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Le dialogue se poursuit entre le Hezbollah et le parti de l’ex-président Michel Aoun autour de l’élection présidentielle, alors que les récentes tensions entre les deux partis semblent avoir laissé des traces pérennes et pourraient mener à une remise en cause de leur alliance. Les partis chrétiens des Kataeb et des Forces libanaises ont appelé à une confrontation avec le Hezbollah. De leur côté, le principal parti druze du pays et la majorité des députés sunnites semblent encore privilégier le dialogue et le consensus avec le parti chiite. L’armée libanaise annonce avoir refoulé 700 Syriens qui tentaient de traverser la frontière.
Dialogue continues between Hezbollah and the party of former president Michel Aoun on the presidential election, while recent tensions between the two parties seem to have left lasting traces and could lead to a reconsideration of their alliance. While the Christian Kataeb and Lebanese Forces parties have called for confrontation with Hezbollah within and outside the institutions, the country's main Druze party and the majority of Sunni MPs still seem to favour dialogue and consensus with the Shiite party. The Lebanese army announced that it had turned back 700 Syrians who were trying to cross the border between Lebanon and Syria.
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Info phare - Source médiatique
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Poursuite du dialogue entre le Hezbollah et le Courant patriotique libre (CPL)
Un dialogue entre la principale formation chiite du pays et le Courant patriotique libre (CPL), parti chrétien de l’ex-président de la République Michel Aoun serait en cours. Aucun dénouement ne semble à l’ordre du jour. Le soutien du président du CPL à la candidature du candidat du Hezbollah, Sleiman Frangié est au cœur des discussions. Gebran Bassil, président du CPL, serait prêt, selon certaines sources, à apporter son soutien au candidat du Hezbollah sous réserve de garanties quant à son accession au pouvoir comme successeur de Sleiman Frangié. Le Hezbollah semble divisé sur la position à adopter face à cet allié tumultueux et critique, après les récentes tensions entre les deux formations. Pour certains, le Hezbollah doit maintenir sa confiance dans la formation chrétienne et pérenniser l’accord de Mar Mikhael, qui avait scellé l’alliance entre les deux partis. Pour d’autres membres du Hezbollah, les récentes accusations du CPL contre le Hezbollah, lui faisant en partie porter la responsabilité de l’échec du mandat du Président Aoun, doivent pousser le parti à reconsidérer son alliance avec le CPL.
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Dialogue continues between Hezbollah and the Free Patriotic Movement (CPL)
On Wednesday 9 August, a lorry carrying ammunition belonging to Hezbollah overturned at the bend in the village of Kahalé, which is mainly populated by Christians. Tensions soon erupted between the armed Hezbollah members in the convoy accompanying the lorry and local residents trying to gain access to the contents of the vehicle. The tensions degenerated into an exchange of fire that led to the death of two people, a member of Hezbollah and a local resident of Kahale, who was presumably armed. Following the incident, Christian parties called for a national defence strategy that would allow Hezbollah to be subjected to institutional control of its arsenal, and even the strict application of the Taif agreements aimed at disarming all militias, an obligation that Hezbollah has avoided. For its part, Hezbollah has indicated that this was merely a road incident and that Hezbollah would continue to use this essential route to provide a link between the Bekaa and Beirut. In an interview, Mohamed Afif Naboulsi, spokesman for Hezbollah, said that the Party of God had no intention of provoking any of Lebanon's religious groups, and that the party did not wish to use its weapons on the local scene. This latest statement cannot be dissociated from the presidential issue, as Hezbollah is currently trying to obtain the support of its ally Gebran Bassil, leader of the Free Patriotic Movement.
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Druzes et députés sunnites sont contre une confrontation avec le Hezbollah
Quelques jours après l’incident de Kahalé qui avait coûté la vie à un membre du Hezbollah et à un riverain armé de la localité chrétienne, l’opposition appelait à une bataille ouverte contre le parti chiite et ses alliés. Le principal parti druze et la majorité des députés sunnites n’ont pas signé l’appel. Le Parti socialiste progressiste (PSP), principale formation druze du pays, dirigé par le fils de Walid Joumblatt, Taymour, semble privilégier le combat institutionnel et continue d’affirmer que le dialogue est le seul moyen de doter le pays d’un nouveau président de la République. Ainsi, si le parti druze a déjà affirmé à maintes reprises son opposition au Hezbollah, les responsables du parti ne veulent pas d’une confrontation directe, voire armée, comme ce fut le cas le 7 mai 2008. Quant aux députés sunnites, la récente détente régionale irano-saoudienne et l’absence d’un leadership fort les poussent à se ranger en zone grise. Ainsi, le bloc de la Modération nationale, rassemblant les ex-Haririens, a indiqué qu’il s’opposait à la logique de confrontation et privilégiait les démarches permettant de parvenir à une entente élargie autour du futur chef de l’État.
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The main Druze party and the majority of Sunni MPs absent from the call for confrontation with Hezbollah
A few days after the Kahale incident, which claimed the lives of a Hezbollah member and an armed resident of the Christian town, a joint communiqué from the opposition camp called for a battle against the Shiite party and its allies, both within and outside the institutions. While the communiqué appears to display a degree of denominational diversity in terms of the identity of its signatories, the main Druze party and the majority of Sunni MPs did not take part. For its part, the Progressive Socialist Party (PSP), the country's main Druze party led by Walid Joumblatt's son Taymour, seems to favour the institutional struggle and continues to assert that dialogue is the only way to provide the country with a new President of the Republic. While the Druze party has already stated its opposition to Hezbollah on many occasions, the party's leaders seem to want to prevent the Druze community from a new direct or even armed confrontation, as was the case on 7 May 2008, by avoiding any marked polarisation of the Druze community. As for the Sunni deputies, the recent Iranian-Saudi regional détente and the absence of strong leadership seem to have pushed the representatives of this major community into a grey zone. For example, the National Moderation bloc, which brings together the former Haririans, has already indicated that it is opposed to the logic of confrontation and favours approaches that will enable a broader agreement to be reached around the future Lebanese Head of State.
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Ghajar, au cœur des tensions entre le Liban et Israël
Situé entre le Liban et le plateau du Golan, zone montagneuse riche en eau occupée en 1967 et annexée par Israël en 1981, le village de Ghajar est au cœur des récentes tensions entre le Hezbollah et Israël. Divisée en deux par une ligne bleue invisible séparant les deux belligérants, la partie nord appartient au Liban, tandis que la partie sud, sur le plateau du Golan, est de facto sous contrôle israélien. Après l’installation d’une tente par le Hezbollah au-delà de la ligne bleue et la construction d’une clôture dans la partie nord du village par les israéliens, les tensions se sont accrues faisant craindre un scénario similaire à la guerre de 2006 qui avait fait 1 200 morts côté libanais, dont une majorité de civils, et 160 côté israélien, majoritairement miliaires. Selon le porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL), les deux parties se seraient engagées au maintien de la trêve. Le responsable de la FINUL ajoute qu'Israël doit se retirer de la partie nord du village, conformément aux accords internationaux soutenus par le Liban et Israël, tandis que le Liban doit retirer la tente érigée de l’autre côté de la ligne bleue.
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Ghajar, at the heart of tensions between Lebanon and Israel
Situated between Lebanon and the Golan Heights, a mountainous area rich in water occupied in 1967 and annexed by Israel in 1981, the village is now at the heart of recent tensions between Hezbollah and Israel. Divided in two by an invisible blue line separating the two belligerents, the northern part belongs to Lebanon, while the southern part of the Golan Heights is under de facto Israeli control. After Hezbollah erected a tent across the blue line and the Israelis built a fence in the northern part of the village, tensions increased, raising fears of a scenario similar to that of the 2006 war, which left 1,200 dead on the Lebanese side, most of them civilians, and 160 dead on the Israeli side, most of them soldiers. According to the spokesman for the United Nations Interim Force in Lebanon (UNIFIL), despite the tensions, both parties are committed to maintaining the truce. The UNIFIL official added that Israel must withdraw from the northern part of the village, in accordance with international agreements supported by Lebanon and Israel, while Lebanon must remove the tent erected on the other side of the Blue Line.
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700 migrants syriens refoulés par les autorités libanaises
Le 12 août, l’armée libanaise avait annoncé l’arrestation de 150 Syriens entrés illégalement sur son territoire. Cette semaine, les autorités libanaises ont annoncé avoir refoulé 700 Syriens qui tentaient de s’introduire illégalement sur le territoire libanais.
Ces arrestations et opérations frontalières s’inscrivent dans une stratégie de l’État libanais qui tente d’endiguer et de diminuer la présence de ressortissants syriens sur son territoire. Le Liban accueille selon les estimations officielles deux millions de déplacés syriens, soit environ un tiers de sa population.
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Another attempt to illegally cross the border between Lebanon and Syria
On 12 August, the Lebanese army announced the arrest of 150 Syrians who had entered the country illegally. This week, the Lebanese authorities announced that they had turned back 700 Syrians who were trying to enter Lebanon illegally. These recent arrests and border operations are part of the Lebanese government's strategy to curb and reduce the presence of Syrian nationals on its territory. According to official estimates, Lebanon is home to two million displaced Syrians, around half its population.
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Le patriarche Raï fustige l’appel au dialogue de Jean-Yves Le Drian
Dans le cadre de son homélie dominicale, le patriarche maronite Raï a critiqué sans le nommer l’appel au dialogue lancé dans une lettre aux députés libanais par Jean-Yves Le Drian, représentant personnel du président français pour le Liban. Commentant cette initiative, le patriarche a indiqué que le dialogue réel et effectif réside dans le vote, dans le cadre d’une séance législative constitutionnelle et démocratique. Par ces critiques, le patriarche Raï rappelle d’autre part sa position vis-à-vis du Hezbollah et de son allié Amal accusé de porter atteinte à la Constitution par leur retrait systématique après le premier vote privant l’assemblée nationale du quorum nécessaire à l’élection d’un nouveau président de la République par majorité absolue et non qualifiée.
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Patriarch Rai criticises Le Drian's call for dialogue
During his Sunday homily, the Maronite patriarch Rai criticised, without naming him, Mr Le Drian's call for dialogue in a letter addressed to Lebanese MPs. Commenting on this initiative, the patriarch said that real and effective dialogue lies in voting within the framework of a constitutional and democratic legislative session.
With these criticisms, Patriarch Rai also reiterated his position on Hezbollah and its ally Amal, accused of undermining the Constitution by their systematic withdrawal after the first vote, depriving the National Assembly of the quorum needed to elect a new President of the Republic by an absolute and unqualified majority.
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This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in the Near and Middle East. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print. Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme au Proche et au Moyen-Orient. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.
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