octobre 2024. Entrant dans le cadre de la stratégie dite de “l’unité des fronts” entre les différents membres de “l’axe de la résistance”, ces opérations visant des positions de l’armée israéliennes ont pour objectif assumé par le Hezbollah, de détourner une partie des forces israéliennes de la bande de Gaza. De son côté, l’armée israélienne a multiplié les frappes aériennes et d’artillerie contre les sources des roquettes du Hezbollah ainsi que sur des infrastructures présumées du Hezbollah. Ces frappes ont été critiquées, par des organisations internationales telles qu’Amnesty international qui a accusé les forces israéliennes d’avoir utilisé des armes au phosphore blanc dans des zones civiles, ou par la Finul qui - après la mort d’un journaliste de Reuters - a accusé l’armée israélienne d’avoir violé le droit international en visant délibérément des journalistes clairement identifiables. Les échanges de tirs restent pour leur majorité limités à la zone frontalière entre les deux belligérants. Mais plusieurs frappes israéliennes ont été dernièrement recensées contre des cibles situées dans le Hermel, tout au nord du Liban, à la frontière syrienne. Ces combats ont entraîné le déplacement forcé de 80 000 Israéliens et de près de 100 000 Libanais et entraîné la mort de 18 personnes en Israël dont 10 soldats de l’armée israélienne et de 359 personnes au Liban dont une majorité de combattants du Hezbollah.
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Between Hezbollah and the Israeli army: a war lasting more than 6 months that doesn't say its name
On Sunday, April 7, the Israeli army announced that it had completed a new phase in its preparations for war with Hezbollah. In a statement entitled "Preparing for the transition from defense to attack", the Israeli army said that these logistical preparations would enable its reserve forces to be mobilized immediately in the event of an emergency, and to arrive on the front line in no time for defensive and offensive missions. These new declarations come at a time when the Israeli army and Hezbollah have been engaged in a continuous confrontation since October 8, 2024. As part of the strategy of "unity of fronts" between the various members of the "axis of resistance", these operations targeting Israeli army positions are intended by Hezbollah to divert part of the Israeli forces from the Gaza Strip. For its part, the Israeli army has stepped up its air and artillery strikes against the sources of Hezbollah rockets, as well as on presumed Hezbollah infrastructures. These strikes were criticized by international organizations such as Amnesty International, which accused Israeli forces of using white phosphorus weapons in civilian areas, and by UNIFIL, which - following the death of a Reuters journalist - accused the Israeli army of violating international law by deliberately targeting clearly identifiable journalists. Most of the exchanges of fire remain limited to the border zone between the two belligerents. However, several Israeli strikes have recently been recorded against targets in Hermel, in the very north of Lebanon, on the Syrian border. This fighting has led to the forced displacement of 80,000 Israelis and almost 100,000 Lebanese, and to the deaths of 18 people in Israel, including 10 Israeli army soldiers, and 359 people in Lebanon, most of them Hezbollah fighters.
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Violence contre les déplacés syriens et spectre de la guerre civile après la mort d'un leader chrétien des Forces libanaises
Le 7 avril, Pascal Sleiman, un responsable des Forces libanaises, est porté disparu. L’armée libanaise affirme le 8 avril, que le responsable a été tué à la suite d'une tentative de vol de son véhicule et annonce l’arrestation de sept ressortissants syriens, écartant le mobile politique.
Ce qui ne devait être qu’un fait divers a failli dégénérer en guerre civile entre la communauté chiite et chrétienne. Le parti des Forces libanaises pointe du doigt le Hezbollah comme étant à l’origine de l’assassinat. Après les déclarations de l’armée libanaise, le parti chrétien a accusé le Hezbollah de faciliter par sa mainmise sur le Liban la faiblesse de l’Etat et donc de facto l’augmentation des crimes perpétrés par des étrangers. De son côté, le Hezbollah a nié toute implication dans ce meurtre et le secrétaire général du Hezbollah a accusé le parti des Forces libanaises de souhaiter et de pousser à la guerre civile. L’annonce de la mort du responsable chrétien a également entraîné une vague de violences à l’encontre des déplacés syriens dans les localités chrétiennes. Plusieurs vidéos ont montré des déplacés syriens frappés par des partisans des forces libanaises.
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Violence against displaced Syrians and the spectre of civil war following the death of a Christian leader of the Lebanese Forces
On April 7, Pascal Sleiman, a Lebanese Forces official, was reported missing. On April 8, the Lebanese army asserted that the official had been killed following an attempt to steal his vehicle, and announced the arrest of seven Syrian nationals, ruling out a political motive. What was supposed to be a news item almost degenerated into a civil war between the Shiite and Christian communities. The Lebanese Forces party points the finger at Hezbollah as being behind the assassination. Following statements by the Lebanese army, the Christian party accused Hezbollah of using its control over Lebanon to facilitate the weakness of the state and thus the de facto increase in crimes perpetrated by foreigners. For its part, Hezbollah denied any involvement in the murder, and Hezbollah's Secretary General accused the Lebanese Forces party of wishing for and inciting civil war. The announcement of the Christian leader's death also led to a wave of violence against displaced Syrians in Christian localities. Several videos showed displaced Syrians being beaten by supporters of the Lebanese forces.
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Le Liban commémore les 49 ans du début de la guerre civile
Ce samedi 13 avril, plusieurs discours ont été prononcés à l’occasion de la commémoration de l’incident du bus de Ain el-Remmaneh, considéré par la population libanaise comme le début de la guerre civile qui dura 15 ans et qui causa la mort de 150 000 à 250 000 personnes. Le Premier ministre sortant, Nagib Mikati, a appelé les Libanais - plus particulièrement les générations qui n’ont pas connu la guerre - à tirer les leçons du passé et à refuser toute logique de conflit interne. Même son de cloche du côté du candidat à la présidentielle allié du Hezbollah, Sleiman Frangié. Mettant en relation la commémoration des événements du 13 avril 1975 et les récentes tensions entre le parti des Forces libanaises et le Hezbollah suite à la mort d’un responsable du parti chrétien, un député du Courant patriotique libre a affirmé que cette semaine avait réveillé la peur de revenir à une situation similaire à celle précédant la guerre civile libanaise. Le député Jamil el-Sayed, réputé proche du Hezbollah, a profité de l’occasion pour critiquer les accords de Taëf qui avaient mis fin à la guerre. Il a affirmé que cet accord n’avait fait que mettre au pouvoir les anciens dirigeants des milices qui avaient détruit le Liban par les armes pendant 15 ans, que ces mêmes dirigeants avaient détruit l'État de l’intérieur et poussé les jeunes Libanais vers l’émigration. Melhem Khalaf, député issu de la contestation de 2019, a mis en garde contre les récentes tensions intra libanaises et a indiqué que la situation actuelle porte le risque d’une escalade vers un scénario similaire à celui de la guerre civile.
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Lebanon commemorates 49 years since the start of the civil war
This Saturday, April 13, a number of speeches were made to commemorate the Ain el-Remmaneh bus incident, considered by the Lebanese population to be the start of the 15-year civil war that claimed the lives of between 150,000 and 250,000 people. The outgoing Prime Minister, Nagib Mikati, called on the Lebanese - especially those generations who had not experienced the war - to learn the lessons of the past and reject any logic of internal conflict. Hezbollah's presidential candidate Sleiman Frangié sounded a similar note. Referring to the commemoration of the events of April 13, 1975, and the recent tensions between the Lebanese Forces party and Hezbollah following the death of a Christian party official, a Free Patriotic Movement MP said that this week had awakened fears of a return to a situation similar to that preceding the Lebanese civil war. MP Jamil el-Sayed, who is reputed to be close to Hezbollah, took the opportunity to criticize the Taif Agreement, which put an end to the war. He asserted that this agreement had only brought to power the former leaders of the militias who had been destroying Lebanon with their weapons for 15 years, that these same leaders had destroyed the State from within and driven young Lebanese towards emigration. Melhem Khalaf, an MP from the 2019 protest, warned of the recent intra-Lebanese tensions and said that the current situation carries the risk of escalating into a scenario similar to that of civil war.
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Ces israéliens qui veulent coloniser le Liban
Le quotidien israélien Haaretz détaille dans un article daté du jeudi 11 avril le cas de ces Israéliens qui rêvent de coloniser le sud Liban et qui tentent depuis le déclenchement de la guerre à Gaza et les affrontements avec le Hezbollah de faire avancer leur projet. Le quotidien israélien affirme qu’il s’agit d’un groupe ultra minoritaire qui n’est même pas soutenu par les plus fervents soutiens de la colonisation illégale de la Cisjordanie comme le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir. Cela n’a pas empêché les membres de ce mouvement nommé Israël Socol - du nom d’un réserviste israélien tué à Gaza et qui rêvait de vivre au Liban - de manifester près de Haïfa en demandant le déclenchement d’une guerre avec le Hezbollah et la colonisation du sud du pays. Les membres du mouvement indiquent que la source de leur idée tient aux textes bibliques qui estiment que le Liban-Sud fait partie de la “terre d'Israël” car correspondant aux anciennes terres tribales d’Asher et Naftali, sixième et huitième fils de Jacob. Si les membres du mouvement concèdent que leur idée n’est pas très populaire, ils affirment qu’il s’agit de la seule solution de défense dont dispose Israël pour défendre sa population au nord.
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Those Israelis who want to colonize Lebanon
In an article dated Thursday April 11, the Israeli daily Haaretz details the case of those Israelis who dream of colonizing southern Lebanon and who have been trying to push their project forward since the outbreak of the war in Gaza and the clashes with Hezbollah. The Israeli daily claims that this is an ultra-minority group that is not even supported by the most fervent supporters of the illegal colonization of the West Bank, such as the Minister of National Security, Itamar Ben-Gvir. But that hasn't stopped members of this movement, called Israel Socol - named after an Israeli reservist killed in Gaza who dreamed of living in Lebanon - from demonstrating near Haifa, calling for a war with Hezbollah and the colonization of the south of the country. The members of the movement say that the source of their idea lies in biblical texts, which consider southern Lebanon to be part of the "land of Israel", as it corresponds to the ancient tribal lands of Asher and Naftali, Jacob's sixth and eighth sons. While the members of the movement concede that their idea is not very popular, they assert that it is the only defensive solution available to Israel to defend its population in the north.
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Le patriarche Raï appelle à la neutralité de l’Etat libanais
Dans le cadre de son homélie dominicale, le patriarche maronite Rai a affirmé que l’unité nationale exige que le Liban reste à l’écart des conflits régionaux et internationaux, sauf pour les grandes causes arabes. Ces propos interviennent dans un contexte d’affrontements quotidiens dans le Liban-Sud entre le Hezbollah et l’armée israélienne et les récentes frappes iraniennes contre des cibles israéliennes qui font craindre un embrasement régional. Abordant la question des présidentielles, le patriarche maronite a affirmé que la non-élection délibérée d’un président porte atteinte au pacte national, à la culture de l’unité dans la diversité.
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Patriarch Rai calls for no fuel for the fire of discord
As part of his Sunday homily, Maronite Patriarch Rai asserted that national unity requires Lebanon to stay out of regional and international conflicts, except for major Arab causes. His remarks came against a backdrop of daily clashes in southern Lebanon between Hezbollah and the Israeli army, and recent Iranian strikes against Israeli targets that have raised fears of a regional conflagration. Turning to the issue of the presidential elections, the Maronite patriarch asserted that the deliberate non-election of a president undermines the national pact and the culture of unity in diversity.
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This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in the Near and Middle East. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print. Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme au Proche et au Moyen-Orient. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.
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