Le sida ne relève pas seulement d’une analyse en termes médicaux, épidémiologiques ou sanitaires. « Maladie de la pauvreté », « maladie de la pauvreté », c’est un fait social total[1] en ceci qu’il implique une pluralité d’acteurs : séculaires comme religieux. C’est donc un « objet riche », « singulièrement attractif » sur le plan anthropologique car il permet d’appréhender le politique, l’identité, l’histoire des épidémies et de la médecine, en somme un phénomène multidimensionnel qui, partant de la sphère la plus intime, affecte ou concerne peu ou prou l’ensemble des rapports et des acteurs sociaux avec de fortes composantes ou conséquences économiques et politiques. Cet article dénonce les dégâts causés par un pasteur auto-proclamé prophète, qui affirme détenir un pouvoir de guérison du sida. Sa méthode dangereuse consiste à pulvériser un spray de pesticide Doom au visage des fidèles atteints de la maladie. Ce cas illustre l’enchevêtrement des réalités médicales et du fait social, et attire l’attention sur les dangers causés par ces guides spirituels sur les personnes vulnérables.
Nov
23