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Challenge(s) revient cette semaine sur la détérioration de la situation des déplacés syriens au Liban après l’augmentation drastique des contraintes imposées par les autorités libanaises. Le Secrétaire général du Hezbollah dissocie le dossier présidentiel des combats en cours dans le sud du pays. Il juge que ces combats façonneront le destin de la Palestine, du Liban et de la région. Les autorités libanaises saluent la feuille de route américaine visant à un cessez-le-feu à Gaza et à un accord sur les otages détenus par le Hamas. Elles appellent à la cessation des exactions commises par l’armée israélienne et à l’application pleine et entière de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU.
Challenge(s) takes a look this week at the deteriorating situation of displaced Syrians in Lebanon following the drastic increase in constraints imposed by the Lebanese authorities. The Secretary General of Hezbollah dissociates the presidential dossier from the ongoing fighting in the south of the country and believes that this fighting will shape the destiny of Palestine, Lebanon and the region. The Lebanese authorities welcome the American roadmap for a ceasefire in Gaza and an agreement on the hostages held by Hamas, and call for an end to the abuses committed by the Israeli army and the full implementation of UN Security Council Resolution 1701.
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Info phare - Source médiatique
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Au Liban, la situation des réfugiés syriens se détériore
Treize ans après le début de la guerre civile syrienne, le Liban reste le pays avec le plus grand nombre de réfugiés par habitant, accueillant environ 1,5 million de Syriens pour une population totale de 4 millions de personnes. Cependant, la pression économique et sociale croissante engendre une hostilité grandissante envers ces réfugiés. Mona, réfugiée syrienne depuis une décennie, a récemment assisté à l'expulsion de son frère, forcé de monter dans un camion en direction de la frontière syrienne. Cette scène illustre la détérioration des conditions de vie pour les réfugiés syriens au Liban. Les forces de sécurité libanaises ont intensifié les restrictions, limitant les possibilités d'obtenir un statut de résident, et des raids sur les camps de réfugiés se multiplient, menant à une augmentation des expulsions. Les autorités libanaises exercent des pressions sur les entreprises pour qu'elles cessent d'employer des réfugiés. Des municipalités ont imposé de nouveaux couvre-feux et procédé à des expulsions de locataires syriens. Des camps de réfugiés ont été démantelés. Les retours volontaires de réfugiés syriens, bien que rares, sont organisés, mais des expulsions forcées sont également signalées. Plus de 400 Syriens ont été reconduits à la frontière en mai, suscitant des craintes de violations des droits humains, de conscription forcée ou de détention en Syrie. Mona témoigne de l'angoisse qui paralyse les hommes du camp. Le discours anti-réfugiés s'intensifie, particulièrement après des accusations impliquant des Syriens dans des crimes violents. Les réseaux sociaux regorgent de discussions prônant leur expulsion. Certains politiciens libanais attisent cette haine en critiquant les aides internationales destinées aux réfugiés, qu'ils perçoivent comme une injustice envers la population libanaise. De son côté, l'ONU, représentée par Filippo Grandi, exprime son inquiétude face à cette situation, rappelant que des retours forcés ne sont ni viables ni humains.
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In Lebanon, the situation of Syrian refugees is deteriorating
Thirteen years after the start of the Syrian civil war, Lebanon remains the country with the highest number of refugees per capita, hosting around 1.5 million Syrians out of a total population of 4 million. However, increasing economic and social pressure is leading to growing hostility towards these refugees. Mona, a Syrian refugee for a decade, recently witnessed the deportation of her brother, who was forced into a lorry heading for the Syrian border. This scene illustrates the deteriorating living conditions for Syrian refugees in Lebanon. The Lebanese security forces have stepped up restrictions, limiting the possibilities of obtaining residency status, and raids on refugee camps are increasing, leading to a rise in expulsions. In addition, the Lebanese authorities, faced with a major economic collapse, are putting pressure on businesses to stop employing refugees. Municipalities have imposed new curfews and evicted Syrian tenants. Refugee camps have even been dismantled, dispersing their inhabitants. Voluntary returns of Syrian refugees, although rare, are organised, but forced evictions have also been reported. More than 400 Syrians were deported in May, raising fears of human rights violations, forced conscription or arbitrary detention in Syria. Mona testifies to the anxiety that paralyses the men in the camp, fearing to leave their homes and be arrested. Finally, the anti-refugee discourse is intensifying, particularly after recent accusations implicating Syrians in violent crimes. Social networks are full of discussions advocating their expulsion, and some Lebanese politicians are fuelling this hatred by criticising international aid for refugees, which they see as an injustice to the Lebanese population. For its part, the UN, represented by Filippo Grandi, has expressed its concern at the situation, pointing out that forced returns are neither viable nor humane. The risks in Syria remain high, making repatriation dangerous.
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Le Hezbollah dissocie la bataille dans le sud et l’élection présidentielle
Dans le cadre d’un discours prononcé à l’occasion d’un hommage au cheikh Ali Mohammad Kassem Kourani, le secrétaire général du Hezbollah est revenu sur la situation interne du pays et notamment sur l’absence d’élection d’un président de la République. Répondant aux accusations voulant que le parti chiite souhaite attendre la fin de la guerre à Gaza pour débloquer la présidentielle dans le cadre d’un accord global sous égide mondiale et régionale, le dignitaire chiite a indiqué que l’élection d’un nouveau président de la République et la guerre à Gaza n’étaient aucunement liées et que la seule issue au blocage actuel résidait dans le dialogue. Pour rappel, le Hezbollah souhaite que la prochaine élection soit précédée d’un dialogue national présidé par son allié Nabih Berry, ce que l’opposition rejette appelant à la tenue de séances successives jusqu’à l’élection d’un nouveau président. Concernant les combats dans le sud du pays, le secrétaire général du Hezbollah a indiqué que le front du Sud faisait partie de la bataille qui façonne le destin de la Palestine, du Liban et de la région. Répondant aux critiques accusant le Hezbollah d’emmener le Liban dans une guerre qui n’est pas souhaitée par la majorité, le chef du Hezbollah a indiqué que chaque parti et personnalité à l’origine de ces critiques devait être conscient de ce qu’il représente. Il a indiqué que son groupe est le plus grand du pays et dispose de la plus grande base populaire. Enfin, le chef du parti libanais chiite a salué les manifestations étudiantes dans le monde en soutien à la cause palestinienne et a indiqué que l’armée israélienne était exsangue et que l’insistance de Benjamin Netanyahu de poursuivre la guerre aggrave la situation pour Israël.
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The head of Hezbollah dissociates the ongoing battle in the south of the country from the presidential election
In a speech delivered on the occasion of a tribute to Sheikh Ali Mohammad Kassem Kourani, the Secretary General of Hezbollah returned to the internal situation in the country, and in particular the failure to elect a President of the Republic. Responding to accusations that the Shiite party wanted to wait until the end of the war in Gaza before unblocking the presidential elections as part of a global agreement under global and regional auspices, the Shiite dignitary said that the election of a new President of the Republic and the war in Gaza were in no way linked, and that the only way out of the current deadlock was through dialogue. As a reminder, Hezbollah wants the next election to be preceded by a national dialogue chaired by its ally Nabih Berry, which the opposition categorically rejects, calling for successive sessions to be held until a new President of the Republic is elected. With regard to the ongoing fighting in the south of the country, the Secretary General of Hezbollah said that the southern front was part of the battle that was shaping the destiny of Palestine, Lebanon and the region. Responding to critics who accuse Hezbollah of taking Lebanon into a war that the majority of the population does not want, the Hezbollah leader said that each party and personality behind these criticisms should be aware of its size and what it represents, before pointing out that his group is the largest in the country and has the largest popular base. Finally, the leader of the Lebanese Shiite party welcomed the student demonstrations around the world in support of the Palestinian cause and said that the Israeli army was bled dry and that Benjamin Netanyahu's insistence on continuing the war was making the situation worse for Israel.
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Les autorités libanaises fondent un espoir sur la proposition américaine
Après huit mois de combats dans la bande de Gaza et le Sud Liban, le président américain Joe Biden a présenté une feuille de route en vue d’un cessez-le-feu et de la libération des otages retenus par le Hamas. Ce plan a été soumis via le médiateur qatari au Hamas. Dans le cadre de la présentation de cette feuille de route, le président américain a indiqué : « Une fois qu'un cessez-le-feu et un accord sur les otages auront été conclus, il sera possible de réaliser de nombreux autres progrès, notamment de rétablir le calme le long de la frontière nord d'Israël avec le Liban ». De son côté, le ministère libanais des Affaires étrangères a affirmé que le plan américain était une occasion de mettre en œuvre la solution à deux États. Les autorités libanaises ont appelé à ce que les initiatives visant à rétablir le calme à la frontière du Liban-Sud incluent la mise en œuvre intégrale de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU. Le communiqué indique: « Il est temps qu'Israël se retire des derniers territoires libanais occupés, y compris les fermes de Chebaa et les collines de Kfarchouba, qu'il se retire jusqu'aux frontières libanaises internationalement reconnues et mette fin à ses violations terrestres, maritimes et aériennes, afin de parvenir à une stabilité durable au Liban-Sud ».
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The Lebanese authorities hope for a positive impact if the American proposal is successful
After 8 months of fighting in the Gaza Strip and southern Lebanon, US President Joe Biden has presented a roadmap for a ceasefire and the release of hostages held by Hamas. This plan was submitted to Hamas via the Qatari mediator. As part of the presentation of this roadmap, the American President said: ‘Once a ceasefire and an agreement on the hostages have been reached, it will be possible to make a great deal of other progress, in particular to restore calm along Israel's northern border with Lebanon’. For its part, official Lebanon stated in a Foreign Ministry press release that the American plan was an opportunity to implement the two-state solution. The Lebanese authorities also called for initiatives to restore calm on the border with southern Lebanon to include the full implementation of UN Security Council Resolution 1701. The statement said: ‘It is time for Israel to withdraw from the remaining occupied Lebanese territories, including the Shebaa Farms and the Kfarchouba Hills, to withdraw to the internationally recognised Lebanese borders and to cease its land, sea and air violations, in order to achieve lasting stability in South Lebanon’.
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Sayyed Fadlallah appelle à traiter le dossier présidentiel
Dans le cadre de son sermon du vendredi, Sayyed Ali Fadlallah a indiqué que le devoir des Libanais à l’égard de leur pays ne devait pas être impacté par la volonté « des corrompus et des fauteurs de troubles de l’intérieur ni par les mains des ennemis de l’extérieur ». Le dignitaire chiite a indiqué qu’il était de la responsabilité de l’État libanais de se tenir aux côtés de ses citoyens lorsqu’ils sont frappés par des crises. Sayed Ali Fadlallah a déploré les voix qui se sont élevées contre la décision prise par le Gouvernement libanais de venir en aide aux personnes déplacées des villages frontaliers et ceux dont les maisons ont été détruites dans le cadre des combats en cours dans le sud.
Commentant le dossier présidentiel, le dignitaire chiite a affirmé que les Libanais étaient capables de traiter ce dossier indépendamment des dissensions internes et des conflits externes, par un dialogue sérieux qui permettrait de dissiper les appréhensions mutuelles entre les partis libanais.
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Sayyed Fadlallah Calls for the Presidential Dossier to Be Addressed
As part of his Friday sermon, Sayyed Ali Fadlallah indicated that the duty of the Lebanese towards their country should not be affected by the will of ‘the corrupt and troublemakers from within or by the hands of enemies from without’. The Shiite dignitary also indicated that it was the responsibility of the Lebanese State to stand by its citizens when they are hit by crises. In this respect, Fadlallah deplored the voices raised against the Lebanese government's decision to come to the aid of people displaced from border villages and those whose homes have been destroyed in the fighting underway in the south of the country. Finally, commenting on the presidential issue, the Shiite dignitary affirmed that the Lebanese were capable of dealing with this issue independently of internal dissensions and external conflicts, through a serious dialogue that would enable mutual apprehensions between the Lebanese parties to be dispelled. في خطبة الجمعة، أشار السيد علي فضل الله إلى أن «مسؤوليتنا تجاه وطننا الذي ينبغي أن يكون عزيزا حرا كريما، لا تناله يد الفاسدين والمفسدين من الداخل ولا يد الأعداء من الخارج». كما أشار السيد علي فضل الله أن مسؤولية الدولة اللبنانية تقضي بالوقوف إلى جانب مواطنيها عندما تضربهم الأزمات. وفي هذا السياق، أعرب فضل الله عن أسفه للأصوات التي ارتفعت ضد قرار الحكومة اللبنانية بمساعدة الأشخاص الذين نزحوا من القرى الحدودية وأولئك الذين دُمرت منازلهم في القتال الجاري في جنوب البلاد. وأخيرا أكد السيد علي فضل الله «ضرورة التجاوب مع كل الدعوات التي تريد إنهاء الشغور الرئاسي، للوصول إلى رئيس يتوحد عليه اللبنانيون وقادر على النهوض بهذا البلد، وعدم إبقاء هذا الاستحقاق في إطار التجاذبات الداخلية أو انتظارا لما يحدث إن على صعيد غزة أو تطورات الخارج، واللبنانيون قادرون على ذلك بالتزامهم الحوار الجاد الذي يزيل الهواجس المتبادلة، ويحدد كيفية التعامل مع الأخطار التي تحدق بالبلد على كل الصعد (…)».
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Le patriarche Raï et Dar al-Fatwa appellent au dialogue
Le patriarche maronite Raï a estimé qu’aucune force n’ose aujourd’hui entamer un dialogue national franc et sincère qui dépasserait les intérêts personnels et qui permettrait de plonger dans les points de désaccords qui se sont transformés au cours des années en des bombes à retardement. Enfin, commentant le dossier présidentiel, le prélat maronite a indiqué : « Nous voulons un président pour changer et créer un nouvel environnement national propre, un comportement éthique, un engagement envers les constantes historiques, des relations positives avec le monde, la fin de la dépendance et de la fragmentation de la légitimité et une nouvelle approche des problèmes ». De son côté, Dar al-Fatwa, la plus haute autorité sunnite du pays, a insisté sur la nécessité d’instaurer un climat de dialogue et d’entente entre toutes les composantes politiques du pays pour élire un nouveau président de la République. Dar al-Fatwa a appelé les députés libanais à assumer leurs responsabilités et élire un nouveau président de la République.
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Patriarch Rai and the highest Sunni religious authority call for dialogue
In a speech delivered at a conference, the Maronite Patriarch Raï said that no force today dares to initiate a frank and sincere national dialogue that would go beyond personal and functional interests, and that would make it possible to delve into the points of disagreement that have turned into a time bomb over the years. Finally, commenting on the presidential dossier, the Maronite prelate said: ‘We want a president to change and create a new, clean national environment, ethical behaviour, a commitment to historical constants, positive relations with the world, an end to dependency and the fragmentation of legitimacy, and a new approach to problems’. For its part, Dar al-Fatwa, the country's highest Sunni authority, stressed the need to establish a climate of dialogue and understanding between all the country's political components in order to elect a new President of the Republic. Dar al-Fatwa also called on Lebanese MPs to assume their responsibilities and elect a new President of the Republic.
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This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in the Near and Middle East. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print. Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme au Proche et au Moyen-Orient. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.
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