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Le Liban fête son 80e anniversaire dans un contexte économique et politique désastreux et une situation sécuritaire imprévisible. Le week-end du 18 novembre a été marqué par une intensification des combats entre le Hezbollah et l’armée israélienne. Une frappe aérienne de l’armée israélienne a coûté la vie à 4 civils, dont deux journalistes. L’armée israélienne a annoncé avoir ciblé plusieurs sites du Hezbollah et a, pour la première fois depuis la guerre de 2006, ciblé le caza de Nabatieh. De son côté, la formation chiite a revendiqué plusieurs dizaines d’attaques sur des cibles militaires israéliennes à la frontière sud. Plusieurs responsables israéliens ont indiqué que si le Hezbollah persistait dans ses attaques, l’armée israélienne pourrait faire subir à Beyrouth le même sort que la ville de Gaza.
Lebanon is celebrating its 80th anniversary against a disastrous economic and political backdrop and an unpredictable security situation. Over the weekend, fighting between Hezbollah and the Israeli army intensified. An air strike by the Israeli army cost the lives of 4 civilians, including two journalists. The Israeli army announced that it had targeted several Hezbollah sites and, for the first time since the 2006 war, targeted the Nabatieh casa. For its part, the Shiite group claimed responsibility for dozens of attacks on Israeli military targets on the southern border. While the security situation remains tense and subject to potential escalation, several Israeli officials have indicated that if Hezbollah persists in its attacks, the Israeli army could subject Beirut to the same fate as Gaza City.
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Info phare - Source médiatique
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Des bombardements israéliens font quatre morts, dont deux journalistes
Une agence libanaise a annoncé qu’une frappe menée par l’armée israélienne dans la région de Tayr Harfa dans le sud du pays avait coûté la vie à 4 civils parmi lesquels 2 journalistes de la chaîne pro-iranienne Al Mayadeen. Ils viennent s’ajouter à la liste des 53 journalistes morts depuis le début du conflit à Gaza. Le Premier ministre libanais sortant a fermement condamné cette attaque et a indiqué qu'elle « prouve une fois de plus qu’il n’y a pas de limites à la criminalité israélienne et que son objectif est de faire taire les médias qui dénoncent ses crimes et ses attaques ». Le Hezbollah a indiqué que cette attaque ne resterait pas sans réponse. Enfin, la Fédération internationale des journalistes (FIJ) et le syndicat des journalistes libanais ont indiqué qu’ils condamnaient le meurtre des deux journalistes.
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Israeli bombing kills 4, including two journalists
A Lebanese news agency has announced that a strike by the Israeli army in the Tayr Harfa region in the south of the country has claimed the lives of 4 civilians, including 2 journalists from the pro-Iranian channel Al Mayadeen. These two journalists join the list of 53 journalists killed since the start of the conflict in Gaza. The outgoing Lebanese Prime Minister strongly condemned the attack, saying: "This attack proves once again that there are no limits to Israeli criminality and that its aim is to silence the media that denounce its crimes and attacks". For its part, Hezbollah indicated that this attack would not go unanswered. Lastly, the International Federation of Journalists (IFJ) and the Lebanese Journalists' Union issued a statement condemning the murder of the two journalists and claiming that international organisations and existing mechanisms for protecting journalists had failed.
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Le week-end du 18-19 novembre marqué par une intensification des combats dans le sud
Le week-end du 18-19 novembre a connu une intensification des combats dans le sud du pays. L’armée israélienne a mené une attaque aérienne en profondeur dans le territoire libanais. Un drone a visé une usine d’aluminium située entre les villes de Kfour et Toul, à l’ouest de la ville de Nabatieh à plus de quinze kilomètres des frontières du sud Liban. Il s’agit de la première frappe dans le Caza de Nabatieh (district du gouvernorat de Nabatieh) depuis la guerre de 2006. L’armée israélienne a pilonné la région frontalière durant tout le week-end. Ont été ciblées des zones résidentielles dans les localités de Mhaibib, Tair Harfa, Aita el-Chaab, mais aussi la vallée de Khiam et les abords de Kfar Kila et Deir Mimas. De son côté, le Hezbollah a annoncé avoir abattu un drone de combat israélien de type Hermes 450. Par ailleurs, le parti chiite a ciblé à l’aide de missiles guidés les sites israéliens de Hadab el-Bustan, Raheb, Ramim, Bayd Blida mais aussi des positions israéliennes faisant face aux villages de Dhaira et Markaba ainsi qu’une brigade israélienne non loin du secteur de Labbouné. Le numéro deux du Hezbollah, le cheikh Naïm Kassem, a affirmé que le Hezbollah restait en état d’alerte maximale et souhaitait par ses actions retenir une partie des forces israéliennes pour que ces dernières ne se dirigent pas vers Gaza. Enfin, le cheikh Kassem a indiqué que son parti se tenait prêt à toute éventualité et que les menaces proférées par les États-Unis ou par Israël n’avaient aucun impact sur les actions du Hezbollah.
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Intensified fighting in the south over the weekend of 18-19 November
The Israeli army carried out an air attack deep inside Lebanese territory. A drone targeted an aluminium factory located between the towns of Kfour and Toul, to the west of the town of Nabatieh, more than fifteen kilometres from the borders of southern Lebanon. This was the first strike in the Nabatieh Caza since the 2006 war. In addition to this attack, the Israeli army pounded the border region throughout the weekend. These attacks targeted residential areas in the towns of Mhaibib, Tair Harfa and Aita el-Chaab, as well as the Khiam valley and the outskirts of Kfar Kila and Deir Mimas. For its part, Hezbollah announced that it had shot down an Israeli Hermes 450 combat drone. The Shiite party also targeted the Israeli sites of Hadab el-Bustan, Raheb, Ramim and Bayd Blida with guided missiles, as well as Israeli positions opposite the villages of Dhaira and Markaba and an Israeli brigade not far from the Labbouné sector. In a speech given at a partisan ceremony, Hezbollah's number two, Sheikh Naïm Kassem, said that Hezbollah remained on maximum alert and hoped that its actions would hold back some of the Israeli forces so that they did not head for Gaza. Finally, Sheikh Kassem indicated that his party was ready for any eventuality and that threats from the United States or Israel had no impact on Hezbollah's actions.
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80e anniversaire de l’indépendance dans un pays en ruines
Le 22 novembre, les Libanais ont célébré le 80e anniversaire de l’indépendance de leur pays dans un contexte économique et politique difficile et alors que la situation sécuritaire dans le sud du pays reste imprévisible. Les autorités libanaises avaient décidé de ne pas organiser le traditionnel défilé militaire, déjà annulé en 2022 en raison de la vacance présidentielle. Cet événement a été l'occasion pour plusieurs personnalités politiques de prendre la parole sur la situation du pays. Nagib Mikati, Premier ministre et première personnalité de la confession sunnite, a affirmé que la seule voie de salut du peuple libanais résidait dans l’adhésion à la Constitution et son attachement au pacte de coexistence. Le Premier ministre a réitéré la nécessité absolue de l’élection d’un nouveau président de la République. Il a appelé le peuple libanais à se rassembler autour de son armée et de toutes les forces de sécurité qui assurent la préservation de la nation. Samy Gemayel, président du parti chrétien des phalangistes a estimé que le Liban ne pouvait se considérer indépendant dès lors que ses décisions sont retenues captives et sa souveraineté violée de l’intérieur comme de l’extérieur. Enfin, le député Simon Abi Ramia, membre du Courant patriotique libre de l’ex Président Aoun, a indiqué que l’indépendance pouvait être résumée par la priorité des intérêts nationaux sur les intérêts des autres États. Dans une critique à peine voilée au Hezbollah, le député chrétien a regretté que certains partis se considèrent comme plus importants que la nation.
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80th anniversary of a country in ruins
On 22 November, the Lebanese celebrated the 80th anniversary of their country's independence against a difficult economic and political backdrop, while the security situation in the south of the country remains unpredictable. As a symbol of the special context of this anniversary, the Lebanese authorities decided not to organise the traditional military parade, which had already been cancelled in 2022 due to the presidential vacancy. The event provided an opportunity for a number of political figures to speak about the situation in the country. Nagib Mikati, the leading institutional figure of the Sunni faith, asserted that the Lebanese people's only path to salvation lay in adherence to the constitution and commitment to the coexistence pact. The Prime Minister also reiterated the absolute necessity of electing a new President of the Republic. Finally, he called on the Lebanese people to rally around their army and all the security forces that ensure the preservation of the nation. Samy Gemayel, President of the Christian Phalangists party, said that Lebanon could not consider itself independent if its decisions were held captive and its sovereignty violated from within and without. Finally, MP Simon Abi Ramia, a member of former President Aoun's Free Patriotic Movement, said that independence could be summed up as the priority of national interests over the interests of other states. In a thinly veiled criticism of Hezbollah, the Christian MP regretted that certain parties today consider themselves more important and greater than the nation.
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Quand la guerre à Gaza rappelle l’invasion de 1982
Alors que les combats dans le sud du pays se sont intensifiés durant la semaine du 20 novembre, plusieurs responsables israéliens ont menacé de bombarder Beyrouth si le Hezbollah persistait dans ses attaques. Le ministre israélien de la Défense, Yoav Galant, est allé jusqu’à menacer les Libanais de détruire Beyrouth dans les mêmes proportions que la ville de Gaza. Ces événements et les menaces israéliennes rappellent l’invasion du sud Liban en 1982 et le siège de Beyrouth durant la guerre civile libanaise. En 1982, alors que le Liban entamait sa 7e année de guerre civile, l’armée israélienne, aidée par ses alliés des milices chrétiennes de droite, s’engageait dans l’invasion du Liban, parvenait jusqu’à Beyrouth et assiégeait sa partie occidentale à majorité musulmane. L’objectif de l’armée israélienne était de chasser du Liban l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), alors dirigée par Yasser Arafat. Les combattants de l’organisation palestinienne finiraient par sortir de la capitale libanaise pour se diriger vers la Tunisie. Le retrait de l’OLP de la capitale libanaise et l’assassinat de Bachir Gemayel, allié d’Israël, entraîneront une entrée de l’armée israélienne dans la ville assiégée. Malgré l’absence des combattants palestiniens, les partis libanais de gauche mèneront des opérations de guérillas urbaines jusqu’au retrait des forces israéliennes de la capitale libanaise. Durant cette même année, le Hezbollah sera créé et mènera jusqu’en 2 000 des opérations contre les forces israéliennes stationnées dans le sud du pays.
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When the war in Gaza is reminiscent of the 1982 invasion
As the fighting in the south of the country intensified during the week of 20 November, several Israeli officials threatened to bomb Beirut if Hezbollah persisted with its attacks. Israeli Defence Minister Yoav Galant went so far as to threaten the Lebanese with the destruction of Beirut on the same scale as Gaza City.
These events and the Israeli threats are reminiscent of the invasion of southern Lebanon in 1982 and the siege of Beirut during the Lebanese civil war.
In 1982, as Lebanon entered its 7th year of civil war, the Israeli army, aided by its allies in the right-wing Christian militias, invaded Lebanon, reached Beirut and laid siege to its Muslim-majority western part. The Israeli army's aim was to drive the Palestine Liberation Organisation (PLO), then led by Yasser Arafat, out of Lebanon. The PLO fighters would eventually leave the Lebanese capital and head for Tunisia.
The withdrawal of the PLO from the Lebanese capital and the assassination of Bachir Gemayel, an ally of Israel, led to the entry of the Israeli army into the besieged city. Despite the absence of Palestinian fighters, the left-wing Lebanese parties carried out urban guerrilla operations until the Israeli forces withdrew from the Lebanese capital.
The same year saw the creation of Hezbollah, which carried out operations against Israeli forces stationed in the south of the country until 2000.
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Le patriarche Raï demande la tenue d’un sommet interconfessionnel
Dans le cadre de la réception d’une délégation du Conseil supérieur chiite, le patriarche maronite, Béchara Raï, a insisté sur la nécessité de la tenue d’un sommet spirituel permettant d’unifier la position libanaise sur la situation régionale et nationale actuelle. Commentant la guerre à Gaza, le patriarche maronite a indiqué que la poursuite des combats avait pour objectif de mettre fin à la cause palestinienne et d'empêcher les Palestiniens de revendiquer leurs droits. Enfin, le patriarche maronite a indiqué qu’il contacterait le chef du bloc parlementaire du Hezbollah dont le fils a été tué dans une frappe israélienne le 22 novembre 2023.
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Patriarch Rai in favour of holding an interfaith summit
Receiving a delegation from the Shiite Supreme Council, Maronite Patriarch Béchara Raï stressed the need for a spiritual summit to unify the Lebanese position on the current regional and national situation. Commenting on the war in Gaza, the Maronite patriarch said that the continuing fighting was aimed at putting an end to the Palestinian cause and preventing Palestinians from claiming their rights. Finally, the Maronite patriarch said that he would contact the head of the Hezbollah parliamentary bloc, whose son was killed in an Israeli strike on 22 November 2023.
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This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in the Near and Middle East. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print. Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme au Proche et au Moyen-Orient. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.
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