Le 11 septembre, le Haut Conseil Islamique (HCI) vient de renouveler sa composante. Deux femmes spécialistes des questions juridiques et théologiques ont été nommées par le Président Bouteflika au HCI. Il aura désormais pour but de protéger le référent religieux national contre toute forme de fitna (trouble, révolte). Désormais, le HCI sera chargé de mettre terme aux « dérives et abus » constatées aux fatwas. Il s’agira aussi de revoir le contenu de l’enseignement islamique dans les écoles et universités.
Bouabdellah Ghlamallah, président du HCI, a considéré que son institution comptera avec les mosquées, écoles coraniques et medersas dans l’enseignement de l’islam « tout en portant l’effort sur « la réactualisation du contenu de cet enseignement » ». Le HCI dit opter pour toute forme de dialogue en récusant l’idée de « sectarisme et de déviationnisme ».
Les rites religieux, composants l’identité algérienne selon le Haut conseil islamique
Le président du HCI a récemment a déclaré que « le rite religieux qui fait partie intégrante de la culture ancestrale trouve son origine dans la doctrine achaâria et soufie ainsi que le rite ibadite hérité de la civilisation andalouse et trouvant source du rite hanafite ». Ainsi, les rites ibadites, hanafites et encore la doctrine acharia et soufie sont reconnus. Ce qui exclut donc le chiisme et Al Ahmadiyya.
« Quelqu’un crée une religion sur Facebook et part demander la protection des organisations internationales en disant : « on ne me laisse pas pratiquer ma foi ». Oui, il ne peut pas pratiquer. La pratique est réservée aux religions institutionnalisées », a affirmé M. Ghlamallah devant la presse.
Le Haut conseil islamique contre le prosélytisme extrémiste
Le HCI se déclare contre tout prosélytisme salafiste et autre mouvement religieux séparatiste. Il semblerait que la communauté Ahmadiyya soit visée par cette déclaration. Rappelons le contexte de tension avec les ONG de défense des droits de l’Homme. En effet, Human Rights Watch RW et Amnesty International ont rendu des rapports dénonçant la persécution de Al Ahmadiyya.
De plus, le président du HCI a déclaré : « Une ou deux ou dix personnes constituent une association et prétendent suivre une religion. C’est quoi cette religion ? C’est un sabotage de la société et du pays. Ce n’est pas possible. »
Enfin, le Haut Conseil islamique a toute la latitude de fixer les avis religieux dans un cadre de concertation avec les théologiens et autres spécialistes du droit musulman. En effet, il a pour mission d’« authentifier la véracité et la fiabilité des avis religieux et de proclamer des fetwas contre l’extrémisme et les doctrines radicalistes ».
Image : Mosquée Premier Novembre (L’intérieur), Par Zedam Nabil — Flickr, CC BY 2.0,