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Le plus occidental des pays arabes voit les critiques à l’encontre des puissances occidentales prendre de l’ampleur parmi toutes les couches de la population libanaise. Déçus de la réaction des Etats-Unis, de la France ou de l’Allemagne face à la guerre de Gaza, des anciens soutiens aux puissances occidentales remettent en cause le rôle de ces puissances dans la défense des droits de l’homme, de la démocratie et de la force de la loi. L’Union européenne accorde une aide d’un milliard d’euros répartie sur trois ans afin de permettre au Liban de faire face aux défis posés par la présence des déplacés syriens sur son territoire et afin d’éviter les départs massifs de ces déplacés vers l’Europe. L’opposition anti-Hezbollah affiche ses dissensions internes à l’occasion d’un rassemblement des forces qui s’opposent à l’action du Hezbollah dans le Liban-sud.
Despite being considered the most Western of the Arab countries, Lebanon is seeing criticism of the Western powers grow among all sections of the Lebanese population. Disappointed by the reaction of the United States, France and Germany to the war in Gaza, many former supporters of the Western powers are now questioning the role of these powers in defending the values which, until now, they considered to be part of their international identity: human rights, democracy and the rule of law. The European Union is granting aid worth €1 billion over three years to enable Lebanon to meet the challenges posed by the presence of displaced Syrians on its territory and to prevent the mass departure of these displaced persons to Europe. The anti-Hezbollah opposition showed its internal dissension at a gathering that was supposed to be the point of convergence for the forces opposing Hezbollah's action in southern Lebanon.
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Info phare - Source médiatique
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Le désamour grandissant des Libanais envers l’Occident
Le Liban est traditionnellement perçu comme perméable à l’influence occidentale, une partie de sa population adoptant une position favorable aux puissances occidentales. Mais, depuis les événements de Gaza, un discours critique se développe à l’égard des puissances occidentales et touche jusqu’aux franges de la population libanaise les plus favorables à l’Occident. 84 % des Libanais estiment que la question palestinienne concerne tous les Arabes et n’est pas simplement une cause palestinienne et 89 % sont affectés psychologiquement par la guerre à Gaza. Selon les personnes interviewées, le positionnement des forces occidentales a révélé les limites de certaines valeurs comme la liberté d’expression et mis au jour la géométrie variable des valeurs défendues par l’Occident dont la seule boussole serait la défense de ses intérêts et dans ce cas précis la défense d'Israël. 97 % des Libanais jugent “mauvaise” la réponse américaine au conflit et 80 % considèrent que leur opinion sur la politique des Etats-Unis est devenue plus négative qu’avant octobre 2023. Les critiques ne se limitent pas aux Etats-Unis et touchent aussi la France et l’Allemagne. Se remémorant l’opposition de Jacques Chirac à la guerre en Irak et l’intervention de Dominique de Villepin devant le Conseil de sécurité en 2003, des Libanais estiment que face aux atrocités en cours dans la Bande de Gaza, les élites françaises pratiquent un double standard. Les témoignages collectés convergent pour inscrire la politique israélienne dans le continuum d’un ordre colonial légitimant l’usage de la force. Pour les cercles militants et intellectuels, la guerre en cours à Gaza constitue une lutte contre un projet occidental, colonial et impérialiste et s’inscrit dans une longue histoire de l’oppression. Ces critiques s’accompagnent par ailleurs d’une modification des comportements allant du boycott des biens issus de certaines sociétés américaines ou connues pour leur implantation en Israël, au refus de certains franco-libanais de voter dans le cadre d’élections françaises, afin de “ne plus être complice” du positionnement de la France dans ce conflit. Ces critiques font dire à l’ancien diplomate égyptien Mohamed El-Baradei qu’une rupture imminente se profile entre l’Occident et le monde arabo-musulman qui a perdu confiance dans les normes occidentales qu’il perçoit : droit international et institutions mondiales, droits de l’homme et valeurs démocratiques.
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The growing disenchantment of the Lebanese with the West
Lebanon has traditionally been perceived as permeable to Western influence, with part of its population adopting a position favourable to the Western powers. However, since the events in Gaza, a critical stance towards the Western powers has developed, reaching even the most pro-Western sections of the Lebanese population. 84% of Lebanese believe that the Palestinian question concerns all Arabs and is not simply a Palestinian cause, and 89% are psychologically affected by the war in Gaza. According to those interviewed, the positioning of Western forces has revealed the limits of certain values, such as freedom of expression, and exposed the variable geometry of the values defended by the West, whose only compass is the defence of its interests, and in this case the defence of Israel. 97% of Lebanese consider the American response to the conflict to be "bad", and 80% consider that their opinion of US policy has become more negative than it was before October 2023. Criticism is not confined to the United States, but also extends to France and Germany. Recalling Jacques Chirac's opposition to the war in Iraq and Dominique de Villepin's intervention before the Security Council in 2003, some Lebanese feel that, faced with the atrocities underway in the Gaza Strip, the French elites are practising a double standard. The testimonies collected converge in inscribing Israeli policy in the continuum of a colonial order legitimising the use of force. For activists and intellectuals, the current war in Gaza is a struggle against a Western, colonial and imperialist project, and part of a long history of oppression. These criticisms are accompanied by changes in behaviour, ranging from boycotts of goods from certain American companies or companies known for their presence in Israel, to the refusal of certain Franco-Lebanese to vote in French elections, in order to "no longer be complicit" in France's position in the conflict. These criticisms have led former Egyptian diplomat Mohamed El-Baradei to say that an imminent rift is looming between the West and the Arab-Muslim world, which has lost confidence in the Western standards it perceives: international law and global institutions, human rights and democratic values.
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La Jamaa islamiya, le représentant des Frères musulmans au Liban, tente de capitaliser sur la guerre en cours à Gaza
Depuis la retraite de Saad Hariri, héritier de l’ancien Premier ministre Rafiq Hariri et leader du Courant du Futur, la communauté sunnite est tiraillée entre le vide et des leaderships plus modestes et souffre du silence du parrain saoudien qui ne juge pour l’heure pas nécessaire son retour sur la scène libanaise dominée par le Hezbollah. Cependant, la branche libanaise des Frères musulmans, la Jamaa Islamiya, tente de s’imposer sur la scène sunnite, profitant des événements en cours à Gaza. Le parti islamiste créé en 1964 a mené plusieurs opérations contre des positions israéliennes et a annoncé la perte de plusieurs de ses combattants depuis le début du conflit, s’attirant la sympathie de la communauté sunnite largement favorable à la cause palestinienne. Le parti bénéficie d’une implantation dans toutes les régions à majorité sunnite et d’un soutien régional avec son affiliation au mouvement des Frères musulmans. Il estime qu’il peut récupérer le leadership sunnite. Cependant, si le parti islamiste bénéficie d’un élan de solidarité sur la scène sunnite, il peine à concrétiser politiquement cet élan.
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Jamaa Islamiya, the Muslim Brotherhood's representative in Lebanon, is attempting to capitalise on the ongoing war in Gaza
Since the retirement of Saad Hariri, heir to former Prime Minister Rafiq Hariri and leader of the Future Movement, the Sunni community has been torn between a vacuum and more modest leaderships, and has suffered from the silence of the Saudi godfather, who for the time being does not consider it necessary for him to return to the Lebanese scene, which is dominated by Hezbollah. However, the Lebanese branch of the Muslim Brotherhood, Jamaa Islamiya, is trying to impose itself on the Sunni scene, taking advantage of the events underway in Gaza. The Islamist party, founded in 1964, has carried out several operations against Israeli positions and has announced the loss of several of its fighters since the start of the conflict, winning the sympathy of the Sunni community, which is largely sympathetic to the Palestinian cause. The party also has a foothold in all Sunni-majority regions and regional support due to its affiliation with the Muslim Brotherhood movement, and believes it can win back the Sunni leadership. However, although the Islamist party benefits from a surge of solidarity on the Sunni scene, it is struggling to give political expression to this surge, which remains mainly emotional and motivated by the Sunni community's support for the Palestinian cause.
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Une aide de l’Union européenne pour lutter contre l’immigration illégale
Le jeudi 2 mai, la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, a annoncé à l’issue d’une rencontre avec le Premier ministre libanais par intérim Najib Mikati et le président chypriote Nikos Christodoulides à Beyrouth, l’octroi d’une aide financière d’un milliard d’euros au Liban afin de soutenir l’économie du pays et empêcher l’augmentation des départs de déplacés syriens vers les pays européens. Cette aide, qui s’étalera sur trois années, vise à aider le Liban à renforcer les services de base tels que l’éducation, la protection sociale et la santé et à stimuler les réformes économiques dans le pays. Elle vise à permettre au pays de relever les défis auxquels ce dernier est confronté en matière d’accueil de déplacés syriens. L’octroi de cette aide intervient suite à l’alerte lancée par Chypre sur l’augmentation du nombre de déplacés syriens arrivant du Liban et l’engagement pris par les dirigeants de l’Union européenne d’aider le pays du Cèdre à se protéger des répercussions du conflit au Moyen-Orient.
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The European Union grants financial aid to Lebanon to combat illegal immigration
On Thursday 2 May, following a meeting with interim Lebanese Prime Minister Najib Mikati and Cypriot President Nikos Christodoulides in Beirut, the President of the European Commission, Ursula Von der Leyen, announced the granting of €1 billion in financial aid to Lebanon to support the country's economy and prevent an increase in the number of Syrian displaced persons leaving for European countries. This aid, which will be spread over three years, is intended to help Lebanon strengthen basic services such as education, social protection and health, and to stimulate economic reforms in the country. It also aims to help the country meet the challenges it faces in receiving displaced Syrians. The granting of this aid comes after Cyprus warned of the increase in the number of displaced Syrians arriving from Lebanon and the commitment made by the leaders of the European Union to help the country of the Cedars to protect itself from the repercussions of the conflict in the Middle East.
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L’opposition peine à se rassembler autour d’une figure unique
La rencontre dite de “Meerab” - siège du parti chrétien des Forces libanaises - devait être le point de convergence des forces d’opposition au Hezbollah. Elles appellent à l’application stricte de la résolution 1701 du Conseil de sécurité - qui comprend un appel au retrait du Hezbollah au-delà du fleuve Litani et l’application des résolutions des Nations unies et des accords de Taëf prévoyant le désarmement de tous les groupes armés au Liban - et à éviter toute guerre qui pourrait impliquer le Liban. Cependant, la rencontre n’a rassemblé aucune des grandes personnalités des partis conviés. Ces partis de l’opposition ont considéré que la rencontre de Meerab était une tentative du chef du parti des Forces libanaises, Samir Geagea, d’imposer son leadership sur le camp anti-Hezbollah. Questionné sur la rencontre, l’ancien chef du parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, a indiqué qu’un rassemblement dans un lieu plus neutre aurait été préférable. Commentant les intentions supposées du chef des Forces libanaises, le leader druze a affirmé que : “si Samir Geagea souhaitait s’ériger en leader de l’opposition, qu’il le fasse sans nous. Je n’ai aucun problème”. Ainsi, le Hezbollah dispose d’un front de soutien uni, alors que les forces d’opposition ont, avec ce rendez-vous manqué, affiché leurs divisions personnelles.
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The opposition is struggling to rally around a single figure
The so-called "Meerab" meeting, held at the headquarters of the Christian Lebanese Forces party, was intended to be a meeting point for the forces opposed to Hezbollah, who have been calling since the start of hostilities in southern Lebanon for the strict application of Security Council Resolution 1701 - which includes a call for Hezbollah to withdraw beyond the Litani River and for the application of the United Nations resolutions and the Taif Agreement, which provide for the disarmament of all armed groups in Lebanon - and to avoid any war that might involve Lebanon. However, the meeting did not bring together any of the leading figures from the opposition parties invited. Although they agreed on the measures to be taken to curb what is perceived as Hezbollah's stranglehold on Lebanon, the opposition parties considered that the Meerab meeting was an attempt by the leader of the Lebanese Forces party, Samir Geagea, to impose his leadership on the anti-Hezbollah camp. Asked about the meeting, the former leader of the Progressive Socialist Party, Walid Joumblatt, said that a more neutral venue would have been preferable. Commenting on the supposed intentions of the head of the Lebanese Forces, the Druze leader said: "If Samir Geagea wants to set himself up as the leader of the opposition, let him do it without us. I have no problem with that". Thus, while Hezbollah has a united front of support, the opposition forces have, through this missed meeting, revealed the personal divisions that fracture their movement.
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L'archevêque Audi juge embarrassant le comportement des députés libanais
Dans le cadre de la célébration de la messe des Pâques orthodoxes, l'archevêque grec-orthodoxe de Beyrouth, Elias Audi, a critiqué l’impuissance des députés libanais à élire un nouveau président de la République. Pour le dignitaire religieux, il est embarrassant que la population libanaise ait le sentiment que leurs députés attendent l’aide de l’étranger pour trouver des solutions aux problématiques nationales. L'archevêque grec-orthodoxe a indiqué que le pays avait besoin de députés qui accomplissent leur devoir, notamment l’élection d’un nouveau président de la République, sans se soucier de leurs intérêts personnels.
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Archbishop Audi finds the behaviour of Lebanese MPs embarrassing
As part of the celebration of the Orthodox Easter Mass, the Greek Orthodox Archbishop of Beirut, Elias Audi, criticised the inability of Lebanese MPs to elect a new President of the Republic. For the religious dignitary, it is embarrassing that the Lebanese population has the feeling that their MPs are waiting for help from abroad to find solutions to national problems. The Greek Orthodox archbishop said that the country needed MPs who would carry out their duties, in particular the election of a new President of the Republic, without worrying about their personal interests.
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This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in the Near and Middle East. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print. Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme au Proche et au Moyen-Orient. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.
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