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Le dollar américain a dépassé les 50 000 livres libanaises dans un niveau historique jamais atteint. Dans cette situation, les Libanais comptent plus que jamais sur les transferts d’argent effectués par la diaspora. Saad Hariri est attendu le 14 février prochain à Beyrouth pour la commémoration de l’assassinat de son père, Rafiq Hariri, en 2005. Si l’Arabie saoudite semble réticente à accorder sa confiance à son ancien protégé, la communauté sunnite espère un retour de son ancien leader, retour qui permettrait de mettre fin au morcellement politique de l’une des trois plus importantes confessions libanaises. Les responsables chrétiens et surtout maronites ont réitéré les appels à une refonte du système politique libanais et l’accession à une autonomie élargie afin de restaurer le pouvoir politique de la communauté chrétienne. Les responsables politiques maronites jugent que la vacance politique des postes maronites les plus élevés s’inscrit dans un processus de marginalisation de la communauté, dans une critique indirecte au Hezbollah qui s’est empressé d’indiquer qu’il ne souhaitait la marginalisation d’aucune des confessions libanaises.
The US dollar has exceeded 50,000 Lebanese pounds in a historic level never reached by the national currency and highlighting the disastrous state of the Lebanese economy. In this situation, the Lebanese rely more than ever on the money transfers made each month by the diaspora, which has become essential to the resistance of the Lebanese people to the crisis. On a more political note, Rafiq Hariri is expected in Beirut on February 14 for the annual commemoration of the assassination of his father, Rafiq Hariri, in 2005. If Saudi Arabia still seems reluctant to trust its former protégé, the Sunni community hopes for a return of its former leader, which would put an end to the political fragmentation of one of the three largest Lebanese confessions. For their part, the Christian leaders, especially the Maronites, reiterated their calls for an overhaul of the Lebanese political system and the attainment of greater autonomy in order to save the political power of the Christian community, which they consider to be in danger. The Maronite political leaders believe that the political vacancy of the highest Maronite posts is part of a process of marginalisation of the community, in an indirect criticism of Hezbollah, which has hastened to indicate that it does not want the marginalisation of any Lebanese confession.
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Info phare - Source médiatique
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Le Liban survit par sa diaspora
Alors que le dollar américain vaut désormais plus de 50 000 livres libanaises (contre 1 500 livres avant la crise) et que 80 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, le Liban ne peut plus compter que sur sa diaspora pour amortir le choc de la crise . Chaque mois, plus de 250 000 Libanais reçoivent en moyenne 500 dollars de la part de leurs proches installés à l’étranger. Les banques étant jugées fragiles, les Libanais privilégient les transferts d’argent. Cette dépendance à l’égard des transferts de la diaspora incite de plus en plus de jeunes Libanais à l’exil.
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Lebanon, a country living off its diaspora
While the American dollar is now worth more than 50,000 Lebanese pounds (compared to 1,500 pounds before the crisis) and 80% of the population has fallen below the poverty line, Lebanon can only rely on its diaspora to cushion the shock of a crisis that seems endless. Every month, more than 250,000 Lebanese receive an average of 500 dollars from their relatives abroad. Refusing to place their savings in banking structures that have lost the confidence of the population, the Lebanese now favour money transfers to ensure their subsistence. This dependence on remittances from the diaspora is also encouraging more and more young Lebanese to go into exile in search of a better future or, failing that, a means of ensuring the survival of their relatives who remain in Lebanon.
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Une communauté sunnite orpheline
Un an après son retrait de la vie politique libanaise, l’ancien Premier ministre Saad Hariri est attendu le 14 février pour la commémoration de l’assassinat de son père Rafiq Hariri. Or, un an après le départ du leader sunnite et une élection législative plus tard, le paysage politique sunnite semble plus émietté que jamais, faute d’un soutien clair de l’Arabie saoudite, parrain et gardien historique de la communauté sunnite au Liban. L'Arabie saoudite souhaite monnayer son soutien à un raidissement de la position sunnite à l’égard du Hezbollah, rompant avec la position modérée et conciliatrice de Saad Hariri. Cette absence de leadership clair s’est fait sentir durant les dernières élections législatives où seuls sept élus sunnites peuvent aujourd'hui être considérés comme d’héritage « hariren ». Ce vide a ouvert la voie à une percée nette des candidats sunnites affiliés à la contestation d’octobre 2019 (7 élus) et aux candidats alliés des forces du 8 mars (9 élus).
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A politically orphaned Sunni community
One year after his withdrawal from Lebanese politics, former Prime Minister Saad Hariri is expected on February 14 as part of the commemoration of the assassination of his father Rafiq Hariri. However, one year after the departure of the Sunni leader and one legislative election later, the Sunni political landscape seems more fragmented than ever for lack of clear support from Saudi Arabia, sponsor and historical guardian of the Sunni community in Lebanon. The regional power still seems reluctant to restore its confidence in any Sunni personality vying for the succession of Saad Hariri, himself abandoned by his historical support. Indeed, Saudi Arabia wants to monetize its support for a hardening of the Sunni position towards Hezbollah, breaking with the moderate and conciliatory position of Saad Hariri who cannot hope for a political comeback without this essential support. This lack of clear leadership was clearly felt during the last legislative elections where only 7 Sunni elected officials can be considered as of "Hariren" heritage. This political vacuum paved the way for a clear breakthrough of Sunni candidates affiliated to the October 2019 protest (7 elected) and candidates allied to the March 8 forces (9 elected).
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Sauvés de la mer, expulsés du Liban
C’est le périple d’une embarcation qui, souhaitant atteindre les côtes européennes avec à son bord 230 migrants, dont une majorité de Syriens, a commencé à couler. L’intervention de la marine libanaise et des Casques bleus de l’ONU a permis de sauver la majorité des passagers, sauf deux personnes dont un enfant. Cependant, les rescapés ont été conduits, par l’armée libanaise, de l’autre côté de la frontière libanaise en territoire syrien. Rassemblés dans une tente en plastique par l’armée syrienne, les réfugiés ont attendu plusieurs heures que leurs proches présents au Liban paient pour leur libération et leur retour au Liban. Le cas des rescapés du bateau constitue, selon les observateurs des droits humains, un nouveau rebondissement dans le raidissement de la politique de l’État libanais à l’égard des réfugiés dont il souhaite le départ massif.
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Saved from the sea, expelled from Lebanon
This simple sentence describes the tragic journey of yet another boat which, wishing to reach the European coast with 230 migrants on board, the majority of whom were Syrians, broke up and started to sink. The intervention of the Lebanese navy and UN blue helmets enabled the majority of the passengers to be saved, except for two people, including a child, who drowned. However, just when the survivors thought their ordeal had come to an end, they were taken by the Lebanese army to the other side of the Lebanese border in Syrian territory. Gathered in a plastic tent by the Syrian army, the refugees waited several hours for their relatives in Lebanon to pay for their release and their return to Lebanon. According to human rights observers, the case of the boat's survivors is a new twist in the Lebanese state's policy towards refugees, whose mass departure it wants to see, a desire that has increased since the country's economic collapse.
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Les partis chrétiens tentés par la fédéralisation ?
Révision de la structure politique du pays, décentralisation élargie de facto, les appels à une révision de l’organisation de l’État libanais se multiplient. Émanant de plusieurs partis chrétiens, appartenant tant aux forces du 14 mars qu’à celles du 8 mars, ces appels sonnent comme une critique du Hezbollah, accusé par plusieurs partis chrétiens d’obstruer l’élection d’un nouveau président de la République et d’organiser la vacance des postes attribués à la communauté chrétienne maronite, faute pour lui de pouvoir imposer ses candidats. Face à ces critiques, le Hezbollah a affirmé qu’il ne souhaitait en aucun cas marginaliser l’une ou l’autre des communautés libanaises, et a regretté que ses appels au dialogue permettant l’élection d’un président de la République consensuel se soient heurtés à des échecs. Pour certains analystes, les récents appels à la refonte d’un système politique libanais accordant une plus grande autonomie politique à la communauté chrétienne s’inscrivent dans un sentiment, datant de la guerre civile libanaise, de marginalisation politique de la communauté chrétienne. Ce sentiment pousse les leaders chrétiens à envisager la séparation, malgré l’octroi à cette communauté de plus de la moitié des postes de fonctionnaires et de la majorité des postes prestigieux de l’État (commandant en chef de l’armée, gouverneur de la banque centrale, président du Conseil supérieur de la magistrature).
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Towards a decentralisation or federalisation desired by the Christian parties?
Revision of the political structure of the country, de facto decentralisation, calls for a revision of the organisation of the Lebanese state are multiplying. Coming from several Christian parties, belonging to both the 14 March and 8 March forces, these calls sound like a criticism of Hezbollah, accused by several Christian parties of obstructing the election of a new president of the Republic and organizing the vacancy of posts allocated to the Maronite Christian community, for lack of being able to impose its candidates. Faced with these criticisms, Hezbollah affirmed that it had no wish to marginalise any of the Lebanese communities, and regretted that its calls for dialogue allowing the election of a consensual President of the Republic had met with failure. For some analysts, the recent calls for the redesign of a Lebanese political system granting greater political autonomy to the Christian community are part of a feeling, dating back to the Lebanese civil war, of political marginalisation of the Christian community. This feeling pushes Christian leaders to consider separation, despite the fact that this community is granted more than half of the civil service positions and the majority of the prestigious positions of the State (commander-in-chief of the army, governor of the central bank, president of the Superior Council of the Judiciary).
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Sayyed Ali Fadlallah dénonce les projets sécessionnistes
Dans le cadre de son sermon du vendredi, Sayyed Ali Fadlallah a critiqué les personnalités et formations politiques qui, faute de pouvoir réaliser leurs objectifs politiques, opteraient pour une refonte du modèle libanais, au profit de la création d’entités autonomes. Selon le dignitaire chiite, l’application de ce type de plan, dans un pays où les communautés vivent ensemble, ne pourrait mener qu’à une guerre civile.
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Sayyed Ali Fadlallah denounces secessionist plans
In his Friday sermon, Sayyed Ali Fadlallah criticised political figures and formations who, unable to achieve their political goals, would opt for a redesign of the Lebanese model, in favour of the creation of autonomous entities. According to the Shiite dignitary, the application of this type of plan, in a country where communities live together, could only lead to a civil war. Finally, Sayyed Ali Fadlallah called on all political forces to cooperate in order to get the country out of its current situation and to overcome narrow calculations that can only harm the national interest.
أسف العلامة السيد علي فضل الله في خطبة الجمعة «أن نرى من يتحدث، أن البديل من عدم تحقيق ما يريد هو إعادة النظر في تركيبة هذا البلد، والإنزواء في إطار كيان خاص له ويخلد إليه، وهو لن يكون حلاً في بلد تتداخل طوائفه ومذاهبه، بل هو مشروع حرب وفتنة تزيد الأمور تدهوراً”. وأخيراً دعا السيد علي فضل الله كافة القوى السياسية إلى «تحمل مسؤوليتها والعمل جدياً لإخراج البلد من هذا الواقع المتردي ومن الانهيار الذي قد يصل إليه”، مجددا القول: «أن باب التلاقي والتوافق مفتوح عندما يقرر الجميع أن يخرجوا من حساباتهم الخاصة أو مصالحهم الفئوية أو رهاناتهم الخارجية، ومن منطق الغلبة على الصعيد الطائفي أو السياسي ويفكروا جيداً بحسابات هذا الوطن وإنسانه».
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This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in the Near and Middle East. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print. Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme au Proche et au Moyen-Orient. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.
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