L’archevêque anglican sud-africain Desmond Tutu a brisé son « voeu de silence sur les affaires publiques », le jeudi 7 septembre 2017, pour appeler la présidente Aung San Suu Kyi à s’exprimer sur la crise des Rohingyas.
Environ 125 000 musulmans rohingyas ont, en effet, été forcés de fuir vers le Bangladesh à la suite d’opérations militaires dans le nord de Rakhine au milieu du mois d’aout.
Dans une lettre adressée à Suu Kyi, Tutu affirme considérer que ce n’est pas incarner « un symbole de droiture » que de diriger un pays de cette manière où ce genre d’atrocité se produit.
Cette prise de parole d’un prix Nobel de la Paix en critiquant un autre met en évidence, d’une part, l’importance d’une éminente figure religieuse oeuvrant pour la tolérance religieuse. Elle illustre, d’autre part, la puissance symbolique du christianisme dans la protection des minorités, fussent-elles musulmanes.
Image : Desmond Tutu – Wikipedia, CC BY-SA 3.0