Le pape François a accueilli au Vatican ce jeudi 4 mai la ministre des Affaires Etrangères birmanes et ex-opposante à la junte militaire, Aung San Suu Kyi.
Cette rencontre cordiale a permis l’officialisation de l’établissement de relations diplomatiques entre les deux pays. Ces relations avaient été approuvées par le parlement birman au mois de mars. dans un pays à 90% bouddhiste, cela devrait permettre de faciliter le dialogue entre les catholiques de Birmanie, estimés à 800 000, et le gouvernement.
Le pape François revient d’un voyage en Egypte, où il a tenu un discours fort en faveur de la paix. Il a également évoqué l’importance du « dialogue sincère avec l’autre » et du respect de la liberté religieuse. Ses propos ont une résonance particulière dans le cas de la Birmanie. Le pays est en effet en proie à une recrudescence des violences ethniques et interreligieuses depuis quelques années. Malgré la transition démocratique, la LND, le parti d’Aung San Suu Kyi actuellement au pouvoir, n’a pas encore su y apporter de solutions concrètes.
Pire, la détentrice du Prix Nobel de la Paix est désormais accusée de trahir ses valeurs de paix et d’unité. Elle a récemment préconisé de ne pas utiliser le terme de « Rohingya » pour désigner les musulmans de l’Etat d’Arakan. Par ailleurs, elle nie la gravité des crimes perpétrés contre cette minorité musulmane et refuse la tenue d’une enquête internationale à ce sujet.
De son côté, le pape François s’est ému du sort des Rohingyas. Il avait évoqué leurs souffrances en février dernier, et dénoncé la persécution qu’ils subissent. Lors de cette rapide entrevue, il est probable que le pape ait rappelé à Aung San Suu Kyi que le dialogue interreligieux était « une clé fondamentale pour une cohabitation pacifique entre les peuples », propos qu’il avait tenu lors de leur première rencontre en 2013.
Image : Par Casa Rosada (Argentina Presidency of the Nation), CC BY-SA 2.0
Image : Casa Rosada, https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Pope_Francis_in_March_2013.jpg