À l’occasion du férié du Corpus Christi le 15 juin dernier, s’est tenu à Sao Paulo la traditionnelle « marche pour Jésus ». Cette réunion a rassemblé près de deux millions de fidèles selon les organisateurs, l’église évangélique Renascer em Cristo, la troisième plus importante du Brésil.
Au cours de cette manifestation, la réputée Universidade de Sao Paulo (USP), a réalisé une étude sur le profil des participants et notamment leur opinion sur la question du genre et des droits des minorités LGBT.
L’étude, révélée par l’édition brésilienne du quotidien espagnol El País, nous apprend qu’il existe des différences d’opinion sur ces questions entre les participants eux-mêmes mais surtout avec leurs représentants politiques.
En effet, 76 % des sondés ne se reconnaissent pas dans les évangéliques présents au sein du congrès national du Brésil, qui sont au nombre de 90 pour 594 sièges au total. La bancada évangélista, la branche évangélique du Congrès, généralement classée à droite, est connue pour être l’une des plus conservatrice et opposée à toutes avancées en matière de droits des personnes LGBT. Seulement, l’étude nous montre que 77 % des interrogés sont favorables à l’enseignement à l’école du respect envers les personnes gays par exemple, ce qui contraste nettement avec l’opinion des élus évangéliques.
Par ailleurs, un échantillon entre 20 et 30 % des sondés supportent les idées les plus progressistes, telles que l’avortement ou encore la reconnaissance des familles homosexuelles.
Selon Pablo Ortellano, un des coordinateurs de l’étude, le profil présent au sein de la manifestation est en réalité celui d’une classe moyenne anti-impeachment, (en référence à la destitution de Dilma Roussef l’année dernière). Ce qui est bien en opposition avec l’opinion de la branche évangélique, qui a tout fait pour accélérer ce processus contre l’ex-présidente.
En outre, cette enquête traduit la crise de confiance de la société brésilienne envers les politiques, tous profils confondus. La figure de l’ex-président Lula, du parti des travailleurs situé à gauche, est d’ailleurs rejetée à 84 %.
Image : Ben Tavener – Flickr