Ibrahim El-Zakzaky, dirigeant du Mouvement islamique au Nigeria (IMN), s’est vu refuser sa mise en liberté sous caution par la Haute Cour de l’État de Kaduna. Lors d’une nouvelle manifestation du Mouvement islamique du Nigeria pour la libération de Zakzaky, la police aurait arrêté 400 personnes et aurait tué des dizaines de personnes. Amnesty international a notamment décidé de condamner cet acte.
Ibrahim El-Zakzaky, chef religieux pro-palestinien en contestation avec l’Etat central
Arrêté en 2015, il est poursuivi pour rassemblement illégal, association de malfaiteurs et homicide suite à une manifestation pro-palestinienne. En décembre 2016, un juge de la division d’Abuja de la Haute Cour fédérale avait ordonné sa libération estimant qu’elle est illégale, mais le gouvernement n’a pas suivi cette décision. Le juge président Gideon Kurada a rejeté sa nouvelle demande lors de l’audience relative à sa mise en liberté sous caution. Dans sa décision, il a noté qu’El-Zakzaky n’avait présenté aucune preuve médicale substantielle pour appuyer ses demandes de mise en liberté pour des raisons de santé. L’affaire a été ajournée au 22 janvier 2019, date du commencement du procès.
Des heurts et un dialogue difficile à engager
L’armée soutient que ces tueries ont eu lieu après que des manifestants aient tenté de franchir un poste de contrôle, et a accusé les manifestants d’avoir des bombes à essence. À la suite des affrontements entre les forces de l’ordre et les chiites à Abuja, Mgr Adewale Martins, archevêque de Lagos, appelle le gouvernement à engager un dialogue constructif avec les dirigeants du groupe chiite, afin de résoudre tous les problèmes qui touchent à la détention de Zakzaky et de prendre en compte les jugements des tribunaux en la matière. Il a fait remarquer que « la vie humaine est inestimable. Il devrait exister d’autres moyens plus doux de disperser une telle procession religieuse sans recourir à l’utilisation du fusil. Une fois qu’une vie est perdue, elle ne peut être ramenée ».
Image : Railway station in Nigeria, by Mr. Olusola. Wikicommons BY-SA 4.0