Félix Tshisekedi s’entretient avec des groupes armés locaux/ Table Ronde sur la cohabitation entre Kasaïens et Katangais/ Incursion des Maï-Maï dans la paroisse catholique de Bunyuka ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­
 
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VEILLE PHAROS / RDC - 27 avril 2022
 
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Les consultations annoncées à Nairobi avec les groupes armés actifs dans l’Est du Congo ont suscité des vives réactions, notamment de personnalités politiques et d’acteurs de la société civile congolaise. Le gouvernement s’est prononcé en faveur de la cohabitation pacifique entre les communautés et le dialogue intercommunautaire dans la région du Grand Katanga qui connait des tensions à caractère tribal et ségrégationniste.

The consultations announced in Nairobi with armed groups active in eastern Congo have provoked strong reactions, including from Congolese politicians and civil society actors. The government has come out in favour of peaceful cohabitation between communities and inter-community dialogue in the Greater Katanga region, which is experiencing tribal and segregationist tensions.

 
 

L'info phare - Source médiatique

 
 

Félix Tshisekedi s’entretient avec des groupes armés locaux à Nairobi

Selon une dépêche de la presse présidentielle partagée par le média Forum des As, le Chef d’État congolais s’est entretenu, dans la capitale kenyane,  avec les délégués d’une dizaine des groupes armés actifs dans les provinces de l’Ituri, du Nord et du Sud-Kivu.

D’après Forum des As, c’était l’une des recommandations du Sommet régional sur la sécurité en RDC qui s’est clôturé, après quatre heures d’échanges à huis clos le jeudi 21 avril. Selon ce média, les présidents Uhuru Kenyatta, Yoweri Museveni, Evariste Ndayishimiye, Félix-Antoine Tshisekedi ainsi que le ministre rwandais des Affaires étrangères, représentant le Président Paul Kagame, ont affirmé « l’engagement de tous les chefs d’État de la Région à se joindre et à soutenir ce processus qui vise à mettre définitivement un terme à l’activisme des groupes armés locaux et étrangers en terre congolaise ».

Felix Tshisekedi speaks with local armed groups in Nairobi

According to a presidential press dispatch shared by the media Forum des As, the Congolese Head of State met in the Kenyan capital with delegates of a dozen armed groups active in the provinces of Ituri, North and South Kivu.

According to Forum des As, this was one of the recommendations of the Regional Summit on Security in the DRC, which ended after four hours of closed-door exchanges on Thursday 21 April. According to this media,
Presidents Uhuru Kenyatta, Yoweri Museveni, Evariste Ndayishimiye, Félix-Antoine Tshisekedi and the Rwandan Minister of Foreign Affairs, representing President Paul Kagame, affirmed "the commitment of all heads of state of the Region to join and support this process which aims to put a definitive end to the activism of local and foreign armed groups on Congolese soil".

 
 

Sources médiatiques

 
 

Des opposants au dialogue avec les groupes armés

Réagissant au dialogue de Nairobi qui réunit les représentants du gouvernement et des groupes armés locaux actifs à l’Est du pays, Me Yangambi, activiste des droits humains et avocat au barreau de la Tshopo, a affirmé, dans une interview accordée à Politico.cd que « le pays est dans une situation de guerre. Et à la guerre, il faut riposter par la guerre, comme légitime défense ». Pour lui, négocier avec les criminels de guerre relève de la haute trahison. Cet activiste continue de penser que c’est avec beaucoup de légèreté que les institutions congolaises gèrent la question de la guerre à l’Est. De son côté, Martin Fayulu, à travers un message sur les réseaux sociaux, estime qu’il est « inadmissible » de laisser Félix Tshisekedi livrer le pays entre les mains des groupes armés.

Opponents of dialogue with armed groups

Reacting to the Nairobi dialogue that brings together representatives of the government and local armed groups active in the east of the country, Yangambi, a human rights activist and lawyer at the Tshopo Bar, said in an interview with Politico.cd that "the country is in a situation of war. And to war, we must retaliate with war, as self-defense." For him, negotiating with war criminals is high treason. This activist continues to think that it is with great lightness that Congolese institutions manage the issue of war in the East. For his part, Martin Fayulu, through a message on social networks, believes that it is "unacceptable" to let Felix Tshisekedi deliver the country into the hands of armed groups.

 
 

Table Ronde sur la cohabitation entre Kasaïens et Katangais

Le Premier ministre congolais a ouvert, le 22 avril à Lubumbashi, la conférence, réunissant les provinces du Grand-Katanga et celles du Grand-Kasaï.  Placée sous le thème : « l'exode rural face au développement des provinces », cette rencontre entend encourager le vivre ensemble. Elle se propose également de faire taire les tensions intercommunautaires ou les appels à la haine qui prennent de l’ampleur entre ces deux communautés notamment sur les réseaux sociaux. Cette table-ronde va aussi plancher sur la problématique des arrivées massives des populations du Grand-Kasaï sur le territoire de l'ancien Katanga.

Round Table on cohabitation between Kasaïens and Katangais

On 22 April, the Congolese Prime Minister opened the conference, bringing together the provinces of Grand Katanga and Grand Kasai. Placed under the theme: "the rural exodus in the face of the development of the provinces", this meeting aims to encourage living together. It also proposes to silence the intercommunal tensions or calls to hatred that are growing between these two communities, particularly on social networks. This round table will also focus on the problem of massive arrivals of the populations of Grand-Kasaï on the territory of the former Katanga.

 
 

Des réfugiés congolais de Beni sommés de quitter des localités ougandaises

Des réfugiés de la ville de Beni - plus précisément ceux de la chefferie des Watalinga (Nord-Kivu)  - ont reçu un ultimatum pour quitter les localités se trouvant en Ouganda, à la frontière avec le Congo. Odette Zawadi, présidente de la société civile des Watalinga qui livre la nouvelle au média 7sur7.CD, a affirmé que les autorités ougandaises ont présenté une lettre de réglementation aux réfugiés congolais se trouvant dans le Camp de Busunga. Pour rappel, plusieurs familles ont traversé la frontière Congo -Ouganda via la chefferie des Watalinga suite aux attaques répétées ces deux derniers mois, des rebelles «islamistes» d'Allied democratic forces (ADF). Les forces-vives du Nord-Kivu estiment le nombre des réfugiés en Ouganda à 30.000 personnes.

Congolese refugees from Beni ordered to leave Ugandan localities

Refugees from the town of Beni - specifically those from the Watalinga chiefdom (North Kivu) - have been given an ultimatum to leave localities in Uganda, on the border with Congo. Odette Zawadi, president of the Watalinga civil society who delivers the news to the media 7sur7. CD, claimed that the Ugandan authorities have presented a letter of regulation to congolese refugees in Busunga camp. As a reminder, several families have crossed the Congo-Uganda border via the Watalinga chiefdom following repeated attacks in the last two months, "Islamist" rebels of Allied Democratic Forces (ADF). The living forces of North Kivu estimate the number of refugees in Uganda at 30,000 people.

 
 

Le Mouvement Black Lives Matter mobilisé par la mort d’un Congolais

Aux États-Unis, plusieurs dizaines de personnes portant  des pancartes « Black Lives Matter » et scandant « pas de justice, pas de paix » manifestent depuis quelques jours à Grand Rapids, dans le Michigan, contre l'assassinat de Patrick Lyoya, un Congolais tué par un policier blanc lors d'un contrôle routier à Grand Rapids le 4 avril. Ces manifestants appellent à l’identification et à la condamnation du policier ayant commis ce forfait.

The Black Lives Matter Movement mobilized by the death of a Congolese

In the United States, dozens of people carrying "Black Lives Matter" signs and chanting "no justice, no peace" have been demonstrating for a few days in Grand Rapids, Michigan, against the murder of Patrick Lyoya, a Congolese man killed by a white police officer during a traffic stop in Grand Rapids on April 4. These demonstrators are calling for the identification and conviction of the police officer who committed this crime.

 
 

La ministre de culture et arts appelle les Européens à ne pas être complices des « combattants »

Depuis près de 10 ans, les artistes musiciens congolais ne se produisent plus sur les scènes européennes. Ils y sont empêchés par les « combattants » - des éléments de la diaspora congolaise - qui les accusent d’être complices au maintien des régimes politiques peu favorables au développement du Congo. Répondant à la question d’un sénateur, la ministre de la culture, arts et patrimoine, Catherine Kathungu Furaha a constaté le relâchement dans l’application des mesures par les pays européens pour éradiquer le phénomène « Combattant » et regretté leur non implication. La ministre a appelé les autorités européennes à condamner les personnes dont les actions visent à combattre la culture congolaise.

Minister of culture and Arts calls on Europeans not to be complicit with "fighters"

For nearly 10 years, Congolese musical artists have not performed on European stages. They are prevented from doing so by the "fighters" – elements of the Congolese diaspora – who accuse them of being complicit in maintaining political regimes that are not conducive to Congo's development. Responding to a senator's question, the Minister of Culture, Arts and Heritage, Catherine Kathungu Furaha noted the relaxation in the application of measures by European countries to eradicate the "Combatant" phenomenon and regretted their non-involvement. The minister called on the European authorities to condemn people whose actions aim to combat Congolese culture.

 
 

L’armée de terre ougandaise souhaite s’installer à l’Est du Congo

Le général Muhoozi Kaineruguba , fils du président ougandais Yoweri Museveni et commandant en de l’armée de terre ougandaise, a exprimé le souhait de son armée de venir s’installer dans la partie Est de la République Démocratique du Congo afin de mieux superviser les opérations militaires conjointes menées par les FARDC-UPDF. Leur objectif est de traquer les forces qui opèrent dans cette région notamment, les rebelles ougandais des Forces démocratique alliés (ADF). Utilisateur assidu des réseaux sociaux, le général Muhoozi a exprimé ce souhait via son compte twitter officiel et dit attendre l’aval des présidents Félix Tshisekedi et de son père, Yoweri Museveni.

Ugandan army wants to settle in eastern Congo

General Muhoozi Kaineruguba, son of Ugandan President Yoweri Museveni and commander of the Ugandan Army, expressed the wish of his army to come and settle in the eastern part of the Democratic Republic of Congo in order to better supervise the joint military operations conducted by the FARDC-UPDF to hunt down the forces operating in this region in particular, Ugandan rebels of the Allied Democratic Forces (ADF). An avid user of social networks, General Muhoozi expressed this wish via his official twitter account and said he was waiting for the approval of Presidents Felix Tshisekedi and his father, Yoweri Museveni.

 
 

Source religieuse

 
 

Incursion des Maï-Maï dans la paroisse catholique de Bunyuka

Le dimanche 17 avril, la célébration de la fête Pascale a été perturbée dans la paroisse catholique de Bunyuka, située en chefferie des Bashu, près de la ville de Butembo dans la province du Nord-Kivu. Des miliciens Maï-Maï ont pris d'assaut la paroisse et sont montés à l'autel pour parler aux fidèles. L'un d'eux a été tué par l'armée congolaise.

Le curé, l'abbé Hilaire Kamavu, a indiqué que ces miliciens Maï-Maï ont pillé un missel « mais sans la soutane » qu'ils réclamaient. Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) sont intervenues. Un échange des tirs s'est soldé par la mort d'un milicien. Il y a cinq ans, la même paroisse subissait une attaque rebelle où des inconnus armés s'étaient introduits au presbytère. Ils avaient pris en otage deux prêtres, les abbés Charles Kipasa et Jean-Pierre Akilimali, toujours introuvables. 

Mayi-Mayi incursion into the Catholic parish of Bunyuka

On Sunday, April 17, the celebration of the Easter feast was disrupted in the Catholic parish of Bunyuka located in the chiefdom of the Bashu, near the city of Butembo in the province of North Kivu. Mayi-Mayi militiamen went up to the altar to talk to the faithful. One of them was killed by the Congolese army.

The parish priest, Father Hilaire Kamavu, said that these Mai-Mai militiamen looted a missal "but without the cassock" they were demanding. The Armed Forces of the Democratic Republic of the Congo (FARDC) intervened. An exchange of fire resulted in the death of a militiaman.
Five years ago, the same parish suffered a rebel attack in which unknown gunmen broke into the presbytery. They had taken hostage two priests, Abbots Charles Kipasa and Jean-Pierre Akilimali, still untraceable.

 
 

Un nouvel évêque catholique pour la ville de Matadi

Le diocèse de Matadi dans la province du Kongo-central a un nouvel évêque. Il s’agit de Mgr André-Giraud Pindi Mwanza, nommé par le Pape François, d’après un communiqué de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), le 23 avril. Le nouvel évêque était depuis mars 2021 administrateur apostolique du même diocèse. Il avait été désigné à la suite de la démission entérinée de Mgr Daniel Nlandu Mayi, décédé le 12 décembre 2021. 

A new Catholic bishop for the city of Matadi

The Diocese of Matadi in the province of Kongo-Central has a new bishop. This is Bishop André-Giraud Pindi Mwanza, appointed by Pope Francis, according to a statement from the National Episcopal Conference of Congo (CENCO) on April 23. The new bishop was since March 2021 apostolic administrator of the same diocese. He was appointed following the resignation of Bishop Daniel Nlandu Mayi, who died on December 12, 2021

 
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme en RDC. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.

This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in DRC. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.