L’Afrique du Sud est à nouveau en proie à une violente controverse après que des étudiants afrikaners de l’université de Stellenbosch ont collé des affiches inspirées d’images nazies.
L’apartheid apparaît à la fois si loin et si proche. Les premières élections démocratiques multiraciales de 1994 qui avaient propulsé Mandela président de la nation arc-en-ciel n’ont pas éteint, loin sans faut, les tensions raciales.
Au temps de l’apartheid, l’université de Stellenbosch était considérée comme un foyer intellectuel des Afrikaners, la minorité blanche au pouvoir. L’architecte de l’apartheid, Verwoerd, avait, comme nombre de nationalistes afrikaners, des accointances idéologiques avec le nazisme.
La xénophobie et le racisme continuent de ravager le corps social sud-africain. Selon un baromètre, 42% des sud-africains n’adressent pas la parole à des personnes d’une autre race. Les inégalités socio-économiques ne font qu’amplifier le racisme à mesure que la société est fracturée le long de béantes failles ethno-raciales. Rappelons qu’à l’aune du coefficient de Gini, il y a plus de disparités de revenus qu’au temps de l’apartheid.
Cet article publié dans Le Monde nous interroge à nouveau sur les limites de la coexistence pacifique des cultures et questionne le possible crépuscule de la nation arc-en-ciel.