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Face à une crise persistante, dont les désertions au sein de l’armée libanaise sont un signe supplémentaire, nombreuses personnalités politiques et institutionnelles ont été citées dans le cadre des Pandora Papers décrivant les circuits d’une évasion fiscale à échelle mondiale. Pour faire face à cette situation, la tentation de l’exode se confirme chez une jeunesse libanaise diplômée ne disposant plus des moyens pour subvenir à ses besoins élémentaires. Cependant, une réponse politique tente de s’organiser autour des partis nés dans le sillage de la révolte de 2019 et qui entendent profiter de la déliquescence des pouvoirs publics et du discrédit des partis politiques confessionnels. Discrédit palpable sur la scène sunnite, risquant de la faire péricliter dans ses deux volets politiques et religieux alors que du côté de la scène chiite, est crainte une instrumentalisation des prochaines élections par la puissance américaine, via ses alliés locaux, et visant à la déstabiliser. Enfin, dans le cadre de l'enquête menée sur l’explosion du port de Beyrouth, nombreuses ont été les prises de position des hautes autorités religieuses afin que la couverture politico-confessionnelle soit levée sur les responsables politiques suspectés et que la justice sur ce drame puisse être rendue.
Faced with a persistent crisis, of which the desertions within the Lebanese army are an additional sign, many political and institutional figures have been cited in the Pandora Papers describing the circuits of tax evasion on a global scale. To face this situation, the temptation of exodus is confirmed among Lebanese youth with a diploma who no longer have the means to provide for their basic needs. However, a political response is trying to be organized around the parties born in the wake of the 2019 revolt and which intend to take advantage of the decay of public authorities and the discredit of confessional political parties. Discredit palpable on the Sunni scene, risking to make it perish in its two political and religious components while on the Shiite scene, is feared an instrumentalization of the upcoming elections by the U.S. power to destabilize it. Finally, in the context of the investigation into the explosion in the port of Beirut, many high religious authorities have taken a stand to have the political and religious cover lifted from the suspected politicians so that justice can be done in this tragedy.
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Info phare - Source médiatique
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Les désertions au sein de l’armée libanaise se multiplient
Devant la détérioration de leurs conditions de vie et une solde d’environ 65 à 75 dollars mensuels, les soldats libanais multiplient les désertions pour échapper à un avenir incertain. Phénomène d’abord ignoré par le commandement militaire, son ampleur entraîne une prise de position du ministre de l’Intérieur, Mohammed Fahmi, reconnaissant leur ampleur dans les colonnes du journal Al-Jamhouriya. Les chiffres précis sont inconnus, mais l’ancien chef de la Sûreté générale avance le chiffre de 2 500 soldats, dont une dizaine de gradés (3 % de l’effectif total de l’armée). La crise frappant l’armée libanaise, rappelle les soubresauts de cette même armée qui, durant la guerre civile, écartelée entre les pouvoirs miliciens antagonistes et par manque de moyens financiers, avait fermé les yeux face aux nombreuses désertions de ses soldats. Pour faire face à la crise, l’armée avait déjà pu compter sur des pays « alliés » comme l’Arabie saoudite. Cependant, la liste de ses amis s’est considérablement réduite et les aides internationales se limitent aujourd’hui à des dons en nature (rations alimentaires, médicaments). La communauté internationale conditionne, en effet, une aide financière à long terme à l’adoption de réformes par le gouvernement de Najib Mikati. Ces difficultés font aujourd’hui craindre une démoralisation généralisée au sein de l’armée libanaise, qui pourrait mener à une désintégration comme celle que connut l’armée irakienne lors de la conquête éclair de l’Ouest irakien par l’organisation terroriste « État islamique» ou plus récemment celle de l’armée afghane devant l’avancée inexorable des talibans.
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Desertions in the Lebanese army are increasing
Faced with the deterioration of their living conditions and a pay of about 65 to 75 dollars per month, Lebanese soldiers are multiplying their desertions to escape an uncertain future. The phenomenon was initially ignored by the military command, but its extent led the Minister of the Interior, Mohammed Fahmi, to acknowledge their scale in the columns of the newspaper Al-Jamhouriya. The precise figures are unknown, but the former head of General Security puts forward the figure of 2,500 soldiers, including about ten senior officers (3% of the total number of army personnel). The crisis affecting the Lebanese army is reminiscent of the jolts of this same army which, during the civil war, due to a lack of financial resources and torn between the antagonistic militia powers, had turned a blind eye to the numerous desertions of its soldiers. To face the crisis, the army had already been able to count on "allied" countries such as Saudi Arabia. However, the list of these friends has been considerably reduced and international aid is now limited to in-kind donations (food rations, medicine). The international community has made long-term financial aid conditional on the adoption of reforms by the government of Najib Mikati. These difficulties have led to fears of a general demoralization within the Lebanese army, which could lead to a disintegration like that of the Iraqi army during the lightning conquest of western Iraq by the terrorist organization "Islamic State" or more recently that of the Afghan army in the face of the inexorable advance of the Taliban.
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Le malaise au sein de la communauté sunnite ne cesse d’augmenter
Le malaise au sein de la communauté sunnite se précise. Ce dernier est devenu perceptible, ce vendredi, après la rumeur d’instructions de la part de l’autorité religieuse suprême sunnite « Dar Al-Fatwa » données aux cheikhs sunnites afin de s’attaquer au juge d’instruction chargé de l'enquête sur l’explosion du port de Beyrouth, pour défendre le ministre sunnite Nouhad Machnouk. L’institution sunnite reste fortement liée au pouvoir central, notamment au président du Conseil des ministres, sunnite de par la Constitution libanaise. Ainsi, Dar al-Fatwa reçoit de la part de l’État libanais, le salaire de ses cheikhs. Du fait de cette interdépendance, la stabilité de la rue sunnite est grandement tributaire de la collaboration entre le volet politique de la communauté par le biais du président du conseil et le volet religieux de la communauté par le biais de Dar al-Fatwa. Cette stabilité a été récemment mise à mal dans ces deux volets, notamment par le désintérêt de l’allié historique de la communauté sunnite, l’Arabie saoudite, à l’égard d’une part, de Saad Hariri, leader politique de la communauté et d’autre part de Dar al-Fatwa dont le grand mufti Derian est un proche de l’ancien Premier ministre Hariri. Ces frictions entre les anciens alliés ont eu pour répercussion une résistance politique de certaines autorités religieuses locales à l’égard de l’institution sunnite, préférant retenir les instructions communiquées par les capitales arabes, notamment la capitale saoudienne, avec lesquelles certains cheikhs ont des liens particuliers. À ces dissensions politiques, la crise économique a fini de réduire l’influence de Dar al-Fatwa, peinant à rémunérer ces cheikhs et qui a tardé à réagir à l’explosion meurtrière de Tleil à Akkar (région majoritairement sunnite) d’une citerne d’essence et que la rue sunnite a vécu comme un abandon. À l’approche des élections législatives de 2022, cet affaiblissement des deux autorités traditionnelles de la communauté sunnite pourrait mener à un basculement des rapports de force au sein de cette dernière notamment au profit de Najib Mikati en cas de succès dans sa gestion de la crise dans le cadre de son mandat de Président du conseil. Ces élections pourraient aussi voir l’apparition de nouvelles puissances régionales contestant l’hégémonie de la famille Hariri. Face à ces défis, Dar al-Fatwa parviendra à rassembler ou risquera une accentuation de son affaiblissement face à la fragmentation du pouvoir politique sunnite.
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The unease within the Sunni community continues to grow
The unease within the Sunni community is becoming clearer. It became perceptible this Friday after the rumor of instructions from the Sunni supreme religious authority "Dar Al-Fatwa" given to the Sunni sheikhs to attack the investigating judge in charge of the investigation on the explosion of the port of Beirut, to defend the Sunni minister Nouhad Machnouk.
The Sunni institution remains strongly linked to the central power, especially to the President of the Council of Ministers, who is Sunni by virtue of the Lebanese Constitution. Thus, Dar al-Fatwa receives the salaries of its sheikhs from the Lebanese state. Because of this interdependence, the stability of the Sunni street is largely dependent on the collaboration between the political side of the community through the president of the council and the religious side of the community through Dar al-Fatwa.
This stability has recently been undermined in both areas, notably by the disinterest of the Sunni community's historical ally, Saudi Arabia, in Saad Hariri, the community's political leader, on the one hand, and in Dar al-Fatwa, whose Grand Mufti Derian is close to former Prime Minister Hariri, on the other. These frictions between the former allies have had repercussions in terms of political resistance from certain local religious authorities towards the Sunni institution, preferring to retain the instructions communicated by Arab capitals, particularly the Saudi capital, with which certain sheikhs have special ties.
In addition to these political dissensions, the economic crisis has reduced the influence of Dar al-Fatwa, which is struggling to pay its sheikhs and was slow to react to the deadly explosion of a gasoline tanker in Tleil, Akkar (a predominantly Sunni region), which the Sunni street saw as an abandonment.
As the 2022 parliamentary elections approach, this weakening of the two traditional political and religious authorities of the Sunni community could lead to a shift in the balance of power within the community, particularly to the benefit of Najib Mikati if he succeeds in managing the crisis within the framework of his mandate as President of the Council. These elections could also see the emergence of new regional powers challenging the hegemony of the Hariri family. In the face of these challenges, Dar al-Fatwa will either succeed in uniting or risk further weakening in the face of fragmentation of Sunni political power.
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Où est donc passée la révolution d’octobre 2019 ?
Après l’essoufflement de la mobilisation populaire, les groupes d’opposition issus de la révolte d’octobre 2019 ont les yeux rivés sur les prochaines élections législatives dont la tenue a été confirmée pour l’année 2022. Cette perte de vitesse de la mobilisation populaire a principalement pour causes, d’une part, les restrictions liées à la COVID-19 et surtout à la dégradation de la situation économique du pays selon, ce qu’appelle le professeur et chercheur en sciences politiques Karim El-Mufti, le « syndrome zombie » Selon ce syndrome, la population trop préoccupée par ses conditions de vie n’arrive plus et ne peut plus manifester. Face à cet état de fait, les partis issus de la révolte ont investi le champ politique, avec certaines victoires dans le cadre d’élections estudiantines, syndicales et professionnelles. Cependant, ces victoires ne peuvent occulter l’échec de la stratégie fondée sur le dégagisme. Stratégie vouée à l’échec dans un pays marqué par le vide et l’instabilité où l’identité confessionnelle reste le vecteur mobilisateur des masses. Face à ces défis et un système électoral contrôlé par les partis institutionnels, la tâche des héritiers politiques de la révolte de 2019 n'apparaît que plus grande.
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What happened to the October 2019 revolution ?
After the loss of momentum of popular mobilization, the opposition groups that emerged from the October 2019 revolt have their eyes set on the next legislative elections, which have been confirmed for the year 2022. This loss of speed of popular mobilization has mainly for causes, on the one hand the restrictions related to the COVID-19 and especially to the deterioration of the economic situation of the country according to, what calls the professor and researcher in political science Karim El-Mufti, the "zombie syndrome" according to which the population too concerned about its living conditions can not arrive and can not demonstrate. Faced with this state of affairs, the parties that emerged from the revolt have entered the political arena, with some victories in student, trade union and professional elections. However, these victories cannot conceal the failure of the strategy based on disengagement. This strategy is doomed to failure in a country marked by emptiness and instability where religious identity remains the mobilizing vector of the masses. Faced with these challenges and an electoral system controlled by the institutional parties, the task of the political heirs of the revolt of 2019 appears only greater.
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La jeunesse libanaise ou la tentation de l’exode
La crise a atteint le domaine de l’éducation. Ainsi, la rentrée scolaire qui devait avoir lieu lundi 27 septembre, a été reportée faute pour les parents d'élèves d’avoir pu payer les fournitures scolaires de leurs enfants. Pour d’autres, la rentrée scolaire ou universitaire se fera à l’étranger mais l’exode tend à s’étendre à l’ensemble de la classe moyenne jeune du pays. Ainsi, 40 % des médecins ont déjà choisi l’exil durant les deux années de la crise. Cette solution extrême apparaît, pour la jeunesse, comme la seule possible dans un pays où le taux de chômage frôle les 60 % de la population active. Ce taux s’explique notamment par l’absence d’opportunités frappant l’ensemble des domaines professionnels et entraîne de fait une fuite des cerveaux. Pour la population, trop modeste pour sortir d’un Liban en ruine, les troubles psychiatriques ont connu une augmentation importante, comme le rapporte, Elio Sassine, psychiatre à Beyrouth en parlant d’épidémie de troubles mentaux, de troubles de l’humeur et de troubles anxieux traversant l’ensemble des classes sociales et des tranches d'âge libanaises.
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Lebanese youth or the will to leave
The crisis has reached the field of education. Thus, the start of the school year, which was supposed to take place on Monday, September 27, was postponed because parents were unable to pay for their children's school supplies. For others, the start of the school or university year will be abroad, but the exodus tends to extend to the whole of the country's young middle class. Thus, 40% of doctors have already chosen exile during the two years of the crisis. This extreme solution appears to be the only one possible for young people in a country where the unemployment rate is close to 60% of the active population. This rate can be explained by the lack of opportunities in all professional fields and leads to a brain drain. For the population too modest to get out of a ruined Lebanon, psychiatric disorders have increased significantly, as reported by Elio Sassine, psychiatrist in Beirut, speaking of an epidemic of mental disorders, mood disorders and anxiety disorders crossing all Lebanese social classes and age groups.
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Les élites locales libanaises éclaboussées par le scandale des Pandora Papers
Révélant l’évasion fiscale de plusieurs chefs d’État et de gouvernements, le scandale des Pandora Papers découle d’une enquête publiée le 3 octobre par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ). Parmi les personnalités citées, notamment le roi de Jordanie ou encore le président du Kenya, plusieurs personnalités politiques et institutionnelles libanaises ont vu leur nom mentionné dans le cadre de l'enquête. Ainsi, le Premier ministre actuel Najib Mikati est accusé d’avoir acquis une propriété de 10 millions de dollars à Monaco par le biais d’une société-écran panaméenne. Le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, serait détenteur de deux sociétés offshore et son frère aurait reçu de la part de la Banque centrale, 300 millions de dollars. Face à ces révélations, nombreuses ont été les réactions de citoyens libanais sur les réseaux sociaux appelant à la justice face à des élites opulentes se disputant pour des postes gouvernementaux, tandis que la population continue de sombrer dans la crise économique.
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Lebanese local elites cited by the Pandora Papers scandal
Revealing the tax evasion of several heads of state and government, the Pandora Papers scandal stems from an investigation published on October 3 by the International Consortium of Investigative Journalists (ICIJ). Among the personalities mentioned, notably the King of Jordan and the President of Kenya, several Lebanese political and institutional figures have had their names mentioned in the investigation. Thus, the current Prime Minister Najib Mikati is accused of having acquired a property worth 10 million dollars in Monaco through a Panamanian shell company. The governor of the Bank of Lebanon, Riad Salamé, is said to have owned two offshore companies and his brother is said to have received $300 million from the Central Bank. Faced with these revelations, many Lebanese citizens have reacted on social networks calling for justice in the face of opulent elites competing for government positions while the population continues to sink into economic crisis.
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Le Patriarche Raï appelle le gouvernement à faire face aux forces qui tentent de le contrôler
Dans le cadre de son homélie du dimanche 3 octobre, le Patriarche maronite Raï, a appelé le gouvernement de Najib Mikati à faire preuve d'honnêteté dans tous les dossiers qui concernent les affaires de la population. Il appelle également les membres de ce gouvernement à se détacher de leurs affiliations partisanes et confessionnelles afin de plaider la cause libanaise sur les scènes arabes et internationales. Sur un autre plan, le Patriarche a dénoncé les entraves politiques récentes à l'enquête sur l’explosion du port de Beyrouth minant selon Mgr Raï, le prestige de la justice libanaise. Ces critiques font suite au dessaisissement du juge d’instruction Tarek Bitar de l'enquête sur l’explosion, suite à une plainte déposée par le député Nouhad Machnouk, poursuivi dans le cadre de l'enquête.
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Patriarch Rai calls on government to confront forces trying to control it
In his homily on Sunday, October 3, the Maronite Patriarch Raï, called on the government of Najib Mikati to be honest in all matters concerning the affairs of the people and the members of this government to detach themselves from their partisan and confessional affiliations in order to plead the Lebanese cause on the Arab and international scenes. On another level, the patriarch denounced the recent political obstacles to the investigation of the explosion in the port of Beirut undermining, according to Archbishop Rai, the prestige of Lebanese justice. These criticisms follow the dismissal of the investigating judge Tarek Bitar from the investigation on the explosion following a complaint filed by MP Nouhad Machnouk, prosecuted in the investigation.
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Le métropolite de Beyrouth Audi : libérez le pouvoir judiciaire et permettez à la justice de se manifester
Dans le cadre de son homélie dominicale, le métropolite orthodoxe de Beyrouth, Lyes Audi, a regretté les récentes actualités concernant l'enquête sur l’explosion de Beyrouth. Invectivant, sans le nommer, le ministre Nouhad Machnouk ayant déposé plainte à l’encontre du procureur général Bitar, le métropolite Audi a rappelé que le peuple libanais avait le droit à la vérité concernant ce drame qui a frappé dans leurs chairs nombre de familles libanaises. Audi a enfin affirmé que, faute de justice, il ne saurait y avoir d’État avant d’appeler à la fin d’une justice à géométrie variable qui permettrait à certains responsables politiques d’échapper à toute procédure judiciaire.
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The Metropolitan of Beirut Audi: free justice power and allow justice to manifest itself
In his Sunday homily, the Orthodox Metropolitan of Beirut, Lyes Audi, regretted the recent news concerning the investigation of the Beirut explosion. Inveighing, without naming him, the minister Nouhad Machnouk who filed a complaint against the General Prosecutor Bitar, Metropolitan Audi recalled that the Lebanese people had the right to the truth about this tragedy that hit many Lebanese families in their flesh. Audi finally affirmed that without justice, there can be no state before calling for the end of a variable geometry justice that would allow some political leaders to escape any judicial procedure.
أعرب مطران بيروت الأرثوذكسي ، ليس عوده ، عن أسفه للأنباء الأخيرة المتعلقة بالتحقيق في انفجار بيروت. وانتقد عوده الوزير نهاد المشنوق دون تسمية الوزير ، بعد أن رفع شكوى ضد النائب العام بيطار ، وذكّر أن الشعب اللبناني له الحق في معرفة الحقيقة. أخيراً, أكد عوده, أنه في غياب العدالة ، لا يمكن أن تكون هناك دولة.
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Selon le mufti Kabalan, la communauté internationale a les yeux rivés sur le prochain scrutin et non sur les Libanais
Dans le cadre d'un communiqué, le mufti chiite jaafarite Kabalan a regretté que la communauté internationale soit plus soucieuse des prochaines élections législatives que du sort du peuple libanais. Attribuant implicitement la situation critique libanaise aux États-Unis, les qualifiant d'employeur international des groupes financiers et politiques au Liban, le mufti a déploré la catastrophe socioéconomique écrasant la majorité des Libanais. Le mufti a enfin mis en garde contre tout espoir fondé sur les promesses internationales, assurant que les acteurs politiques libanais, s’appuyant sur ces dernières, se réveilleront « au fond de l’enfer en croyant échapper à l’enfer libanais ».
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According to Mufti Kabalan, the international community is only interested in the upcoming elections at the expense of the Lebanese people
In a statement, the Shiite Jaafarite Mufti Kabalan, regretted that the international community is more concerned with the upcoming parliamentary elections than the fate of the Lebanese people. Implicitly attributing the critical Lebanese situation to the United States, calling it the international employer of financial and political groups in Lebanon, the mufti deplored the socio-economic disaster crushing the majority of the Lebanese. The Mufti finally warned against any hope based on international promises, assuring that the Lebanese political actors, relying on them, will wake up "at the bottom of hell thinking to escape the Lebanese hell".
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Les Nations Unies s’inquiètent de la détérioration rapide des conditions de vie des réfugiés syriens
Si la crise socioéconomique frappant le Liban a eu un impact global sur la société libanaise, les couches les plus modestes sont naturellement les plus touchées. Parmi ces couches populaires, la situation des réfugiés syriens est, selon les résultats de l'évaluation de la vulnérabilité des réfugiés syriens au Liban 2021 effectuée par les Nations Unies, désastreuse. Ainsi, si la plupart des réfugiés continuent à faire usage de stratégies d’adaptation négatives comme la mendicité, l’emprunt d’argent et la réduction des dépenses de santé, de nouvelles pratiques se sont démocratisées, comme l’acceptation d’emplois mal rémunérés ou le non-paiement des loyers. Concernant plus précisément, la question du logement, près de 60 % des familles de réfugiés vivent actuellement dans des abris dangereux, cette problématique restant l’une des priorités des familles de réfugiés avec une nette aggravation du fait de la crise. Cette situation désastreuse s’étend cependant à plusieurs autres domaines de la vie courante, allant de l’insécurité alimentaire à la déscolarisation des enfants. Les agences de l’ONU continuent pour leur part de tenter de travailler avec les gouvernements partenaires afin d’apporter à cette catégorie vulnérable de la population, l’aide vitale indispensable.
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UN is concerned about the rapid deterioration of the living conditions of Syrian refugees
While the socio-economic crisis in Lebanon has had a global impact on Lebanese society, the lower strata are naturally the most affected. Among these lower strata, the situation of Syrian refugees is, according to the results of the United Nations Vulnerability Assessment of Syrian Refugees in Lebanon 2021, disastrous. Thus, while most refugees continue to use negative coping strategies such as begging, borrowing money, and cutting back on health expenses, new practices have become more common, such as accepting low-paying jobs or not paying rent. More specifically, on the issue of housing, nearly 60% of refugee families are currently living in unsafe shelters, a problem that remains one of the priorities of refugee families and has become much worse as a result of the crisis. However, this dire situation extends to several other areas of life, from food insecurity to children not attending school. UN agencies continue to work with partner governments to provide this vulnerable population with vital assistance.
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Une crise mettant en évidence la dépendance du Liban ayant vécu depuis trente ans au-dessus de ses moyens
Dans le cadre d’un entretien-fleuve accordé à la Société de Géographie, par Éric Verdeil spécialiste de géographie urbaine et agrégé de géographie, ce dernier revient sur la situation actuelle du Liban. Ainsi, le spécialiste donne les causes historiques de la crise libanaise actuelle, pays dont l’économie est assise depuis la fin des années 90 sur les secteurs immobiliers, du tourisme et de la finance, sur la diaspora et son apport financier, et enfin sur une parité entre la livre libanaise et le dollar fixée à 1 500 LL pour 1$. Eric Verdeil pointe ainsi comme causes de la crise actuelle, d’une part les choix effectués pour la reconstruction après la guerre civile libanaise, une corruption endémique et enfin, l’incapacité de mener à bien les réformes structurelles attendues. Crise dont le catalyseur fut la guerre interne en Syrie, qui a entraîné l’attraction des capitaux notamment du Golfe vers la Syrie et un contrôle accru sur les flux financiers alimentant le Hezbollah, concourant aux difficultés d’attraction monétaire pour un pays dont les capitaux étrangers constituaient la source essentielle de financement de la dette publique libanaise. Revenant sur les conséquences de la crise actuelle, Eric Verdeil rappelle que l’indicateur multidimensionnel de pauvreté calculé par l’ESCWA (Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale) atteint 92 % dans certaines régions comme Akkar et que l’hyperpauvreté touche 51 % de la population d’Akkar. Enfin, interrogé sur le rôle que pourrait jouer la diaspora libanaise, Eric Verdeil affirme que cette dernière tente aujourd’hui de jouer un rôle dans la reconstruction politique du pays, par une participation accrue dans les prochaines élections, mais aussi par une force de proposition renouvelée grâce aux réseaux sociaux et Internet.
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A crisis highlighting the dependence of Lebanon, which has lived beyond its means for thirty years
In the framework of a lengthy interview granted to the Geography Society by Eric Verdeil, a specialist in urban geography and geography professor, he reviews the current situation in Lebanon. Thus, the specialist gives the historical causes of the current Lebanese crisis, a country whose economy is based since the late 90s on the real estate, tourism and finance sectors, on the diaspora and its financial contribution and finally on a parity between the Lebanese pound and the dollar set at 1500 LL for 1$. Eric Verdeil points out that the causes of the current crisis are, on the one hand, the choices made for the reconstruction after the Lebanese civil war, an endemic corruption and finally the inability to carry out the expected structural reforms. The crisis was catalyzed by the internal war in Syria, which led to the attraction of capital, especially from the Gulf, to Syria and increased control over financial flows to Hezbollah, contributing to the difficulties of monetary attraction for a country where foreign capital was the main source of financing the Lebanese public debt. Returning to the consequences of the current crisis, Eric Verdeil recalls that the multidimensional poverty indicator calculated by the ECWA reaches 92% in some regions such as Akkar and that hyper-poverty affects 51% of the population of Akkar. Finally, when asked about the role that the Lebanese diaspora could play, Eric Verdeil affirms that the latter is trying today to play a role in the political reconstruction of the country, by an increased participation in the next elections but also by a renewed force of proposal thanks to social networks and the internet.
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This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in the Near and Middle East. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print. Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme au Proche et au Moyen-Orient. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.
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