Le 10 août a eu lieu une journée de manifestations dédiée à la défense des droits des dalits, autrement appelés « intouchables » ou « hors castes ». L’objectif du Black Day est de faire pression sur le gouvernement de Delhi pour obtenir des changements dans la Constitution. L’actuelle Constitution n’octroie, en effet, pas les mêmes droits aux citoyens indiens, qu’ils soient hindous, bouddhistes, chrétiens ou musulmans.
Un système de caste qui marginalise particulièrement les chrétiens et musulmans
Le système de castes en Inde classe les citoyens selon quatre catégories. La société est divisée en plusieurs groupes hiérarchisés. L’inégalité est déterminée à la naissance ou selon la profession et il est très rare d’échapper à sa condition. La caste détermine la vie de l’individu dans le sens où il se voit alors attribuer des privilèges ou, au contraire, ne peut accéder à certains services et emplois. En dehors de ces castes, les dalits se trouvent en bas de l’échelle sociale et sont exclus de la société. Si la Constitution interdit la discrimination, le système de caste reste ancré dans la société.
Le 10 août 1950 est approuvé un article de la Constitution reconnaissant des droits, dits de discrimination positive, aux seuls dalits hindous. Quelques années plus tard, les mêmes droits ont été conférés aux dalits sikhs, puis bouddhistes. Cela signifie donc que les dalits chrétiens ou musulmans ne sont pas inclus dans les politiques de discrimination positive et de quota pour l’accès à l’école et l’université mais aussi pour la représentation au Parlement. Les chrétiens, comme les musulmans, sont souvent vus comme une menace pour l’unité nationale.
Des attaques qui se multiplient depuis les élections remportées par le parti fondamentaliste hindouiste
En plus d’être discriminés, les chrétiens en Inde, qui représentent près de 2,3 % de la population, sont régulièrement les victimes d’attaques. Parfois soutenus par le pouvoir, notamment dans le nord du pays, les fondamentalistes hindous sont également complices de la police lorsque les victimes portent plaintes. Selon le coordinateur de Persecution Relief, « l’appareil d’État est utilisé sans vergogne pour persécuter les chrétiens. Les fondamentalistes violentent les chrétiens puis utilisent la police pour les persécuter davantage. Cela se passe tous les jours ».
Les populations musulmanes sont également victimes d’attaques, souvent liées à la suspicion d’avoir mangé ou tué du bœuf illégalement. La vache étant un animal sacré, être accusé d’une telle offense conduit presque nécessairement à un lynchage public.
Image : Mémorial Dalit Prerna Sthal, Saranghid. Pixabay CC.