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Cette semaine, alors que la vacance présidentielle persiste, le gouvernement intérimaire s’est réuni afin de voter des mesures d’urgence concernant le secteur de la santé. Toujours sur la scène politique, profitant de la fragmentation de la scène politique sunnite, le Hezbollah tente de constituer un bloc sunnite allié, prônant la politique du compromis et non de la confrontation avec le parti de Dieu. Enfin, dans une visite de trois jours au Liban, le Haut Commissaire aux réfugiés a appelé la communauté internationale à augmenter son aide au Liban pour lui permettre d’assurer la prise en charge des deux millions de réfugiés syriens présents sur son sol et qui subissent de plein fouet la dégradation de la situation économique du pays.
This week, while the presidential vacancy persists, the interim government met to vote on emergency measures concerning the health sector. Also on the political scene, taking advantage of the fragmentation of the Sunni political scene, Hezbollah is trying to build a Sunni allied bloc, advocating the policy of compromise and not confrontation with the party of God. Finally, in a three-day visit to Lebanon, the High Commissioner for Refugees called on the international community to increase its aid to Lebanon to enable it to take care of the two million Syrian refugees present on its soil and who are suffering the full force of the deterioration of the country's economic situation.
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Info phare - Source médiatique
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Le gouvernement se réunit malgré la prolongation de la vacance présidentielle
Malgré la vacance présidentielle et le caractère intérimaire du gouvernement, le Conseil des ministres libanais s’est réuni lundi 5 décembre. Passant outre les différents boycotts des ministres proches de l’ancien président Aoun, le Conseil des ministres a approuvé divers points urgents, notamment concernant le secteur de la santé. Le gouvernement a approuvé une dépense de 35 millions de dollars par mois sur trois mois afin de couvrir l’achat de médicaments contre les maladies chroniques, les cancers ainsi que des fournitures médicales. Bien qu’habituelles au pays du Cèdre, les difficultés rencontrées par le gouvernement intérimaire pour se réunir ne sont que la traduction des tensions interconfessionnelles où toute tentative de fonctionnement du gouvernement intérimaire, présidé par un Premier ministre sunnite, est perçue par le camp maronite du Président Aoun comme une tentative de supplanter le rôle du président de la République dévolue à la confession chrétienne maronite.
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Government meets despite prolonged presidential vacancy
Despite the presidential vacancy and the interim nature of the government, the Lebanese Council of Ministers met on Monday 5 December. Overcoming the various boycotts of ministers close to former President Aoun, the Council of Ministers approved various urgent items, notably concerning the health sector, with the government approving the spending of $35 million per month over three months to cover the purchase of drugs for chronic diseases and cancer and medical supplies. Although usual in the Land of the Cedars, the difficulties encountered by the Interim Government in convening are merely a reflection of the inter-faith tensions where any attempt by the Interim Government, chaired by a Sunni Prime Minister, is perceived by President Aoun's Maronite camp as an attempt to supplant the role of the President of the Republic devolved to the Maronite Christian denomination.
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Le Hezbollah et la construction d’un bloc sunnite allié
Principalement dirigé vers la communauté chiite, le Hezbollah a toujours mené une stratégie d’alliance avec les formations politiques des autres communautés composant le Liban. Ainsi, dès 2005, et prenant à contre-pied tous les pronostics, le parti de Dieu forme une alliance avec le plus grand parti chrétien de l’époque, le Courant patriotique libre du futur président Aoun. Cependant, le contexte de tensions confessionnelles régionales entre sunnites et chiites a souvent rendu l’alliance avec un grand courant sunnite, quasiment impossible pour le Hezbollah. Cette donne semble s’effriter avec le retrait de la principale figure politique sunnite, Saad Hariri. Le vide laissé par le retrait du fils de Rafiq Hariri a créé les conditions permettant au Hezbollah d’espérer une percée sur la scène sunnite. Les contours de cette nouvelle stratégie sont multiples et prennent d’abord une forme sociale, le Hezbollah ayant ces derniers mois multiplié les programmes d’aides financières et médicales dirigés vers les villes de Tripoli et de Akkar. Elle prend également une dimension politique par une tentative de constitution du plus grand bloc politique au sein de la communauté sunnite et qui lui serait indirectement allié. Cette tentative a été rendue plausible par la récente décision du Conseil constitutionnel d’invalider l’élection de Rami Fanj, au profit de Fayçal Karamé, personnalité historiquement proche du Hezbollah et issue d’une illustre famille politique sunnite. Le prochain bloc sunnite se formerait autour du député Karamé et serait un allié indirect du Hezbollah par son soutien à la logique de compromis refusant de mettre au banc de la politique interne la formation chiite. La constitution de ce bloc sunnite permettrait au Hezbollah de consolider sa position politique, dans l’attente d’un compromis international et régional, qui ouvrirait la porte à une sortie de crise, tout en se garantissant les armes politiques d’un possible raidissement de sa position en cas d’escalade régionale.
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Hezbollah and the construction of an allied Sunni bloc
Mainly directed towards the Shiite community, Hezbollah has always pursued a strategy of alliance with the political formations of the other communities making up Lebanon. Thus, as early as 2005, and going against all predictions, the Party of God formed an alliance with the largest Christian party at the time, the Free Patriotic Movement of the future President Aoun. However, the context of regional confessional tensions between Sunnis and Shiites often made the alliance with a major Sunni current almost impossible for Hezbollah. This seems to be crumbling with the withdrawal of the main Sunni political figure, Saad Hariri. The vacuum created by the withdrawal of Rafiq Hariri's son has created the conditions for Hezbollah to hope for a breakthrough on the Sunni scene. The contours of this new strategy are multiple and take first of all a social form, Hezbollah having multiplied in recent months the financial and medical aid programs directed towards the cities of Tripoli and Akkar. But also political, with an attempt to form the largest political bloc within the Sunni community and which would be indirectly allied to it. This attempt was made possible by the recent decision of the Constitutional Council to invalidate the election of Rami Fanj, in favour of Fayçal Karamé, a personality historically close to Hezbollah and from an illustrious Sunni political family. The next Sunni bloc would be formed around the deputy Karamé and would be an indirect ally of Hezbollah by its support to the logic of compromise, refusing to put the Shiite formation at the centre of internal politics. The constitution of this Sunni bloc would allow Hezbollah to consolidate its political position, pending an international and regional compromise, which would open the door to a way out of the crisis, while guaranteeing the political weapons of a possible stiffening of its position in case of regional escalation.
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Le Haut commissariat aux réfugiés appelle à aider le Liban, les autorités libanaises fulminent
Dans le cadre d’une visite de trois jours au Liban, le Haut Commissaire de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a lancé un appel urgent à la communauté internationale pour que le soutien apporté au Liban dans la gestion de sa crise des réfugiés soit amplifié. Ces propos viennent à la suite d’une forte critique adressée par le HCR à la politique voulue par l’État libanais, consistant en un retour « volontaire » des réfugiés syriens dans leur pays d'origine. Ainsi, selon l’organisation internationale, la Syrie ne rassemble pas les conditions nécessaires à un potentiel retour de ses citoyens réfugiés au Liban. De son côté, l’État libanais déplore le prolongement de la crise migratoire sur son sol. Déjà en 2019, le Président Aoun avait affirmé que le Liban risquait la disparition en cas d’installation permanente des 1.6 million de réfugiés syriens sur son sol. Malgré les différents appels lancés à la communauté internationale, la crise des réfugiés syriens ne semble pas aboutir à un retour prochain des exilés en Syrie. Réfugiés dont le nombre avoisine aujourd’hui les 2 millions, présents sur le territoire d’un pays qui ne compte que 5 millions d’habitants.
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UNHCR calls for aid to Lebanon, Lebanese authorities angered
During a three-day visit to Lebanon, the UN High Commissioner for Refugees (UNHCR) made an urgent appeal to the international community to increase support to Lebanon in managing its refugee crisis. This follows strong criticism by the UNHCR of the Lebanese state's policy of "voluntary" return of Syrian refugees to Syria. According to the international organisation, Syria does not meet the necessary conditions for a potential return of its refugee citizens to Lebanon. For its part, the Lebanese state deplores the prolongation of the migration crisis on its soil. Already in 2019, President Aoun stated that Lebanon risked extinction if the 1.6 million Syrian refugees were to settle permanently on its soil. Despite various appeals to the international community, the Syrian refugee crisis does not seem to be heading towards an early return of refugees to Syria. The number of refugees is currently close to 2 million, present on the territory of a country with only 5 million inhabitants.
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Sayyed Fadlallah appelle au dialogue
Sayyed Ali Fadlallah a, dans le cadre de son sermon du vendredi, appelé les forces politiques nationales au dialogue afin de sortir le pays de sa situation déplorable, tant au niveau économique que social. Le dignitaire chiite a par ailleurs appelé les forces politiques nationales à ne pas attendre une solution étrangère aux difficultés nationales, estimant que les pays étrangers étaient, au mieux, empêtrés dans leurs propres difficultés, voire totalement désintéressés de la situation libanaise. Sayyed Fadlallah a enfin enjoint le Parlement libanais et le gouvernement intérimaire à trouver des solutions immédiates aux difficultés auxquelles doit faire face le peuple libanais.
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Sayyed Fadlallah calls for dialogue
Sayyed Ali Fadlallah, in his Friday sermon, called on the national political forces to dialogue in order to get the country out of its deplorable situation, both on the economic and social levels. The Shiite dignitary also called on the national political forces not to wait for a foreign solution to the national difficulties, considering that foreign countries were, at best, entangled in their own difficulties or even totally disinterested in the Lebanese situation. Sayyed Fadlallah also called on the Lebanese Parliament and the interim government to find immediate solutions to the difficulties faced by the Lebanese people.
دعا السيد علي فضل الله ، في خطبة الجمعة ، القوى السياسية الوطنية إلى«ضرورة فتح أبواب الحوار واسعة من أجل إخراج البلد من حالة المراوحة والاجتماعات بلا جدوى وتبادل اتهامات التعطيل على صعيد انتخاب رئيس للجمهورية.”، وقال : «فقد أصبح واضحا، أن الطريق إلى ذلك بأيدي القوى السياسية مجتمعة، وهو لن يكون ببقاء كل فريق على مواقفه، فلا بد من أن يتنازل الجميع للوصول إلى خيار جامع، ولا يراهن أحد على الخارج كما يراهن الآن، فالخارج إما غير مبال بما يجري في هذا البلد أو هو غارق في همومه، ولم يعد لبنان من أولوياته ولماذا يجعله من أولوياته ما دام من يحكمون هذا البلد لا يجعلونه من سلم أولوياتهم». كما دعا السيد فضل الله إلى تفعيل عمل مجلس الوزراء والمجلس النيابي للقيام بأعباء هذه المرحلة ومتطلباتها وتأمين احتياجات البلد الضرورية لتيسير أمور الدولة والمواطنين وسد احتياجاتهم
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Le patriarche Raï charge l’axe de la moumanaa
Dans le cadre de son homélie dominicale, le patriarche maronite Raï a vivement critiqué l’axe de la moumanaa. Selon le prélat maronite, cet axe, composé du Hezbollah et de ses alliés nationaux et régionaux, a fait de l’élection présidentielle un front politique lié aux axes régionaux. Cette manœuvre de retardement et d’accaparement de l’élection d’un président de la République, aurait pour objectif, selon le prélat maronite, de maintenir le Liban otage de l’axe de la Moumanaa, en liant ladite élection à des considérations régionales et internationales et non nationales. Le patriarche Raï a ainsi affirmé que cet état de fait nuisait à la position du Liban vis-à-vis de ses partenaires arabes et internationaux et confinait le Liban au rang des pays sous-développés culturellement, financièrement et économiquement au même titre que les pays membres de cet axe.
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Patriarch Rai charges the axis of the moumanaa
In his Sunday homily, the Maronite Patriarch Rai strongly criticised the axis of the mumanaa. According to the Maronite prelate, this axis, composed of Hezbollah and its national and regional allies, has turned the presidential election into a political front linked to regional axes. This manoeuvre to delay and monopolise the election of a president of the Republic would have the objective, according to the Maronite prelate, to keep Lebanon hostage to the axis of the Moumanaa, by linking the said election to regional and international considerations and not national. Patriarch Rai said that this state of affairs was detrimental to Lebanon's position vis-à-vis its Arab and international partners and confined Lebanon to the rank of culturally, financially and economically underdeveloped countries on a par with the members of this axis.
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This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in the Near and Middle East. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print. Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme au Proche et au Moyen-Orient. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.
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