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Cette semaine nous revenons sur la publication d’un communiqué commun de dix ambassades étrangères en Turquie demandant la libération immédiate du philanthrope, figure de la société civile turque, Osman Kavala, emprisonné depuis près de quatre ans. Nous mentionnons également une enquête menée par la radio internationale allemande Deutsche Welle (DW) sur la Direction des Affaires religieuses (Diyanet) et son influence grandissante dans le paysage politique turc. Sur le plan de la société civile, nous relayons le rapport publié par « l’initiative pour la liberté de croyance [İnanç Özgürlüğü Girişimi] » sur « Les crimes de haine fondés sur la religion et les convictions en Turquie en 2O2O ». Le dossier souligne notamment la prépondérance des crimes de haine envers la communauté alévie. Par ailleurs, nous revenons sur les déclarations de plusieurs représentants de la société civile (Barreau d’avocats de Diyarbakir et branche de Diyarbakir de l’Association turque de défense des droits de l’Homme) qui dénoncent les dernières affirmations électoralistes du gouvernement AKP sur la « question kurde ». Enfin, nous relayons un séminaire d’Hamit Bozarslan, historien et directeur d’études à l’EHESS spécialiste de la Turquie et du Moyen-Orient. Ce séminaire intitulé « Le particulier et l’universel dans la sphère kurde » et datant de 2018, a été récemment rediffusé par France culture dans le cadre des cours au Collège de France. Hamit Bozarslan questionne la formulation d’une identité kurde et d’un sentiment d’appartenance à une communauté kurde (kurdicité) face au nationalisme turc et aux identités plurielles qui composent cette communauté.
This week we report on the publication of a joint statement by ten foreign embassies in Turkey calling for the immediate release of philanthropist and Turkish civil society figure Osman Kavala, who has been imprisoned for nearly four years. We also mention an investigation by the German international radio station Deutsche Welle (DW) into the Directorate of Religious Affairs (Diyanet) and its growing influence in the Turkish political landscape. On the civil society front, we relay the report published by the "Freedom of Belief Initiative [İnanç Özgürlüğü Girişimi]" on "Hate Crimes Based on Religion and Belief in Turkey in 2O2O." In particular, the dossier highlights the preponderance of hate crimes against the Alevi community. Furthermore, we come back to the declarations of several representatives of the civil society (Diyarbakir Bar Association and Diyarbakir branch of the Turkish Association for the Defense of Human Rights) who denounce the latest electoral assertions of the AKP government on the "Kurdish question". Finally, we relay a seminar by Hamit Bozarslan, historian and director of studies at the EHESS specializing in Turkey and the Middle East. This seminar entitled "The particular and the universal in the Kurdish sphere" and dating from 2018, was recently rebroadcast by France Culture as part of the courses at the Collège de France. Hamit Bozarslan questions the formulation of a Kurdish identity and a sense of belonging to a Kurdish community (Kurdishness) in the face of Turkish nationalism as well as the plural identities that make up the "Kurdish community."
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L'info phare - Source institutionnelle
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Dix ambassades étrangères en Turquie demandent la libération immédiate d’Osman Kavala
Les ambassades américaine, canadienne, française, finlandaise, danoise, allemande, hollandaise, norvégienne, suédoise et néo-zélandaise ont publié un communiqué commun appelant la libération immédiate du philanthrope et de la figure de la société civile turque Osman Kavala, emprisonné depuis près de quatre ans. Osman Kavala est notamment connu pour son soutien financier auprès d’initiatives de la société civile faisant la promotion de la diversité culturelle et des droits des minorités en Turquie. Ce communiqué, diffusé sur le site internet de l’ambassade des États-Unis en Turquie, appelle le gouvernement turc au « respect de la démocratie, de l’État de droit et de la transparence » et demande à la Turquie de prendre acte des arrêts de la Cour européenne des droits de l’homme sur cette affaire.
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Ten foreign embassies in Turkey call for the immediate release of Osman Kavala
The U.S., Canadian, French, Finnish, Danish, German, Dutch, Norwegian, Swedish and New Zealand embassies have issued a joint statement calling for the immediate release of Turkish philanthropist and civil society figure Osman Kavala, who has been imprisoned for nearly four years. Osman Kavala is known for his financial support of civil society initiatives promoting cultural diversity and minority rights in Turkey. The statement, posted on the website of the U.S. Embassy in Turkey, calls on the Turkish government to "respect democracy, the rule of law and transparency" and asks Turkey to take note of the European Court of Human Rights' rulings on this case.
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« La Direction des Affaires religieuses (Diyanet) menace la laïcité en Turquie », Deutsche Welle
La radio internationale allemande Deutsche Welle (DW) a publié une enquête sur la Direction des Affaires religieuses (Diyanet) et la menace qu’elle ferait peser sur la laïcité en Turquie. L’article présente notamment l’homme controversé à la tête de cette institution, Ali Erbaş, qui affirme régulièrement dans ses prêches vouloir façonner à nouveau une « génération pieuse » en Turquie. Pour Burcu Karakaş, journaliste experte sur la Diyanet, l’organisme bénéficie d’une influence croissante et le gouvernement « tente de réglementer le domaine public en faisant appel à la religion ».
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"The Directorate of Religious Affairs (Diyanet) threatens secularism in Turkey", Deutsche Welle
German international radio station Deutsche Welle (DW) published an investigation into the Directorate of Religious Affairs (Diyanet) and its alleged threat to secularism in Turkey. In particular, the article features the controversial man at the head of this institution, Ali Erbaş, who regularly claims in his preaching that he wants to shape a "pious generation" in Turkey again. For Burcu Karakaş, an expert journalist on the Diyanet, the organization enjoys growing influence and the government "is trying to regulate the public domain by appealing to religion."
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L’initiative pour la liberté de croyance [İnanç Özgürlüğü Girişimi] publie un rapport sur les crimes de haine en Turquie
L’initiative pour la liberté de croyance [İnanç Özgürlüğü Girişimi] a publié un rapport annuel intitulé « Les crimes de haine fondés sur la religion et les convictions en Turquie en 2O2O ». Ce rapport a recueilli, analysé et recensé les données relatives aux crimes de haine envers des communautés religieuses ou de foi, envers leurs lieux de culte ou de pratique. Le dossier souligne notamment des lacunes dans les procédures de signalement et d’enregistrement de ces crimes de la part des autorités publiques turques. Par ailleurs, le rapport affirme que la communauté alévie (pratiquant un islam hétérodoxe entre traditions soufie et chiite) est particulièrement ciblée par des crimes et violences en Turquie. En effet, près de la moitié des incidents recensés sur l’année 2020 ont pris pour cible des membres de la communauté alévie.
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Freedom of Belief Initiative [İnanç Özgürlüğü Girişimi] releases report on hate crimes in Turkey
The Freedom of Belief Initiative [İnanç Özgürlüğü Girişimi] has published an annual report entitled "Hate Crimes Based on Religion and Belief in Turkey in 2O2O". This report collected, analyzed and identified data on hate crimes against religious or faith communities, their places of worship or practice. In particular, the report highlights shortcomings in the reporting and recording of such crimes by Turkish public authorities. In addition, the report states that the Alevi community (practicing a heterodox Islam between Sufi and Shiite traditions) is particularly targeted by crimes and violence in Turkey, in fact nearly half of the incidents recorded in 2020 targeted members of the Alevi community.
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Pour plusieurs organisations de la société civile, Erdoğan et l’AKP n’ont pas réussi à résoudre « la question kurde »
Recep Tayyip Erdoğan et la Direction de la Communication de la présidence turque ont récemment réaffirmé que le Parti de la Justice et du développement (AKP) au pouvoir avait résolu la « question kurde ». Néanmoins, plusieurs représentants de la société civile affirment le contraire et dénoncent la persistance des « mises sous tutelle » des municipalités prokurdes, des violations des droits de l’Homme dans le Sud-est de la Turquie ainsi que de la pénalisation de la langue kurde. Au début de son mandat, Recep Tayyip Erdoğan avait mis à son agenda politique l’élaboration d’une feuille de route afin de trouver une solution pacifique aux conflits dans le sud-est du pays. Toutefois, pour Nahit Eren, Chef du Barreau de Diyarbakir, l’alliance du gouvernement avec le Parti d’action nationaliste (MHP) d’extrême droite, les détentions arbitraires et les destitutions de politiciens du parti prokurde du HDP constituent des obstacles à la résolution de cette « question kurde ». Abdullah Zeytun, Président de la branche de Diyarbakir de l’Association turque des droits de l’homme, ajoute à cet égard que les dernières déclarations du gouvernement sur le sujet ne sont qu’un moyen de fabriquer du consentement électoral en vue des élections de 2023.
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Civil society organizations say Erdoğan and the AKP have failed to resolve the "Kurdish question"
Erdoğan and the Communication Directorate of the Turkish Presidency have recently reaffirmed that the ruling Justice and Development Party (AKP) has resolved the "Kurdish question". However, several representatives of civil society claim the opposite and denounce the persistence of "trusteeship" of pro-Kurdish municipalities, human rights violations in southeastern Turkey and the criminalization of the Kurdish language. At the beginning of his mandate, Recep Tayyip Erdogan had put on his political agenda the elaboration of a roadmap in order to find a peaceful solution to the conflicts in the southeast of the country. However, for Nahit Eren, head of the Diyarbakir Bar Association, the government's alliance with the far-right Nationalist Action Party (MHP), arbitrary detentions and the dismissals of politicians from the pro-Kurdish HDP party are obstacles to resolving this "Kurdish question". Abdullah Zeytun, President of the Diyarbakir branch of the Human Rights Association of Turkey, adds in this regard that the latest government statements on the subject are only a means of manufacturing electoral consent for the 2023 elections.
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[Rediffusion] « Hamit Bozarslan, « Le particulier et l’universel dans la sphère kurde », France culture
France culture a rediffusé ce mois-ci le séminaire dispensé par Hamit Bozarslan, historien et directeur d’études à l’EHESS, au Collège de France sur la pluralité de la sphère kurde et le rapport qu’elle entretient avec le « particulier et l’universel » de la fin de l’Empire ottoman à nos jours. L’exposé d’Hamit Bozarslan questionne la formulation d’une identité kurde, d’un sentiment d’appartenance à une communauté kurde (Kurdicité) en réaction au « projet nationaliste agressif turc ». Cet épisode a été diffusé dans le cadre de la série « culture politique arabe » de France culture et du séminaire d’Henry Laurens, spécialiste du monde arabe et professeur au Collège de France.
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[Replay] "Hamit Bozarslan, ''The particular and the universal in the Kurdish sphere'', France culture
This month, France Culture rebroadcast the seminar given by Hamit Bozarslan, historian and director of studies at the EHESS, at the Collège de France on the plurality of the Kurdish sphere and its relationship with the "particular and the universal" from the end of the Ottoman Empire to the present. Hamit Bozarslan's presentation questions the formulation of a Kurdish identity, of a sense of belonging to a Kurdish community (Kurdishness) in reaction to the "aggressive Turkish nationalist project". This episode was broadcast as part of France Culture's "Arab political culture" series and the seminar of Henry Laurens, a specialist in the Arab world and professor at the Collège de France.
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme en Turquie. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.
This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in Turkey. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.
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