Face à l’insécurité que connait le Mali et une guerre sans fin dans laquelle le pays est plongéedepuis 2012, les autorités maliennes envisageraient de dialoguer avec les djihadistes. Le dialogue avec le fondateur du groupe islamiste Ansar Eddine, Iyad Ag Ghali, taraude les esprits à Bamako. Il présente comme enjeu la pacification de l’État malien et la sécurisation du nord du pays.
Cette volonté à dialoguer avec les islamistes est issue d’une recommandation de la « Conférence d’entente nationale », qui s’est tenue du 27 mars au 2 avril 2017 à l’initiative des autorités maliennes. Pour le Ministre de la réconciliation nationale : « tout enfant de ce pays qui veut déposer les armes ou quitter cette engeance extrémiste, djihadiste, est le bienvenu chez lui ». Mais notons que cette idée de dialogue n’est pas vue d’un bon œil par tous.
La France par exemple, partenaire privilégié auprès de l’État malien dans la lutte contre le terrorisme, exclut cette éventualité. Iyad Ag Ghali demeure toujours un élément central du djihadisme dans la bande sahélo-saharienne.
La question qui se pose est la suivante : est-il permis de dialoguer avec les djihadistes?
Si la paix n’a pas de prix, cette question pose néanmoins un problème d’éthique. De plus, si les appels au dialogue avec les djihadistes se font entendre, force est de reconnaître que les bases du dialogue ne sont pas encore définies, et la figure de Iyad Ag Ghali risquerait à elle seule, de ne pas pouvoir ramener la paix au Mali au vue de la multiplicité des groupes terroristes et des leaders djihadistes dans la bande sahélo-saharienne.
Image : Par Alicroche — Flickr.com, CC BY-SA 2.0