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Après la mort d’un haut gradé du Hezbollah dans une frappe de l’aviation israélienne, il intensifie ses frappes et vise une base militaire proche du lac de Tibériade. Afin d’éviter le déclenchement d’une guerre totale, les États-Unis dépêchent Amos Hochstein mais le temps ne semble pas être à la négociation pour les deux belligérants. Le journal La Croix revient cette semaine sur la détérioration de la situation des déplacés syriens au Liban. À l’occasion de la fête de Adha, plusieurs dignitaires musulmans appellent à la cessation des combats dans le sud et à l’élection d’un nouveau président de la République.
After the death of a high-ranking Hezbollah officer in an Israeli air strike, it stepped up its strikes and targeted a military base near Lake Tiberias. In order to avoid the outbreak of an all-out war, the United States sent Amos Hochstein, but there seemed to be no time for negotiation between the two belligerents. This week, La Croix looks at the deteriorating situation of displaced Syrians in Lebanon. On the occasion of the Adha holiday, several Muslim dignitaries call for an end to the fighting in the south and the election of a new President.
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Info phare - Source médiatique
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La diplomatie américaine tente d’éviter l’embrasement entre Israël et le Hezbollah
Le conflit en cours entre le Hezbollah et l’armée israélienne depuis le 8 octobre a connu une nouvelle escalade après la mort de Taleb Abdallah, haut gradé du parti chiite, dans un bombardement de l’aviation israélienne en date du 11 juin. Entre le 12 et le 13 juin, le Hezbollah a revendiqué plusieurs dizaines d’attaques menées de manière simultanée à l’aide d’escadrons de drones, de tirs de missiles et de frappes d’artillerie. Si plusieurs de ces frappes ont touché des sites militaires frontaliers, plusieurs fois ciblés par le Hezbollah, certaines cibles déclarées sont inédites. Ainsi, le parti chiite a indiqué avoir visé le quartier général du « corps nord » situé à Ain Zetim et le quartier général de la réserve de cette unité, situé près du lac de Tibériade à plus de 18 km de la frontière. De son côté, et pour tenter d’éviter une guerre totale, l’administration américaine a dépêché le diplomate Amos Hochstein, qui après sa visite en Israël, s’est dirigé vers le Liban pour tenter de faire adopter un plan de désengagement. Ces efforts apparaissent cependant vains en raison d’une part, de la liaison faite par le secrétaire général du Hezbollah entre le front du Sud Liban et la guerre à Gaza et d’autre part par la tentation de l’armée israélienne qui, sous la pression des populations du nord, pourrait privilégier l’escalade pour tenter de mettre fin à la présence du Hezbollah dans le Sud Liban jusqu’au fleuve Litani.
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In Lebanon, the situation of Syrian refugees is deteriorating
The ongoing conflict between Hezbollah and the Israeli army since 8 October escalated further after the death of Taleb Abdallah, a senior member of the Shiite party, in an Israeli air strike on 11 June. Between 12 and 13 June, Hezbollah claimed responsibility for dozens of simultaneous attacks using drone squadrons, missiles and artillery. While several of these strikes hit border military sites, many of which had been targeted by Hezbollah, some of the declared targets were unprecedented. The Shiite party said it had targeted the headquarters of the "Northern Corps" at Ain Zetim and the headquarters of the unit's reserve near Lake Tiberias, more than 18 km from the border. For its part, and in an attempt to avoid an all-out war, the US administration sent Amos Hochstein, who after his visit to Israel, headed for Lebanon to try to get a disengagement plan adopted. However, these efforts appear to be in vain, partly because of the link made by Hezbollah's Secretary General between the southern Lebanon front and the war in Gaza, and partly because of the temptation for the Israeli army, under pressure from the people of the north, to escalate in an attempt to put an end to Hezbollah's presence in southern Lebanon as far as the Litani River.
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Le secrétaire général du Hezbollah affirme que son parti est prêt pour la guerre
Tandis qu’Israël a déclaré avoir validé des plans opérationnels pour une offensive au Liban, affirmant que le Hezbollah serait détruit en cas de guerre totale et alors que les tensions à la frontière ont également conduit à des appels internationaux pour une désescalade, notamment de la part des États-Unis, le chef du Hezbollah libanais a averti qu'en cas d'attaque contre le Liban, « aucun lieu » en Israël ne serait épargné par les missiles de son mouvement.
Dans une allocution télévisée, le secrétaire général du parti chiite libanais a également menacé Chypre, affirmant que des aéroports et bases chypriotes pourraient être utilisés par Israël pour attaquer le Hezbollah. Il a prévenu que cela ferait du gouvernement chypriote un acteur de la guerre. Le président chypriote, Nikos Christodoulides, a réfuté ces accusations. Le chef du Hezbollah a également mentionné qu'ils ont reçu de nouvelles armes et comptent plus de 100 000 combattants prêts à se battre.
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Hezbollah Secretary General says his party is ready for war
While Israel has declared that it has operational plans for an offensive in Lebanon, claiming that Hezbollah would be destroyed in the event of all-out war, and while tensions on the border have also led to international calls for de-escalation, notably from the United States, the leader of Lebanon's Hezbollah has warned that in the event of an attack on Lebanon, "no place" in Israel would be spared from his movement's missiles.
In a televised address, the secretary general of the Lebanese Shiite party also threatened Cyprus, claiming that Cypriot airports and bases could be used by Israel to attack Hezbollah. He warned that this would make the Cypriot government a player in the war. The Cypriot President, Nikos Christodoulides, refuted these accusations. The leader of Hezbollah stressed that his party was ready to respond to an Israeli attack with missiles capable of striking anywhere in Israel. He also mentioned that Hezbollah had received new weapons and had more than 100,000 fighters ready to fight.
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Déplacés syriens au Liban : une crise humanitaire exacerbée par la situation économique
L’Orient - Le jour revient cette semaine sur la dégradation de la situation des déplacés syriens et rapporte l’histoire d’une famille syrienne présente au Liban depuis 2011. Ala’, sa femme Najwa et leurs deux enfants, Malak (10 ans) et Joud (6 ans), ont trouvé refuge dans une masure abandonnée, surplombant un élevage de poulets désaffecté. Leur nouvelle habitation, dépourvue d'eau et d'électricité, reflète la précarité croissante des déplacés syriens au Liban. Installée depuis quinze jours dans cette région du nord du pays, la famille a fui un campement de réfugiés à Wadi Anjar, dans la plaine de la Bekaa. Originaire de Homs, Ala’ a fui la Syrie en 2011 avec son père, pour échapper à l'enrôlement forcé par l'armée syrienne. Ils pensaient que leur exil serait temporaire. Ala’ a depuis lors vécu dans des conditions difficiles, mais supportables, jusqu'à ce que la crise économique libanaise, amorcée en 2019, ne plonge le pays dans la pauvreté. Cette situation a exacerbé les tensions envers les déplacés syriens, accusés de peser sur des infrastructures déjà en déliquescence et de menacer le fragile équilibre démographique et confessionnel du Liban. Depuis 2022, les raids de l'armée libanaise dans les campements de réfugiés sont devenus fréquents, accentuant l'insécurité pour les déplacés syriens. En avril, le meurtre d'un responsable local par des malfaiteurs syriens a ravivé les tensions, et les mesures de rétorsion se sont multipliées. En mai, l'Union européenne a accordé un milliard d'euros au Liban pour soutenir la stabilité socio-économique et lutter contre l'immigration clandestine, une initiative perçue par les Libanais comme une tentative de maintenir les déplacés syriens sur place. Dans la bourgade de Wadi Anjar, la municipalité a donné un ultimatum de quinze jours aux déplacés pour quitter le camp. Ala’ et sa famille se sont alors réfugiés dans le Akkar. À Bqerzala, une localité voisine, les habitants accueillent 265 déplacés malgré les difficultés économiques que cela engendre. Le maire Hana Semaan, soulignant l'importance de l'humanité, refuse d'expulser les réfugiés sans papiers malgré les pressions. Cependant, les autorités libanaises s'efforcent d'expulser les déplacés entrés illégalement après 2015, mais la situation reste complexe.
Ala’, percevant 60 dollars mensuels du HCR, préfère rester discret pour éviter les ennuis. Son avenir semble incertain, et un retour en Syrie, synonyme de prison ou de conscription, n'est pas envisageable pour lui.
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Displaced Syrians in Lebanon: a humanitarian crisis exacerbated by the economic situation
L'Orient - Le jour looks this week at the worsening situation of displaced Syrians and reports on the story of a Syrian family who have been in Lebanon since 2011. Ala', his wife Najwa and their two children, Malak (10) and Joud (6), found refuge in an abandoned hovel overlooking a disused chicken farm. Their new home, devoid of water and electricity, reflects the growing precariousness of Syrian refugees in Lebanon. The family has been living in this region of northern Lebanon for two weeks, having fled a refugee camp in Wadi Anjar, in the Bekaa plain. Originally from Homs, Ala' fled Syria in 2011 with her father, to escape forced conscription by the Syrian army. They thought their exile would be temporary. Since then, Ala' has lived in difficult but tolerable conditions, until the Lebanese economic crisis, which began in 2019, plunged the country into poverty. This situation has exacerbated tensions towards Syrian refugees, who are accused of putting a strain on the already crumbling infrastructure and threatening Lebanon's fragile demographic and religious balance. Since 2022, Lebanese army raids on refugee camps have become frequent, increasing insecurity for Syrian refugees. In April, the murder of a local official by Syrian criminals rekindled tensions, and retaliatory measures have multiplied. In May, the European Union granted Lebanon a billion euros to support socio-economic stability and combat illegal immigration, an initiative perceived by the Lebanese as an attempt to keep Syrian refugees in the country. In the village of Wadi Anjar, the municipality gave the refugees a fortnight's ultimatum to leave the camp. Ala' and his family took refuge in Akkar. In Bqerzala, a neighbouring town, the inhabitants are taking in 265 displaced persons, despite the economic difficulties this is causing. Mayor Hana Semaan, stressing the importance of humanity, refused to expel the undocumented refugees despite pressure. However, the Lebanese authorities are endeavouring to expel refugees who entered the country illegally after 2015, but the situation remains complex. Ala', who receives $60 a month from the UNHCR, prefers to keep a low profile to avoid trouble. His future seems uncertain, and a return to Syria, synonymous with prison or conscription, is not an option for him.
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Les dignitaires musulmans appellent à la fin de la guerre et à l’élection d’un nouveau président de la République par différents responsables religieux
Le cheikh Amine el-Kurdi, secrétaire de Dar el-Fatwa et représentant du mufti de la République Abdellatif Deriane, a souligné l'importance de la confiance et de l'unité entre les Libanais. Il a déclaré que cette unité renforce la position interne du pays et le protège contre « l'ennemi oppresseur (Israël) » qui ne fait pas de distinction entre musulmans et chrétiens, sunnites ou chiites. Abordant les manifestations estudiantines en soutien à la Palestine, le cheikh Kurdi a également affirmé : « Regardez ces étudiants des universités du monde entier qui défendent la cause de la Palestine et de Gaza. La plupart d'entre eux ne sont pas musulmans, mais leur humanité les a conduits à appeler à la liberté ». De son côté, le mufti du Akkar, cheikh Zeid Bakkar Zakaria, a rappelé que, malgré toutes les crises, les dirigeants du Liban semblent indifférents aux souffrances de leur peuple. À Choueifate, au sud de Beyrouth, le cheikh Akl de la communauté druze, Sami Abil-Mona, a exhorté les diverses communautés du Liban à « s'élever au-delà des querelles internes et des intérêts partisans » au nom de « l'intérêt national supérieur ».
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Muslim dignitaries call for an end to the war and the election of a new President of the Republic by various religious leaders
Sheikh Amine el-Kurdi, Secretary of Dar el-Fatwa and representative of the Mufti of the Republic Abdellatif Deriane, stressed the importance of trust and unity between the Lebanese. He said that this unity strengthens the country's internal position and protects it against the "oppressive enemy (Israel)", which makes no distinction between Muslims and Christians, Sunnis or Shiites. Referring to the student demonstrations in support of Palestine, Sheikh Kurdi also said: "Look at these students from universities all over the world who are defending the cause of Palestine and Gaza. Most of them are not Muslims, but their humanity has led them to call for freedom". For his part, the Mufti of Akkar, Sheikh Zeid Bakkar Zakaria, pointed out that, despite all the crises, Lebanon's leaders seem indifferent to the suffering of their people. In Choueifate, south of Beirut, Sheikh Akl of the Druze community, Sami Abil-Mona, urged Lebanon's various communities to "rise above internal quarrels and partisan interests" in the name of the "higher national interest".
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Appels du Synode des évêques maronites
Lors de leur réunion tenue du 5 au 15 juin à Bkerké, les évêques de l'Église maronite ont appelé les pays frères et amis à éloigner le Liban des conflits régionaux, dénonçant les répercussions de la guerre au Liban-Sud. Le communiqué final souligne les graves conséquences économiques, commerciales, agricoles, financières et éducatives de cette guerre sur les habitants du Sud et l'ensemble du pays. Les évêques ont également abordé la question des déplacés syriens, soulignant que leur présence constitue une problématique qui vient s’ajouter à la crise économique, financière et sociale du Liban. Ils ont critiqué certains responsables internationaux qui souhaiteraient, selon les responsables religieux maronites, maintenir les déplacés au Liban. Par ailleurs, les dignitaires religieux ont appelé les députés à élire immédiatement un président, rappelant que cela constitue un devoir constitutionnel et national.
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Appeals from the Synod of Maronite Bishops
At their meeting held from 5 to 15 June in Bkerké, the bishops of the Maronite Church called on brotherly and friendly countries to keep Lebanon out of regional conflicts, denouncing the repercussions of the war in South Lebanon. The final communiqué underlined the serious economic, commercial, agricultural, financial and educational consequences of this war on the inhabitants of the South and the country as a whole. The bishops also addressed the issue of displaced Syrians, stressing that their presence is a problem that adds to Lebanon's economic, financial and social crisis. They criticised certain international leaders who, according to the Maronite religious leaders, would like to keep the displaced people in Lebanon. The religious dignitaries also called on MPs to elect a president immediately, pointing out that this is a constitutional and national duty.
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This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in the Near and Middle East. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print. Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme au Proche et au Moyen-Orient. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.
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