Le 25 septembre 2017, le président Macron a accueilli le président libanais Michel Aoun, alors en visite d’Etat en France. A cette occasion, ce dernier a notifié à son homologue français l’urgence d’organiser le retour des réfugiés syriens présents sur le sol libanais, soulignant qu’ils provenaient essentiellement de régions syriennes aujourd’hui sécurisées.
Le Liban, petit pays de plus de 6 millions de personnes (selon un recensement de 2016), accueille en effet depuis six ans un nombre substantiel de réfugiés syriens, qui représentent aujourd’hui près d’un quart de la population du pays (1,5 millions de réfugiés en 2016). Le poids de ces réfugiés est particulièrement lourd pour le Liban, dont une habitante déclarait au Monde en août dernier : « Aucune infrastructure ne fonctionne au Liban. Les réfugiés sont un poids supplémentaire. Je comprends leur misère, mais je n’arrive plus à me sentir solidaire. »
L’Europe encourage les retours
Comme le Liban, un nombre croissant de pays accueillant des réfugiés syriens les encouragent à rentrer chez eux. Des pays européens comme l’Allemagne, l’Autriche, la Norvège ou encore le Danemark, ont ainsi promis des récompenses pécuniaires (1 200 euros par personne dans le cas de l’Allemagne) aux demandeurs d’asile choisissant de rentrer chez eux.
La Turquie, qui accueille le plus grand nombre de réfugiés syriens, a terminé en septembre 2017 la construction d’un mur le long de sa frontière avec la Syrie, tant pour des raisons sécuritaires que pour tarir les flots de réfugiés. Les ONG travaillant au profit des Syriens sont moins aidées par les autorités turques que par le passé, voire font l’objet de pressions ou de menaces, tandis qu’un nombre croissant d’incidents impliquant des gardes-frontières ouvrant le feu sur des réfugiés a eu lieu ces derniers mois.
La Jordanie coopère quant à elle directement avec les autorités syriennes afin que ces dernières prennent en charge le retour des réfugiés des camps d’Hadalat et Rukhban, accolés à la Jordanie, qui ne laissait entrer qu’au compte-gouttes les demandeurs d’asile.
Malgré l’évolution du conflit nettement en faveur du régime de Bachar el-Assad, dont les forces ont reconquis de larges pans du territoire, un grand nombre de réfugiés syriens ne peut pas rentrer en Syrie : certains ont fui car accusés de connivence avec l’ennemi, d’autres ont perdu leur domicile, leur commerce… Les réfugiés syriens apparaissent ainsi de plus en plus comme un fardeau pour les pays hôtes, dont les actions diplomatiques n’ont pour le moment pas permis l’instauration de réelles zones de cessez-le-feu, ni encore moins l’initiation d’un processus de paix.
Image : Un policier hongrois fait face à des réfugiés syriens à Budapest, Par Mstyslav Chernov, Wikimedia, CC BY-SA 4.0