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Le Hezbollah promet une réponse d’envergure en cas d’élargissement du conflit avec Israël à l’ensemble du Liban. De son côté, l’armée israélienne prévient que le risque d’un conflit à grande échelle avec le Hezbollah est plus élevé que jamais. Le Premier ministre sortant, première personnalité sunnite du pays, semble aligner sa position concernant les combats dans le sud du pays à celle du secrétaire général du Hezbollah. Cela suscite une levée de boucliers dans les rangs de l’opposition. Selon une récente étude, les Libanais pourraient ne représenter que 52 % de la population du pays à l’horizon 2038.
Hezbollah promises a large-scale response if the conflict with Israel is extended to the whole of Lebanon. For its part, the Israeli army warns that the risk of a large-scale conflict with Hezbollah is higher than ever. The outgoing Prime Minister, the country's leading Sunni figure, appears to be aligning his position on the fighting in the south of the country with that of Hezbollah's Secretary General, prompting an outcry from the opposition. According to a recent study, the Lebanese could represent only 52% of the country's population by 2038.
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Info phare - Source médiatique
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Le Hezbollah menace Israël en cas d’élargissement du conflit
Dans un communiqué en date du vendredi 19 novembre, le n°2 du Hezbollah Naïm Qassem a déclaré que « si Israël décide d’étendre son agression, il recevra en réponse une vraie claque ». Le responsable du Hezbollah a poursuivi en indiquant que le rétablissement de la stabilité à la frontière sud du pays et dans la région était conditionné à la fin du conflit à Gaza. Mercredi 17 janvier, le chef d'État-major de l’armée israélienne a déclaré que la probabilité d’une guerre dans les prochains mois avec le Hezbollah était désormais beaucoup plus élevée qu’elle ne l’était par le passé. L’armée israélienne avait déjà prévenu que si le Hezbollah ne retirait pas ses forces au-delà du fleuve Litani, elle n’hésiterait pas à user de ses moyens militaires pour déloger le parti chiite du sud Liban. Ces propos interviennent dans un contexte de combats quotidiens entre le Hezbollah et l’armée israélienne dans le sud Liban depuis le 8 octobre.
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Hezbollah warns against widening conflict
In a statement issued on Friday 19 November, Hezbollah No. 2 Naïm Qassem declared that: "If Israel decides to extend its aggression, it will receive a real slap in the face in response". The Hezbollah leader went on to say that the restoration of stability on the country's southern border and in the region was conditional on an end to the conflict in Gaza. On Wednesday, the Israeli army's Chief of Staff said that the likelihood of a war with Hezbollah in the coming months was now much higher than it had been in the past. The Israeli army had already warned that if Hezbollah did not withdraw its forces beyond the Litani river, it would not hesitate to use its military resources to dislodge the Shiite party from southern Lebanon. These comments come against a backdrop of daily fighting between Hezbollah and the Israeli army in southern Lebanon since October 8.
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La première personnalité sunnite de l’Etat aligne sa position sur le Hezbollah
A la surprise générale - notamment celle du Hezbollah - le Premier ministre libanais sortant et première personnalité politique sunnite du pays, Nagib Mikati a déclaré lors de l’ouverture du Conseil des ministres du 12 janvier, qu’il était illogique de parler d’accalmie au Liban sans lier le front libanais aux développements de la guerre à Gaza. Dans une interview à Sky News Arabya, le Premier ministre sortant avait déjà affirmé qu’un cessez-le-feu à Gaza était la pierre angulaire du retour au calme dans la région. Par ces propos, Nagib Mikati semble s'aligner sur la position du secrétaire général du Hezbollah qui dans un discours récent avait affirmé que la fin des opérations dans le sud Liban était directement liée à la fin de la guerre à Gaza. Pour certains observateurs, le Premier ministre sortant tente de s’attirer les faveurs du tandem chiite, qui a parrainé sa nomination en 2011, dans l’optique de sa reconduction dans ses fonctions après l’élection d’un nouveau président de la République. Le tandem chiite semble satisfait de ces prises de position, mais elles ont généré une levée de boucliers dans les partis d’opposition. Ainsi, pour le chef des Forces libanaises, la position de Nagib Mikati est incompréhensible et semble confier au Hezbollah la décision stratégique sur le double plan militaire et sécuritaire. De son côté, le bloc du Renouveau de Michel Moawad a accusé le cabinet d’offrir une couverture à la notion d’unité des fronts défendue par le Hezbollah et de faillir ainsi à son devoir de protéger le Liban d’une guerre régionale.
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The leading Sunni figure in the Lebanese state aligns his position with that of Hezbollah
To everyone's surprise, especially that of Hezbollah, the outgoing Lebanese Prime Minister and the country's leading Sunni political figure, Nagib Mikati, declared at the opening of the Council of Ministers on Friday 12 January that it was illogical to talk of a calm in Lebanon without linking the Lebanese front to developments in the war in Gaza. In an interview with Sky News Arabya, the outgoing Prime Minister had already stated that a ceasefire in Gaza was the cornerstone of a return to calm in the region. With these remarks, Nagib Mikati seems to be aligning himself with the position of the Secretary General of Hezbollah who, in a recent speech, stated that the end of operations in southern Lebanon was directly linked to the end of the war in Gaza. For some Lebanese political specialists, the outgoing Prime Minister is trying to curry favour with the Shiite tandem, which sponsored his appointment in 2011, with a view to his reappointment after the election of a new President of the Republic. While the Shiite tandem seems satisfied with these positions, they have generated an outcry from the opposition parties. For the leader of the Lebanese Forces, Nagib Mikati's position is incomprehensible and seems to entrust Hezbollah with strategic decisions on both the military and security fronts. For its part, Michel Moawad's Renewal bloc accused the cabinet of providing cover for the notion of unity of fronts defended by Hezbollah and thereby failing in its duty to protect Lebanon from a regional war.
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Les libanais bientôt minoritaires dans leur pays ?
Selon une étude récente préparée par Charbel Nahas, économiste de renom et ex-ministre des Télécommunications, les Libanais pourraient à l’horizon 2038 ne représenter que 52 % de la population du pays. Les résultats de cette étude sont liés aux trois facteurs suivants : la présence massive des déplacés syriens et des réfugiés palestiniens sur le sol libanais, la baisse de la fécondité de la population libanaise et l’émigration. En effet, depuis plus de 10 ans, le pays accueille plus de deux millions de déplacés syriens et, depuis 75 ans, 300 000 réfugiés palestiniens, un ensemble qui constitue déjà plus d’un quart des habitants du pays. Les Libanais ne représentent déjà plus qu’entre 65 et 69 % de la population libanaise, chiffre qui s’élevait à 80 % en 2004. L’étude des tranches d'âge permet de donner du crédit aux conclusions de l’étude. En effet, les enfants des déplacés syriens âgés de 1 à 4 ans représentent déjà plus du double du nombre d’enfants libanais du même âge. Il en va de même pour les jeunes âgés entre 5 et 14 ans où la population syrienne est supérieure à la population libanaise du même âge. L’étude de la fécondité de la population libanaise permet aussi d’expliquer les résultats de l’étude précitée. En raison de l’amélioration du niveau de vie durant les trois dernières décennies, les différentes communautés libanaises accusent une baisse de leur fécondité. Enfin, si l’émigration s’inscrit dans la tradition libanaise depuis près de deux siècles, ce phénomène tend à se massifier depuis la crise de 2019. Entre 1997 et 2018, le Liban perdait 25 000 Libanais par an. Depuis 2019, ce nombre a triplé pour atteindre 78 000 Libanais par an. Commentant les résultats de cette étude, Charbel Nahas alerte sur un potentiel changement drastique du tissu démographique du pays dans les prochaines années.
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Will the Lebanese soon be a minority in their own country?
According to a recent study prepared by Charbel Nahas, a renowned economist and former Minister of Telecommunications, by 2038, the Lebanese could represent only 52% of the country's population. The results of this study are linked to the following three factors: the massive presence of displaced Syrians and Palestinian refugees on Lebanese soil, the decline in the fertility rate of the Lebanese population and emigration. For more than 10 years, the country has been home to more than two million displaced Syrians, and, for the last 75 years, 300,000 Palestinian refugees, a group that already makes up more than a quarter of the country's population. The Lebanese already only represent between 65 and 69% of the Lebanese population, a figure that stood at 80% in 2004. A study of the age groups involved lends credence to the study's conclusions. Indeed, the children of displaced Syrians aged between 1 and 4 already represent more than double the number of Lebanese children of the same age. The same applies to young people aged between 5 and 14, where the Syrian population is greater than the Lebanese population of the same age. The study of the fertility of the Lebanese population also helps to justify the results of the above-mentioned study. Indeed, as a result of the improvement in the standard of living over the last three decades, the various Lebanese communities are experiencing a drop in their fertility rate. Lastly, while emigration has been a Lebanese tradition for almost two centuries, the phenomenon has tended to become more widespread since the crisis of 2019. While between 1997 and 2018, Lebanon lost 25,000 Lebanese per year, this number has almost tripled since 2019 to reach 78,000 Lebanese per year. Commenting on the results of this study, Charbel Nahas warns of a potential drastic change in the country's demographic fabric in the coming years.
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Le patriarche Raï appelle à cesser d’exclure la communauté maronite
Dans le cadre de son homélie dominicale, le patriarche maronite Raï a une nouvelle fois appelé à l’élection d’un président de la République capable de répondre aux exigences de cette fonction dans un pays en crise.
Le Patriarche maronite a indiqué que le palais présidentiel et le Liban avaient besoin de hauts fonctionnaires dotés d’un sens du devoir et ne recherchant aucun bénéfice personnel ou communautaire. Jugeant que la communauté maronite disposait encore de personnalités dotées des qualités nécessaires pour assumer les responsabilités d’un chef d’Etat et s’adressant à la présidence du Parlement, Mgr Raï a appelé à la tenue rapide de séances successives permettant l’élection d’un nouveau président sans attendre de l’extérieur un nom ou quoi que ce soit d’autre. Le patriarche a par ailleurs appelé à « cesser d’exclure la communauté maronite qui est la composante de base dans la formation du Liban. ». Il a conclu en indiquant que le maintien du vide actuel par les députés constitue une trahison manifeste de la confiance que le peuple leur a accordée le jour de leur élection. Pour rappel, les parlementaires libanais n’ont pas réussi à élire un nouveau président de la République plus d’un an après la fin du mandat de Michel Aoun en octobre 2022.
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Raï: "stop excluding the Maronite community, which is the basic component in the formation of Lebanon"
During his Sunday homily, Maronite Patriarch Rai once again called for the election of a President of the Republic capable of meeting the demands of this office in a country in crisis. The Maronite Patriarch said that the presidential palace and Lebanon needed senior officials with a sense of duty and who did not seek personal or community gain. Judging that the Maronite community still had personalities with the necessary qualities to assume the responsibilities of a Head of State, and addressing the Presidency of Parliament, Mgr Raï called for the rapid holding of successive sessions to allow the election of a new President without waiting for any sign of a name or anything else from outside. The Patriarch concluded by pointing out that the continuation of the current vacuum by the deputies constitutes a clear betrayal of the trust placed in them by the people on the day of their election. Lebanese MPs have failed to elect a new President of the Republic more than a year after Michel Aoun's term of office expires in October 2022.
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Le métropolite Audi demande une solution juste de la question palestinienne
Dans le cadre de son homélie dominicale, le métropolite de Beyrouth a déclaré que le Liban souffrait d’un vide au sein de ses administrations et de ses institutions, de difficultés résultant de sa situation économique et du danger de sombrer dans une guerre que les Libanais ne veulent pas. Selon le métropolite, une guerre entre le Hezbollah et l’armée israélienne mènerait à la destruction de ce qui reste du pays et à l’élimination du peuple libanais. Commentant la situation dans la région et plus spécifiquement à Gaza, le métropolite a déploré l’indifférence du monde face aux crimes commis contre des gens tués sans pitié et dont les maisons, les temples, les écoles et les hôpitaux sont détruits et qui vivent sans eau, sans nourriture et sans médicaments. Le métropolite a conclu en appelant à résoudre le conflit actuel par la sagesse et la diplomatie afin que cessent les combats et que soit recherchée une solution juste qui garantisse la paix, la stabilité et la justice pour la Palestine et l’ensemble de la région.
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Metropolitan Audi calls for a just solution to the Palestinian question
During his Sunday homily, the Metropolitan of Beirut said that Lebanon was suffering from a vacuum in its administrations and institutions, difficulties resulting from its economic situation and the danger of sinking into a war that the Lebanese do not want. According to the Metropolitan, a war between Hezbollah and the Israeli army would lead to the destruction of what remains of the country and the elimination of the Lebanese people. Commenting on the situation in the region and more specifically in Gaza, the Metropolitan deplored the world's indifference to the crimes committed against people who are killed without mercy and whose homes, temples, schools and hospitals are destroyed and who live without water, food or medicine. The Metropolitan concluded by calling for the current conflict to be resolved through wisdom and diplomacy, so that the fighting ceases and a just solution is sought that will guarantee peace, stability and justice for Palestine and the whole region.
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This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in the Near and Middle East. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print. Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme au Proche et au Moyen-Orient. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.
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