La répression du gouvernement Tadjik contre le Parti de la Renaissance Islamique du Tadjikistan pousse les membres de ce parti à demander l’asile aux pays membres de l’Union Européenne. Ils présentent souvent leurs demandes d’asile lors de leurs arrivé en Pologne à la frontière Biélorusse. En 2016, plus de 5500 ressortissants du Tadjikistan ont été refoulé par la douane polonaise. En 2015, ils n’étaient que 1896 ressortissants à être refoulés. En Juin de la même année, Shabnam Khudoydodova, une internaute Tadjik qui avait publié des posts critiques du gouvernement Tadjik sur Internet est entré sur le territoire polonais pour demander l’asile. Les autorités polonaises l’ont refoulée et elle a été détenue par la police Biélorusse suite à une fiche Interpol de la police Tadjik qui l’accuse d’activité terroriste. Elle déclare avoir été brutalisée par des membres des Service Spéciaux Tadjiks, venues en Biélorussie, lors de sa détention. Ce n’est qu’après l’action d’organisations de défense des droits de l’homme et de l’Ambassade des Etats-Unis qu’elle a été libérée et qu’elle a pu demander l’asile en Pologne où elle attend une réponse à sa demande. La réticence des autorités polonaises de permettre l’entrée sur son territoire est motivée par la supposition qu’avec la crise économique en Russie, les migrants économiques Tadjiks dans ce pays souhaitent immigrer dans l’Union Européenne en se faisant passer pour des refugies politiques. Cependant la majorité des demandeurs d’asile Tadjiks ne traversent la Pologne que pour demander l’asile en Allemagne ou se trouve le siège du Parti de la Renaissance Islamique du Tadjikistan à Berlin. En 2016, 13 ressortissants Tadjiks ont reçu l’asile politique ne Pologne, 633 demandes ont été close dans la majorité des cas pour l’absence du demandeur d’asile, mais 13 ressortissants Tadjiks ont été renvoyés dans leurs pays.
Image : Dushanbe Mosque, by Ronan Shenhav