Ashin Wirathu, moine bouddhiste anti-musulman et xénophobe, répand depuis plusieurs années un discours de haine contre les minorités musulmanes de Birmanie. En 2013, à la suite de prêches virulents du moine, la ville de Meiktila a connu un déchaînement de violences contre la population musulmane.
De nombreuses voix au sein du pays et à l’international se sont élevées pour dénoncer les propos de Wirathu, qui ne font que renforcer un contexte de fortes tensions ethniques et interreligieuses. Jusqu’ici, le moine n’avait pas été inquiété par les autorités du pays et semblait pouvoir prêcher en toute liberté. Néanmoins, le conseil des grands maîtres du Sangha Maha Nayaka a pris la décision il y a quelques jours d’interdire à Wirathu de faire des sermons jusqu’au 9 mars 2018, évoquant une « multiplication des discours de haine contre les religions » et une mise en danger de l’Etat de droit.
Wirathu aurait-il franchi une ligne rouge ? Il est possible que le gouvernement veuille reprendre un certain contrôle sur le moine islamophobe, qui possède un pouvoir d’influence au sein des Birmans et qui participe à l’instabilité du pays.