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Dans la veille + Turquie de cette semaine, la guerre d'Israël à Gaza ouvre la voie à un rapprochement entre la Turquie et l'Iran. Ensuite, le nouveau chef du CHP, Özel, forme un « cabinet fantôme » au sein du parti, pour préparer les prochaines élections. Dans une perspective différente, nous revenons sur les liens économiques existants entre la Turquie et Israël, en dépit des tensions à répétition. Aussi, la Turquie appelle à une conférence internationale pour parvenir à une paix permanente au Moyen-Orient Enfin, la Diyanet de Turquie cherche à mobiliser le monde entier pour la tragédie de Gaza, au-delà du monde musulman. In this week's watch+ Türkiye, Israel's war in Gaza paves the way for a rapprochement between Türkiye and Iran. Then, the new head of the CHP, Özel, forms a "shadow cabinet" within the party, to prepare for the next elections. From a different perspective, we look back at the economic ties between Türkiye and Israel, despite repeated tensions. Also, Türkiye calls for an international conference to achieve permanent peace in the Middle East. Finally, Türkiye’s Diyanet seeks to mobilize the whole world for the tragedy of Gaza, beyond the Muslim world.
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L'info phare - Source médiatique
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La guerre d'Israël à Gaza ouvre la voie à un rapprochement entre la Turquie et l'Iran
Les efforts de la Turquie en faveur d'un cessez-le-feu à Gaza et de la libération des otages détenus par le Hamas se poursuivent, mais sans résultat jusqu'à présent. Sa diplomatie à Gaza a toutefois renforcé les liens entre Ankara et Téhéran. Le président Recep Tayyip Erdoğan a satisfait Téhéran en refusant de qualifier le Hamas d'organisation « terroriste » et en le qualifiant plutôt de « groupe de libération des moudjahidines ». La Turquie et l'Iran semblent également désireux de voir si leur convergence sur Gaza peut contribuer à résoudre des dossiers bilatéraux épineux. M. Raisi devrait se rendre en Turquie dans le courant du mois, après que le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, s'est rendu à Ankara pour des entretiens au début du mois de novembre. Des rapprochements similaires entre les deux pays ont eu lieu après l'emportement d'Erdoğan contre le président israélien Shimon Peres à Davos en 2009 et après l'effondrement des liens turco-israéliens à la suite du raid meurtrier d'Israël contre une flottille transportant des militants pro-palestiniens vers Gaza en 2010. Ce rapprochement temporaire ne permet pas d'éliminer les incompatibilités des politiques de la Turquie et de l'Iran sur le conflit israélo-palestinien, ni de résoudre le désaccord fondamental dans leurs relations bilatérales. Les médias iraniens citent la position de la Turquie pour affirmer que l'Iran n'est pas le seul à mener une politique palestinienne.
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Israel's war in Gaza paves the way for rapprochement between Türkiye and Iran
Türkiye’s efforts to bring about a ceasefire in Gaza and the release of hostages held by Hamas continue, but so far without result. Its diplomacy in Gaza has, however, strengthened ties between Ankara and Teheran. President Recep Tayyip Erdoğan satisfied Teheran by refusing to call Hamas a "terrorist" organization, instead referring to it as the "Mujahideen Liberation Group". Türkiye and Iran also seem keen to see whether their convergence on Gaza can help resolve thorny bilateral issues. Mr. Raisi is due to visit Türkiye later this month, after Iranian Foreign Minister Hossein Amir-Abdollahian visited Ankara for talks in early November. Similar rapprochements between the two countries took place after Erdoğan's outburst against Israeli President Shimon Peres at Davos in 2009, and after the collapse of Turkish-Israeli ties following Israel's deadly raid on a flotilla carrying pro-Palestinian activists to Gaza in 2010. This temporary rapprochement does not eliminate the incompatibilities between the policies of Türkiye and Iran on the Israeli-Palestinian conflict, nor does it resolve the fundamental disagreement in their bilateral relations. The Iranian media cite Türkiye’s position to assert that Iran is not alone in pursuing a Palestinian policy.
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Le nouveau chef du CHP, Özel, forme un « cabinet fantôme » au sein du parti
Le nouveau leader du Parti républicain du peuple (CHP), Özgür Özel, a formé le 11 novembre un « cabinet fantôme » au sein du parti et a élu 24 membres du Conseil exécutif central (MYK). 18 des membres du MYK ont été élus « ministres du cabinet fantôme » tandis que les autres ont été nommés vice-présidents. Le fait que les nouveaux membres soient plus jeunes que le précédent leader Kılıçdaroğu a attiré l'attention. La moitié des membres du « cabinet fantôme » sont des femmes. Selin Sayek Böke est devenue secrétaire générale, comme elle l'était avant les élections de mai. Özel a déclaré que leur objectif était de revenir au système de « secrétariat général fort » avec le changement de statut du parti, et que Böke serait la « secrétaire générale renforcée de facto » jusqu'à l'amendement du statut. Il a également déclaré qu'ils tiendront toutes les promesses faites lors du congrès et qu'ils travailleront avec la conviction de faire du CHP le gouvernement de demain.
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New CHP leader Özel forms a "shadow cabinet" within the party
The new leader of the Republican People's Party (CHP), Özgür Özel, formed a "shadow cabinet" within the party on November 11 and elected 24 members of the Central Executive Council (MYK). 18 of the MYK members were elected "shadow cabinet ministers", while the others were appointed vice-presidents. The fact that the new members are younger than the previous leader Kılıçdaroğu has attracted attention. Half of the members of the "shadow cabinet" are women. Selin Sayek Böke has become secretary general, as she was before the May elections. Özel said their aim was to return to the "strong general secretariat" system with the change in the party statute, and that Böke would be the "de facto strengthened general secretary" until the statute was amended. He also declared that they would keep all the promises made at the congress and work with the conviction of making the CHP the government of tomorrow.
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La Turquie appelle à une conférence internationale pour parvenir à une paix permanente au Moyen-Orient
Erdoğan s'exprimait lors d'un sommet conjoint islamo-arabe à Riyad, capitale de l'Arabie saoudite, où les dirigeants se sont réunis pour exhorter Israël à mettre fin aux hostilités dans la bande de Gaza.« Israël se venge [...] sur les bébés, les enfants et les femmes de Gaza », a déclaré M. Erdoğan, renouvelant son appel à un cessez-le-feu immédiat. « Ce qui est urgent à Gaza, ce ne sont pas des pauses de quelques heures, nous avons plutôt besoin d'un cessez-le-feu permanent. » En marge du sommet, M. Erdoğan a eu des entretiens bilatéraux avec des dirigeants, notamment le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman et le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi. Le temps des désaccords sur fond d’affaire Kashoggi et des Frères musulmans est révolu. Erdoğan a dit à ses homologues que la Turquie était prête à collaborer à l'acheminement de l'aide humanitaire et des services de santé à Gaza, a déclaré la présidence turque. La Turquie, qui a fortement intensifié ses critiques à l'égard d'Israël à mesure que la crise humanitaire à Gaza s'est intensifiée, soutient une solution à deux États et accueille des membres du Hamas sur ton sol, qu'elle ne considère pas comme une organisation terroriste, contrairement aux États-Unis, à la Grande-Bretagne et à d'autres pays occidentaux.
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Türkiye calls for international conference to achieve permanent peace in the Middle East
Mr. Erdoğan was speaking at a joint Islamic-Arab summit in Riyadh, capital of Saudi Arabia, where leaders gathered to urge Israel to end hostilities in the Gaza Strip." Israel is taking revenge [...] on the babies, children and women of Gaza," said Mr. Erdoğan, renewing his call for an immediate ceasefire. "What is urgent in Gaza is not pauses of a few hours, rather we need a permanent ceasefire. "On the sidelines of the summit, Erdoğan held bilateral talks with leaders including Saudi Arabia's Crown Prince Mohammed bin Salman and Egyptian President Abdel Fattah al-Sisi. The days of disagreements over the Kashoggi affair and the Muslim Brotherhood are over. Erdoğan told his counterparts that Türkiye was ready to collaborate in the delivery of humanitarian aid and health services to Gaza, the Turkish Presidency said. Türkiye, which has sharply stepped up its criticism of Israel as the humanitarian crisis in Gaza has intensified, supports a two-state solution and welcomes members of Hamas on its soil, which it does not consider a terrorist organization, unlike the United States, Britain and other Western countries.
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Des entreprises « locales et nationales » investissent en Israël
Suite à l'attaque du 7 octobre par des groupes palestiniens dirigés par le Hamas, la guerre se poursuit depuis un mois. Bien que faibles, des voix s'élèvent au sein de la communauté internationale pour demander « l'arrêt du massacre ». L'appel à la cessation de la guerre est exprimé plus bruyamment en Turquie. Cependant, ces efforts ne sont pas allés au-delà de simples souhaits. Il n'y a pas si longtemps, Bahçeli s'est une fois de plus engagé sur la voie de la « ligne de démarcation » en déclarant : « Si mon État l'exige, si les conditions le requièrent, et que je ne déploie pas mes ailes sur les enfants de Gaza, alors je ne vaux pas grand-chose.» Erdoğan a également condamné Israël avec des mots « durs ». Cependant, tout ce qui a été dit n'a pas suffi à faire écho aux sentiments de la population musulmane vivant en Turquie selon l’article cité. Malgré la position « une minute » d'Erdoğan et sa préférence pour le maintien d'une relation tendue avec Israël à la suite de l'incident, il a également donné le feu vert au transport du gaz naturel israélien vers l'Europe via la Turquie. Aujourd'hui, on dit souvent que le désir d'Israël d'occuper la bande de Gaza est également motivé par les riches ressources en gaz naturel au large de la côte de Gaza. Quelques jours avant l'attaque du 7 octobre, Erdoğan avait également annoncé la « bonne nouvelle » d'opérations de forage conjointes avec Israël. Cela démontre les liens pragmatiques maintenus entre Turcs et Israéliens.
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Local and national" companies invest in Israel
Following the attack on October 7 by Palestinian groups led by Hamas, the war has been going on for a month. Although weak, voices are being raised within the international community calling for "an end to the massacre". The call for an end to the war is loudest in Türkiye. However, these efforts have not gone beyond mere wishes. Not long ago, Bahçeli once again went down the "demarcation line" route, declaring, "If my state demands it, if conditions require it, and I don't spread my wings over the children of Gaza, then I'm not worth much." Erdoğan also condemned Israel with "harsh" words. However, all that was said was not enough to echo the feelings of the Muslim population living in Türkiye according to the quoted article. Despite Erdoğan's "one-minute" stance and his preference for maintaining a tense relationship with Israel in the wake of the incident, he also gave the green light to the transport of Israeli natural gas to Europe via Türkiye. Today, it is often said that Israel's desire to occupy the Gaza Strip is also motivated by the rich natural gas resources off the Gaza coast. A few days before the October 7 attack, Erdoğan had also announced the "good news" of joint drilling operations with Israel. This demonstrates the pragmatic ties maintained between Turks and Israelis.
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La Diyanet de Turquie cherche à mobiliser le monde entier pour la tragédie de Gaza
La présidence turque des affaires religieuses (Diyanet) a toujours fait preuve d'un engagement sur la scène internationale en faveur des causes humanitaires, en particulier face à des circonstances désastreuses telles que la crise actuelle à Gaza. Ayant un rôle accru dans la diplomatie turque dans la région, la Diyanet a joué un rôle proactif dans la lutte les droits du peuple palestinien et s'est imposée comme une voix essentielle, non seulement dans le monde islamique, mais aussi sur la scène internationale. En novembre, la principale autorité religieuse a organisé plusieurs réunions pour sensibiliser et mobiliser la société turque et mondiale. Le 7 novembre, Diyanet a organisé un événement au cours duquel le rôle des médias numériques et de l'internet a été mis en évidence pour faire face aux crises auxquelles l'humanité est confrontée. Lors du rassemblement, le professeur Ali Erbaş, directeur de Diyanet, a déclaré : « Comme dans tous les domaines, il est de notre responsabilité la plus fondamentale de travailler à guider notre nation dans les médias numériques.» Le 6 novembre, Erbaş a accueilli Nawaf Tekruri, le chef de l'Union des érudits palestiniens, et sa délégation au siège de la Diyanet à Ankara, où les érudits religieux ont discuté de la crise de Gaza et cherché des solutions pour y remédier.
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Türkiye’s Diyanet seeks to mobilize the world for the tragedy in Gaza
The Turkish Presidency of Religious Affairs (Diyanet) has always demonstrated a commitment to humanitarian causes on the international stage, particularly in the face of dire circumstances such as the current crisis in Gaza. With a growing role in Turkish diplomacy in the region, the Diyanet has played a proactive role in the struggle for the rights of the Palestinian people, and has established itself as an essential voice, not only in the Islamic world, but also on the international stage. In November, the leading religious authority organized several meetings to raise awareness and mobilize Turkish and global society. On November 7, Diyanet organized an event highlighting the role of digital media and the Internet in addressing the crises facing humanity. Speaking at the gathering, Professor Ali Erbaş, Director of Diyanet, said, "As in all fields, it is our most fundamental responsibility to work to guide our nation in digital media." On November 6, Erbaş welcomed Nawaf Tekruri, head of the Union of Palestinian Scholars, and his delegation to Diyanet headquarters in Ankara, where the religious scholars discussed the Gaza crisis and sought solutions to address it.
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme en Turquie. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.
This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in Türkiye. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.
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