Un député de l’Etat Shan, au nord de la Birmanie, a confirmé le 10 avril la mort de trois villageois au cours d’affrontements armés entre les forces du gouvernement birman et la Ta’ang National Liberation Army (« l’Armée de Libération Nationale des Ta’ang », TNLA).
La TNLA est le bras armé du Palaung State Liberation Front (le « Front de libération de l’Etat des Palaung », autrement appelés Ta’ang). Le PSLF est une organisation créée en 1992, qui revendique une plus grande autonomie pour l’ethnie des Ta’ang. Elle réclame notamment la fin de l’oppression du régime birman contre ses membres et la mise en place d’une union fédérale qui permette réellement l’autonomie politique des Ta’ang. Elle est également connue pour ses raids contre les cultures d’opium et les raffineries d’héroïne. La consommation des drogues issues de l’opium a des effets ravageurs sur les habitants de l’Etat Shan.
Les Ta’ang représentent une ethnie parmi plusieurs autres ethnies se partageant l’Etat Shan. On peut citer à ce titre les Shan et les Pa’O. L’Etat Shan est le théâtre de conflits ethniques armés particulièrement violents.
En ce qui concerne les rebelles Ta’ang, l’organisation Myanmar Peace Monitor a dénombré 309 affrontements en 2016 entre la TNLA et l’armée birmane, également appelée Tatmadaw.
Par ailleurs, les Ta’ang ont figuré parmi les rebelles exclus de l’accord de cessez-le-feu avec les minorités ethniques comportant des factions armées actives, présenté par le gouvernement en 2015. De violents combats ont donc toujours lieu au nord de l’Etat Shan.
Image : Location of Shan State in Myanmar, By TUBS – Own work, CC BY-SA 3.0