|
|
L’actualité récente en Turquie a été marquée par son retrait de la Convention d’Istanbul contre les violences faites aux femmes, décision prise le 19 mars par décret présidentiel et qui a entraîné des contestations dans le pays. Deux procès importants se sont également tenus, celui des personnes impliquées dans l’assassinat du journaliste arménien Hrant Dink en 2007 d’une part, et celui de 46 participants au 700e rassemblement des « Mères du samedi », un mouvement initié par des mères à la recherche de leurs enfants victimes de disparitions forcées et d’exécutions extrajudiciaires. Par ailleurs, le 21 mars marquait les célébrations du Newroz (Nouvel An kurde), une fête traditionnelle qui revêt régulièrement une dimension politique et contestataire en Turquie, ce fut le cas encore cette année alors que le Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde) est particulièrement ciblé par le gouvernement. Recent news from Turkey has been marked by its withdrawal from the Istanbul Convention on Preventing and Combating Violence Against Women and Domestic Violence: a decision taken by presidential decree and which has led to protests in the country. Two important trials were also held: the trial of those involved in the Armenian journalist Hrant Dink’s murder in 2007, and the trial of 46 participants in the 700th “Saturday Mothers” mobilization. A movement initiated by mothers looking for their children who were victims of enforced disappearances and extrajudicial executions. Moreover, March 21 marked the Newroz’s celebrations (Kurdish New Year), a traditional festivity that regularly takes on a political dimension in Turkey, as was the case again this year whereas the Peoples’ Democratic Party (HDP, Pro-Kurdish) is particularly targeted by the government.
|
|
|
|
|
L'info phare - Source institutionnelle
|
|
|
|
|
La Turquie se retire de la Convention d’Istanbul par décret présidentiel
Le 19 mars 2021, par un décret présidentiel publié au Journal officiel (décision n°31429), le président de la République, Recep Tayyip Erdoğan a pris la décision de retirer la Turquie de la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique adoptée en avril 2011. Ce traité international ratifié en mars 2012 par la Turquie prévoit un cadre juridiquement contraignant au niveau européen en la matière et demande notamment aux parties de s’assurer que la « la culture, la coutume, la religion, la tradition, ou le prétendu ‘’honneur’’ ne soient pas considérés comme justifiant des actes de violence » Alors que les féminicides sont en augmentation en Turquie, le parti islamo-conservateur AKP au pouvoir justifie ce retrait de la Convention par le fait que celle-ci « mettrait en danger les valeurs familiales traditionnelles de la société turque ». Pour Sedef Ecer, romancière et scénariste turco-française qui s’est exprimée dans une tribune pour le journal Le Monde, cette décision est un signal « très net » qui piétine « des années de combat des femmes turques et des ONG ».
|
Turkey withdraws from the Istanbul Convention by presidential decree
On March 19, 2021, through a presidential decree published in the official gazette (Decision No.31429), President of the Republic made the decision to withdraw Turkey from the Council of Europe Convention on Preventing and Combating Violence against Women and Domestic Violence adopted in April 2011. This international treaty ratified in March 2012 by Turkey provided a legally binding framework at the European level on the matter. In particular, the Convention calls on the States parties to ensure that "culture, custom, religion, tradition, or so-called 'honour' shall not be considered as justification for any acts of violence." While feminicides are on the rise in Turkey, the ruling Islamic-Conservative AKP party justifies the Convention’s withdrawal because it would "endanger the Turkish society’s traditional family values". According to Sedef Ecer, a Turkish-French novelist and scriptwriter who spoke in a press box for the newspaper Le Monde, this decision is a "very clear" signal that tramples on "Turkish women and NGOs’ years of struggle”.
|
|
|
|
|
|
|
À Diyarbakır, les festivités du Nouvel An kurde (Newroz) sous le signe de protestations
Plusieurs dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées le dimanche 21 mars à Diyarbakır, ville du sud-est de la Turquie, pour célébrer la fête traditionnelle du Nouvel An kurde, le Newroz, fondée sur le calendrier persan. À ces festivités se sont ajoutées des revendications de soutien envers le Parti démocratique des peuples (Halkların Demokratik Partisi, HDP) menacé d’interdiction par le gouvernement.
|
In Diyarbakır, Kurdish New Year festivities (Newroz) under the sign of protests
Several tens of thousands of people gathered on Sunday, March 21, in Diyarbakır, a city in southeastern Turkey, to celebrate the traditional Kurdish New Year festival, Newroz, based on the Persian calendar. These festivities were joined by demands to support the Peoples' Democratic Party (Halkların Demokratik Partisi, HDP), which is threatened with a government ban.
|
|
|
|
|
|
|
Accusé de lien avec le terrorisme par la coalition gouvernementale, le parti prokurde HDP est menacé d’interdiction
Un procureur a entamé une procédure judiciaire auprès de la Cour constitutionnelle turque pour ordonner l’interdiction du Parti démocratique des peuples (HDP), accusé par le Parti d’action nationaliste (MHP) et le Parti de la Justice et du développement (AKP) d’entretenir des liens avec le terrorisme. Le 17 mars, Ömer Faruk Gergerlioğlu, député HDP au Parlement, a été démis de son mandat pour « propagande terroriste ».
|
Pro-Kurdish HDP party threatened with ban after being accused by government coalition of links to terrorism.
A prosecutor has filed a lawsuit with the Turkish Constitutional Court to order Peoples' Democratic Party’s (HDP) ban, which is accused by the Nationalist Action Party (MHP) and the Justice and Development Party (AKP) of having links to terrorism. On March 17, Ömer Faruk Gergerlioğlu, an HDP deputy in parliament, was dismissed of his mandate for "terrorist propaganda."
|
|
|
|
|
|
|
Verdict du procès de l’assassinat du journaliste arménien Hrant Dink : 27 personnes condamnées
Les responsables présumés impliqués dans l’assassinat du journaliste arménien Hrant Dink, perpétré le 19 janvier 2007 par un nationaliste turc, ont été jugés par un tribunal d’Istanbul. Les avocats de la famille de Hrant Dink regrettent un verdict « incomplet » et déplorent que le tribunal n’ait condamné que des personnes liées à la communauté de Fethullah Gülen, prédicateur accusé par le gouvernement d’être l’instigateur de la tentative de putsch de juillet 2016.
|
Trial’s verdict of Armenian journalist Hrant Dink’s murder: 27 people sentenced
The alleged perpetrators involved in Armenian journalist Hrant Dink’s murder, perpetrated on January 19, 2007 by a Turkish nationalist, have been tried by a court in Istanbul. Lawyers for Hrant Dink's family regretted an "incomplete" verdict and deplored that the court only convicted people linked to the community of Fethullah Gülen, a preacher accused by the government of being the attempted putsch of July 2016’s instigator.
|
|
|
|
|
|
|
La construction d’une mosquée soutenue par la fédération islamique turque Millî Görüş (Vision nationale) fait polémique à Strasbourg
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a accusé la maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian, de subventionner « une mosquée soutenue par une fédération qui défend l’islam politique », ayant « refusé de signer la charte des principes de l’islam en France ». Ce projet de construction de la mosquée Eyüp Sultan date d’une décennie, la Confédération islamique Millî Görüş a ainsi sollicité la municipalité pour obtenir des subventions, celles-ci ont été approuvées par principe lors d’un conseil municipal de la ville le 22 mars.
|
The construction of a mosque supported by the Turkish Islamic federation Millî Görüş causes controversy in Strasbourg
Interior Minister Gérald Darmanin accused the mayor of Strasbourg, Jeanne Barseghian, of subsidizing "a mosque supported by a federation that defends political Islam," having "refused to sign the charter of principles of Islam in France." This project to build the Eyüp Sultan mosque dates back a decade, the Islamic Confederation Millî Görüş has thus applied to the municipality for subsidies, these were approved in principle at a city council on March 22.
|
|
|
|
|
|
|
Quatre frontières provinciales modifiées par décret gouvernemental : l’opposition dénonce une pratique de redécoupage électoral partisan (gerrymandering)
Le président Erdoğan a modifié par décret les frontières des provinces de Diyarbakır, Ordu, Giresun et Muş. La région de Şenyayla du district de Kulp de la province de Diyarbakır, à majorité kurde, est désormais rattachée à la province frontalière de Muş. Le président honoraire du Parti démocratique des peuples (HDP prokurde), Ertuğrul Kürkçü dénonce une pratique de gerrymandering visant à favoriser électoralement le parti au pouvoir.
|
Four provincial borders changed by government decree: opposition denounces a gerrymandering practice
President Erdoğan changed the borders of Diyarbakır, Ordu, Giresun and Muş provinces by decree. The Şenyayla region of the Kurdish-majority Kulp district of Diyarbakır province is now attached to the border province of Muş. The Pro-Kurdish Peoples' Democratic Party’s honorary chairman, Ertuğrul Kürkçü denounces a practice of gerrymandering aimed at electorally favoring the ruling party.
|
|
|
|
|
|
|
Human Rights Watch demande l’acquittement immédiat des 46 participants arrêtés lors du 700e rassemblement des Mères du samedi
Les manifestations des « Mères du samedi » (Cumartesi anneleri) ont débuté il y a 26 ans pour dénoncer des disparitions forcées et exécutions extrajudiciaires particulièrement courantes dans les régions kurdes de la Turquie dans les années 1990. Le 25 mars s’est ainsi tenu le procès de 46 personnes arrêtées lors d’un rassemblement des Mères ayant eu lieu le samedi 25 août 2018. Human Rights Watch a publié une déclaration commune avec Amnesty International et Front Line Defenders demandant aux autorités turques l’acquittement immédiat des 46 personnes poursuivies et de garantir leur liberté d’expression et de rassemblement pacifique.
|
Human Rights Watch calls for immediate acquittal of 46 participants arrested at 700th Saturday Mothers mobilization
The "Saturday Mothers" (Cumartesi anneleri) protests began 26 years ago to denounce enforced disappearances and extrajudicial killings that were particularly common in the Kurdish regions of Turkey in the 1990s. On March 25, the trial of 46 people arrested at a Saturday Mothers rally on August 25, 2018, was held. Human Rights Watch issued a joint statement with Amnesty International and Front Line Defenders calling on the Turkish authorities to immediately acquit the 46 people on trial and guarantee their freedom of expression and peaceful assembly.
|
|
|
|
|
|
|
Les membres du Conseil européen alertent sur la dégradation des droits fondamentaux en Turquie
Les relations entre la Turquie et l’Union européenne ont été évoquées à l’occasion du sommet du Conseil européen réunissant les chefs d’État et du gouvernement des vingt-sept États membres les 25 et 26 mars. Les conclusions des discussions sur la Méditerranée orientale ont entre autres fait part d’inquiétudes concernant la situation de l’État de droit et des droits fondamentaux en Turquie. En effet, les pays de l’UE pointent les « revers majeurs pour les droits de l’Homme » que constituent le ciblage de partis politiques et de médias ainsi que la décision unilatérale de retrait de la Convention d’Istanbul.
|
Members of the European Council warn on the deterioration of fundamental rights in Turkey
Relations between Turkey and the European Union were discussed at the European Council summit of the 27 member states’ heads of state and government on March 25-26. The discussions’ conclusions on the Eastern Mediterranean included concerns about the situation of the rule of law and fundamental rights in Turkey. Indeed, the EU countries pointed out "major setbacks for human rights" represented by the targeting of political parties and the media as well as the unilateral decision to withdraw from the Istanbul Convention.
|
|
|
|
|
|
|
Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme en Inde. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.
This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in India. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.
|
|
|
|