Octobre 1961 – octobre 2017 : 56 ans après la réunification des deux Cameroun arbitrairement divisés par la France et le Royaume-Uni dans la déclaration de Londres de 1919, l’unité retrouvée, qui semblait définitivement acquise, commence à battre de l’aile. L’intégrité territoriale du Cameroun est menacée par les aspirations d’un mouvement séparatiste. lequel a profité de la brèche ouverte par la crise sociopolitique qui secoue la partie anglophone depuis près d’un an pour pousser son agenda politique. L’influence grandissante de ce mouvement, illustrée à travers les manifestions monstres du 22 septembre et du 1er octobre 2017 (durant laquelle le mouvement a symboliquement déclaré l’indépendance de la partie anglophone, historiquement connue sous l’appellation Southern Cameroons), suscite la curiosité sur une tendance politique minoritaire qui réussit à conquérir progressivement les cœurs d’une partie non-négligeable de la population anglophone. Analyse.
Southern Cameroons, genèse d’un nationalisme anglophone
Le problème anglophone a toujours existé dans l’histoire politique du Cameroun post-colonial. Il a connu des moments décisifs mais également des épisodes critiques où l’expression du problème a entraîné des crises politiques. Autant ces moments de crise ont marqué la vie politique du Cameroun, autant on retrouve une tradition de volonté d’autonomie au sein d’une partie du leadership politique anglophone.
L’idée d’indépendantisme puise ses racines dans la période pré-coloniale, précisément à la veille de la décolonisation où l’establishment politique du Cameroun anglophone a exprimé auprès des Nations Unies sa volonté de devenir un Etat indépendant, détaché de l’encombrant voisin nigérian et du Cameroun francophone. Une idée rejetée par les Nations Unies qui doutaient de la viabilité économique, démographique et politique d’un tel micro Etat.
Le 11 févier 1961, le référendum organisé par les Nations Unies conditionne l’indépendance du Cameroun sous tutelle britannique à la réunification avec la République du Cameroun (indépendante depuis janvier 1960) ou le rattachement à la République Fédérale du Nigéria (indépendante depuis octobre 1960). Le Northern Cameroon choisit le rattachement au Nigéria et le Southern Cameroons le rattachement au Cameroun. L’indépendance du Southern Cameroons et la réunification des deux Cameroun prend effet le 1er octobre 1961, donnant naissance à la République Fédérale du Cameroun.
Toutefois, il convient de rappeler que le choix des populations du Southern Cameroons était le résultat d’une campagne intense menée par une partie de l’élite politique anglophone (avec en tête John Ngu Foncha et Solomon Tandeng Muna) qui croyait dans la promesse d’Ahmadou Ahidjo, président du Cameroun à l’époque, de réunir les deux Cameroun dans le cadre d’un « fédéralisme égalitaire ». La conférence constitutionnelle de juillet 1961, destinée à négocier les termes de la réunification et en sceller les clauses dans une constitution fédérale, se transforme en monologue où la classe politique francophone fait parapher aux leaders politiques anglophones un projet constitutionnel monté unilatéralement avec, dit-on, les conseils techniques de la France. C’est le début d’un mariage difficile qui va connaitre des moments critiques.
La phagocytose du legs colonial
En 1962, Ahidjo fait passer une ordonnance, appelée loi antisubversive, qui étouffe le débat politique et inhibe toute velléité de contestation du pouvoir politique à l’intérieur du territoire national. C’est un choc mal vécu dans le Cameroun anglophone qui y voit une tentative de détricoter la culture politique d’un peuple qui a hérité du modèle libéral de la puissance britannique (même si cette ordonnance visait davantage les militants nationalistes de l’Union de Population du Cameroun, entrés en guérilla ouverte contre un pouvoir qu’ils qualifiaient de néocolonial).
L’obsession unitaire d’Ahmadou Ahidjo l’amène à dissoudre, en septembre 1966, le multipartisme sur l’ensemble du territoire national et à réunir l’ensemble des formations politiques sous la bannière d’un parti unique dénommé Union nationale camerounaise ; une nouvelle pilule mal digérée par la classe politique anglophone accoutumée à la tradition pluraliste léguée par les britanniques.
La violation des termes de la réunification
Le non-respect des accords passés et de la parole donnée a envenimé les rapports entre le gouvernement d’Ahidjo et l’élite politique anglophone. Le processus de démantèlement des institutions fédérales, base de la réunification, va progressivement saper la confiance de la classe politique anglophone dans le régime Ahidjo et libérer les forces indépendantistes en dormance dans cette région.
Ce processus débute avec le découpage du territoire fédéral en 6 régions, le 20 octobre 1961. Cette manœuvre administrative qui déplaît à l’élite anglophone, vise à étendre l’emprise du pouvoir fédéral sur les territoires fédérés en nommant à leur tête un inspecteur fédéral dont les attributions brident le pouvoir du premier ministre élu à la tête du gouvernement fédéré.
En 1972, à la faveur d’un référendum dont les conditions restent décriées du côté anglophone, le fédéralisme disparaît pour laisser place au régime unitaire, au grand déplaisir de la classe politique anglophone. La révision constitutionnelle du 02 juin 1972 divise la partie anglophone en deux provinces, sur la base des lignes de démarcation ethnoculturelles qui distinguent des anglophones Grassfield (province du Nord-ouest) des anglophones Sawa (province du Sud-ouest). Les frustrations jadis intérieurement vécues par les anglophones commencent à s’exprimer ouvertement par le canal des discours publics, des sorties médiatiques et des correspondances privées, qui pointent du doigt la marginalisation des anglophones. C’est le début de la formation d’un mouvement anglophone dont les figures de proue sont : lbert Mukong, Bernard Fonlon, Gorji Dinka, Ngom Jua et l’un des artisans de la réunification, John Ngu Foncha.
Image : Par Roke — Self-made based on public domain, CC BY-SA 3.0
Le démantèlement des derniers vestiges de réunification est achevé par les manœuvres politiques du président Paul Biya après son accession au pouvoir en 1982. En 1984, le nom du pays passe de « République unie du Cameroun » (qui marquait le rapprochement entre deux communautés historiques) à « République du Cameroun » (appellation du Cameroun avant la réunification de 1961). La transformation du nom est vécue comme une annexion symbolique du Cameroun anglophone par le Cameroun francophone.
Du désenchantement politique à la surenchère indépendantiste
En 1985, Maître Gorji Dinka appelle à la sécession du Southern Cameroon pour fonder une nouvelle république dénommée « Ambazonia » en référence à la baie d’Ambas, nom donné à la région de l’embouchure du fleuve Wouri. Ce territoire de 43.700 km2 devrait abriter la communauté anglophone qui représente aujourd’hui 20 % des 22 millions des camerounais.
Toutefois le tournant libéral de 1990, marqué par le retour du multipartisme et la promulgation des lois sur les libertés, offre la possibilité aux leaders anglophones d’adresser leurs préoccupations à travers des canaux démocratiques. La désillusion apparait très vite après l’expérience traumatisante de la défaite électorale contestée du Social Democratic Front (première force de l’opposition dirigée par un leader originaire de la partie anglophone) aux présidentielles d’octobre 1992. Une défaite au goût amer qui laisse le sentiment que les anglophones ne pourront jamais accéder à la magistrature suprême.
Le mouvement anglophone commence à se structurer autour du Cameroon Anglophone Movement (CAM) en 1992. Profitant de l’amorce du processus de révision constitutionnelle, les militants anglophones s’organisent en groupe de pression lors de la All Anglohpone Conference (AAC) de 1993 et 1994 pour plaider la cause anglophone et pousser la demande de retour à un fédéralisme à deux États. Ces conférences connaissent la participation active des deux architectes anglophones de la réunification: John Ngu Foncha (premier Vice-Président de la Fédération de 1961 à 70) et Solomon Tandeng Muna (qui prit le relais de 1970 à 1972).
Les démissions de Foncha et de Muna du Comité consultatif constitutionnel en 1994 à cause du rejet de l’option fédérale par ledit comité, traduisent l’échec du lobbying anglophone à infléchir un processus qui aboutira à la promulgation d’une nouvelle constitution en 1996, prévoyant un régime de décentralisation. Les positions se durcissent après cet échec, entrainant la résurgence dans le landernau politique de plusieurs forces appelant à la sécession : Le Mouvement de restauration des Cameroun du Sud (South Cameroons Restoration Movement, SCARM) ; la Ligue de la jeunesse des Cameroun du Sud (Southern Cameroons Youth League, SCYL), qui recrute majoritairement dans les milieux estudiantins anglophones, et le Conseil national des Cameroun du Sud (South Cameroons National Council, SCNC) qui chapeaute toutes ces organisations satellites.
Image : Flag of The Federal Republic of Southern Cameroons, By Washiucho – Own work, Public Domain
Une dynamique insurrectionnelle commence à germer comme en témoigne l’arrestation en 1997 des membres de la SCYL (sous le leadership d’Ebenezer Akwanga) qui essayaient d’acquérir des explosifs, les affrontements violent de 1999 lorsque des militants sécessionnistes parviennent à faire lire une proclamation d’indépendance dans la branche locale de la station de radio et télévision nationale à Buea, ou encore les incidents violents de 2001 enregistrés à Kambu (ville située dans la partie anglophone). La surveillance renforcée des services de sécurité pousse à l’exile une bonne partie des militants sécessionnistes. Le mouvement se dématérialise progressivement à la fin des années 1990 pour investir massivement internet afin de diffuser sa propagande à partir des sites internet localisés à l’étranger.
La crise sociopolitique de l’automne 2016 : une fenêtre d’opportunité
La grève engagée par les avocats anglophones en octobre 2016 suivi de celle des enseignants un mois plus tard, a inauguré un mouvement de défiance populaire qui va gagner les principales villes anglophones. La contestation sera portée par un consortium d’organisations de la société civile (Cameroon Anglophone Civil Society Consortium, CACSC) qui va pousser le gouvernement camerounais à entrer en négociation.
Les principaux griefs de la minorité anglophone qui touchaient à la préservation du sous système éducatif anglophone et au respect des traditions juridiques (à travers des mécanismes de réformes institutionnelles, de redéploiement de personnel et de création d’institutions nouvelles) seront mis sur la table. Ces revendications seront adossées sur la demande du retour au fédéralisme jugée nécessaire pour graver dans le marbre les principaux acquis de la négociation et préserver durablement les traditions locales.
Craignant de perdre la face dans une négociation difficile et déterminé à ne rien céder aux revendications politiques, le gouvernement camerounais va fermer la porte aux négociations et dissoudre le Consortium et le mouvement séparatiste (SCNC) qui s’est invité dans la crise en agitant la menace de la sécession. Dans une « dictature soft » où l’espace des libertés reste faiblement aménagé, la poursuite de la grogne anglophone entrainera une vague de répression qui va couter la vie à quelques manifestants, et priver de liberté les figures de proue de la contestation. Les militants séparatistes vont profiter des troubles ambiants pour faire avancer leurs pions sur l’échiquier politique local.
La percée des indépendantistes anglophones
Vendredi 22 septembre 2017, alors que le président Biya s’apprête à prendre la parole aux Nations Unies pour se livrer au rituel réservé aux chefs d’États lors des Assemblées Générales, la partie anglophone est de nouveau secouée par des vagues successives de manifestants qui exigent la libération totale de leurs fils arrêtés dans le cadre de la répression de la grogne sociopolitique.
Au-delà des symboles de paix brandis, et du slogan « no violence » scandé, pour marquer le caractère pacifique des manifestations, plusieurs emblèmes des « ambazoniens » (militants séparatistes) ont été agités par une foule en colère, tout autant que les slogans « we want our independence« , » freedom« . Ces démonstrations marquent la percée du mouvement séparatiste dans les régions anglophones puisque les manifestants ont suivi à la lettre les instructions relayées le 12 septembre 2017 par le nouveau leader du mouvement, Sisiku Ayuk Tabe, depuis les Etats Unis.
Les sécessionnistes qui avaient pourtant peu d’aura au départ ont vu leur soutien grandir, avec l’arrestation des leaders du consortium et l’exil de certains leaders politiques (SDF, PAP) très écoutés par les populations. Ces derniers, partisans du fédéralisme et d’un dialogue républicain, ont perdu le contact avec la base, la capacité à l’encadrer et canaliser ses aspirations vers des demandes raisonnables. Leur absence a laissé un vide dans lequel le discours indépendantiste a prospéré.
De janvier à août 2017, Les militants sécessionnistes qui avaient déjà mené quelques actions d’éclat sur le terrain sur le terrain (autodafé du drapeau du Cameroun), ont accompagné les familles dont les enfants ont été arrêtés, essuyé les larmes des parents endeuillés par la disparition de leurs enfants dans les manifestations, relayé les mots d’ordre de gost town (ville morte) et partagé avec les populations les images des manifestations de solidarité d’une diaspora anglophone majoritairement acquise aux thèses sécessionnistes. Une partie des leaders du consortium a rejoint les position radicale des sécessionnistes, à l’instar du syndicaliste Wilfred Tassang aujourd’hui vice-président du gouvernement de l’Amabazonie.
Recourant à une logique populiste, ils ont instrumentalisé les frustrations, les colères et les attentes d’une population éprouvée pour consolider leur emprise locale. Les canaux de propagande tels que Facebook, les groupes Whatsapp et Télégramme, ou encore la célèbre télévision locale Southern Cameroons Broadcasting Corporation (SCBC) très écoutée même dans les coins les plus reculés des régions du Nord-ouest et Sud-ouest, ont permis à la propagande sécessionniste de pénétrer le corps social.
Leur propagande à la rhétorique populiste qui articule discours incendiaire, exagération de la marginalisation anglophone, propagation des fake news et simplification de la complexité du problème anglophone. Les militants indépendantistes réveillent chez les populations anglophones la nostalgie d’un âge d’or qu’ils situent dans le Cameroun britannique où le pouvoir d‘achat des populations était élevé grâce à une monnaie locale maitrisée, l’accès aux services de base facilité par des entreprises publiques efficaces (POWERCAM) et le décollage économique tiré par les fleurons de l’industrie locale légués par les britanniques mais privatisés sous le régime Biya (l’exemple de la Cameroon Development Corporation, PAMOL). Ils mettent également en avant le fait que la région est l’un des poumons économiques du Cameroun avec sa forte contribution aux recettes budgétaires nationales tirées de l’exploitation du pétrole offshore présent dans les eaux territoriales de cette zone.
Le discours des sécessionnistes, qui magnifie sélectivement une séquence de l’histoire coloniale du Cameroun et en exalte l’héritage, connait un franc succès auprès des jeunes qui se sont mobilisés massivement le 1er octobre 2017 pour proclamer symboliquement l’indépendance de la « République de l’Ambazonie ».
Le funeste spectacle de la célébration symbolique de l’indépendance du Southern Cameroons
L’escalade verbale observée de part et d’autre, et l’ultra militarisation de la partie anglophone à la veille du 1er octobre annonçaient les couleurs de cette lugubre journée. Un dispositif de sécurité draconien a été déployé par les autorités camerounaises pour assurer le respect du couvre-feu instauré dans les deux régions. Des effectifs de la police, de la gendarmerie et de l’armée ont été renforcés. L’unité d’élite du BIR a été déployée et des rafles se sont multipliés autant dans la partie anglophone du pays que dans certains quartiers des villes francophones de Douala et Yaoundé, où sont concentrées les communautés anglophones.
Pour le gouvernement, il s’agit de « préserver l’intégrité territoriale du Cameroun menacée par les velléités indépendantistes d’un groupe terroriste » à qui il attribue la propriété des caches d’arme démantelées, la responsabilité des 03 explosions de bombes artisanales placées dans la ville de Bamenda (épicentre de la contestation), de l’explosion de la bombe le 22 septembre dans la ville de Douala (près d’un dépôt de carburant de la Société nationale des dépôts pétroliers du Cameroun, SCDP) et des incendies criminelles d’une vingtaine d’écoles et de marchés. Pourtant ces accusions ne reposent pour l’instant sur aucune preuve solide et aucun groupe n’a encore revendiqué les attentats et les incendies criminelles. Les militants sécessionnistes et une partie de la population anglophone prétendent qu’il s’agit d’une manœuvre du pouvoir pour délégitimer les indépendantistes et justifier la répression.
La dissuasion militaire du pouvoir central n’a pas eu raison des aspirations indépendantistes des jeunes militants qui ont bravé les interdits pour manifester le 1er octobre. De nombreux incidents violents ont été rapportés sur le terrain ce jour. Si le gouvernement parle de 10 morts dont 05 prisonniers qui essayaient de s’évader, le bilan de la répression s’alourdit du côté de l’AFP qui évoque le chiffre de 14 morts. Amnesty international signale au moins 17 morts tandis que le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (REDHAC) signale nominativement une trentaine de décès suite aux tirs à balles réelles et à l’usage excessif de gaz lacrymogènes par les forces de défense et de sécurité. Plusieurs blessés sont également signalés ainsi que de nombreuses arrestations qui se poursuivent jusqu’à présent.
Les Nations Unies ont condamné les actes de violence et appelé le gouvernement à ouvrir une enquête pour faire la lumière sur ces meurtres. Même son de cloche pour le département d’État américain qui a invité le gouvernement camerounais à respecter de la liberté d’expression des manifestants. Les évêques anglophones dénoncent dans un communiqué la « barbarie » des forces de sécurité qui auraient « mutilé et tué par les tirs d’hélicoptère des adolescents sans défense ». Seule la Francophonie a rendu public un communiqué très ambigu qui condamne du bout des lèvres la répression du gouvernement, une posture qui renforce l’idée que les partenaires francophones soutiennent les exactions du pouvoir camerounais.
L’ouverture d’un nouveau front de plus en plus vraisemblable
La répression sanglante qui a touché jusqu’aux habitants terrés chez eux, si elle a réussi à rependre la peur dans la zone anglophone, n’a pas cassé la dynamique à l’extérieur. L’Ambazonia Governing Council, bras séculier des sécessionnistes, a publié la liste de son gouvernement pléthorique constitué d’une centaine de membres. Les invectives du gouvernement ont contribué à entretenir l’amalgame dans l’esprit d’une partie importante de la population des autres villes francophones du Cameroun, qui gomme progressivement les frontières entre terrorisme, sécessionnisme et fédéralisme. La stigmatisation des anglophones grandit dans les milieux populaires (et même intellectuels) des grandes villes de Douala et Yaoundé. Pendant ce temps, la majorité anglophone attachée à l’option du fédéralisme se mure dans le silence par peur ou par indécision. Dans ces moments de questionnement, la répression et la stigmatisation ne peuvent qu’exacerber les tensions, radicaliser les positions, et mener à une escalade dangereuse pour la stabilité des régions du Nord-ouest et Sud-ouest. Nous sommes actuellement dans une phase pré-insurrectionnelle où plusieurs militants sont prêts à saisir la moindre opportunité pour rétablir le rapport de force sur le terrain. En l’absence de tout geste d’apaisement et de réparation suivi de la reprise d’un dialogue sincère, inclusif, sans sujet tabou, un « proto-terrorisme » pourrait émerger avec pour principale cible les symboles des forces de l’ordre, les bâtiments publics, les lieux résidence des francophones (comme en appellent certains militants de la diaspora) et les intérêts des élites anglophones restées fidèles au pouvoir central. Dans la nuit du lundi 2 au mardi 3 octobre, une bombe artisanale a explosé à proximité des locaux du Groupement Mobile d’Intervention à Bamenda.
Image : Par Lambisc — Travail personnel, CC BY-SA 3.0