Le Centre de Recherche en Anthropologie Sociale et Culturelle (CRASC) a organisé un colloque international sur “la question communautaire dans le monde arabe aujourd’hui”, les 26 et 27 mai 2015 à Oran (Algérie).
La situation à Ghardaïa a occupé une part importante du colloque. De nombreux participants ont fait l’exposé de leurs travaux sur le conflit au Mzab en analysant les raisons profondes de la violence communautaire ainsi que les solutions envisageables pour désamorcer cette crise.
Pour le professeur Abdelaziz Khouaja de l’Université de Ghardaïa, la solution au conflit est politique: « ce qui se passe à Ghardaïa pourrait paraître au départ comme un conflit ethnique entre deux groupes (…) mais l’histoire nous enseigne que l’existence de deux groupes au même endroit n’est pas une raison suffisante pour qu’il y ait conflit». Il pointe du doigt la mouvance wahhabite qui, «aujourd’hui, produit un discours de haine entre les deux communautés afin de créer des conflits et des discordes».
Toutefois, pour Abdelaziz Khouaja, la solution sécuritaire reste la plus urgente pour restaurer la paix.
De son côté, le chercheur Kacem Hajaj de l’Université de Ouargla opte pour une approche sociologique: « pour comprendre ce qui se passe à Ghardaïa aujourd’hui, il faut étudier les liens sociétaux de la population algérienne dans les périodes de paix et de conflit ». Pour lui, l’erreur des analyses réside dans le fait de limiter le conflit à la situation présente; cette vision est réductrice et ne prend pas en considération les causes profondes du conflit.
Mai
30