Mgr Joachim Ouedraogo, évêque de Koudougou (centre-ouest du Burkina-Faso), est l’un des principaux défenseurs du pluralisme culturel et religieux au Burkina-Faso. Son pays compte plus d’une soixantaine d’ethnies, 60,5 % de musulmans, 23,2 % de chrétiens (19 % de catholiques et 4,2 % de protestants), 15,3 % d’animistes, 0,6 % d’autres religions et 0,4 % de sans religion.
A Dori (nord du Burkina-Faso) où Mgr Joachim a officié en qualité d’évêque, 94% des habitants est de confession musulmane. De ce fait, Mgr Ouedraogo découvrit la nécessité d’une frange collaboration avec la communauté musulmane. Dans un élan œcuménique, et sous la haute impulsion de l’Union Fraternelle des Croyants(UFC), musulmans et catholiques partagèrent des repas et prièrent ensemble à l’église comme à la mosquée.
Il appelle régulièrement et sensibilise les populations à lutter contre les préjugés, la stigmatisation et éviter le prosélytisme. Pour Mgr Ouedraogo: « le dialogue interreligieux passe impérativement par la connaissance de l’autre, par conséquent il faudrait créer les conditions favorables à l’enracinement d’une culture de la paix.»
Dori cristallise toutes les attentions au vue de la montée de l’extrémisme violent dans la région du Sahel.
Le mouvement œcuménique risquerait donc de s’effriter. Un État des lieux du pluralisme culturel et religieux dans l’extrême nord du Burkina-Faso s’avère nécessaire.
Image : Cathedral of Our Lady of Immaculate Conception, Ouagadougou, Burkina Faso, By Sputniktilt – Own work, CC BY-SA 3.0