|
|
27 jours après les événements du 7 octobre, le secrétaire général du Hezbollah prendra la parole ce vendredi 3 novembre. Il pourrait déterminer la position du Liban dans le conflit, alors que le Hezbollah mène déjà des opérations à la frontière avec Israël. La majorité de l’opinion politique et populaire au Liban soutient le peuple palestinien. Cependant, la population redoute l’élargissement du conflit au pays du Cèdre et ses répercussions dans un pays déjà éprouvé par la crise économique. Du côté des déplacés syriens et face à la détérioration possible de la situation sécuritaire au Liban, les autorités chypriotes ont noté l’augmentation des arrivées en provenance du Liban et mettent en garde contre les limites de leurs capacités d'accueil.
27 days after the events of 7 October, the Secretary General of Hezbollah will be speaking on Friday 3 November. He could determine Lebanon's position in the conflict, while Hezbollah is already conducting operations on the border with Israel.
The majority of political and popular opinion in Lebanon supports the Palestinian people. But the population fears that the conflict will spread to the Land of the Cedars and have repercussions in a country already suffering from the economic crisis.
As for the Syrian displaced persons, and in view of the possible deterioration in the security situation in Lebanon, the Cypriot authorities have noted the increase in arrivals from Lebanon and are warning of the limits of their reception capacity.
|
|
|
|
|
Info phare - Source Société civile
|
|
|
|
|
Amnesty International accuse l’armée israélienne de crime de guerre au Liban
Dans une enquête, l’ONG Amnesty International affirme que les forces armées israéliennes ont, le 16 octobre, au moyen d’obus d’artillerie au phosphore blanc, mené une attaque aveugle qui a blessé neuf civils dans la ville libanaise de Dhayra. Pour appuyer ses affirmations, l’ONG a vérifié des vidéos et des photos montrant l’utilisation d’obus fumigènes au phosphore blanc, notamment une photo prise par l’AFP le 18 octobre 2023 à la frontière israélo-libanaise montrant un véhicule d’artillerie accompagné d’obus au phosphore blanc. Amnesty a également interrogé le maire de la ville libanaise ainsi qu’un secouriste qui a facilité le transfert des civils blessés et un médecin urgentiste travaillant dans l'hôpital qui les a accueillis. Pour rappel, le phosphore blanc n’est pas considéré comme une arme chimique et peut être utilisé pour illuminer un champ de bataille ou produire de la fumée. Cependant, son utilisation en tant qu’arme est proscrite par plusieurs conventions internationales.
|
Amnesty international accuses the Israeli armed forces of war crimes
In an investigation, the NGO claims that on 16 October the Israeli armed forces used white phosphorus artillery shells to carry out an indiscriminate attack that injured nine civilians in the Lebanese town of Dhayra.
To support its claims, the NGO verified videos and photos showing the use of white phosphorus smoke shells, including a photo taken by AFP on 18 October 2023 on the Israeli-Lebanese border showing an artillery vehicle accompanied by white phosphorus shells. Amnesty also interviewed the mayor of the Lebanese town, a first-aider who facilitated the transfer of the injured civilians and an emergency doctor working in the hospital where the injured civilians were treated.
White phosphorus is not considered a chemical weapon and can be used to illuminate a battlefield or produce smoke. However, its use as a weapon is banned by several international conventions.
|
|
|
|
|
|
|
Les Libanais soutiennent les Palestiniens, mais divergent sur l’engagement du pays dans le conflit
Dans les quartiers chiites de la capitale, certains expriment leur solidarité avec le peuple palestinien affirmant que la neutralité ne saurait exister dans la bataille en cours et appelant au soutien du peuple palestinien par tous les moyens. Cette position de solidarité avec le peuple palestinien est partagée avec la communauté sunnite bien que cette dernière reste plus réservée quant à son soutien au Hezbollah en cas de conflit. Dans les quartiers chrétiens, la solidarité exprimée est la même, mais beaucoup craignent que le Liban ne soit emporté dans une guerre dévastatrice et jugent que le Liban doit rester à l’écart de la guerre. Pour d’autres, le Liban a payé un lourd tribut à la cause palestinienne en 2006. Ils jugent qu’il revient désormais aux autres pays arabes d’apporter un soutien plus important à la cause palestinienne. Ces deux positions traduisent l’inquiétude de la population libanaise qui garde en souvenir la guerre de 2006 qui avait fait 1 200 morts et plus de 4 000 blessés du côté libanais. Certains Libanais considèrent que si la guerre devait toucher le Liban, aucun État arabe ne participerait à la reconstruction du pays comme ce fut le cas après la guerre de 2006. Cependant, certaines personnalités politiques chrétiennes ont exprimé leur hostilité avec la cause palestinienne. C’est notamment le cas de Camile Chamoun qui, dans un tweet supprimé face aux nombreuses critiques, a affirmé que les Palestiniens avaient vendu leurs terres (aux Israéliens) et étaient venus occuper le Liban. Ce tweet était accompagné d'une image du massacre de Damour de 1976 attribué aux combattants palestiniens. Ce tweet constitue le reflet de l’opinion d’une partie de la rue chrétienne qui a toujours considéré la cause palestinienne comme un risque sur l’existence du Liban. Enfin du côté de la communauté druze, Walid Joumblat, bien que fermement opposé au Hezbollah, a affirmé son soutien inconditionnel au peuple palestinien et son soutien au Hezbollah en cas d’entrée en guerre, affirmant même que les régions druzes seraient ouvertes aux réfugiés du sud Liban en cas de conflit.
|
The Lebanese support the Palestinians but differ on the country's involvement in the conflict
In the capital's Shiite neighbourhoods, some people are expressing their solidarity with the Palestinian people, saying that there can be no neutrality in the ongoing battle and calling for support for the Palestinian people by all means. This position of solidarity with the Palestinian people is shared by the Sunni community, although the latter remains more reserved about its support for Hezbollah in the event of conflict.
In the Christian quarters, the same solidarity is expressed, but many fear that Lebanon could be swept up in a devastating war and feel that Lebanon should stay out of the war.
For others, Lebanon paid a heavy price for the Palestinian cause in 2006. They believe that it is now up to the other Arab countries to give greater support to the Palestinian cause.
These two positions reflect the concerns of the Lebanese people, who still remember the 2006 war, which left 1,200 dead and more than 4,000 wounded on the Lebanese side. Some Lebanese believe that if the war were to affect Lebanon, no Arab state would participate in the reconstruction of the country, as was the case after the 2006 war.
However, certain Christian political figures have expressed their hostility to the Palestinian cause. This is notably the case of Camile Chamoun who, in a tweet deleted in the face of widespread criticism, claimed that the Palestinians had sold their land (to the Israelis) and had come to occupy Lebanon. This tweet was accompanied by an image of the 1976 Damour massacre attributed to Palestinian fighters. This tweet reflects the opinion of a section of the Christian street which has always considered the Palestinian cause to be a threat to Lebanon's existence.
Lastly, in the Druze community, Walid Joumblat, although firmly opposed to Hezbollah, affirmed his unconditional support for the Palestinian people and his support for Hezbollah in the event of war, even stating that the Druze regions would be open to refugees from southern Lebanon in the event of conflict.
|
|
|
|
|
|
|
Le Hezbollah hésite entre embrasement et conflit limité
Après 27 jours de silence et des dizaines d’opérations menées par le Hezbollah à la frontière sud, le secrétaire général du Hezbollah doit prendre la parole ce vendredi 3 novembre dans un discours attendu par les partisans et les opposants du parti. Si certains observateurs pensent que le chef du Hezbollah devrait annoncer l’escalade et la concrétisation de l’unité du front sud libanais avec le front de Gaza, d’autres spécialistes pensent que ce discours vise à délimiter les contours d’une confrontation contrôlée avec Israël se limitant à des opérations militaires au sud Liban. Ces pronostics opposés se fondent sur l’existence, au sein de l’assise populaire du Hezbollah, d’une opposition entre ceux désirant un élargissement des opérations et l’entrée en guerre du parti de Dieu et ceux désirant que le parti limite son intervention militaire aux opérations en cours dans le sud du pays. Pour ceux qui approuvent l’entrée en guerre du Hezbollah, ce dernier doit - par respect pour ses combattants morts dans le sud Liban et au nom de l’unité des fronts entre les différentes composantes de « l’axe de la résistance » - entrer frontalement en guerre contre Israël. Les partisans d’une limitation du conflit considèrent, eux, que le Hezbollah n’a pas été informé en amont de l’opération du Hamas et ne doit pas s’impliquer dans un conflit aux côtés d’une organisation que le Hezbollah a eu à combattre en Syrie lors de la révolution syrienne.
|
Hezbollah between igniting the southern border and limiting the conflict
After 27 days of silence and dozens of operations carried out by Hezbollah on the southern border, the Secretary General of Hezbollah is due to speak on Friday 3 November in a speech awaited by supporters and opponents of the party.
While some observers believe that the Hezbollah leader is expected to announce the escalation and realisation of the unity of the southern Lebanese front with the Gaza front, other specialists believe that the speech is intended to define the contours of a controlled confrontation with Israel limited to military operations in southern Lebanon.
These opposing prognoses are based on the existence, within Hezbollah's popular base, of an opposition between those who wish to expand operations and see the party of God go to war, and those who want the party to limit its military intervention to operations underway in the south of the country.
For those who approve Hezbollah's entry into the war, the latter must - out of respect for its combatants who died in southern Lebanon and in the name of the unity of the fronts between the different components of the "axis of resistance" - enter the war against Israel head-on.
Those in favour of limiting the conflict consider that Hezbollah was not informed beforehand of the Hamas operation and should not get involved in a conflict with an organisation that Hezbollah had to fight in Syria during the Syrian revolution.
|
|
|
|
|
|
|
Les « Brigades de la résistance », une unité sunnite créée par le Hezbollah
Les « Brigades de la résistance » ont annoncé la mort de deux de leurs membres dans le cadre d’une opération de récupération des corps de combattants du Hezbollah décédés la veille dans une opération militaire menée dans le sud Liban. Les « Brigades de la résistance » ont été créées en 1997 au lendemain de la mort de Hadi Nasrallah, fils du dirigeant actuel du Hezbollah. Elles avaient pour mission de permettre à des Libanais non chiites de participer aux opérations contre les forces israéliennes qui occupaient le sud Liban et de combattre le radicalisme sunnite opposé au parti de Dieu. Ces brigades permettaient au Hezbollah d’affirmer que ses objectifs étaient partagés par l’ensemble des communautés religieuses libanaises. Principalement composées de sunnites, et dans une moindre mesure de druzes et de chrétiens, ces brigades ont souvent été pointées du doigt pour les nombreuses exactions commises dans leurs régions d’implantation. Face à ces critiques, à l’été dernier, ces brigades ont été restructurées. Elles jouent un rôle dans les opérations en cours dans le sud Liban.
|
The "Resistance Brigades", a Sunni unit created and trained by Hezbollah
The "Resistance Brigades" have announced the death of two of their members as part of an operation to recover the bodies of Hezbollah fighters who died the previous day in a military operation in southern Lebanon.
The "Resistance Brigades" were created in 1997 following the death of Hadi Nasrallah, son of Hezbollah's current leader. Their mission was to enable non-Shiite Lebanese to take part in operations against the Israeli forces occupying southern Lebanon and to combat Sunni radicalism opposed to the Party of God. These brigades enabled Hezbollah to assert that its objectives were shared by all Lebanese religious communities.
Mainly composed of Sunnis, and to a lesser extent Druze and Christians, these brigades have often been singled out for the many acts of violence committed in the regions where they are based. In response to this criticism, these brigades were restructured last summer. They play a role in the operations currently underway in southern Lebanon.
|
|
|
|
|
|
|
Walid Joumblatt redoute les effets d’une nouvelle guerre sur le Liban
Dans le cadre d’une interview donnée au quotidien les Échos, le principal leader de la communauté druze, Walid Joumblatt est revenu sur les récents événements en cours dans la région et sur le possible élargissement du conflit israélo-palestinien au Liban. Interrogé sur l’impact pour le Liban de la confrontation à Gaza, le leader druze a affirmé qu’il était impossible pour l’heure de savoir si le Liban allait pouvoir échapper au cercle vicieux de la guerre. Walid Joumblatt a exprimé ses inquiétudes quant aux difficultés que pourrait éprouver le pays en cas d’élargissement du conflit concernant l'accueil des centaines de milliers de réfugiés qui se dirigeraient vers le nord. Questionné sur les moyens d’épargner au Liban une guerre, Joumblatt a appelé le président français à user de toute son influence pour que le Liban ne soit pas entraîné dans un conflit. Se positionnant sur les répercussions des opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza, Walid Joumblatt affirme qu'Israël souhaite désormais l’évacuation forcée de la population de Gaza, qualifiant ce nouvel objectif de nouvelle « Nakba ». Le leader druze a affirmé qu’au-delà des événements actuels, le problème de fond pouvait être résumé par la question suivante : comment créer un État palestinien viable alors que la Cisjordanie est largement parsemée de colonies illégales et que l’objectif israélien est l’évacuation de la bande de Gaza ?
|
Walid Joumblatt fears the effects of war on Lebanon
In an interview with the daily Les Echos, the main leader of the Druze community, Walid Joumblatt, discussed recent events in the region and the possible extension of the Israeli-Palestinian conflict to Lebanon.
Asked about the impact of the confrontation in Gaza on Lebanon, the Druze leader said that it was impossible to know at present whether Lebanon would be able to escape the vicious circle of war.
Walid Joumblatt expressed his concern about the difficulties that the country could face in the event of a widening of the conflict concerning the reception of hundreds of thousands of refugees heading north.
Asked how Lebanon could be spared a war, Jumblatt called on the French President to use all his influence to ensure that Lebanon is not drawn into a conflict.
Commenting on the repercussions of Israel's military operations in the Gaza Strip, Walid Joumblatt said that Israel now wanted the population of Gaza to be forcibly evacuated, describing this new objective as a new "Nakba".
The Druze leader said that beyond current events, the basic problem could be summed up by the following question: how can a viable Palestinian state be created when the West Bank is largely dotted with illegal settlements and Israel's objective is the evacuation of the Gaza Strip?
|
|
|
|
|
|
|
Augmentation des départs des déplacés syriens par la mer
Alors que le conflit entre le Hamas et Israël risque de s’étendre au Liban, les départs de déplacés syriens par la mer sont en augmentation. Les autorités chypriotes ont annoncé avoir accueilli en une semaine 458 Syriens en situation irrégulière en provenance du Liban. Les autorités chypriotes s’attendent à une augmentation des arrivées et mettent en garde contre les capacités limitées du pays à accueillir plus de déplacés.
|
Increasing numbers of displaced Syrians leaving by sea
As the conflict between Hamas and Israel threatens to spread to Lebanon, the number of displaced Syrians leaving by sea is increasing. In one week, the Cypriot authorities announced that they had received 458 Syrians illegally arriving from Lebanon. The Cypriot authorities are expecting an increase in arrivals and are warning that the country's capacity to receive more displaced persons is limited.
|
|
|
|
|
|
|
This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in the Near and Middle East. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print. Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme au Proche et au Moyen-Orient. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.
|
|
|
|