Basuki Tjahaja Purnama, ou connu sous le nom d’Ahok, a été condamné le 9 mai dernier à deux ans de prison pour blasphème. En emprisonnant l’ancien gouverneur Ahok, les juges ont découragé les modérés et les non-musulmans.
Le journal The Guardian – un quotidien Britannique – traite du sujet des tribunaux de l’Indonésie, qui ont ouvert la porte à la peur et à l’extrémisme religieux. La décision du tribunal de Jakarta est considérée comme un déclin de la liberté religieuse.
La loi de blasphème en Indonésie est apparue en janvier 1965 quand le Président Soekarno a mis en place un décret présidentiel qui interdit aux individus d’être hostile à d’autres religions. La loi est devenue un problème lorsque le Président Susilo Bambang Yudhoyono a renforcé les bureaux de loi du blasphème en 2004. Au cours de sa décennie au pouvoir, l’administration de Yudhoyono a envoyé au moins 106 cas de blasphème aux tribunaux – et tous ont été reconnus coupables.
En 2014, Jokowi est devenu Président. De nombreux créateurs d’opinion et des dirigeants musulmans modérés ont conseillé le Président Jokowi de défaire l’infrastructure discriminatoire qu’il avait héritée de Yudhoyono.
Désaccord de prendre ces mesures, le Président Jokowi a plutôt cherché à favoriser de meilleurs liens avec des groupes musulmans modérés tels que Nahdlatul Ulama à l’échelle nationale, dans l’espoir que cela renforcerait sa main avec les groupes islamistes à la ligne dure. Malheureusement, il a mal calculé sa stratégie.
Comme le souligne Andreas Harsono, chercheur senior de Human Rights Watch à l’origine de cet article, le verdict représente un avenir effrayant pour les musulmans modérés et les non-musulmans qui croient en société pluraliste de l’Indonésie.
Néanmoins, Ahok renonce à faire appel. Églises d’Asie – agence de presse spécialisée dans les informations sur les questions religieuses en Asie – souligne que la décision d’Ahok est pour le bien du peuple et de la nation.
Image : By Cahaya Maulidian (Winluxhuman) – Corresponding author, CC BY-SA 4.0