Chercheur au CNRS (France), Gilles Holder revient sur l’émergence progressive de l’islam comme « religion publique » et sur la montée du « parti de l’islam » wahhabite au Mali, pays à la Constitution laïque. Moins représentatif mais mieux organisé et unifié que les mouvements malékites, le mouvement wahhabite a su combler et donc tirer avantage de la libéralisation et du désengagement des institutions étatiques maliennes. S’il demeure un courant minoritaire, son influence tout comme ses ambitions politiques se font de plus en plus insignes, au point d’« imposer à l’État et aux partis des accommodements sans précédent à l’égard du salafisme ». Mais pour l’auteur, l’ascension du mouvement wahhabite a au moins permis de « réenchanter [un] débat politique » qui a pendant trop longtemps fait défaut.
Juil
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