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Dans la veille + Turquie de cette semaine, nous revenons sur l’annonce d’un programme par la coalition des six partis d’opposition en vue des présidentielles et législatives à venir en mai. Ensuite, nous proposons un article sur le centenaire de l’échange de populations orchestré entre les Grecs et les Turcs. Dans une autre perspective, nous mettons en lumière la visite d’une délégation du parti pro-kurde HDP à leur ancien leader, Selahattin Demirtaş, aujourd’hui en prison. Aussi, nous nous arrêtons sur la condamnation du ministère des Affaires étrangères turc des évènements survenus dans le cadre du conflit israélo-palestinien. Enfin, nous suggérons un article sur la prise de position de la Diyanet turque au sujet des récentes actions islamophobes survenues en Suède et au Danemark. In this week's Turkey Watch+, we look back at the announcement of a program by the coalition of six opposition parties for the upcoming presidential and legislative elections in May. Then, we feature an article on the centenary of the orchestrated exchange of populations between Greeks and Turks. In another perspective, we highlight the visit of a delegation from the pro-Kurdish HDP party to their former leader, Selahattin Demirtaş, now in prison. Also, we dwell on the Turkish Foreign Ministry's condemnation of events in the Israeli-Palestinian conflict. Finally, we suggest an article on the Turkish Diyanet's stance on the recent Islamophobic actions in Sweden and Denmark.
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L'info phare - Source médiatique
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Le bloc d'opposition turc annonce son programme électoral
L'Alliance nationale, six partis d'opposition unis pour changer le régime présidentiel de la Turquie en un système parlementaire, a annoncé le 30 janvier son manifeste électoral « Texte consensuel des politiques communes.» Le leader du principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP), Kemal Kılıçdaroğlu, le leader du parti de centre droit İYİ (Bon), Meral Akşener, le leader du parti islamiste Felicity (Saadet), Temel Karamollaoğlu, le leader du Parti de la démocratie et du progrès (DEVA), Ali Babacan, le leader du Parti du futur (Gelecek), Ahmet Davutoğlu, et le leader du Parti démocrate, Gültekin Uysal, ont assisté ensemble à l'annonce qui s'est tenue dans la capitale Ankara. Le manifeste comprend plus de 2 300 engagements sur 75 questions en cas d'arrivée au pouvoir lors des prochaines élections. Le bloc s'est concentré sur neuf sujets principaux : le droit ; l'administration publique ; la lutte contre la corruption et la transparence ; l'économie, les finances et l'emploi ; la science, la R&D, l'innovation, la transformation numérique ; l'éducation ; les politiques sociales ; la politique étrangère, la défense, la sécurité et la migration ; les politiques sectorielles. L'alliance, également connue sous le nom de Table des Six, s'est réunie régulièrement depuis février 2022 et a discuté de la manière dont elle transformera le système présidentiel du pays si elle parvient au pouvoir.
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Turkish opposition bloc announces election manifesto
The National Alliance, six opposition parties united to change Turkey's presidential system to a parliamentary one, announced on Jan. 30 its election manifesto "Consensus Text of Common Policies." The leader of the main opposition Republican People's Party (CHP), Kemal Kılıçdaroğlu, the leader of the center-right İYİ (Bon) Party, Meral Akşener, the leader of the Islamist Felicity (Saadet) Party, Temel Karamollaoğlu, Democracy and Progress Party (DEVA) leader Ali Babacan, Future Party (Gelecek) leader Ahmet Davutoğlu and Democratic Party leader Gültekin Uysal attended the announcement together, which was held in the capital Ankara. The manifesto includes more than 2,300 commitments on 75 issues in case they come to power in the upcoming elections. The bloc focused on nine main topics: Law; Public Administration; Anti-Corruption and Transparency; Economy, Finance and Employment; Science, R&D, Innovation, Digital Transformation; Education; Social Policies; Foreign Policy, Defense, Security and Migration; Sectoral Policies. The alliance, also known as the Table of Six, has met regularly since February 2022 and has discussed how it will transform the country's presidential system if it comes to power.
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« L'échange de populations entre la Turquie et la Grèce reste douloureux pour ceux qui se languissent d'un passé perdu »
L'échange de population entre la Grèce et la Turquie, convenu il y a un siècle, le 30 janvier 1923, devait permettre aux deux gouvernements de garantir l'harmonie par la création de nations ethniquement homogènes, censées être exemptes de conflits sectaires. En réalité, il a arraché plus de 1,6 million de personnes à leurs foyers, les a forcées à s'installer sur des terres qu'elles n'avaient jamais visitées et à vivre aux côtés de personnes qui, en dehors de la religion, n'avaient souvent rien en commun. Après le triomphe du Mouvement national turc en 1923 dans sa guerre de « libération » contre les puissances étrangères, dont la Grèce, les deux gouvernements, se réunissent à Lausanne et conviennent d'un échange de populations à la suite d'une proposition du diplomate norvégien des Nations unies, Fridtjof Nansen, soutenue fermement par les Britanniques. L’article proposé raconte l’histoire de l’un des déplacés. En 1923, Fehmi Yilmaz, un habitant du village de Krifci (aujourd'hui Kivotos), dans le sud de la Grèce, reçoit un avertissement du chef de son village. Bien que Fehmi Yilmaz et sa famille aient vécu dans le village pendant des siècles, le chef leur a dit qu'ils devaient, comme tous les autres musulmans, quitter la Grèce pour la Turquie. Ce fut un voyage épuisant, à pied, puis en train et enfin en ferry, qui leur fit traverser la mer de Thessalonique à Istanbul. Pas moins de 400 000 autres musulmans ont également fait le difficile voyage de l'autre côté de la mer vers leur voisin oriental. Dans le même temps, plus de 1,2 million de chrétiens ont fait le même voyage en sens inverse, dans des conditions similaires. Les Turcs échangés ont toujours cru qu'ils reviendraient un jour. Les Grecs également.
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"The exchange of populations between Turkey and Greece remains painful for those who long for a lost past”
The population exchange between Greece and Turkey, agreed upon a century ago on January 30, 1923, was supposed to allow the two governments to guarantee harmony through the creation of ethnically homogeneous nations, supposedly free of sectarian conflicts. In reality, it uprooted more than 1.6 million people from their homes, forcing them to settle in lands they had never visited and to live alongside people who, apart from religion, often had nothing in common. After the triumph of the Turkish National Movement in 1923 in its war of "liberation" against foreign powers including Greece, the two governments met in Lausanne and agreed to an exchange of populations following a proposal by the Norwegian UN diplomat Fridtjof Nansen, strongly supported by the British. The proposed article tells the story of one of the displaced. In 1923, Fehmi Yilmaz, a resident of the village of Krifci (now Kivotos) in southern Greece, received a warning from his village chief. Although Fehmi Yilmaz and his family had lived in the village for centuries, the chief told them that they, like all other Muslims, must leave Greece for Turkey. It was an exhausting journey, on foot, then by train and finally by ferry, which took them across the sea from Thessaloniki to Istanbul. As many as 400,000 other Muslims also made the difficult journey across the sea to their eastern neighbor. At the same time, more than 1.2 million Christians made the same journey in the opposite direction, under similar conditions. The exchanged Turks always believed that they would return one day. So did the Greeks.
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La Turquie a condamné l'attaque d'une synagogue vendredi à la périphérie de Jérusalem
Le ministère des Affaires étrangères a déclaré dans un communiqué « Nous condamnons l'attaque terroriste contre une synagogue à Jérusalem dans la soirée du 27 janvier, dans laquelle de nombreuses personnes ont perdu la vie ». Le ministère a également présenté ses condoléances aux familles des personnes tuées dans l'attaque, au gouvernement et au peuple israéliens et a souhaité un prompt rétablissement aux personnes blessées. Le communiqué officiel précise : « Nous craignons que les attaques, qui se sont récemment multipliées dans la région, ne se transforment en un nouveau cycle de violence », exhortant « toutes les parties » à prendre des mesures pour mettre fin à de tels incidents. Au moins sept personnes ont été tuées et dix autres blessées dans l'attaque d'une synagogue située dans une colonie juive de Jérusalem-Est occupée, selon les autorités. L'attaque a eu lieu en parallèle d’une offensive militaire de l'armée israélienne de grande envergure sur le camp de réfugiés de Jénine jeudi dans le nord de la Cisjordanie occupée, qui a fait neuf morts, des dizaines de blessés et endommagé des bâtiments et des biens.
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Turkey condemned the attack on a synagogue on the outskirts of Jerusalem on Friday
The Foreign Ministry said in a statement "We condemn the terrorist attack on a synagogue in Jerusalem on the evening of January 27, in which many people lost their lives. The ministry also offered its condolences to the families of those killed in the attack, the Israeli government and people, and wished a speedy recovery to those injured. The official statement said, "We fear that the attacks, which have recently increased in the region, could turn into a new cycle of violence," urging "all parties" to take steps to stop such incidents. At least seven people were killed and ten injured in the attack on a synagogue in a Jewish settlement in occupied East Jerusalem, according to authorities. The attack took place in parallel with a large-scale Israeli army military offensive on the Jenin refugee camp on Thursday in the northern occupied West Bank, which left nine people dead, dozens injured and damaged buildings and property.
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Une délégation du HDP rend visite à Demirtaş pour sa candidature
Le Parti démocratique des peuples (HDP) a annoncé qu'il avait rencontré Selahattin Demirtaş, l'ancien président du HDP emprisonné, au sujet de sa candidature aux élections présidentielles. Demirtaş a remercié la délégation du HDP de lui rendre visite, mais leur a dit que les défis juridiques auxquels il est confronté n'étaient pas adaptés à une candidature à la présidence. Par la suite, le HDP a publié une déclaration au sujet de cette visite précisant « une délégation de notre parti a rencontré notre ex-président Selahattin Demirtaş qui est maintenu comme prisonnier politique pour sa candidature, hier (26 janvier) à la prison d'Edirne. Demirtaş a également déclaré qu'il soutiendra le nom qui sera le candidat de l'Alliance pour le travail et la liberté et qu'il était déterminé à travailler pour la campagne électorale avec le parti de la meilleure façon possible.» Cette visite intervient à l’approche des prochaines élections présidentielles et législatives devant se tenir en juin, mais anticipées pour mai 2023. Le parti HDP n’est pas membre de la « table des six », la coalition d’opposition souhaitant gouverner ensemble.
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HDP delegation visits Demirtaş for his candidacy
The Peoples' Democratic Party (HDP) announced that it met with Selahattin Demirtaş, the imprisoned former HDP chairman, about his candidacy in the presidential elections. Demirtaş thanked the HDP delegation for visiting him, but told them that the legal challenges he faces were not suitable for a presidential bid. Later, the HDP issued a statement about the visit stating "a delegation from our party met with our former president Selahattin Demirtaş who is being held as a political prisoner for his candidacy, yesterday (Jan. 26) at Edirne prison. Demirtaş also said that he will support the name that will be the candidate of the Alliance for Labor and Freedom and that he was determined to work for the election campaign with the party in the best way possible." The visit comes ahead of the upcoming presidential and parliamentary elections to be held in June but anticipated for May 2023. The HDP party is not a member of the "table of six," the opposition coalition seeking to govern together.
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Le Président des Affaires religieuses rencontre les représentants des médias nationaux
Le Président des Affaires religieuses, le Prof. Dr. Ali Erbaş, a rencontré à Ankara des représentants des journaux, des chaînes de télévision et des agences nationales. Le Président Erbaş a notamment fait une déclaration au sujet des actes islamophobes en Suède et au Danemark, en condamnant « une fois de plus l'hostilité contre le Saint Coran », avant de poursuivre « face au traitement illégal et inhumain du livre sacré d'une religion, je condamne les autorités du pays qui préfèrent protéger ceux qui ne prennent pas de précautions et qui commettent ces actions laides et provocatrices ». Affirmant que l'avenir d'une société est façonné dans les mains des jeunes qui sont la dynamique la plus fondamentale de cette société, le président des Affaires religieuses Erbaş a déclaré que la construction d'un avenir pacifique et sûr ne peut se faire qu'avec une jeunesse éduquée. Il a en ce sens souligné les cours proposés par la Diyanet pour leurs étudiants.
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Religious Affairs President meets with representatives of national media
President of Religious Affairs Prof. Dr. Ali Erbaş met with representatives of national newspapers, TV channels and agencies in Ankara. Among other things, President Erbaş made a statement about the Islamophobic acts in Sweden and Denmark, condemning "once again the hostility against the Holy Quran", before continuing "in the face of the illegal and inhumane treatment of the sacred book of a religion, I condemn the country's authorities who prefer to protect those who do not take precautions and commit these ugly and provocative actions". Affirming that the future of a society is shaped in the hands of young people who are the most fundamental dynamics of this society, the president of religious affairs Erbaş said that building a peaceful and safe future can only be done with an educated youth. In this sense, he highlighted the courses offered by the Diyanet for their students.
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme en Turquie. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.
This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in Turkey. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.
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