Augmentation du nombre des opérations du Hezbollah dans le sud / Paix précaire entre alaouites et sunnites à Tripoli / Le Liban réaffirme sa volonté de faire partir les déplacés syriens ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­
 
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VEILLE PHAROS /
LIBAN – 9 février 2024

 
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Le Hezbollah annonce une augmentation du nombre de ses opérations à la frontière sud. Il se dit prêt à toute éventualité de guerre ou d’élargissement du conflit. Les autorités israéliennes affirment que le risque d’une guerre est plus élevé qu’il ne l’était par le passé.

France24 emmène ses spectateurs à la rencontre de deux quartiers de la ville de Tripoli, l’un sunnite et l’autre alaouite. Séparées par la rue de Syrie, ces deux communautés se sont livrées, à partir du déclenchement de la guerre civile syrienne, à des affrontements féroces, mais tentent aujourd’hui de coexister.

Les autorités libanaises réaffirment leur volonté de mener à bien le programme de “retours volontaires” des déplacés syriens présents sur son sol.

Les réfugiés palestiniens présents sur le sol libanais craignent les répercussions de la suspension des activités de l’UNRWA suite à la suspension de son financement par ses plus grands bailleurs.


Hezbollah announced an increase in its operations on the southern border and said it was ready for any possibility of war or a widening of the conflict. The Israeli authorities claim that the risk of war is higher than in the past.

France24 takes its viewers to meet two districts of the city of Tripoli, one Sunni and the other Alawite. Separated by the Syrian street, these two communities have been engaged in fierce confrontations since the outbreak of the Syrian civil war, but are now struggling to coexist.

The Lebanese authorities have reaffirmed their willingness to carry out the "voluntary return" programme for displaced Syrians on Lebanese soil.

Palestinian refugees in Lebanon fear the repercussions of the suspension of UNRWA's activities following the suspension of its funding by its largest donors.

 
 

Info phare - Source médiatique

 
 

Augmentation du nombre des opérations du Hezbollah dans le sud 

Par la voix du membre de son conseil exécutif, le cheikh Nabil Kaouk, le Hezbollah a affirmé mercredi 31 janvier que le parti chiite avait intensifié ses opérations en réponse à l’escalade israélienne et s’est dit prêt à toutes les éventualités de guerre. Le dignitaire chiite a affirmé que les opérations dans le sud du pays se poursuivront jusqu’à la fin de la guerre à Gaza.

Ces propos interviennent suite aux déclarations du ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, qui avait affirmé le lundi 29 janvier que des troupes israéliennes se préparaient à “entrer en action très bientôt” dans le nord du pays. Par ailleurs, le chef d’état-major israélien Herzi Halevi a affirmé que la probabilité d’une guerre dans les prochains mois dans le nord était aujourd’hui beaucoup plus élevée qu’elle ne l’était par le passé.

A contre-pied de ces déclarations et de l’augmentation des opérations à la frontière sud du Liban, les Etats-Unis ont revu à la baisse le niveau de l’alerte pour le Liban le faisant passer du niveau 4 (ne pas voyager) au niveau 3 (reconsidérer le voyage).

Increased Hezbollah operations in the south but still no large-scale warfare

Through the voice of Sheikh Nabil Kaouk, a member of its executive council, Hezbollah stated on Wednesday that the Shiite party had intensified its operations in response to the Israeli escalation and said it was ready for all eventualities of war. Finally, the Shiite dignitary said that operations in the south of the country would continue until the end of the war in Gaza.

These comments follow statements by Israeli Defence Minister Yoav Gallant, who said on Monday 29 January that Israeli troops were preparing to "go into action very soon" in the north of the country. In addition, Israeli Chief of Staff Herzi Halevi said that the likelihood of a war in the north in the coming months was now much higher than it had been in the past.

Contrary to these statements and the increase in operations on Lebanon's southern border, the United States has lowered the alert level for Lebanon from level 4 (do not travel) to level 3 (reconsider travel).

 
 

Source médiatique

 
 

Paix précaire entre alaouites et sunnites à Tripoli

Dans un nouvel épisode de “Billet retour”, la chaîne France24 emmène ses spectateurs à la rencontre des habitants des quartiers de Bab el-Tebbaneh et de Jabal Mohsen de la ville de Tripoli. 

Séparés par la rue de Syrie, ces deux quartiers ont longtemps symbolisé les fractures confessionnelles qui minent le Liban depuis sa création. 

Cette réalité est aussi le reflet de l’impact de la guerre civile syrienne au Liban. Dès le début de la guerre, en 2011, la rue de Syrie devient le théâtre d’affrontements armés entre la communauté sunnite vivant dans le quartier de Bab el-Tebbaneh soutenant les révolutionnaires syriens et la communauté alaouite vivant dans le quartier de Jabal Mohsen ayant pris fait et cause pour le président syrien Bachar al-Assad.

Après des combats qui ont fait des centaines de morts et ont mené à la destruction de commerces et habitations des deux quartiers, un calme précaire règne désormais entre deux communautés qui réapprennent à vivre ensemble. 

Precarious peace between Alawites and Sunnis in Tripoli

In a new episode of "Billet retour", France24 takes viewers to meet the inhabitants of the Bab el-Tebbaneh and Jabal Mohsen districts of Tripoli. 

Separated by the Rue de Syrie, these two districts have long symbolised the denominational divisions that have plagued Lebanon since its inception, and reflect the impact of the Syrian civil war on Lebanon. From the start of the war in 2011, rue de Syrie became the scene of armed clashes between the Sunni community living in the Bab el-Tebbaneh neighbourhood, which supported the Syrian revolutionaries, and the Alawite community living in the Jabal Mohsen neighbourhood, which supported Syrian President Bashar al-Assad.

After fighting that left hundreds dead and led to the destruction of shops and homes in both neighbourhoods, an uneasy calm now reigns between the two communities as they learn to live together again.

 
 

Le Liban réaffirme sa volonté de faire partir les déplacés syriens

Dans un communiqué du 31 janvier, la Sûreté générale libanaise a annoncé qu’elle avait entamé les préparatifs pour organiser de nouveaux convois de “retours volontaires” de déplacés syriens dans leur pays, sans préciser de délai. 

Cela marque la volonté des autorités libanaises de réactiver le programme de “retours volontaires” particulièrement actif entre 2018 et 2022 et qui ambitionnait d’assurer le départ de 15 000 déplacés syriens par mois.

Ce programme a, dès sa mise en place, attiré les critiques des organisations internationales comme le Haut-commissariat pour les réfugiés (UNHCR) ou Amnesty International qui y voient des expulsions déguisées et non des retours volontaires.

Dans le même temps, les tentatives de passage de citoyens syriens sur le territoire libanais continuent de s'accroître. L’armée libanaise a annoncé que, depuis le début du mois de janvier, elle avait refoulé près de 900 Syriens qui tentaient de traverser la frontière.


Lebanon reaffirms its intention to remove Syrian displaced persons from its territory

In a press release dated 31 January 2024, the Lebanese General Security announced that it had begun preparations to organise new convoys of "voluntary returns" of displaced Syrians to their country. 

Although the press release does not indicate the date of the next convoy, this announcement marks the desire of the Lebanese authorities to reactivate the "voluntary returns" programme, which was particularly active between 2018 and 2022 and which aimed to ensure the departure of 15,000 displaced Syrians per month.

From the outset, this programme has attracted criticism from international organisations such as the United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR) and Amnesty International, which see it as disguised expulsions rather than voluntary returns.

At the same time, attempts by Syrian citizens to cross into Lebanon continue to increase. The Lebanese army has announced that since the beginning of January it has turned back nearly 900 Syrians attempting to cross the border.

 
 

Les réfugiés palestiniens redoutent la suspension des aides à l’UNRWA

Créée fin décembre 1949 par l’Assemblée générale de l’ONU après le premier conflit arabo-israélien, l’UNRWA a pour mandat de fournir une assistance humanitaire et une protection aux réfugiés palestiniens enregistrés dans sa zone d’opérations, dans l’attente d’une solution juste et durable à leur situation. 

Toujours active aujourd’hui et constituant le seul garant par défaut du statut international des réfugiés palestiniens, l’agence onusienne intervient dans les territoires palestiniens, au Liban, en Jordanie et en Syrie auprès de 5.9 millions de Palestiniens enregistrés.

Cependant, la pérennité financière de l’agence semble aujourd’hui mise en péril suite à la décision prise par ses principaux bailleurs (Etats-Unis, Japon et Allemagne) de suspendre leur financement après des accusations selon lesquelles certains salariés de l’UNRWA auraient été impliqués dans l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023.

Dans un communiqué, le chef de l’agence a indiqué que si les financements restent suspendus, cette dernière devra très probablement cesser ses opérations d’ici la fin février, non seulement dans la bande de Gaza, mais aussi dans toute la région.

Au Liban, où l’agence assure à près de 280 000 réfugiés palestiniens un accès au système éducatif, une prise en charge médicale et une aide financière directe, les habitants des camps de réfugiés craignent que l'arrêt des activités de l’agence entraîne une famine similaire à celle de Gaza, mais sans la guerre. 

Ces réfugiés affirment que la décision prise par les bailleurs de l’UNRWA vise à sanctionner tout un peuple et que la fin de l’aide internationale couplée aux limitations économiques et juridiques imposées par l’Etat libanais rendraient leur situation critique. 

Selon Ahmad Sakhnini qui assure la liaison avec l’agence onusienne au sein du Front démocratique pour la libération de la Palestine (FDLP), la décision prise par les bailleurs de l’agence risque de conduire à une explosion sociale et sécuritaire au sein des camps.

Palestinian refugees fear repercussions of suspension of aid to UNRWA

Created at the end of December 1949 by the UN General Assembly after the first Arab-Israeli conflict, UNRWA's mandate is to provide humanitarian assistance and protection to registered Palestinian refugees in its area of operations, pending a just and lasting solution to their situation.

Still active today and the only guarantor by default of the international status of Palestinian refugees, the agency works in the Palestinian territories, Lebanon, Jordan and Syria for 5.9 million registered Palestinians.

However, the agency's financial sustainability now appears to be in jeopardy following the decision by its main donors (the United States, Japan and Germany) to suspend their funding following accusations that some UNRWA employees were involved in the Hamas attack on 7 October 2023.

In a press release, the head of the agency said that if funding remained suspended, UNRWA would most likely have to cease operations by the end of February, not only in the Gaza Strip but throughout the region.

In Lebanon, where the agency provides nearly 280,000 Palestinian refugees with access to the education system, medical care and direct financial aid, the inhabitants of the refugee camps fear that the cessation of the agency's activities will lead to a famine similar to that in Gaza, but without the war. These refugees also claim that the decision taken by UNRWA's donors is intended to punish an entire people, and that the end of international aid, coupled with the economic and legal restrictions imposed by the Lebanese state, would make their situation critical. According to Ahmad Sakhnini, who acts as liaison between the UN agency and the Democratic Front for the Liberation of Palestine (DFLP), the decision taken by the agency's donors could lead to a social and security explosion in the camps.

 
 

Augmentation des départs de libanais en 2023

L’émigration a connu une augmentation constante depuis le début de la crise économique et financière en 2019. Les derniers chiffres fournis par le cabinet de statistiques marquent une croissance nette des départs en 2023.

Le Liban a vu 175 500 de ses citoyens quitter le pays en 2023, soit une augmentation de 196 % par rapport à l’année 2022, où ils étaient 59 269.

Depuis 2012, le cabinet des statistiques indique que le Liban a vu partir 621 550 personnes.

Selon Mohammad Chamseddine, chercheur au sein du cabinet, la hausse des départs en 2023 est principalement due à des causes économiques. Découragés par le prolongement de la crise, beaucoup de Libanais qui attendaient des signes de reprise ont été déçus et ont été poussés à quitter le pays. 

Sur le profil des émigrants, le chercheur indique que la proportion de jeunes âgés de 25 à 35 ans est de l’ordre de 70 % et que les destinations les plus prisées restent l’Europe, les Etats-Unis, les pays du Golfe ou encore les pays africains où les communautés libanaises sont bien implantées.

Increase in Lebanese departures in 2023

While emigration has risen steadily since the start of the economic and financial crisis in 2019, the latest figures provided by the statistics firm show a net increase in departures in 2023.

Lebanon saw 175,500 of its citizens leave the country in 2023, an increase of 196% compared to 2022, when there were 'only' 59,269.

The cabinet also released figures for departures recorded since 2012, indicating that 621,550 people have left Lebanon since that year.

According to Mohammad Chamseddine, a researcher with the firm, the increase in departures in 2023 is mainly due to economic causes. Discouraged by the prolongation of the crisis, many Lebanese who were expecting signs of recovery have been disappointed and have been forced to leave the country. With regard to the profile of emigrants, the researcher indicates that the proportion of young people aged between 25 and 35 is around 70%, and that the most popular destinations remain Europe, the United States, the Gulf States and African countries where Lebanese communities are well established economically.

 
 

Source confessionnelle

 
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This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in the Near and Middle East. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.

Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme au Proche et au Moyen-Orient. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.