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banniere-turquie
VEILLE PHAROS / TURQUIE
22 décembre 2022
 
turquie
 
 
 
 

Dans la veille + Turquie de cette semaine, nous revenons sur la nouvelle loi turque sur le contrôle de la « désinformation », jugée liberticide par l’opposition politique. Ensuite, nous proposons un article sur la condamnation du maire d'Istanbul Ekrem İmamoğlu à deux ans et sept mois de prison et son interdiction d’exercer la politique.

Dans une autre perspective, nous mettons la décision de la Cour suprême de Suède rejetant l'extradition du journaliste Bülent Keneş vers la Turquie en raison du « risque de persécution » lié à ses opinions politiques. Aussi, nous nous arrêtons sur la réaction du président turc à la suite de propos antisémites en lien avec la fête juive de Hannouka. 

Enfin, nous suggérons un article portant sur la coopération accrue entre la Turquie et la Russie, notamment dans le domaine religieux par le biais de la Présidence des Affaires religieuses (Diyanet) et l'Administration religieuse des musulmans de la Fédération de Russie.

 

In this week's Türkiye Watch+, we take a look back at Türkiye’s new law on controlling "disinformation," deemed liberticidal by the political opposition. Then, we offer an article on the sentencing of Istanbul Mayor Ekrem İmamoğlu to two years and seven months in prison and his ban from politics.

In another perspective, we put the decision of the Supreme Court of Sweden rejecting the extradition of journalist Bülent Keneş to Türkiye due to the "risk of persecution" related to his political views. Also, we focus on the Turkish president's reaction to anti-Semitic remarks in connection with the Jewish holiday of Hanukkah. 

Finally, we suggest an article on the increased cooperation between Türkiye and Russia, especially in the religious field through the Presidency of Religious Affairs (Diyanet) and the Religious Administration of Muslims of the Russian Federation.


 
 
 
 
 

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L'info phare - Source médiatique

 
 

Un tribunal turc condamne le maire d'Istanbul à une peine de prison et à une interdiction politique.

Le 14 décembre, un tribunal d'Istanbul a condamné le maire d'Istanbul Ekrem İmamoğlu à deux ans et sept mois de prison et lui a imposé une interdiction d’exercer la politique. İmamoğlu, maire d'Istanbul issu du Parti républicain du peuple (CHP), principal parti d'opposition, était accusé d'avoir « insulté » 11 membres du Haut conseil électoral (YSK) de Turquie alors qu'il s’exprimait au sujet de la décision du conseil d'annuler et de recommencer l'élection du maire d'Istanbul du 31 mars 2019. L'YSK n'avait pas reconnu la victoire initiale d'İmamoğlu aux élections locales de 2019 et avait ordonné un nouveau vote au cours duquel İmamoğlu a de nouveau gagné avec une plus grande différence contre son adversaire Binali Yıldırım de l'AKP. Imamoğlu a rejeté ces accusations, affirmant que sa remarque visait Soylu, et non les membres de l'YSK. Outre la peine de prison, le tribunal a décidé d'appliquer l'article 53 du Code pénal turc, qui prévoit la « privation de l'exercice de certains droits », notamment politiques. Si la décision est validée dans les tribunaux supérieurs, İmamoğlu devra démissionner de la mairie d'Istanbul et ne pourra être le candidat d’opposition lors des élections de 2023.

Turkish court sentences Istanbul mayor to prison and political ban.

An Istanbul court on Dec. 14 sentenced Istanbul Mayor Ekrem İmamoğlu to two years and seven months in prison and imposed a ban on his political activities. İmamoğlu, the Istanbul mayor from the main opposition Republican People's Party (CHP), was accused of "insulting" 11 members of Türkiye’s High Election Council (YSK) while speaking about the council's decision to cancel and rerun the March 31, 2019, election for Istanbul mayor. The YSK had not recognized İmamoğlu's initial victory in the 2019 local elections and ordered a rerun vote in which İmamoğlu again won by a larger margin against his opponent Binali Yıldırım of the AKP. Imamoğlu rejected the charges, saying that his remark was aimed at Soylu, not YSK members. In addition to the prison sentence, the court decided to apply Article 53 of the Turkish Penal Code, which provides for the "deprivation of the exercise of certain rights," including political ones. If the decision is validated in the higher courts, İmamoğlu will have to resign from the Istanbul mayor's office and will not be able to be the opposition candidate in the 2023 elections.

 
 

Sources médiatiques

 
 

« La nouvelle loi turque sur la désinformation a des conséquences plus importantes qu'il n'y paraît. »

La Turquie se dirige vers deux moments décisifs en 2023 : les élections présidentielles et parlementaires en juin et le centenaire de la fondation de la République turque le 29 octobre. Le parti au pouvoir en Turquie, le Parti de la justice et du développement (AKP), que préside R.T. Erdoğan, et son partenaire junior, le Parti du mouvement national (MHP), ont fait adopter par le Parlement un nouveau projet de loi, destiné à lutter contre la désinformation. Ce texte a été rapidement promulgué par le président dans un contexte d'inquiétudes croissantes quant à ses implications potentielles pour la liberté d'expression dans le pays. Les défenseurs des droits des médias et l'opposition la surnomment la loi sur la censure, tandis que certains observateurs de la Turquie l'ont décrite comme une évolution de la stratégie de « censure du gouvernement ». Le principal parti d’opposition, le Parti républicain du peuple (CHP), a déjà déposé une demande d'abrogation de la loi auprès de la Cour constitutionnelle. Toutefois, compte tenu de la composition de la Cour, il est difficile de penser qu'elle envisagerait de jeter un regard critique sur toute législation parrainée par l'AKP et le MHP.

" Türkiye’s new disinformation law has more important consequences than it appears."


Türkiye
is heading toward two decisive moments in 2023: presidential and parliamentary elections in June and the centenary of the founding of the Turkish Republic on Oct. 29. Türkiye’s ruling Justice and Development Party (AKP), which R.T. Erdoğan, and its junior partner, the National Movement Party (MHP), pushed through parliament a new bill, designed to combat disinformation. The legislation was quickly signed into law by the president amid growing concerns about its potential implications for freedom of expression in the country. Media rights activists and the opposition have dubbed it the censorship law, while some Türkiye watchers have described it as an evolution of the government's "censorship" strategy. The main opposition party, the Republican People's Party (CHP), has already filed a request to the Constitutional Court to repeal the law. However, given the composition of the court, it is difficult to believe that it would consider taking a critical look at any legislation sponsored by the AKP and MHP.

 
 

La Cour suprême de Suède a rejeté l'extradition du journaliste Bülent Keneş vers la Turquie en raison du « risque de persécution » lié à ses opinions politiques.

Keneş, 53 ans, était le rédacteur en chef du journal Today's Zaman, aujourd'hui fermé, qui était associé au mouvement de Fetullah Gülen, un religieux basé aux États-Unis tenu pour responsable de la tentative de coup d'État de 2016. Il y avait « plusieurs obstacles » à l'extradition de Keneş, a déclaré Petter Asp, membre de la Cour suprême, dans un communiqué de presse rapporté par le journal suédois Aftonbladet ce 19 décembre. Parmi ces obstacles, les accusations portées contre Keneş en Turquie considérées comme politiques et son statut de réfugié en Suisse, selon le communiqué de presse. Lors d'une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre suédois à Ankara le mois dernier, le président Recep Tayyip Erdoğan a désigné Keneş parmi les personnes que la Turquie veut que la Suède extrade pour approuver sa candidature à l'OTAN. Keneş a été arrêté le 10 octobre 2015 pour « insulte au président » en raison de ses tweets. Il a été libéré quatre jours plus tard après un appel de ses avocats. Il a démissionné de son poste de rédacteur en chef de Today's Zaman puis quitté le pays.

Sweden's Supreme Court has rejected the extradition of journalist Bülent Keneş to Türkiye due to the "risk of persecution" for his political views.


Keneş, 53, was the editor of the now-closed Today's Zaman newspaper, which was associated with the movement of Fetullah Gülen, a U.S.-based cleric held responsible for the 2016 coup attempt. There were "several obstacles" to Keneş's extradition, Supreme Court member Petter Asp said in a press release reported by the Swedish newspaper Aftonbladet on Dec. 19. Among these obstacles are the charges against Keneş in Türkiye
considered political and his refugee status in Switzerland, according to the press release. At a joint press conference with the Swedish prime minister in Ankara last month, President Recep Tayyip Erdoğan named Keneş as one of the people Türkiye wants Sweden to extradite to approve its NATO bid. Keneş was arrested on October 10, 2015, for "insulting the president" because of his tweets. He was released four days later after an appeal from his lawyers. He resigned as editor-in-chief of Today's Zaman and then left the country.

 
 

Erdoğan salue l'unité à l'heure de l'antisémitisme dans un message de Hanouka.

Le président Recep Tayyip Erdoğan a adressé dimanche ses vœux de Hanouka à la communauté juive de Turquie et au peuple juif du monde entier à l'occasion de la fête. Il a souligné le « respect mutuel et l'amour » entre les communautés en Turquie, qui créent l'unité et la convivialité. Erdoğan a déclaré que les citoyens juifs avaient un fort sentiment d'unité et d'appartenance et qu'ils ont toujours été un élément incontournable de la société turque. « J'espère que Hanouka pourra apporter du bien-être à tout le peuple juif, en particulier à nos citoyens juifs, et je leur adresse mes salutations les plus sincères », a-t-il conclu. Hanouka est célébrée par les Juifs du monde entier pendant huit jours et huit nuits et tombe le 25e jour du mois juif de Kislev. En hébreu, Hanouka signifie « dédicace », car la fête célèbre la reconsécration du temple de Jérusalem après la victoire des Juifs sur la monarchie séleucide en 165 avant J.-C. Souvent appelée « fête des Lumières », la fête est célébrée par l'allumage de la ménorah, la nourriture traditionnelle, les jeux et les cadeaux.

Erdoğan hails unity in time of anti-Semitism in Hanukkah message.


President Recep Tayyip Erdoğan on Sunday sent Hanukkah greetings to the Jewish community in Türkiye and Jewish people around the world on the holiday. He emphasized the "mutual respect and love" between communities in Türkiye, which create unity and togetherness. Erdoğan said Jewish citizens have a strong sense of unity and belonging and have always been an indispensable part of Turkish society. "I hope that Hanukkah can bring well-being to all the Jewish people, especially our Jewish citizens, and I send them my warmest greetings," he concluded. Hanukkah is celebrated by Jews around the world for eight days and nights and falls on the 25th day of the Jewish month of Kislev. In Hebrew, Hanukkah means "dedication," as the holiday celebrates the rededication of the Jerusalem temple after the Jewish victory over the Seleucid monarchy in 165 BC. Often called the "Festival of Lights," the holiday is celebrated with the lighting of the menorah, traditional food, games and gifts.

 
 

Source institutionnelle

 
 

Un « Protocole d'accord de coopération sur les sujets de fatwa » a été signé avec la Russie" par la Diyanet.


Le « Mémorandum de coopération sur les sujets de fatwa » a été signé entre la Présidence des Affaires religieuses (Diyanet) et l'Administration religieuse des musulmans de la Fédération de Russie. Lors de la cérémonie organisée en Russie, le Président des Affaires religieuses Ali Erbaş et le Président de l'Administration religieuse des musulmans de la Fédération russe et du Conseil des Muftis Ravil Gaynuddin, étaient présents. Le président Erbaş, qui a prononcé un discours lors de la cérémonie, a déclaré que la coopération entre les deux institutions et pays se poursuivait avec un élan croissant et a ajouté : « Cette coopération a pris une tournure multidirectionnelle, en particulier au cours de la dernière période. Nous menons également des projets sociaux et culturels en plus des services religieux et des publications religieuses ». De son côté, Ravil Gaynuddin a remercié le président Erbaş au nom des musulmans russes pour les services de la présidence des affaires religieuses en Russie, avant de déclarer « Nous prions toujours pour le président Erdoğan et la nation turque ». Ce type de visite et d’accord démontre la proximité entre le religieux et le politique dans les liens entre la Turquie et ses partenaires dans le monde, notamment l’ancien bloc soviétique. 

A "Memorandum of Understanding on Cooperation on Fatwa Issues" was signed with Russia" by the Diyanet.

The "Memorandum of Cooperation on Fatwa Subjects" was signed between the Presidency of Religious Affairs (Diyanet) and the Religious Administration of Muslims of the Russian Federation. At the ceremony held in Russia, President of Religious Affairs Ali Erbaş and Chairman of the Religious Administration of Muslims of the Russian Federation and the Council of Muftis Ravil Gaynuddin, were present. President Erbaş, who delivered a speech at the ceremony, said that the cooperation between the two institutions and countries continues with increasing momentum and added, "This cooperation has taken a multidirectional turn, especially in the last period. We also conduct social and cultural projects in addition to religious services and publications". For his part, Ravil Gaynuddin thanked President Erbaş on behalf of Russian Muslims for the services of the Presidency of Religious Affairs in Russia, before stating "We always pray for President Erdoğan and the Turkish nation." This type of visit and agreement demonstrates the closeness between the religious and the political in the ties between Türkiye and its partners in the world, especially the former Soviet bloc

 
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme en Turquie. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.

This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in Turkey. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.