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L’armée israélienne a annoncé le jeudi 25 avril avoir mené une action offensive contre le Hezbollah et avoir tué la moitié des responsables du parti libanais chiite dans le sud du Liban. De son côté, le Hezbollah a démenti les informations israéliennes affirmant qu’il s’agissait d’une tentative de l’armée israélienne de remonter le moral de ses troupes. La communauté chrétienne apparaît divisée sur les combats en cours à Gaza et dans le sud du Liban. Si certains considèrent que le Liban a tout à perdre dans ce conflit, les alliés chrétiens du Hezbollah - notamment le Courant patriotique libre - , tout en regrettant pour certains la décision unilatérale prise par le Hezbollah de se lancer dans la bataille, apportent leur soutien aux Palestiniens et au Hezbollah. Un nouveau rapport de Human Rights Watch accuse les autorités libanaises de plusieurs exactions contre les Syriens présents au Liban.
The Israeli army announced on Thursday 25 April that it had carried out an offensive against Hezbollah and had killed half the leaders of the Lebanese Shiite party in southern Lebanon. For its part, Hezbollah denied Israeli reports that this was an attempt by the Israeli army to boost the morale of its troops. The Christian community appears divided over the ongoing fighting in Gaza and southern Lebanon. While some consider that Lebanon has everything to lose in this conflict, Hezbollah's Christian allies - notably the Free Patriotic Movement - while regretting Hezbollah's unilateral decision to enter the battle, are supporting the Palestinians and Hezbollah. A new report by Human Rights Watch accuses the Lebanese authorities of several acts of violence against Syrians in Lebanon.
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Info phare - Source médiatique
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Une offensive menée par l’armée israélienne au Liban
L’armée israélienne a annoncé, le mercredi 24 avril, avoir mené une action offensive d’envergure contre des sites présumés du Hezbollah libanais. S’appuyant sur son aviation et son artillerie, l’armée israélienne a annoncé la frappe de quarante cibles du Hezbollah et a indiqué qu’elle avait réussi à tuer la moitié des chefs du mouvement dans le sud Liban. Le lendemain, le Hezbollah a démenti l’information indiquant qu’elle était dénuée de tout fondement ajoutant que les membres occupant des postes de responsabilité au sein du parti et qui ont été tués par les frappes israéliennes depuis le début du conflit se comptaient sur les doigts d’une main. Le Hezbollah considère que les allégations israéliennes visent à remonter le moral de l’armée israélienne alors que les combats s’intensifient et que les frappes du Hezbollah continuent quotidiennement de viser des villages israéliens frontaliers. De son côté, le secrétaire général adjoint du Hezbollah a affirmé qu’une extension des attaques israéliennes contre le Liban entraînera une riposte plus élargie.
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Offensive action by the Israeli army in Lebanon
On Wednesday 24 April, the Israeli army announced that it had carried out a major offensive against suspected Hezbollah sites in Lebanon. Relying on its air force and artillery, the Israeli army announced that it had struck forty Hezbollah targets and indicated that it had succeeded in killing half of the movement's leaders in southern Lebanon.
The following day, Hezbollah denied the information, saying it was totally unfounded, adding that the number of members in positions of responsibility within the party who had been killed by Israeli strikes since the start of the conflict could be counted on the fingers of one hand.
Hezbollah considers that the Israeli allegations are aimed at boosting the morale of the Israeli army at a time when the fighting is intensifying and Hezbollah strikes continue to target Israeli border villages on a daily basis.
For his part, Hezbollah's deputy secretary general said that an extension of Israeli attacks against Lebanon would lead to a wider response.
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Des députés sunnites dans l’attente d’un soutien de la quintette pour permettre l'élection d'un nouveau président de la République
Composé de six députés sunnites et anciens partisans du leader sunnite Saad Hariri, le groupe de la modération nationale tente de faire avancer son projet présenté au mois de février dernier. Cette proposition vise à permettre l’élection d’un nouveau président de la République par l’organisation de consultations parlementaires informelles suivies d’une séance électorale ouverte avec des tours de vote successifs jusqu’à ce qu’un nouveau président soit élu. Cette proposition se heurte à une condition posée par le Hezbollah. Celui-ci insiste pour que les négociations parlementaires soient placées sous l’autorité de son allié et président de la chambre, Nabih Berry. Cette condition est considérée par le groupe de la modération nationale comme compliquant la mise en œuvre de leur proposition. Il accuse Nabih Berry de vouloir imposer le candidat du tandem chiite, Sleiman Frangié. Les tentatives de déblocage proposées par le groupe - visant à restreindre le poids de Nabih Berry sur les négociations - se heurtent aussi au parti chrétien des Forces libanaises. Face à ces difficultés, le groupe de la modération nationale compte sur une intervention de la quintette - composée des Etats-Unis, de la France, de l’Arabie saoudite, de l’Egypte et du Qatar - pour appuyer sa proposition et convaincre les différentes forces du pays.
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Ex-Haririen Sunni MPs await support from the quintet
Composed of six Sunni MPs and former supporters of Sunni leader Saad Hariri, the National Moderation Group is attempting to push forward its proposal presented last February. The broad thrust of the proposal is to allow the election of a new President of the Republic by organising informal parliamentary consultations followed by an open electoral session with successive rounds of voting until a new President is elected. However, this proposal comes up against a condition set by Hezbollah. Without rejecting the Sunni group's proposal, Hezbollah insisted that the parliamentary negotiations be placed under the authority of its ally and Speaker of the House, Nabih Berry. This condition is seen by the group as complicating the implementation of their proposal, accusing Nabih Berry of wanting to impose the candidate of the Shiite tandem, Sleiman Frangié. But the group's attempts to break the deadlock, aimed at limiting Nabih Berry's influence on the negotiations, also came up against the position of the Christian Lebanese Forces party, which refuses any amendment to the National Moderation group's proposal and has indicated that no deviation from the initial proposal will be accepted. Faced with these difficulties, the national moderation group, which does not enjoy the direct support of the Saudi sponsor, is now counting on an intervention by the quintet made up of the United States, France, Saudi Arabia, Egypt and Qatar to support their proposal and convince the various antagonistic forces in the country.
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Les chrétiens divisés sur la position à adopter concernant le conflit à Gaza
Les combats entre l’armée israélienne et le Hezbollah sont quotidiens depuis le 8 octobre 2023, mais le quartier chrétien d’Achrafieh ne semble pas se préoccuper des combats en cours. Les habitants de ce quartier, considéré comme le fief du parti des Forces libanaises et du parti des Phalangistes, accusent le Hezbollah de prendre en otage la population libanaise sur ordre de l’Iran et de l'entraîner vers une guerre que personne ne souhaite. Concernant plus spécifiquement le sort de Gaza, certains habitants indiquent qu’ils sont intéressés par le sort du Liban et non celui de la Palestine. Faisant le lien avec l’histoire tumultueuse du pays du Cèdre avec les réfugiés palestiniens, les habitants interrogés affirment que les Palestiniens ont créé le chaos au Liban en 1975 et que les Libanais ne souhaitent pas revivre le scénario de 1975. Ces affirmations portent les stigmates de la guerre civile libanaise qui avait opposé à ses débuts, les milices, dites de la gauche libanaise alliées de l’OLP palestinien, et les milices chrétiennes. Ces dernières accusaient les milices palestiniennes de vouloir dissoudre le Liban et de prendre le contrôle de son territoire pour mener des attaques contre Israël au détriment de la souveraineté de l’État libanais. À cinquante kilomètres au nord de Beyrouth, dans la ville de Batroun, fief du Courant patriotique libre (CPL), parti chrétien du Président Aoun, les avis sont diamétralement opposés. Ici, les habitants indiquent que l’action du Hamas est légitime en raison de l’occupation et des crimes de l’armée israélienne. Ces derniers indiquent qu’aucune paix durable ne pourra jamais prospérer sans la création d’un État palestinien et sans le retour des réfugiés sur leurs terres. Toutefois, un responsable local du CPL regrette la décision unilatérale du Hezbollah de mener des opérations contre l’armée israélienne. Le soutien affiché au Hezbollah et au Hamas est plus significatif chez le mouvement Marada du candidat à la présidentielle, Sleiman Frangié. Celui-ci, interrogé sur le désarmement du Hezbollah, estime qu’il faut soutenir le mouvement libanais chiite face à l’ennemi israélien. Enfin, au sein du parti socialiste nationaliste syrien (PSNS) - mouvement qui prône l’union de la Syrie, du Liban, de la Palestine et de Chypre et majoritairement composé de grecs orthodoxes - on indique se préparer à l’éventualité d’une guerre ouverte contre Israël.
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Christians divided over position on Gaza conflict
While fighting between the Israeli army and Hezbollah has been a daily occurrence since 8 October 2023, the Christian neighbourhood of Achrafieh does not seem to be concerned about the ongoing fighting, despite the risk of the conflict spreading. However, when asked about the situation, the inhabitants of this district, considered to be the stronghold of the Lebanese Forces party and the Phalangists party, accuse Hezbollah of taking the Lebanese population hostage on the orders of Iran and dragging it into a war that nobody wants. With regard more specifically to the fate of Gaza, some residents indicate that they are interested in the fate of Lebanon and not that of Palestine. Making the link with the tumultuous history of the country of the cedar with the Palestinian refugees, the inhabitants interviewed affirm that the Palestinians created chaos in Lebanon in 1975 and that the Lebanese do not wish to relive the 1975 scenario. These statements bear the scars of the Lebanese civil war, which began with the so-called Lebanese left-wing militias allied to the Palestinian PLO fighting against the Christian militias. The latter accused the Palestinian militias of wanting to dissolve Lebanon and take control of its territory in order to carry out attacks against Israel to the detriment of the sovereignty of the Lebanese state. However, fifty kilometres north of Beirut, in the town of Batroun, stronghold of the Free Patriotic Movement (CPL), President Aoun's Christian party, opinions are diametrically opposed to those of the inhabitants of Ashrafieh. Here, the residents say that Hamas' action is legitimate because of the occupation and the crimes committed by the Israeli army. They also say that no lasting peace can ever prosper without the creation of a Palestinian state and the return of refugees to their land. However, a local CPL official regretted the unilateral decision taken by Hezbollah to carry out operations against the Israeli army. The support shown for Hezbollah and Hamas is even more significant in the Marada movement of presidential candidate Sleiman Frangié, who when asked about the disarmament of Hezbollah simply replied that it was better to support the Lebanese Shiite movement against the Israeli enemy. Finally, within the Syrian Socialist Nationalist Party (SNSP), a movement which advocates the union of Syria, Lebanon, Palestine and Cyprus and is mainly made up of Greek Orthodox, the party's leaders have indicated that they are preparing for the possibility of an open war against Israel.
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Human Rights Watch appelle les autorités libanaises à mettre fin aux exactions commises contre les déplacés syriens
Dans un nouveau rapport publié ce jeudi 25 avril, Human Rights Watch (HRW) accuse les autorités libanaises de plusieurs exactions contre des déplacés syriens et appelle les bailleurs de fonds des forces de l’ordre libanaises et de la Sûreté générale à leur demander de mettre fin aux violations des droits des Syriens. Dans son rapport, HRW documente le retour forcé d’un transfuge de l’armée syrienne et d’un militant de l’opposition, la détention et la torture d’un Syrien qui avait participé à une manifestation de solidarité avec les femmes de Gaza. Le rapport indique, en citant un chercheur sur le Liban à HRW, que depuis plusieurs années les autorités libanaises imposent des politiques discriminatoires contre les Syriens afin de les contraindre à retourner en Syrie. HRW rapporte que les autorités libanaises réalisent des expulsions forcées des Syriens et les refoulent à la frontière. En mars, un rapport des Nations Unies a indiqué que le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) avait connaissance de 13 772 personnes expulsées du Liban ou refoulées à la frontière avec la Syrie, dont 600 personnes en une seule journée. Le rapport indique que 27 municipalités ont pris des mesures limitant la capacité des Syriens déplacés dans le sud Liban à trouver d’autres abris alors que les combats ont déjà forcé plusieurs dizaines de milliers de personnes à quitter leur domicile.
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Human Rights Watch calls on Lebanese authorities to end abuses against displaced Syrians
In a new report published on Thursday 25 April 2024, Human Rights Watch (HRW) accuses the Lebanese authorities of a number of abuses against displaced Syrians and calls on the financial backers of the Lebanese security forces and General Security to ask them to put an end to violations of the rights of Syrians. In its report, HRW documents, among other things, the forced return of a Syrian army defector and an opposition activist by the Israeli army, and the detention and alleged torture of a Syrian who had taken part in a demonstration in solidarity with the women of Gaza. Quoting a researcher on Lebanon at HRW, the report states that for several years the Lebanese authorities have been imposing discriminatory policies against Syrians in order to force them to return to Syria. HRW reports that, in addition to encouraging Syrians to leave, the Lebanese authorities are forcibly expelling them and turning them back at the border. In March, a United Nations report indicated that the Office of the United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR) was aware of 13,772 people expelled from Lebanon or turned back at the border with Syria, including 600 people in a single day. The report also said that local authorities in 27 municipalities had taken measures to limit the ability of displaced Syrians in southern Lebanon to find alternative shelters, while fighting had already forced tens of thousands of people to leave their homes.
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Le patriarche Raï réitère ses critiques
Dans le cadre de son homélie dominicale, le patriarche maronite Raï a réitéré ses critiques contre la classe dirigeante libanaise en affirmant que cette dernière aurait dû se consacrer davantage à assurer le bien public et à restaurer les institutions constitutionnelles efficaces et légitimes de l’État, en commençant par l’élection d’un président. Dans une nouvelle critique de l’action du Hezbollah, le patriarche maronite a affirmé que les dirigeants libanais auraient dû veiller à épargner au sud du pays, la guerre qui cause des morts, des blessés, des déplacements et des destructions au nom d’une cause qui, selon le prélat maronite, n’a rien à voir avec le Liban, sa paix et sa stabilité.
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Patriarch Raï reiterates his criticism of Lebanese politicians and Hezbollah's actions
During his Sunday homily, the Maronite patriarch Raï repeated his criticism of the Lebanese ruling class, saying that it should have devoted itself more to ensuring the public good and restoring the State's effective and legitimate constitutional institutions, starting with the election of a president. In a new criticism of Hezbollah's actions, the Maronite patriarch said that Lebanon's leaders should have ensured that the south of the country and its people were spared the war that is causing death, injury, displacement and destruction in the name of a cause that, according to the Maronite prelate, has nothing to do with Lebanon, its peace and stability.
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This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in the Near and Middle East. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print. Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme au Proche et au Moyen-Orient. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.
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