Le tandem chiite croit en un dénouement de l’élection présidentielle 

Nabih Berry, chef du parti Amal et allié du Hezbollah, considère que la situation actuelle est favorable à l’application de son initiative et à l’élection rapide d’un nouveau président de la République.

Pour rappel, le 31 août dernier, le président du Parlement libanais avait lancé l’idée d’un plan pour l’élection d’un nouveau président de la République. Ce plan se subdivise en deux séquences. La première prendrait la forme d’un dialogue entre les différents partis libanais visant à l'émergence d’un consensus sur le nom du président de la République ; la seconde serait une séance parlementaire ininterrompue visant à l’élection du nouveau président que le président du Parlement a comparé à l’élection du pape.

L’optimisme du président du Parlement libanais s’appuie, d’une part, sur le soutien apporté à son initiative par l’émissaire français Jean-Yves Le Drian, et par voie de conséquence du groupe des cinq (États-Unis, Égypte, France, Qatar et Arabie saoudite) ; par le Hezbollah et aussi, plus surprenant, par le soutien du chef du parti druze majoritaire des Joumblatt. Du côté sunnite, aucune réponse précise n’a pour l’heure été apportée, mais Nabih Berry fonde ses espoirs sur la récente implication saoudienne dans le dossier libanais.

Les partis chrétiens semblent pour l’heure réticents, voire totalement opposés à la proposition du tandem chiite. Le parti des Forces libanaises et le parti des Phalangistes ont exprimé leur refus catégorique d’un dialogue préalable à l'élection. Ils appellent au respect de la Constitution et à la tenue immédiate des séances électorales. Ces forces pourraient être contournées en cas de ralliement du Courant Patriotique Libre à l’initiative de Berry. 

Cependant, malgré un premier retour favorable de la formation chrétienne, le parti de l’ex-président Aoun a émis des réserves au sujet de la procédure proposée par le président du Parlement, craignant que ce dernier ne fasse sauter le quorum nécessaire à l’élection d’un nouveau Président si le candidat du tandem chiite, Sleiman Frangié, n’était pas assuré de sa victoire.

The Shiite tandem expresses confidence that the presidential issue will be resolved soon

According to political observers, Nabih Berry, leader of the Amal party and ally of Hezbollah, considers that the current situation is favourable to the implementation of his initiative and the rapid election of a new President of the Republic.

As a reminder, on 31 August, the Speaker of the Lebanese Parliament launched the idea of a plan for the election of a new President of the Republic. This plan is divided into two sequences, the first taking the form of a dialogue between the various Lebanese parties aimed at reaching a consensus on the name of the President of the Republic, and the second taking the form of an uninterrupted parliamentary session aimed at electing the new President, which the Speaker of Parliament compared to the process of electing the Pope in the Vatican.

The optimism of the President of the Lebanese Parliament is based, on the one hand, on the support given to his initiative by the French envoy Jean-Yves Le Drian, and consequently by the group of five (USA, Egypt, France, Qatar and Saudi Arabia) as well as the expected support of Hezbollah and, more surprisingly, that of the leader of the majority Druze party, Jumblatt. On the Sunni side, no precise answer has yet been given, but Nabih Berry is pinning his hopes on the recent Saudi involvement in the Lebanese issue.

However, for the time being, the Christian parties seem reluctant or even totally opposed to the Shiite tandem's proposal. The Lebanese Forces party and the Phalangists party have expressed their categorical refusal of a dialogue prior to the election, calling for respect for the Constitution and the immediate holding of electoral sessions.

These forces could be circumvented if the Free Patriotic Movement rallies to Berry's initiative. However, despite an initial favourable response from the Christian group, former President Aoun's party has expressed reservations about the procedure proposed by the Speaker of Parliament, fearing that he could blow up the quorum needed to elect a new President if the Shiite tandem's candidate, Sleiman Frangié, was not assured of victory.

L’Arabie saoudite appuie la proposition française

Membre du quintette impliqué dans le dossier libanais, l’Arabie saoudite sort de son silence pour encourager les députés sunnites à dialoguer avec leurs partenaires nationaux et à trouver un consensus pour l’élection d’un nouveau président.

L’ambassadeur d’Arabie saoudite à Beyrouth a convié Jean-Yves Le Drian à une réunion rassemblant l’écrasante majorité des députés sunnites et le cheikh Abdellatif Deriane, plus haute autorité religieuse de la communauté sunnite. L’ambassadeur a affirmé que la France et le royaume saoudien agissaient de concert pour sortir le Liban de sa crise politique.

L’Arabie saoudite tente de s’imposer comme la référence politique d’une communauté fragmentée depuis le retrait de Saad Hariri. 

Saudi Arabia breaks its silence and supports the French proposal to Sunni MPs

As a member of the quintet involved in the Lebanese issue, Saudi Arabia is stepping out of its silence to encourage Sunni MPs to engage in dialogue with their national partners and find a consensus for the election of a new President of the Republic.

The Saudi ambassador in Beirut invited Jean-Yves Le Drian to a meeting attended by the overwhelming majority of Sunni MPs and Sheikh Abdellatif Deriane, the Sunni community's highest religious authority, and stated that France and the Saudi kingdom were working together to help Lebanon overcome its political crisis.

In addition to its contribution to the Lebanese issue, Saudi Arabia is marking its return to the Lebanese Sunni political scene and is attempting to establish itself as the political reference for a community that has been fragmented since the withdrawal of Saad Hariri.

Malgré le cessez-le-feu dans le camp de Aïn el-Héloué les réfugiés palestiniens restent sur leur garde

Après la reprise des combats dans le camp de Aïn el-Héloué, un nouvel accord de cessez-le-feu a été conclu entre le Fatah et différentes factions islamistes après une journée de concertation menée par le président du Parlement Nabih Berry.

Malgré cet apparent retour au calme, les réfugiés palestiniens déplacés au sein de leur propre camp peinent à croire à un retour à la normale.

En effet, l’accord conclu entre les différentes factions rivales stipule, outre la nécessité de retirer les combattants présents dans les écoles de l’UNRWA, que les factions islamistes livrent les responsables de l’assassinat d'Abou Achraf Al-Armouchi, responsable du Fatah tué fin juillet, et Abdel Rahman Farhoud, accusé d’avoir assassiné un responsable islamiste. 

Despite the ceasefire in the Ain el-Heloue camp, Palestinian refugees remain on their guard

After renewed fighting in the Aïn el-Héloué camp, a new ceasefire agreement was reached between Fatah and various Islamist factions following a day of consultations undertaken by the Speaker of Parliament, Nabih Berry.

Despite this apparent return to calm, the Palestinian refugees displaced within their own camp are having difficulty believing in a return to normality, given the risks of renewed fighting if the agreement is not respected.

The agreement reached between the various rival factions stipulates, in addition to the need to withdraw fighters from UNRWA schools, that the Islamist factions must hand over those responsible for the assassination of Abu Ashraf Al-Armouchi, a Fatah leader killed at the end of July, and Abdel Rahman Farhoud, accused of murdering an Islamist leader.

Le patriarche Raï alerte sur la présence des déplacés syriens au Liban

Lors d’un entretien accordé à une chaîne de télévision libanaise dans le cadre de sa visite en Australie, le patriarche maronite Béchara Raï a déclaré que la présence des déplacés syriens au Liban constitue la plus grande menace pour le Liban.

Le prélat maronite s’est interrogé sur le désintérêt des politiques libanais face à la détresse de la population, à l’absence de président de la République et à la présence massive de déplacés syriens au Liban que le prélat maronite a qualifié d’invasion.

Enfin, le patriarche maronite a affirmé que la communauté internationale faisait preuve d’indifférence à l’égard du dossier des déplacés syriens au Liban et qu’elle ne souhaitait pas le retour des déplacés syriens en Syrie.

Patriarch Rai warns of the presence of displaced Syrians in Lebanon

In an interview given to a Lebanese television channel as part of his visit to Australia, Maronite Patriarch Béchara Raï stated that the presence of displaced Syrians in Lebanon is the greatest threat to Lebanon.

The Maronite prelate questioned the lack of interest shown by Lebanese politicians when faced with the distress of the Lebanese population, the absence of a President of the Republic and the massive presence of displaced Syrians in Lebanon, which the Maronite prelate described as an invasion.

Finally, the Maronite patriarch said that the international community was indifferent to the issue of displaced Syrians in Lebanon and that it did not want displaced Syrians to return to Syria.

Sayyed Ali Fadlallah appelle les responsables libanais au dialogue

Dans le cadre de son sermon du vendredi, le cheikh chiite, Sayyed Ali Fadlallah est revenu sur l’initiative française visant à faciliter l’élection d’un nouveau président de la République en indiquant qu’il n’existait aucune alternative au dialogue pour permettre au pays de sortir de son impasse politique.

Le cheikh chiite a regretté le refus exprimé par certains partis libanais de participer à ce dialogue, refus qui n’est, selon le cheikh chiite, suivi d’aucune proposition.

Enfin, Sayyed Ali Fadlallah a appelé l’ensemble des partis réticents au dialogue à mesurer les conséquences qui pourraient découler d’une prolongation de la crise.

Sayyed Ali Fadlallah calls on Lebanese leaders to engage in dialogue

As part of his Friday sermon, the Shiite Sheikh Sayyed Ali Fadlallah returned to the French initiative to facilitate the election of a new President of the Republic, indicating that there was no alternative to dialogue to enable the country to overcome its political impasse.

However, the Shiite Sheikh regretted the refusal expressed by certain Lebanese parties to take part in this dialogue, a refusal which, according to the Shiite Sheikh, is not followed by any parallel proposal aimed at enabling the country to emerge from its crisis.

Finally, Sayyed Ali Fadlallah called on all the parties reluctant to take part in the dialogue to consider the consequences of prolonging the crisis.

بإطار خطبة يوم الجمعة، قال السيد علي فضل الله : " البداية من الحراك الذي بدأه الموفد الفرنسي وأراد منه تحفيز القوى السياسية على الحوار الداخلي، والتشديد على أن لا بديل لهم منه للوصول إلى الاستحقاق الرئاسي، لكن للأسف، لا يزال هناك في هذا البلد من يرفض الحوار ويثير علامات استفهام حوله من دون أن يقدم بديلًا منه أو تصورًا يخرج الوطن من حال المراوحة القاتلة التي يعيشها، ما قد يجعله رهينة الانتظار الذي يخشى أن يطول في ظل تعقيدات الداخل وعدم نضوج الحل في الخارج الذي لا يزال يتعامل مع لبنان كجزء من ملفات المنطقة إيجاباً أو سلباً. إننا سنبقى نأمل من كل القوى السياسية الرافضة للحوار أن يكونوا أكثر وعياً للمخاطر التي قد يؤدي إليها عدم الاستجابة له والتداعيات التي قد تحصل منه على الصعيد الاقتصادي والأمني، وسيزيد من الانهيار ومفاقمة معاناة اللبنانيين، وأن أي رهان غيره هو رهان خاسر. فهذا البلد بني بالتوافق ويستمر باستمراره، ونحن في الوقت نفسه ندعو من يريد الحوار ويسعى إليه إلى العمل لإزالة الهواجس والمخاوف التي تعتري الرافضين له".