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La fin de la trêve entre le Hamas et Israël a sonné le retour des combats dans le sud Liban entre l’armée israélienne et le Hezbollah. Plusieurs missiles guidés et roquettes ont été tirés par le Hezbollah vers des cibles israéliennes alors que l’armée israélienne a annoncé avoir réalisé des frappes sur le territoire libanais. Radio France revient cette semaine sur la potentielle utilisation par l’armée israélienne d’obus de phosphore blanc à proximité de cibles civils. Le Hamas annonce la création au Liban d’une nouvelle unité rappelant pour certains l’époque du « Fatahland ». Cette décision, probablement avalisée par le Hezbollah, serait une réponse du parti chiite aux menaces internationales et une tentative de rallier l’opinion publique sunnite.
The end of the truce between Hamas and Israel signaled the return of fighting in southern Lebanon between the Israeli army and Hezbollah. Several guided missiles and rockets were fired by Hezbollah at Israeli targets, while the Israeli army announced that it had carried out strikes on Lebanese territory. Radio France reports this week on the potential use by the Israeli army of white phosphorus shells near civilian targets. Hamas announces the creation of a new unit in Lebanon, reminiscent for some of the Fatahland era. This decision, probably endorsed by Hezbollah, would appear to be the Shiite party's response to international threats and an attempt to win over Sunni public opinion.
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Info phare - Source médiatique
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Reprise des combats dans le sud Liban après la fin de la trêve
Alors que la trêve conclue entre le Hamas et Israël ne visait pas le front nord et le Hezbollah, les armes s’étaient tues durant toute la durée de la trêve sur l’ensemble de la frontière sud du Liban. Mais dès le vendredi à l’aube, les hostilités ont repris. Le Hezbollah a annoncé la frappe de plusieurs cibles militaires israéliennes et l’armée israélienne a annoncé le bombardement d’infrastructures du Hezbollah. Dimanche 3 décembre, un missile guidé tiré par le Hezbollah a touché un véhicule de transport militaire et a blessé 11 soldats de l’avant-poste militaire de Beit Hillel dans lequel était situé le véhicule. Selon une source sécuritaire, cette frappe marque une escalade démontrant la capacité du Hezbollah à se déplacer librement le long de la frontière sud et sa potentielle volonté d’élargir le périmètre de ses actions au-delà de la zone frontalière. Les combats se sont intensifiés le lundi 4 décembre. Un ressortissant syrien a été blessé par des tirs d’obus israéliens visant le village d’Al Wazzani. De son côté, le Hezbollah a annoncé la frappe de plusieurs cibles militaires israéliennes, dont l’avant-poste militaire israélien de Shtula. La frappe, selon le porte-parole de l’armée israélienne, a légèrement blessé trois soldats israéliens. Enfin, le 5 décembre, l’armée libanaise a annoncé la mort d’un soldat libanais suite au bombardement d’une position de l’armée libanaise par un char israélien. L’armée israélienne a présenté ses excuses. Plusieurs experts militaires voient dans cette frappe un message envoyé au Hezbollah contre toute tentative d’intensification de ses frappes.
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Fighting resumes in southern Lebanon after end of truce
Although the truce agreed between Hamas and Israel did not specifically target the northern front and Hezbollah, the guns fell silent along the entire southern border of Lebanon for the duration of the truce.
But at dawn on Friday, hostilities resumed. Hezbollah announced that it had struck several Israeli military targets, while the Israeli army announced that it had bombed Hezbollah infrastructure. On Sunday, a guided missile fired by Hezbollah hit a military transport vehicle directly, injuring 11 soldiers at the Beit Hillel military outpost where the vehicle was located. According to a security source, this deep strike marks an escalation demonstrating Hezbollah's ability to move freely along the southern border and its potential desire to extend the scope of its actions beyond the border zone. The fighting intensified on Monday 4 December. A Syrian national was wounded when Israeli shells hit the village of Al Wazzani. For its part, Hezbollah announced that it had struck several Israeli military targets, including the Israeli military outpost at Shtula. According to the Israeli army spokesman, this strike slightly injured three Israeli soldiers. Finally, on Tuesday, the Lebanese army announced the death of a Lebanese soldier following the shelling of a Lebanese army position by an Israeli tank. While the Israeli army has apologised, several military experts see this strike as a message to Hezbollah against any attempt to step up its strikes.
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Enquête sur l’utilisation par l’armée israélienne de phosphore blanc
Le 31 octobre, Amnesty international avait lancé l’alerte : l’armée israélienne aurait utilisé des munitions de phosphore blanc dans une attaque contre le village de Dhayrah le 16 octobre 2023, visant indistinctement des cibles militaires et des civils. Radio France a été à la rencontre d’un agriculteur du village de Dhayrah. Oday Abousarie montre son terrain jonché d’éclats d’obus vert clair ainsi que des débris noirs prenant feu lorsqu’on les piétine. L’agriculteur indique que sa récolte est contaminée et invendable. Selon trois experts contactés par Radio France, le phosphore blanc présente la caractéristique de s’enflammer en cas de contact avec l’oxygène, preuve pour ces derniers de l’utilisation de munitions de phosphore blanc par l’armée israélienne. D'autres débris présentent les inscriptions “WP”, potentiellement les initiales de “white phosphorus”. Selon Olivier Lepick, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique, ces éléments constituent un faisceau d'indices très concordants. Les échantillons prélevés sont à l’étude à l’Université américaine de Beyrouth. Les munitions au phosphore blanc ne sont pas formellement interdites, mais ne doivent pas être utilisées à proximité de civils. Or selon Ahmed Benchemsi, directeur de la communication de Human Rights Watch, la proximité des bombardements avec les habitations des civils, les nombreux blessés civils transférés aux urgences suite aux bombardements et l’impossibilité pour les bombes au phosphore blanc de cibler avec précision des cibles militaires en cas de détonation aérienne, tendent à confirmer que l’armée israélienne a violé les lois de la guerre. Le Liban entend porter plainte auprès du Conseil de sécurité de l’ONU.
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Further investigation into the use of white phosphorus by the Israeli army
On 31 October, Amnesty International sounded the alarm that the Israeli army had used white phosphorus ammunition in an attack on the village of Dhayrah on 16 October 2023, targeting military and civilian targets indiscriminately. This week, Radio France meets a farmer from the village of Dhayrah. Oday Abousarie shows us his land, littered with light green shrapnel and black debris that catches fire when stepped on. The desperate farmer says his crop is contaminated and unsaleable. According to three experts contacted by Radio France, white phosphorus ignites if it comes into contact with oxygen, which they believe proves that the Israeli army used white phosphorus ammunition. Other pieces of debris bear the inscriptions "WP", possibly the initials of "white phosphorus". According to Olivier Lepick, associate researcher at the Fondation pour la recherche stratégique, these elements constitute a cluster of very consistent clues. The samples taken are still being studied at the American University of Beirut. As a reminder, white phosphorus ammunition is not formally banned, but it must not be used near civilians. According to Ahmed Benchemsi, communications director at Human Rights Watch, the proximity of the bombardments to civilian homes, the large number of injured civilians transferred to emergency departments following the bombardments, and the impossibility for white phosphorus bombs to accurately target military targets when detonated from the air, tend to confirm that the Israeli army has violated the laws of war. Lebanon intends to lodge a complaint with the UN Security Council.
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Le Hamas crée l’unité “les jeunes du Déluge d’al-Aqsa”
Le lundi 4 décembre, le Hamas a déclaré depuis Beyrouth la création d’une nouvelle unité baptisée “les jeunes du Déluge d’al-Aqsa” dans le but de “confirmer le rôle du peuple palestinien, où qu’il se trouve, dans la résistance à l’occupation par tous les moyens légitimes disponibles”. L’annonce a immédiatement rappelé le Fatahland, appellation qui visait le sud du Liban durant la période des années 1970. Durant cette période, les fedayins palestiniens installèrent leurs bases dans le sud du pays et lancèrent des attaques contre Israël et les institutions israéliennes dans le monde entier. Cette situation perdurera jusqu’à l’invasion du Liban par l’armée israélienne en 1982 et l’expulsion de l’OLP du Liban. Gebran Bassil, chef du Courant patriotique libre, pourtant allié du Hezbollah, a affirmé son rejet de la création de cette unité et indiqué que toute action armée menée depuis le Liban par le Hamas constituerait une atteinte à la souveraineté du pays. Le leader du parti chrétien des Phalangistes a affirmé sur X (ex-Twitter) que l’unité des jeunes d’Al Aqsa devrait être créée en Palestine et non au Liban, refusant que le Liban ne revienne à un temps révolu. Face au tollé, le représentant du Hamas au Liban a indiqué que l’unité n’avait aucun objectif militaire, mais constituait un cadre populaire visant à encadrer les jeunes palestiniens, nombreux, selon le représentant du Hamas, à avoir voulu rejoindre le Hamas après le 7 octobre. Le représentant du parti islamiste a affirmé que cette unité ne constituait pas une atteinte à la souveraineté libanaise, réfutant toute tentative de création d’un “Hamasland” au Liban. L’annonce du Hamas serait une réponse du parti chiite aux menaces israéliennes et internationales intimant au parti de rester à l’écart du conflit actuel. En appuyant la décision du Hamas, le Hezbollah semble vouloir s’attirer la sympathie de l’opinion publique sunnite qui s’est largement détournée du Hezbollah suite à la guerre civile syrienne.
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Hamas creates the "al-Aqsa Flood Youth" unit
On Monday 4 December, Hamas announced from Beirut the creation of a new unit called the "al-Aqsa Flood Youth" with the aim of "confirming the role of the Palestinian people, wherever they may be, in resisting the occupation by all legitimate means available." The announcement was immediately reminiscent of Fatahland, the name given to southern Lebanon in the 1970s, when the Palestinian fedayeen set up bases in the south of the country and launched attacks against Israel and Israeli institutions around the world. This situation lasted until the invasion of Lebanon by the Israeli army in 1982 and the expulsion of the PLO from Lebanon. The announcement of the creation of this unit provoked various reactions. Gebran Bassil, leader of the Free Patriotic Movement, despite being an ally of Hezbollah, rejected the creation of this unit and said that any armed action taken from Lebanon by Hamas would constitute an attack on the country's sovereignty. The leader of the Christian Phalangists party said on X (formerly Twitter) that the Al Aqsa youth unit should be created in Palestine and not in Lebanon, refusing to allow Lebanon to return to a bygone era. Faced with the outcry created by the announcement, the Hamas representative in Lebanon indicated that the unit had no military objective but was a popular framework aimed at mentoring young Palestinians, many of whom, according to the Hamas representative, wanted to join Hamas after 7 October. The representative of the Islamist party also asserted that this unit did not constitute an attack on Lebanese sovereignty, rejecting any attempt to create a "Hamasland" in Lebanon. In any case, Hamas' announcement, which appears to have been endorsed by Hezbollah, is the Shiite party's response to Israeli and international threats to keep the party out of the current conflict. Moreover, by supporting Hamas' decision, Hezbollah appears to be seeking to win the sympathy of Sunni public opinion, which has largely turned away from Hezbollah following the Syrian civil war.
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La longue fuite des réfugiés syriens
Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), 89 168 réfugiés syriens, sur les 800 000 répertoriés par le HCR, étaient enregistrés dans le sud Liban avant le 7 octobre. Ces réfugiés ne sont qu’une partie des 1.5 millions de Syriens présents sur le territoire libanais depuis le début de la guerre civile syrienne en 2011 qui a fait 500 000 victimes. Avec les récents combats à la frontière sud du pays, ces réfugiés n’ont eu d’autre choix que de se diriger vers la Bekaa. Aujourd’hui, plusieurs familles syriennes font état des nombreuses difficultés liées au froid hivernal, au coût de la vie et aux restrictions imposées par les autorités libanaises et de leurs craintes en l’absence de soutien humanitaire.
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Syrian refugees on the run
According to the Office of the United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR), 89,168 of the 800,000 Syrian refugees listed by the UNHCR were registered in southern Lebanon before 7 October.
These refugees are just a tiny fraction of the 1.5 million displaced Syrians present on Lebanese territory since the start of the Syrian civil war in 2011, which claimed 500,000 lives. With the recent fighting on the country's southern border, these displaced persons have had no choice but to head for the Bekaa. Today, a number of Syrian families are reporting numerous difficulties on the ground linked to the winter cold, the cost of living and the restrictions imposed by the Lebanese authorities, as well as their fears for their future in the absence of humanitarian support.
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Le patriarche Raï appelle à l’élection d’un nouveau président
Dans le cadre de son homélie dominicale, le patriarche maronite Rai a affirmé que l’absence d’élection d’un nouveau président de la République depuis près d’un an et deux mois est un crime. Le prélat maronite a indiqué que cette situation détruit les institutions constitutionnelles et les administrations publiques, tout en renforçant le chaos et la corruption et ternissant l’image du Liban. Commentant les tensions dans le sud du Pays, Rai a affirmé que le pays avait plus que jamais besoin de son armée pour appliquer la résolution 1701 du Conseil de sécurité et ainsi rétablir la stabilité dans le sud, maîtriser le relâchement au niveau de la sécurité intérieure et fermer les passages illégaux au trafic humain et à la contrebande de biens et de drogues. Enfin, le patriarche maronite a indiqué que nul ne souhaitait l’extension de la guerre entre Israël et le Hamas au Liban et qu’on ne pouvait imposer aux Libanais une guerre qui ne les concerne pas.
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Patriarch Rai reiterates his call for the election of a new President of the Republic
During his Sunday homily, Maronite Patriarch Rai stated that the failure to elect a new President of the Republic for almost a year and two months is a crime. The Maronite prelate said that this situation is destroying constitutional institutions and public administrations, while reinforcing chaos and corruption and tarnishing Lebanon's image. Commenting on the tensions in the south of the country, Rai asserted that the country needed its army more than ever to apply Security Council Resolution 1701 and thus restore stability in the south, control the slackening of internal security and close the illegal passages for human trafficking and the smuggling of goods and drugs. Finally, the Maronite Patriarch said that no one wanted the war between Israel and Hamas to be extended to Lebanon, and that the Lebanese could not be forced into a war that did not concern them.
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This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in the Near and Middle East. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print. Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme au Proche et au Moyen-Orient. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.
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