Journée mondiale de la culture africaine et afro-descendante / Trois ans de prison pour le Pasteur Ngoy Mulunda / Violences intercommunautaires à Walikale / Réfugiés centrafricains ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­
 
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VEILLE PHAROS / RDC -
28/01/2021
 
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Alors que la République Démocratique du Congo se prépare pour briguer la présidence de l’Union Africaine le 6 février prochain, la célébration de la Journée mondiale de la culture africaine et afro-descendante (JMCA) le 24 janvier a été passée sous silence à Kinshasa. Pourtant, l’occasion était toute donnée pour marquer la symbolique de cette journée dans le cadre du mandat congolais à la tête de l’Union Africaine placée cette année sous le thème « Art, culture et patrimoine ».

En effet, la JMCA proclamée par l’UNESCO en 2019 célèbre chaque année les nombreuses cultures vivantes du continent africain et des diasporas africaines dans le monde entier. Elle les promeut comme levier efficace au service du développement durable, du dialogue entre les peuples et de la paix universelle.

Dans un contexte politique de plus en plus marqué par le repli identitaire, le discours violent, et l’insécurité, l’occasion de la célébration de la JMCA devrait davantage sonner l’appel au rapprochement entre les communautés, les unir autour d’un idéal commun et combattre tout relent tribal ou ethnique dans le pays.


As the Democratic Republic of Congo prepares to run for the presidency of the African Union on February 6, the celebration of the World Day of African and Afro-descendant Culture (January 24) is passed over in Kinshasa. And yet, the opportunity was given to mark the symbolism of this day within the framework of the Congolese mandate as head of the African Union placed this year under the theme linked to culture: "Art, culture and heritage".

Indeed, the World Day of African and Afro-descendant Culture (JMCA) proclaimed by UNESCO in 2019 celebrates every year the many living cultures of the African continent and of the African diasporas around the world, and promotes them as an effective lever for service of sustainable development, dialogue between peoples and universal peace.

In a context of political tendency increasingly marked by identity withdrawal, violent discourse, or the climate of insecurity in certain areas of the country, the occasion of the celebration of the JMCA should sound more like the call for rapprochement. between communities, unite them around a common ideal and fight any tribal or ethnic overtones in the country.

 
 

L'info phare - Source médiatique

 
 

Trois ans de prison ferme pour le Pasteur Ngoy Mulunda, ancien Président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI)

Arrêté sous le régime de la flagrance pour incitation à la haine, propagation de fausses-nouvelles, atteinte à la sûreté de l’État et propos sécessionnistes tenus lors son prêche pour la commémoration du 20ème anniversaire de la mort de l’ancien Président congolais Laurent-Désiré Kabila, le Pasteur Ngoy Mulunda a été fixé sur sa peine dont le verdict est tombé tard dans la soirée du mardi 26 janvier 2021.

Il écope donc d’une peine d’emprisonnement de trois ans avec une clause d’arrestation immédiate assortie d’une amende de 500 000 CDF (équivalent à 250 USD). D’après le journal Mediacongo.net, le Pasteur Ngoy Mulunda avait, en présence de ses partisans qui arboraient le drapeau de l’État indépendant du Katanga, menacé d’entrer en rébellion contre l’État congolais au cas où certains leaders katangais n’étaient pas respectés.

Par ailleurs, ses avocats se disent surpris du jugement annoncé car il leur avait été demandé d'attendre le jour suivant, soit, le mercredi 27 janvier pour le prononcer. Ils dénoncent également le non-respect de la procédure par le tribunal.

Three years in prison for Pastor Ngoy Mulunda, former President of the Independent National Electoral Commission (CENI)

Arrested under the regime of flagrance for inciting hatred, spreading false rumors, undermining state security and secThree years in prison for Pastor NGOY MULUNDA, former President of the Independent National Electoral Commission (CENI)essionist remarks made during his preaching on the commemoration of the 20th anniversary of the death of former Congolese president M ' zee Laurent-Désiré KABILA, Pastor Ngoy Mulunda was fixed on his sentence, the verdict of which fell late on the evening of Tuesday, January 26, 2021.

He therefore receives a three-year prison sentence with an immediate arrest clause and a fine of CDF 500,000 (equivalent to $ 250). According to the newspaper mediacongo.net, Pastor Ngoy Mulunda had, in the presence of his supporters who raised the flag of the independent state of Katanga, threatened to enter into rebellion against the Congolese state in the event that certain Katangan leaders did not were not respected.

In addition, his lawyers say they are surprised by the judgment announced because they had been asked to spend the next day, that is, Wednesday January 27 for the delivery. They also denounce the non-compliance with the procedure by the Tribunal here.


 
 

Source médiatique

 
 

Violences intercommunautaires à Walikale (Nord-Kivu) à la suite des disputes sur la propriété des concessions foncières 

Depuis le week-end dernier, les échauffourées qui opposent deux communautés de Walikale ont débouché sur des dégâts matériels et humains importants de part et d’autre.  

En effet, il s’agit des communautés Batiri et Banangiri dont les disputes remontent à plusieurs années. Ils s'opposent pour la  propriété des concessions foncières dans le groupement Utunda (secteur de Wanyanga). Les violences constatées sur le lieu font état d’une vingtaine de maisons incendiées, deux personnes grièvement blessées et plusieurs autres personnes disparues.

À en croire un élu de Walikale qui condamne en même temps les violences entre ces deux communautés : des décisions judicaires, jugements et arrêts ont déjà été prononcés en faveur des Banangiri. Il précise que les Batiri venus de Mpfi se seraient attaqués aux Banangiri samedi dernier pour s’opposer à l’exécution de ces arrêts.

Pour s’en rendre compte, l’administrateur du territoire, Sukisa Ndayabaje, promet d’envoyer une commission sur place.

Inter-community violence in Walikale (North Kivu) following disputes over the ownership of land concession

Since last weekend, the clashes between two communities in Walikale have resulted in significant material and human damage on both sides.

In fact, these are the Batiri and Banangiri communities whose disputes have been going on for several years. What sets them apart is the ownership of land concessions in the Utunda group (Wanyanga sector). The violence observed at the scene reported about 20 houses burned down, two people seriously injured and several others missing.

According to an elected representative of Walikale who at the same time condemns the violence between these two communities, judicial decisions, judgments and judgments have already been pronounced in favor of Banangiri. He added that the Batiri from Mpfi allegedly attacked the Banangiri last Saturday to oppose the execution of these judgments.

To find out, the administrator of the territory, Sukisa Ndayabaje, promises to send a commission there.

 
 

Demandes d’asile de 90 000 réfugiés centrafricains aux autorités congolaises

Suite aux conflits pré et post-électoraux en République centrafricaine (RCA), un mouvement massif de réfugiés centrafricains se signale dans les Provinces congolaises frontalières à la RCA.

En effet, selon Radio Okapi, plus de 90 000 demandeurs d’asile centrafricains ont traversé la frontière pour venir s’abriter dans les Provinces congolaises du Nord-Ubangi, Sud-Ubangi et du Bas-Uélé.

Le Monitoring du HCR (Haut-Commissariat des Nations Unies pour des Réfugiés), en partenariat avec les autorités locales, révèle que les 90 mille Centrafricains enregistrés se trouvent dans diverses localités congolaises. Selon les sources officielles, la plupart de ces nouveaux arrivants proviennent des villes centrafricaines de Béma, de Bangassou, et plus récemment de Bangui la capitale.

Asylum of the 90,000 Central African refugees to the Congolese authorities

Following the pre and post electoral conflicts in the Central African Republic (CAR), a massive movement of Central African refugees is reported in the Congolese provinces bordering the CAR.

In fact, according to Radio Okapi, more than 90,000 Central African asylum seekers have crossed their border to seek shelter in the Congolese provinces of Nord-Ubangi, Sud-Ubangi and Bas-Uélé.

Monitoring by the UNHCR (United Nations High Commissioner for Refugees) in partnership with local authorities reveals that the 90,000 registered Central Africans are located in various Congolese localities. According to official sources, most of these new arrivals come from the Central African towns of Béma, Bangassou, and more recently from Bangui the capital.

 
 

Le gouvernement congolais dirigé par le Premier Ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba tombe

C’est finalement ce mercredi 27 janvier 2021 que la motion de censure contre le Premier Ministre congolais, Sylvestre Ilunga Ilunkamba a été examinée et votée sans la présence de ce dernier à l’hémicycle.

Sur un total de 382 députés présents à l’Assemblée Nationale, 377 ont voté la motion, dont 367 pour, 7 contre, 2 abstentions et 1 bulletin nul. L’Assemblée Nationale compte au total 500 députés, ceux qui sont encore restés fidèles à la ligne politique du Front Commun pour le Congo (FCC) de l’ancien Président Joseph Kabila avaient décidé de boycotter cette séance plénière.

Initialement prévue pour le mardi 26 janvier 2021, la séance plénière a été décalée au mercredi 27 janvier suite à l’absence annoncée du Premier Ministre pour motif de mission officielle selon l’ordre de mission signé par le Vice-Premier Ministre en charge de l’intérieur, Gilbert Kankonde.

Depuis Lubumbashi où il avait rencontré l’ancien Président Joseph Kabila, autorité morale du FCC (Front Commun pour le Congo) dont il est membre, le Premier Ministre a, dans une correspondance adressée au Bureau d’âge de l’Assemblée Nationale, affirmé que « la fameuse motion n’est qu’une manœuvre politicienne sans fondement factuel et au mépris des exigences de l’état de droit ».

Dans une autre lettre datée du 27 janvier 2021, jour de l’examen de sa motion, le Premier Ministre a, au-delà des justificatifs apportés sur les motifs de son interpellation par l’Assemblée Nationale, signifié au Bureau d’âge qu’il ne se présentera qu’à l’invitation du bureau définitif dont l’élection est prévue le 3 février. Il a par ailleurs renvoyé la responsabilité, si échec il y a, au chef de l’État, Félix Tshisekedi.

Sur fond de cette crise, les députés nationaux majoritairement acquis à la cause de l’union sacrée, ont finalement voté pour la déchéance du gouvernement Ilunga Ilunkamba. Les prochains jours s’annoncent palpitants si celui-ci persistait à ne pas reconnaître la procédure par laquelle il est déchu.  

Congolese government headed by Prime Minister Sylvestre Ilunga Ilunkamba falls

It was finally this Wednesday, January 27, 2021 that the motion of censure against the Congolese Prime Minister, Sylvestre Ilunga Ilunkamba was examined and voted on without the latter's presence in the hemicycle.

Out of a total of 382 deputies present in the National Assembly, 377 voted for the motion, including 367 for, 7 against, 2 abstentions and 1 invalid ballot.

Initially scheduled for Tuesday January 26, 2021, the plenary session was postponed to Wednesday January 27 following the announced absence of the Prime Minister for official mission according to the mission order signed by the Deputy Prime Minister in charge of the interior, Gilbert Kankonde.

From Lubumbashi where he had met former President Joseph Kabila, moral authority of the FCC (Front Commun pour le Congo) of which he is a member, the Prime Minister, in a correspondence addressed to the Age Bureau of the National Assembly, affirmed that "the famous motion is only a political maneuver without a factual basis and in defiance of the requirements of the rule of law”.

In another letter addressed to the Age Bureau and dated January 27, 2021, the day his motion was examined, the Prime Minister, added, in addition to the supporting documents provided on the reasons for his arrest by the National Assembly, that he will only present himself at the invitation of the Permanent Bureau, of which the election of which is scheduled for February 3. He also returned the responsibility of whatever failure,- to the head of state, Félix Antoine Tshilombo Tshisekedi.

Against the backdrop of this crisis, the national deputies, mostly committed to the cause of sacred union, finally voted for the deposition of the Ilunga Ilunkamba government. The next few days are shaping up to be exciting if he persist in not recognizing the procedure by which he is fallen.

 
 

Une assistance humanitaire du gouvernement congolais aux victimes des guerres de Kisangani d’il y a plus de 20 ans.

Le lundi 25 janvier 2021 peu après son arrivée à Kisangani où il séjourne pour une mission officielle, le Ministre congolais des Droits Humains, André Lite, a fait une annonce de remise officielle des fonds alloués par le gouvernement de la République pour assister les victimes de guerre de Kisangani.

D’après le Ministre, ces fonds, dénommés fonds de réhabilitation provisoire des victimes des guerres de Kisangani, sont nécessaires pour l’assistance des victimes et familles éplorées de ces guerres. Il a par ailleurs assuré que le gouvernement tenait à assister toutes les populations vulnérables du pays : Yumbi dans le Maindombe, Katanga, Uélé, Nord et Sud Kivu, Ituri, ou encore Equateur.

Pour rappel, les guerres se sont succédé à Kisangani entre 1999 et 2002 lors de son occupation par les rebelles du RCD et du MLC, ou encore, lors des combats intenses entre les troupes rwandaises et ougandaises qualifiés de « guerre des six jours ». La ville avait été fortement bombardée et plusieurs massacres ont été perpétrés.

Humanitarian assistance from the Congolese government to victims of the Kisangani wars over 20 years ago.

On Monday, January 25, 2021, shortly after his arrival in Kisangani where he is staying for an official mission, the Congolese Minister of Human Rights, André Lite, made an official release announcement of the funds allocated by the government of the Republic to assist the victims of Kisangani war.

According to the Minister, these funds, known as the Kisangani War Victims Interim Rehabilitation Fund, are necessary for the assistance of victims and grieving families of these wars. He also assured that the government is keen to assist all vulnerable populations in the country: Yumbi in Maindombe, Katanga, Uélé, North and South Kivu, Ituri, or even Ecuador.

As a reminder, wars followed one another in Kisangani between 1999 and 2002 during its occupation by the rebels of the RCD and MLC, or again, during intense fighting between Rwandan and Ugandan troops qualified as a “six-day war”. The city had been heavily bombed and several massacres perpetrated.

 
 

Source institutionnelle 

 
 

Situation alarmante des violations de droits de l’homme en RDC

Le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH) a dans son rapport intitulé : « Principales tendances des violations de droits de l’homme – janvier à décembre 2020 » constaté une augmentation significative des violations de droits de l’homme en RDC de l’ordre de plus de 21 % par rapport à 2019.

En effet, le BCNUDH a documenté en 2020 plus de 7 909 cas de violations des droits de l’homme sur le territoire national congolais. Cela représente une moyenne mensuelle de l’ordre de 659 cas de violations.

Selon le communiqué publié par le BCNUDH, cette augmentation traduit la détérioration de la situation sécuritaire dans les Provinces affectées par le conflit armé, notamment au Nord-Kivu, dans l'Ituri et au Sud-Kivu où le BCNUDH a enregistré une hausse de 46 % du nombre d’atteintes commises par les groupes armés (les assaillants armés de Djugu en Ituri, les combattants des Forces démocratiques alliées – ADF, Forces démocratiques pour la libération du Rwanda – FDLR, Nduma Defense of Congo-Rénové – NDC-R, et les Nyatura dans le Nord-Kivu) qui ont continué à attaquer les populations civiles.

Le BCNUDH conclut en affirmant que les efforts déployés par les autorités congolaises et les parties prenantes n’ont pas été suffisants pour enrayer la persistance des conflits armés alimentés par les tensions intercommunautaires, les conflits fonciers, les pillages, l’exploitation illégale des ressources naturelles et le contrôle des territoires pour l’imposition de taxes illégales.

Alarming situation of human rights violations in the DRC

The Joint United Nations Office for Human Rights (BCNUDH) has in its report entitled: "Main trends in human rights violations - JANUARY TO DECEMBER 2020" noted a significant increase in human rights violations in the DRC of the order of more than 21% compared to 2019.

In fact, the BCNUDH documented in 2020 more than 7,909 cases of human rights violations on Congolese national territory. This represents a monthly average of around 659 cases of violations.

According to the statement consulted by the BCNUDH, this increase reflects the deterioration of the security situation in the provinces affected by the armed conflict, particularly in North Kivu; Ituri; and South Kivu, where the BCNUDH recorded a 46% increase in the number of attacks committed by armed groups (armed attackers from Djugu in Ituri, combatants from the Allied Democratic Forces - ADF, Democratic Forces for the Liberation of Rwanda - FDLR, Nduma Defense of Congo-Rénové - NDC-R, and the Nyatura in North Kivu) who continued to attack civilian populations.

The UNJHRO concludes by affirming that the efforts made by the Congolese authorities and stakeholders have not been sufficient to stem the persistence of armed conflicts fueled by inter-community tensions, land conflicts, looting, illegal exploitation of natural resources and control of territories for the imposition of illegal taxes


 
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme en Centrafrique. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.

This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in Central African Republic. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.

 
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